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Par Dans mes malles le 18 Janvier 2017 à 20:58
Le 16 janvier 2017, nous avions projeté d'aller visiter le Musée Matisse au Cateau-Cambrésis.
La matinée fut consacrée à la visite de l'exposition temporaire de quelques œuvres de Pierre Alechinsky. J'ai relaté cette visite sur la page suivante : Lien vers l'exposition Pierre Alechinsky.
L'après-midi, au premier étage, nous avons tout d'abord découvert la collection Herbin qui nous a laissé un excellent souvenir. J'ai relaté cette visite sur la page suivante : Lien vers la Collection Herbin.
Au même étage, nous avons découvert....
La Collection Tériade
La donation
Cette femme remarquable est partie le 2 février 2007. La promesse qu’elle avait faite à son mari s’accomplit. Son œuvre est rassemblée en un seul lieu. « La salle à manger » de Matisse est reconstruite à l’identique avec le remontage des carreaux de la céramique Le Platane et du vitrail Les Poissons chinois, avec le lustre et les coupes de Giacometti et le plâtre de la Sirène ailée de Laurens. Sanctuaire profane conçu après la Chapelle de Vence, cette petite pièce retrouve en partie car il manquera toujours la lumière du midi et l’atmosphère d’un des lieux privilégiés où les artistes ont partagé en fins gourmets la magnifique table de Tériade.
Vue de la salle à manger de la Villa Natacha à Saint-Jean-Cap-Ferrat, 2007
Photo Conseil Général du Nord, Emmanuel WatteauReconstitution de la "Salle à manger" de Matisse
Tériade, l'éditeur
Le portrait de Tériade par Giacometti 1960
Les deux hommes s’étaient rencontrés dès 1926, et Giacometti est devenu l’un des meilleurs amis de Tériade.
Vingt-sept livres de peintres conçus et illustrés par les plus grands artistes de l’art moderne.
A la réouverture du nouveau musée en 2002, l’épouse de Tériade, Alice Tériade avait offert au musée les vingt-sept livres de peintres conçus et illustrés par les plus grands artistes de l’art moderne sollicités par Tériade. Rouault réalisa le premier livre Divertissement en 1943 et Miró avec L’enfance d’Ubu le dernier en 1975. Quatorze artistes ont, grâce à Tériade, réussi l’accord entre la poésie et la peinture depuis Jazz de Matisse jusqu’au Chant des morts illustré par Picasso, symphonie et enchantement du livre de peintre.
Alice Tériade avait choisi le musée départemental Matisse, qui avait organisé en 1996 une exposition sur le thème de « Matisse et Tériade », pour offrir cette première donation qui fut le point d’orgue de la réouverture du musée. Elle avait aussi prévu que le florilège de la collection que possédait son mari irait dans ce musée, créé par Matisse en 1952 dans sa ville natale du Nord, Le Cateau-Cambrésis.
Tériade, la collection
Des chefs-d’œuvre d’art moderne : Matisse, Picasso, Rouault, Léger, Chagall, Giacometti, Laurens, Miró...
Tête de femme couronnée de fleurs Deux tableaux de Chagall
une belle huile sur papier de Picasso
Cet ensemble exceptionnel d’œuvres fut offert par les artistes à leur éditeur Tériade pour sa villa de Saint-Jean-Cap-Ferrat ou son appartement parisien. Après la guerre, Tériade s'était construit une retraite dans le midi. La villa Natacha était un havre de paix où il recevait ses amis et où son épouse perpétua cette tradition. Cette maison simple et harmonieuse au milieu d’un jardin, dont les photographies de Henri Cartier-Bresson ont révélé à tous la poésie, a reçu les artistes amis.
Pour la salle à manger, Matisse avait composé son vitrail le plus radieux, Les Poissons Chinois et peint, pour agrandir la pièce, Le Platane, au large trait de pinceau chargé d’émail noir sur les carreaux de céramique des deux murs opposés. Matisse s'était imprégné des calligraphies et des peintures chinoises et avait dessiné les platanes de Villeneuve-Loubet à côté de Nice. Pour la salle à manger, Giacometti avait fait la coupe et le lustre en plâtre blanc.
Dans le jardin, Laurens avait posé sa sculpture La Lune sur un tronc de palmier, Giacometti dressé sur un parterre sa haute et mince idole féminine Grande Femme III et Miró sa sculpture en céramique Ubu.
Ensuite, pour terminer cette belle journée culturelle, nous avons également apprécié la collection Matisse.
Lien vers la collection Matisse
A. B.
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Par Dans mes malles le 18 Janvier 2017 à 20:51
Le 16 janvier 2017, nous avions projeté d'aller visiter le Musée Matisse au Cateau-Cambrésis.
La matinée a été consacrée à la visite de l'exposition temporaire de quelques œuvres de Pierre Alechinsky. J'ai relaté cette visite sur la page suivante : Lien vers l'exposition Pierre Alechinsky.
Après un succulent déjeuner à l'Estaminet du Musée... (situé juste en face de l'entrée)
Situé juste en face du Musée Matisse, l'Estaminet du Musée nous a donné les forces nécessaires pour la suite de sa visite !
Nous avons pu bénéficier d'un accueil très aimable, de l'embarras du choix dans une très belle carte et d'un service rapide.
Les plats sont typiquement régionaux, et corrects. Le rapport qualité-prix est relativement juste. Le prix des bières est cependant assez élevé !... nous sommes allés découvrir, au premier étage la collection Herbin qui nous a laissé un excellent souvenir.
Présentation de l'artiste
Auguste Herbin, né à Quiévy le 29 avril 1882 et mort à Paris le 31 janvier 1960, est un peintre abstrait français. Il a d'abord peint dans le style impressionniste. L'influence de l'impressionnisme et du post-impressionnisme est visible dans les toiles qu'il a envoyées au Salon des indépendants en 1906.
Portrait d'Auguste Herbin en 1909
Dans les années 1940 - 1950, Auguste Herbin invente son alphabet plastique : une méthode de composition qui part d'un répertoire de 26 couleurs, correspondant chacune à une lettre et à des formes géométriques (triangle, cercle, demi-cercle, quadrilatère), ainsi qu'à une sonorité .Par exemple, la lettre I est associée à un cercle et un triangle, à la couleur orange et à la sonorité ré.
Les peintures d'Herbin s'établissent à partir d'un mot qui donne son titre au tableau, selon des correspondances entre lettre, formes, couleur et sonorités musicales.
Il s'est progressivement rapproché du cubisme après avoir rencontré Pablo Picasso et Georges Braque en 1909 au Bateau-Lavoir. Herbin a produit ses premières toiles abstraites en 1917. En 1919 Herbin a décidé d'abandonner le cubisme, pour lui dépassé ; il écrit à Gleizes que « l'art ne peut être que monumental ». Il réalise alors sa série d'« objets monumentaux ». Ses peintures sur bois géométriques en relief remettent en question le statut de la peinture de chevalet. Cependant elles sont très mal accueillies, y compris par les critiques favorables au cubisme. Herbin se retire alors au Cateau-Cambrésis.
Il se consacre ensuite à une peinture entièrement géométrique faite de formes simples en aplats de couleurs pures, alternant avec des formes ondulantes. En 1946 Herbin met au point son « Alphabet plastique », essai de codification des correspondances entre lettres, couleurs et formes. En 1949 il présente à la galerie La Gentilhommière à Paris son livre L'Art non figuratif, non objectif où il expose son alphabet plastique, livre qui deviendra l'une des références majeures de la peinture abstraite de cette époque.
C'est en 1956 qu'il offre 24 œuvres à la ville du Cateau-Cambrésis, constituant ainsi une deuxième collection pour le musée créé par Henry Matisse en 1952.
La collection Herbin
Découverte de la peinture
En 1909, Herbin partage l’aventure des cubistes tout en maintenant la lisibilité du sujet. Il s'installe au Bateau-Lavoir et participe aux découvertes formelles Madame Herbin, Moulin de Saint-Benin, Maman Rose.
Madame Herbin Moulin de Saint-Benin Maman Rose
1919, un art abstrait
Herbin sort du Cubisme et de la peinture figurative pour créer un art conforme à son engagement social et politique.
En 1921, ses Reliefs polychromes sont des œuvres radicalement nouvelles et fondamentalement différentes du traditionnel rapport toile/peinture à l’huile.
Reliefs polychromes
La peinture-relief Danseuse, silhouette sur deux plans, et les deux Bois peints de 1921 donnés par l’artiste font partie des œuvres majeures. De 1922 à 1925, Herbin peint des paysages et des natures mortes et adopte les théories puristes d’Ozenfant et de Léger dans lesquelles il trouve une façon de traiter des sujets figuratifs en s’interdisant les hasards et les gestes de l’inconscient. La géométrie intervient pour régler la mise en place des objets dans la composition Compotier et branches de lilas.
Première période de l'abstraction géométrique
A partir de 1926 et pendant les années 30, l’expression du déroulement du temps, du rythme cosmique et du mouvement l’engage à construire son œuvre, définitivement abstraite. Les deux peintures Réalité Spirituelle (1938) et Synchronie en noir (1939) sont le fruit des recherches abstraites construites sur le mouvement généré par des formes géométriques circulaires. Il adhère aux théories théosophiques de Steiner.
Réalité spirituelle - 1938 - Huile sur toile
De 1940 à 1949, Auguste Herbin écrit sa philosophie de l’art dans un livre L’art non-objectif, non figuratif, une théorie artistique pour un art universel.
L'abstraction géométrique
Associant les mots et les notes de musique à sa peinture, Herbin recherche un art universel qui englobe la poésie, la musique et les arts plastiques. Il refuse l'individualisme, l'émotion, le hasard et toutes formes d'expressions personnelles spontanées. Il transmet à la couleur sa passion et sa violence d'expression. Il la domine et la soumet à la forme qui la contient, la cadre et la structure pour être l’expression de l’espace et du temps.
Dès sa fondation en 1946, Herbin sera Vice-Président du Salon des Réalités Nouvelles jusqu’en 1955 et aura une grande influence sur les artistes cinétiques de l'après-guerre et sur tous ceux qui ont mené des recherches sur la couleur et l'abstraction géométrique.
La grande période de l’abstraction géométrique que Herbin développe dans les années 40 et 50 est représentée : Lénine-Staline (1948), Pape (1948), Pâques (1949), Napoléon (1949), Matin II (1952) Mal (1952), Union (1959), Fin (1960).
Lénine-Staline (1948) Pape (1948) Pâques (1949) Napoléon (1949) Matin II (1952)
Mal (1952) Union (1959) Fin (1960) inachevée
Le vitrail : Joie, 1957
En 1957, Auguste Herbin offre à une école primaire du Cateau un des chefs-d’œuvre du vitrail du 20ème siècle.
Réalisé par Lhotelier mais malheureusement caché par un escalier, un deuxième état a été réalisé en 2002 pour le musée par un des grands maîtres verriers lillois, Luc Benoit Brouard.
L’alphabet plastique : une abstraction spirituelle
C’est pendant la deuxième guerre mondiale alors qu'Auguste Herbin est très isolé suite à la dissolution du groupe abstraction – création, et à la fuite de nombre de ses amis, qu’il élabore son livre manifeste : « L'art non figuratif non objectif ».
Ce livre est tout à la fois un traité de peinture et un livre mystique. Le vocabulaire employé par Auguste Herbin a souvent rapport à la foi, à la création, à la spiritualité.
Dans cette dernière partie de l’œuvre de Herbin, c’est le verbe, le mot qui va être le point de départ de l’image, tel le verbe divin, créateur de toute chose. Très inspiré par la théosophie, où l’artiste est le pendant du créateur, « un des ouvriers de ce grand atelier de la création », Herbin prend ici pleinement sa place.
Cette dernière partie de l’œuvre de Herbin semble être basé sur un paradoxe. En effet, elle se veut universelle et pourtant elle est hermétique, elle est « décorative » plaisante à l'œil, et pourtant complexe.
« Comme la musique, la peinture a son propre alphabet qui servira de base à toutes les combinaisons de couleurs et de formes ». Auguste Herbin « L’art non figuratif non objectif », 1949.
C’est dans cette œuvre qu'Herbin va dévoiler et mettre en place le système qui sera le sien pour réaliser un tableau à partir de ce moment jusqu'à la fin de sa vie.
Cet « alphabet plastique », met en place une stricte correspondance entre chaque lettre de l’alphabet, une couleur, une ou plusieurs formes géométriques, et des sonorités musicales.
Comment Herbin travaillait-il ?
De nombreux dessins préparatoires permettent de mieux comprendre comment Herbin travaillait avec son alphabet plastique. Quand on observe ses dessins préparatoires on peut mieux comprendre les différentes étapes qui l’amènent à la composition définitive. Ses carnet montrent un travail qui suit toujours les même étapes : en haut de sa feuille il y inscrit le mot en lettres capitales et sépare chaque lettre d’une ligne verticale, dessinant ainsi un tableau. En dessous de chaque lettre, dans une case distincte, il note les couleurs et formes qui sont associées à chaque lettre, puis dans une autre case, en dessous, il dessine les formes géométriques, qui seraient la transposition optique du mot suivant le sens de lecture habituel. Puis, en dessous, un premier travail de composition au crayon où les couleurs sont annotées sur chaque forme au crayon.
La prononciation du mot peut avoir une importance quant à la composition. La musicalité du mot est ainsi transcrite, dans l’espace du tableau. Ainsi les syllabes accentuées seront plus visibles par la taille des formes, mais aussi par leur place dans la composition plus centrale. Mais il y a bien sûr en plus une dimension très subjective dans la conception des compositions, le peintre lui même va parfois proposer plusieurs versions d’un même mot. Herbin va ainsi créer une langue optique.
Le tableau – mot, montre ainsi par le biais de ce nouveau langage optique, non pas la chose mais l’essence de la chose, « en renonçant à l’objet nous avons retrouver la parole et l’action créatrice ».
Le mot de la fin
En 1960, à l’âge de 78 ans, l'artiste meurt à Paris. Suite à sa disparition subite, une toile reste inachevée et porte le titre « Fin ».
Mon épouse a également relaté la visite de cette section du Musée matisse. D'ici peu vous pourrez découvrir son « regard » en cliquant sur ce LIEN.
A. B.
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Par Dans mes malles le 18 Janvier 2017 à 20:49
Notre visite au Musée départemental Matisse
Musée départemental Matisse
Palais Fénelon
Place du Commandant Richez
B.P. 70056
59360 Le Cateau-Cambrésis
Le musée Matisse du Cateau-Cambrésis a été créé en 1952 par Matisse lui-même dans la ville où il est né le 31 décembre 1869. Le peintre offre à ses concitoyens du Cateau 82 œuvres qu’il installe dans l’Hôtel de Ville Renaissance. Il transmet aux habitants du Cateau-Cambrésis un message, témoignage d'une vie consacrée à la peinture : « Mes concitoyens du Cateau, que j'ai quittés si vite pour aller où ma destinée m'a conduit, ont voulu honorer ma vie de travail par la création de ce musée(…). J'ai compris que tout le labeur acharné de ma vie était pour la grande famille humaine, à laquelle devait être révélée un peu de la fraîche beauté du monde par mon intermédiaire. Je n'aurai donc été qu'un médium. » Henri Matisse, 8 novembre 1952.
Trois ans plus tard, un des plus grand peintre de l’abstraction, Auguste Herbin, offre 24 œuvres à la ville de sa jeunesse et constitue ainsi une deuxième collection.
En 1982, le musée, enrichi d’importantes donations Matisse, est transféré dans un petit palais construit par les archevêques de Cambrai et ouvert sur un parc bordé de tilleuls tricentenaires. Dix ans plus tard, le Conseil Général, Département du Nord, le départementalise et construit un nouveau musée.LE NOUVEAU MUSÉE MATISSE
Le nouveau musée a ouvert ses portes le 8 novembre 2002. Le palais construit au début du 18ème siècle a été entièrement rénové et agrandi par les architectes nancéens Laurent et Emmanuelle Beaudouin. Les maîtres d’œuvre ont conservé les murs extérieurs du palais construit entre cour et jardin, et ont adjoint un bâtiment en brique et verre qui associe avec poésie et harmonie le classique et le contemporain. Ce très beau bâtiment, avec une belle rénovation, s'intègre parfaitement au village. Les salles sont baignées de la lumière du nord, douce et modulée et ouvertes sur un très beau parc à la française.
Le musée Matisse restauré et agrandi
Photo Conseil Général du Nord, Emmanuel WatteauHISTORIQUE
8 novembre 1952 : Création du musée par Henri Matisse
1956 : Donation Auguste Herbin
1982 : Transfert dans le Palais Fénelon
1992 : Départementalisation par le Département du Nord
2000 : Donation Alice Tériade
8 novembre 2002 : Ouverture du nouveau musée dans le Palais Fénelon agrandi
2007 : Installation de la donation Alice TériadeLe 16 janvier 2017, nous avions envisagé d'aller visiter le Musée Matisse au Cateau Cambrésis afin d'y découvrir notamment la collection Matisse. Tel était notre premier objectif. Mais comme le musée départemental organisait encore pendant quelques jours une exposition temporaire consacrée à Pierre Alechinsky, nous avons commencé la visite du musée par cette section particulière. Voir ci-dessous.
L'après-midi, nous avons visité successivement :
* la section consacrée à la Collection Herbin ( LIEN 2 )
* puis la section consacrée à la Collection Tériade ( LIEN 3 )
* Enfin la galerie consacrée à la Collection Matisse ( LIEN 4 ).
L'exposition consacrée à Pierre Alechinsky
MARGINALIA - PLUME ET PINCEAU
Présentation de l'artiste
Dans les années 1930, Pierre Alechinsky a étudié à l'école Decroly à Bruxelles. On obligeait l’enfant gaucher à écrire de la main droite. La gauche, sa meilleure main, les éducateurs la lui laisseront pour les travaux « de moindre importance » : le dessin... !
En 1944, Alechinsky intégra l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture et des Arts Décoratifs de Bruxelles pour y poursuivre des études d’illustration de livres et de typographie.
« Imagination au pouvoir » est un slogan qui pourrait très bien s’appliquer à l’œuvre de Pierre Alechinsky, à ses dessins situés entre calligraphie et peinture, surréalisme et expressionnisme abstrait, sophistication et naïveté. Passionné par les liens entre écriture et graphisme, il a étudié, de 1944 à 1948, l'illustration, la typographie, les techniques d’imprimerie et la photographie à l’Ecole nationale supérieure d’Architecture et des Arts visuels de La Cambre à Bruxelles. C'est pendant cette période qu'il découvrit l'œuvre d'Henri Michaux, de Jean Dubuffet et des surréalistes. Il rencontra et se lia d'amitié avec le critique d'art Jacques Putman, qui consacra de nombreux écrits à son œuvre.
Il commença à peindre en 1947 et fit alors partie du groupe « Jeune Peinture belge ». Pierre Alechinsky est très rapidement devenu l'un des acteurs majeurs du monde artistique belge de l'après-guerre. Une formation solide qu’il enrichit de découvertes personnelles : le jeune Pierre Alechinsky dévore l’œuvre de Michaux, se passionne pour Dubuffet et s’enthousiasme pour les surréalistes. Il en tire la conviction que l’art doit être le lieu de la spontanéité et du lâcher prise. Un tel credo le pousse à rejoindre le groupe COBRA, une constellation d’artistes libres et non conventionnels, partisans de l’expérimentation et du décloisonnement des genres.
Après sa rencontre avec le poète Christian Dotremont, l'un des fondateurs du groupe CoBrA (mouvement créé en 1948, regroupant des artistes issus de Copenhague, Bruxelles et Amsterdam, qui préconisait un retour à un art plus provocant, agressif et audacieux), il adhéra en 1949 à ce mouvement d'avant-garde artistique qui prône le détachement du Surréalisme et le retour vers l’Expressionnisme.
Le rôle capital que joua pour lui le mouvement CoBrA tenait autant aux personnes qu'aux idées défendues : spontanéité sans frein dans l'art, d'où rejet de l'abstraction pure et du « réalisme socialiste », refus de la spécialisation. Après la dissolution du groupe CoBrA, dont il perpétuera l'esprit (« CoBrA, c'est mon école », a-t-il pu dire), et après avoir obtenu une bourse d’études du gouvernement français, Pierre Alechinsky s'est installé à Paris, où il a côtoyé les surréalistes. Il complète ensuite sa formation de graveur et s'initie à de nouvelles techniques à l'Atelier 17.
En 1954, Pierre Alechinsky fit la connaissance du peintre chinois Walasse Ting qui lui a fait découvrir la calligraphie dont la spontanéité l'attirait. Walasse Ting a eu une grande influence dans l'évolution de son œuvre et l’incita même à voyager dans l’Extrême Orient. Très vite Pierre Alechinsky s’initia aux arcanes de cet art subtil et partit pour Kyoto en 1955 à la rencontre des maîtres du « shodo ». Il s’en inspirera dans ses dessins, au trait toujours plus libre et plus fluide, multipliant les médiums, de l’encre à l’acrylique.
L'artiste a progressivement abandonné l'huile pour des matériaux plus rapides et plus souples comme l'encre, qui lui permit de donner libre cours à un style fluide et sensible.
A partir des années 1960, soutenu par la Galerie de France, Pierre Alechinsky effectue de fréquents séjours à New York où il découvre en 1965 une technique qui lui conviendra bien, la peinture acrylique, à laquelle Walasse Ting l'avait également initié. Cette même année, il crée son œuvre la plus célèbre Central Park, avec laquelle il inaugure la peinture « à remarques marginales », inspirée de la bande dessinée, où l'image centrale est entourée, sur les quatre côtés, d'une série de vignettes destinées à compléter le sens du tableau. L'interaction entre les deux zones est à la fois énigmatique et fascinante.
En 1989, il a illustré le « Traité des excitants modernes » d'Honoré de Balzac.
De décembre 2007 à mars 2008, à l'occasion des quatre-vingts ans d'Alechinsky, les Musées royaux des Beaux-arts de Belgique de Bruxelles lui ont rendu hommage à travers une exposition rétrospective de l'ensemble de la carrière de l'artiste et c'est à cette occasion qu'il déclara que l'Art actuel n'était qu'une question de relation. Ses œuvres principales sont Central Park, Coupe sombre, Loup, Action privilégiée, Album et bleu, Petite falaise illustrée.
La galerie Lelong à Paris représente et expose régulièrement l'œuvre de Pierre Alechinsky depuis 1979. Les travaux de l’artiste sont représentés dans de nombreux musées et collections à travers l’Europe et l’Amérique.
Du 5 novembre 2016 au 12 mars 2017, le Musée départemental Matisse présente donc une exposition consacrée à Pierre Alechinsky principalement articulée autour de quelques peintures monumentales et de tableaux « à remarques marginales ».
Cet ensemble est ponctué :
- de gravures et de lithographies murales,
- de placards composés en duo avec des amis écrivains : Christian Dotremont, Salah Stétié, Claude Simon, Christiane Rochefort, Roland Topor…,
- d’illustrations pour des ouvrages de bibliophilie d’Yves Bonnefoy, Michel Butor, André Breton, Roger Caillois, Achille Chavée, Cioran, Hugo Claus, Hélène Cixous, Joyce Mansour, Marcel Moreau, Pierre André Benoit (PAB), Jean Tardieu…,
- de quatorze peintures et variantes consécutives aux illustrations entreprises dans les années quatre-vingts pour le Traité des excitants modernes de Balzac
- ainsi que de l’imagerie d’accompagnement pour le Volturno, un poème de Blaise Cendrars resté inédit depuis 1909
- et de six planches, trouvées aux puces, débrochées, de la Flora Danica des années 1761 à 1883, devenues au fil du pinceau le support de « collages sans colle ».
Tandis qu’une autre rétrospective lui est consacrée au Cobra Museum of Art, Amstelveen (NL), le musée départemental Matisse a choisi de présenter un aspect inattendu du travail d’Alechinsky : Les Aiguilles (de Port-Coton à Belle-Île-en-Mer) peintes en 1996 à l’âge de 69 ans, impressionnant paysage qui passionna Monet en 1886 et auquel le jeune Matisse se mesura en 1896.
Les Aiguilles
Voici les œuvres qui m'ont particulièrement plu :
Le Tourne-à-gauche ( )
alech-le-thetre-aux-armées
La mer noire (1988-90)
Arbre
A. B.
Lien vers la visite de la Collection Herbin
Lien vers la visite de la Collection Tériade
Lien vers la visite de la Galerie Matisse
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Par Dans mes malles le 12 Janvier 2017 à 20:52
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