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* 02 - Brève histoire de saint Jacques
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Brève histoire de saint Jacques
Le pélerinage de Compostelle est né au 11ème siècle autour du culte de saint Jacques. Jacques-le-Majeur fut l'un des plus proches disciples de Jésus. Après l'Ascension du Christ, il est parti évangéliser l'Espagne. De retour à Jérusalem, il a été décapité par le roi Hérode.
La légende raconte que la dépouille de saint Jacques fut recueillie par ses compagnons et placée dans une barque avant d'échouer sur les côtes de Galice.
Au 11ème siècle, un ermite aperçut une étoile au-dessus d'un champ qui le guida vers le tombeau de saint Jacques. En pleine période de Reconquista espagnole, Alphonse II, roi des Asturies fit ériger un édifice autour du supposé tombeau sur le « champ de l'étoile » (Campus stellae), qui devint « Compostelle ».
Le culte de Saint-Jacques se répandit et Compostelle devint, au Moyen Âge, l'un des plus importants pélerinages de la chrétienté avec ceux menant à Rome et à Jérusalem.
Les pélerins parcouraient le chemin jusqu'en Galice empruntant les chemins suivis par les marchands. La guerre de Cent Ans sonna le déclin du pélerinage qui tomba peu à peu dans l'oubli.
En 1982, le voyage du pape Jean-Paul II à Saint-Jacques attira de nouveau l'attention. Il y organisa les « Journées mondiales de la jeunesse » en 1989. L'Espagne et les institutions européennes investirent sur le balisage des chemins.
En 1993, la partie espagnole du chemin fut inscrite au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco et, quelques années plus tard, 72 monuments jalonnant les chemins de Saint-Jacques en France furent également inscrits.
Depuis, le succès ne se dément pas, attirant ces dernières années à Compostelle plus de 200 000 personnes de 172 nationalités différentes.
Histoire des chemins de Saint-Jacques de Compostelle
Coquille sur la façade de Saint-Jacques-de-Compostelle en Galice
Pour évoquer les origines du pèlerinage, il faut remonter au 25 juillet 813 : c'est à cette date que l'ermite Pélage, guidé par une étoile mystérieuse, aurait découvert la sépulture de l'apôtre, dans un ancien cimetière. Les pélerins ne tardèrent pas à venir honorer ces reliques.
En 834, Alphonse II, roi des Asturies, se mit en route à partir d'Oviedo, traçant ainsi le premier chemin de pélerinage vers Compostelle (que l’on nommera ensuite « Camino primitivo », ou « Chemin primitif »). En 950-951, c’est l'évêque Godescalc, accompagné d'un long cortège, qui effectue le pélerinage à partir du Puy-en-Velay (alors appelé « Le Puy-Sainte-Marie »).
Grâce à la volonté des évêques successifs de Saint-Jacques de Compostelle (et, au premier chef, Diego Gelmirez, 1070 ? - 1140), le pélerinage allait rapidement s'organiser. Tout au long de l'itinéraire qui deviendra le « Camino francés », de nouvelles villes sont nées autour des ponts qui permirent de franchir les cours d'eau, et des abbayes et hôpitaux qui accueillirent les pélerins.
Le pèlerinage attint son apogée au 12ème siècle. C'est également de cette époque que date le Codex Calixtinus, recueil de textes consacrés à saint Jacques-le-Majeur et à son pélerinage, dont le cinquième livre, le Guide du pélerin de Saint-Jacques-de-Compostelle, sera considéré comme l'ancêtre des guides de voyage. Il décrit notamment les quatre grandes voies françaises (au départ de Tours, Vézelay, Le Puy-en-Velay et Saint-Gilles), ainsi que les étapes espagnoles.
En suivant ces itinéraires, et bien d'autres qui ne laisseront pas de trace dans l'histoire (car le pèlerin, faut-il le rappeler, partait de chez lui et se dirigeait vers des points de ralliement notoires), des milliers d'hommes et de femmes, de toutes conditions, se sont dirigés et se dirigent encore de nos jours, à pied ou à cheval, vers le tombeau de l’apôtre.
Leurs motivations sont nombreuses. La plupart partent de leur propre chef pour obtenir des indulgences et gagner des grâces ; d'autres espèrent la guérison physique ; d'autres encore offrent les souffrances du chemin par pénitence, espérant ainsi la rémission de leurs péchés ; enfin, certains prisonniers sont condamnés à accomplir la marche enchaînés et pieds nus, pour obtenir la remise de leur peine.
Au 16ème siècle, de vives critiques à l’'encontre du pèlerinage ont commencé à se faire entendre. Les philosophes humanistes, tel Erasme, ont dénoncé les superstitions et les abus qui lui sont attachés. Luther renchérira en mettant en doute l’'authenticité des reliques de l’'apôtre et conclura : « Laisse donc tomber et n’y va pas. Laisse-y voyager celui qui le voudra mais toi, reste chez toi ».
Étonnamment, les hommes d'Église de la Contre-Réforme catholique abonderont en ce sens, vantant la supériorité du pélerinage spirituel sur la pérégrination terrestre. La philosophie rationaliste des Lumières allait achever de rendre cette pratique suspecte.
Au début du 19ème siècle, de nouvelles formes de dévotion, notamment mariale, entreront en concurrence avec le pélerinage de Compostelle. Le 25 juillet 1867, une quarantaine de pélerins seulement se retrouvèrent à Saint-Jacques pour la fête de l’apôtre.
En 1900, Mgr Duchesne porta le coup de grâce au culte de Saint-Jacques, en remettant en cause non seulement son apostolat en Espagne mais aussi, à l'instar de Luther, l'authenticité des reliques vénérées à Compostelle pourtant reconnue par le pape Léon XIII.
Les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle
Saint-Jacques-de-Compostelle (Santiago de Compostela en galicien et en castillan) est située dans la province de La Corogne, à l'ouest de la péninsule Ibérique (Espagne).
Saint-Jacques-de-Compostelle est la capitale de la communauté autonome de Galice et à ce titre le siège de la Xunta de Galicia (le gouvernement régional autonome) et du Parlement de la Communauté.
C'est vers cette destination que les pélerins de Saint-Jacques (que l’on surnomme « les jacquets ») se mettent en route, venant des différentes régions d’Espagne, des quatre « coins » de France, de tous les pays d'Europe et même du monde entier.
Que viennent-ils donc chercher, en cette lointaine fin des terres ? Si l'histoire du pélerinage a été étudiée par de nombreux historiens, la renaissance des Chemins de Saint-Jacques est un phénomène complexe qui demande à être appréhendé à l'aube de notre siècle riche d'interrogations, de générosité et d'enthousiasme. Ce sont d'ailleurs peut-être là trois des moteurs qui poussent le pélerin sur la route.
Les principales motivations des pélerins
Déjà bien avant le christianisme, les Celtes cheminaient déjà sur cette route. Pour eux, il s’agissait d’une route qui les menait vers « la fin » de la terre (Finistère), la route de l’ouest, la route allant vers le coucher du soleil, vers la mort…
C’est seulement vers le 11ème siècle que les chrétiens se sont mis en route vers ce que l'on a dit être la sépulture de saint Jacques. Après des années d’abandon, les chemins de Compostelle retrouvent un succès croissant et les pélerins se pressent de toute l’Europe pour emprunter la route tracée par leurs prédécesseurs.
Sur ce chemin d'autres gens ont marché avant nous et d’autres marcheront après nous. C’est une grande chaîne et de cette chaîne nous sommes un maillon.
Ce chemin permet une retraite par rapport à la société de consommation, de réaliser le souhait de vivre une vie simple et dépouillée.
Ce chemin est aussi un chemin de solitude (Pendant la marche, car, en Espagne, aux étapes, sur certains chemins, c'est la foule). Seul face à soi-même, seul face au chemin, seul face à la nature mais seul aussi pour affronter les contretemps.
Ce chemin est le temps de vivre « ici et maintenant », de vivre le temps présent.
Avoir devant soi trois mois pour faire le vide, trois mois pour regarder. Toute la journée pour recevoir le soleil, les fleurs, les oiseaux. Être disponible pour l’odeur de la terre chaude, pour le bruit et la fraîcheur du vent, pour le plaisir d’une source d’eau fraîche quand la bouteille est vide ou quand l’eau est devenue chaude…. Certains jours il fait froid, il pleut, ou il faut le plus souvent affronter une chaleur torride.
Le chemin est parfois difficile mais avec le recul il y a la joie de l’avoir fait !
Le chemin est aussi le temps des rencontres :
- Ceux qui souffrent et désirent confier leur souffrance à saint Jacques…
- Ceux qui formulent une demande à saint Jacques…
Chacun a ses motivations :
- Récapituler sa vie avant un tournant…
- Prendre du recul par rapport à sa vie professionnelle…
- Réaliser quelque chose seul...
- Faire quelque chose de difficile et aller au-delà de ce qu’on croit être ses limites...
- Remercier…
- Prier…
- Et pour certains, une performance sportive.
C’est sans doute un chemin en partie solitaire mais surtout très solidaire.
De toute façon en arrivant à Saint-Jacques-de-Compostelle on croit avoir fait le chemin mais on sent aussi tout ce que le chemin a fait en nous et pour nous !
Longtemps tombé en désuétude, le chemin de Compostelle connait un incroyable renouveau depuis la fin des années 80. Livres, films, documentaires : nombreux sont ceux qui ont voulu décrire la révolution silencieuse à l'œuvre pendant les 1500 kilomètres qui mènent au tombeau de saint Jacques.
Croyants, athées, randonneurs, en famille, seul ou à deux : chacun a ses raisons de tailler la route. Les motivations affichées sont de moins en moins religieuses (38%); souvent spirituelles (54%), et parfois sportives (8%). Mais si le pélerin moderne ne part plus pour faire pénitence, sa démarche n'en demeure pas moins profondément introspective.
Dépassement de soi, besoin de solitude ou au contraire de partage, défi personnel ou envie de faire le vide... Le plus souvent, la décision de partir correspond à la fin d'un cycle personnel, à un point de rupture dans sa vie. C'est sans doute cette quête d'intériorité qui distingue le chemin de Saint-Jacques des nombreux autres sentiers de randonnée. Et c'est sans doute son caractère non exclusivement religieux qui le sépare des autres pélerinages.
Même quand les motivations ne sont pas religieuses, elles ne sont pas dépourvues de spiritualité et les propos flirtent parfois avec l'ésotérisme. Le Chemin de Saint-Jacques est un chemin hautement énergétique : des milliers de personnes y sont passées ; c'est plein d'énergies positives !
Le sanctuaire de Saint-Jacques
On surnomme Saint-Jacques-de-Compostelle « la ville aux 46 églises, aux 114 clochers et aux 288 autels ». C'est bien sûr la basilique dédiée à l’apôtre qui est le sanctuaire principal, et le but du pélerinage.
Le premier édifice, construit sous le règne d’Alphonse II le Chaste et sous l'épiscopat de Théodomir, fut consacré en 834. Mais Alphonse III le Grand souhaita pour le culte de l’apôtre un édifice plus vaste et plus richement décoré. Il fit donc édifier un nouveau sanctuaire, consacré en 899. Celui-ci ne résista pas aux vicissitudes de l'histoire : il fut réduit en cendres par la razzia dal Mansour, en 997, qui n’épargna que le tombeau de l’apôtre.
La construction d’un troisième édifice commença en 1075, sous l’égide du roi Alphonse VI et de l'évêque Diego Pelaez. Les travaux se poursuivirent avec l’évêque Diego Gelmirez et furent achevés en 1128. C'est cette somptueuse basilique romane, enrichie dans les siècles suivants, que nous pouvons admirer aujourd'hui.
Il faudrait une journée entière pour pouvoir en détailler les multiples splendeurs :
- la façade nord, ou da Azabachería (ainsi appelée car on y vendait des bijoux de jais, ou azabache en galicien) ;
- la façade est, ou da Quintana, où se trouve la Porte Sainte ou Porte du Pardon, ouverte pendant les Années jubilaires ;
- la façade sud, ou das Platerías, où se situe le portail des Orfèvres ;
- enfin la façade ouest, ou del Obradoiro, de facture baroque, par laquelle on pénètre aujourd'hui dans la cathédrale.
Dans le narthex, le Portail de la Gloire, œuvre célèbre de Maître Mateo sculptée entre 1168 et 1188, est l’un des joyaux de l’édifice. Sur le tympan, la cour céleste est réunie : le Christ entouré des quatre Évangélistes, des anges portant les symboles de la Passion et des vingt-quatre vieillards de l’Apocalypse qui chantent et jouent sur leurs instruments une musique céleste. Au pied de l'Arbre de Jessé (qui représente la généalogie du Christ), le pélerin creusera de ses doigts l'empreinte dont la pierre a été marquée par des milliers d'autres mains.
L'édifice comporte trois nefs, un vaste transept, un chevet à déambulatoire entouré de nombreuses chapelles rayonnantes. La chapelle axiale est dénommée « chapelle de la France » ou « du Saint-Sauveur ». Des fonds récoltés par la Société française des Amis de Saint-Jacques ont permis d'y mener des restaurations successives et d’offrir un vitrail, inauguré durant l'Année sainte de 2004. Les pélerins français viennent se recueillir en ce lieu.
L'espace intérieur est dominé par l'imposante statue de saint Jacques (13ème siècle), qui surmonte le maître-autel. Après lui avoir fait l'accolade, le pélerin descend dans la crypte, qui est le véritable but de son voyage : c'est là que se trouve la châsse en argent qui renfermerait les reliques de Jacques-le-Majeur et de ses disciples, saint Théodore et saint Athanase.
Synthèse de recherches mise en page par A. B.
Découvrons à présent quelques traces du Chemin de Compostelle dans Nivelles !
Sitographie :
http://www.pelerin.com/Pelerinages/Chemin-de-Saint-Jacques-de-Compostelle/Tout-savoir-sur-le-chemin-de-Saint-Jacques-de-Compostelle/Histoire-des-chemins-de-Saint-Jacques-de-Compostelle
http://www.pelerin.com/Pelerinages/Chemin-de-Saint-Jacques-de-Compostelle/Tout-savoir-sur-le-chemin-de-Saint-Jacques-de-Compostelle/Les-chemins-de-Saint-Jacques-de-Compostelle
http://www.pelerin.com/Pelerinages/Chemin-de-Saint-Jacques-de-Compostelle/Tout-savoir-sur-le-chemin-de-Saint-Jacques-de-Compostelle/Le-sanctuaire-de-Saint-Jacques
https://www.lesechos.fr/27/05/2016/LesEchosWeekEnd/00033-032-ECWE_compostelle--marcher-en-quete-de-soi.htm
http://verscompostelle.be/comotiva.htm
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