• * Exposition Jean-François Millet

    Ce vendredi 27 octobre 2017, nous sommes allés au Palais des Beaux-Arts de Lille pour voir la grande rétrospective consacrée à...

    JEAN-FRANÇOIS MILLET

    Il s’agit d’un point de vue inédit sur la postérité américaine de l'artiste.

    1. Rappelons tout d’abord qui fut Jean-François Millet.

    Jean-François Millet (4 octobre 1814 - 20 janvier 1875) est un artiste-peintre réaliste, pastelliste, graveur et dessinateur français du 19ème siècle, l’un des fondateurs de l’école de Barbizon. Il est célèbre notamment pour ses scènes champêtres et paysannes réalistes.

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    Il a eu une grande influence sur des impressionnistes comme Claude Monet et Camille Pissarro, ainsi que sur Vincent van Gogh, qui a interprété certaines de ses scènes rurales. Son œuvre a également influencé l'autrichien Albin Egger-Lienz.

     * Exposition J F Millet

    Autoportrait de l'artiste

    2. Ses tableaux.

    Jean-François Millet est incontestablement l'un des plus grands peintres du 19ème siècle. Ses deux tableaux les plus célèbres sont des œuvres emblématiques de l'art occidental, sans cesse réinventées par l'art, par la publicité, par le cinéma. Il s'agit de « L'Angélus » et « Des Glaneuses ».

       * Exposition J F Millet   * Exposition Jean-François Millet

                                                                                                       Des Glaneuses                                                           L'Angélus

    Comme « Des Glaneuses » (1857), dépeignant les plus pauvres des femmes de la campagne se penchant dans les champs pour glaner les restes du champ moissonné, ses tableaux expriment une présentation forte et éternelle de la classe paysanne qui résonne encore à ce jour (« Des Glaneuses » sont conservées à Paris au musée d'Orsay).

    Son « Angélus » (1858) a été très largement reproduit sur différents objets et supports et copié ou réinterprété par d'autres artistes des 19ème et 20ème siècles. Salvador Dalí en particulier a été fasciné par ce travail, lui consacrant tout un livre (« Le Mythe tragique de l’Angélus de Millet »). Des variations de ce tableau de Millet apparaissent dans plusieurs de ses propres peintures.

    « L'Angélus » est sans doute, avec « La Joconde » (de Léonard de Vinci), le tableau le plus célèbre de l'art occidental. Paradoxalement, l'ensemble de l'œuvre de Jean-François Millet est aujourd'hui à redécouvrir.

    Une première depuis 1975, la grande rétrospective internationale organisée en 2017 au Palais des Beaux-Arts de Lille met en lumière un artiste profondément inventif et admiré de l'avant-garde, dessinateur talentueux. Trop longtemps étiqueté « peintre paysan », ses peintures et dessins révèlent avant tout l'univers sensible et poétique d'un peintre hors norme qui a profondément marqué Van Gogh, Pissarro, Seurat, Gauguin, Permeke, Dali et plus récemment Banksy.

    « Des Glaneuses » (souvent nommé à tort « Les Glaneuses ») est un tableau de Jean-François Millet, peint en 1857 et présenté la même année au « Salon ».

    Ce tableau s'inscrit dans une série de peintures de Millet illustrant la vie paysanne. En voici quelques exemples :

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                  Les planteurs de pommes de terre                 La récolte des pommes de terre                         Le repos des faneurs                              La naissance du veau

    Fidèle à l'un de ses sujets favoris, la vie paysanne, Millet livre dans « Des Glaneuses » le résultat de dix années de recherches autour du thème des glaneuses. Ces femmes incarnent le prolétariat rural. Elles sont autorisées à passer rapidement, avant le coucher du soleil, dans les champs moissonnés pour ramasser un à un les épis négligés. Le peintre en représente trois au premier plan, dos cassé, regard rivé au sol. Il juxtapose ainsi les trois phases du mouvement répétitif et éreintant qu'impose cette âpre besogne : se baisser, ramasser, se relever. Leur austérité s'oppose à l'abondance de la moisson au loin : meules, gerbes, charrette et la multitude de moissonneurs qui s'agitent. Ce foisonnement festif et lumineux paraît d'autant plus lointain que le changement d'échelle est abrupt. La lumière rasante du soleil couchant accentue les volumes du premier plan et donne aux glaneuses un aspect sculptural. Elle souligne vivement leurs mains, nuques, épaules et dos et avive les couleurs de leurs vêtements.

    Puis, lentement, Millet estompe les lointains pour produire une atmosphère dorée et poudreuse, accentuant l'impression bucolique de l'arrière-plan. Le personnage à cheval, isolé à droite est vraisemblablement un régisseur. Chargé de surveiller les travaux réalisés sur le domaine, il veille également à ce que les glaneuses respectent les règles liées à leur activité. Sa présence ajoute une distance sociale en rappelant l'existence des propriétaires dont il est l'émanation. Sans user d'anecdotes pittoresques, par des procédés plastiques simples et sobres, Millet confère à ces glaneuses, pauvres sans doute, mais pas moins dignes, une valeur d'emblème, dénuée de tout misérabilisme.

    3. Millet USA.

    Directement inspiré du mythe des grands espaces et de la conquête du Nouveau monde, « Millet USA », le volet contemporain de l'exposition 2017 à Lille, explore la postérité américaine de l'artiste à travers les œuvres de poètes, de peintres, de photographes et de cinéastes, d'Edward Hopper à Patti Smith, en passant par Dorothea Lange, Terrence Malick ou Mat Collishaw.

    La rénovation des salles où sont accrochées ces œuvres offre l'opportunité d'organiser, pour la première fois « hors les murs », une exposition autour de l'ensemble des Millet du Musée d'Orsay. Les plus grandes collections d'œuvres de Millet se trouvent en effet à Paris au musée d'Orsay, au musée des beaux-arts de Boston, au musée Thomas-Henry de Cherbourg-Octeville et au Metropolitan Museum of Art de New York.

    Les Millet du musée d'Orsay offrent la particularité d'être représentatifs de toutes les facettes de la carrière du peintre. On y découvre ses premiers portraits réalisés après ses études à Cherbourg son travail à Barbizon, ses talents de paysagiste et, bien sûr, ses représentations de paysans, thème au cœur des préoccupations du peintre.

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                                                                  Homme greffant un arbre                                                                                                       Les scieurs de bois

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    Un après-midi dans la maison (Paysans endormis)

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                                                                            Le Semeur                                            La Petite Bergère                                 Le départ pour le travail                   

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    L'église de Gréville

    L'exposition est ainsi conçue comme un hommage complet rendu à Millet, « l'un des artistes qui ont le plus profondément cherché l'expression de la vie, qui ont fait parler non seulement les êtres mais les choses », disait Jules Breton. Elle est l'occasion de donner à voir des œuvres exceptionnelles, qui font partie de l'imaginaire national français et permet de faire connaître une page de la civilisation française.

    Contrairement à la plupart de ses confrères pour lesquels la nature ou les animaux constituent l’essentiel de leurs sources d’inspiration, Jean-François Millet s’est surtout intéressé à la vie des paysans. Lui-même était issu d’une famille rurale aisée du Cotentin.

    Sa maison natale, au village de Gruchy dans la commune de Gréville-Hague, a été reconstruite à l’identique et meublée comme une maison paysanne du 19ème siècle. On y peut découvrir de nombreuses copies de ses tableaux.

    4. Quelques tableaux de Millet ont plus particulièrement retenu notre attention.

    4. 1. Analyse du tableau « Un vanneur »

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    Cette peinture est une variante tardive d'une oeuvre présentée par Millet au Salon de 1848 sous le même titre et achetée par Ledru-Rollin, alors ministre de l'Intérieur de la toute jeune Seconde République. Millet ouvrait ainsi une nouvelle voie dans son art. Abandonnant les mythologies et le pittoresque, il avait trouvé son héros : le paysan.

    Le vanneur est ici saisi dans la réalité de son travail, le geste est observé avec précision. Il soulève le van de son genou, secoue le grain, faisant ainsi voleter des paillettes d'une poussière qui emplit la grange et donne au tableau une atmosphère dorée. Tout l'art de Millet est présent ici, ses larges simplifications, ses grandes localisations de tons, la qualité de ses teintes, de ses rapports de valeurs et surtout, la présence de grandes figures pensées comme des allégories.

    Cette toile fut largement commentée en 1848. Gautier donne le ton : « Il est impossible », écrit-il alors, « de voir quelque chose de plus rugueux, de plus farouche, de plus hérissé, de plus inculte », mais il ajoute « eh bien, ce mortier, ce gâchis épais à retenir la brosse est d'une localité excellente, d'un ton fin et chaud quand on se recule à trois pas. Ce vanneur [...] se cambre de la manière la plus magistrale ». Dans cette version tardive, Millet souligne encore plus l'effort du paysan dans la courbure du corps. Courbet fut un grand admirateur du « Vanneur », et il l'eut sans doute à l'esprit lorsqu'il entreprit l'année suivante « Les casseurs de pierre » (œuvre détruite lors des bombardements de Dresde au cours de la Seconde Guerre Mondiale).

    4. 2. Analyse du tableau « Des glaneuses »

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    Des Glaneuses

    Fidèle à l'un de ses sujets favoris, la vie paysanne, Millet livre dans ce tableau le résultat de dix années de recherches autour du thème des glaneuses. Ces femmes incarnent le prolétariat rural. Elles sont autorisées à passer rapidement, avant le coucher du soleil, dans les champs moissonnés pour ramasser un à un les épis négligés. Le peintre en représente trois au premier plan, dos cassé, regard rivé au sol. Il juxtapose ainsi les trois phases du mouvement répétitif et éreintant qu'impose cette âpre besogne : se baisser, ramasser, se relever. Leur austérité s'oppose à l'abondance de la moisson au loin : meules, gerbes, charrette et la multitude de moissonneurs qui s'agitent. Ce foisonnement festif et lumineux paraît d'autant plus lointain que le changement d'échelle est abrupt. La lumière rasante du soleil couchant accentue les volumes du premier plan et donne aux glaneuses un aspect sculptural. Elle souligne vivement leurs mains, nuques, épaules et dos et avive les couleurs de leurs vêtements.

    Puis, lentement, Millet estompe les lointains pour produire une atmosphère dorée et poudreuse, accentuant l'impression bucolique de l'arrière-plan. Le personnage à cheval, isolé à droite est vraisemblablement un régisseur. Chargé de surveiller les travaux réalisés sur le domaine, il veille également à ce que les glaneuses respectent les règles liées à leur activité. Sa présence ajoute une distance sociale en rappelant l'existence des propriétaires dont il est l'émanation. Sans user d'anecdotes pittoresques, par des procédés plastiques simples et sobres, Millet confère à ces glaneuses, pauvres sans doute, mais pas moins dignes, une valeur d'emblème, dénuée de tout misérabilisme.

    Le labeur paysan, Millet le représente tel qu’il l’a vécu : âpre, fatigant. Le tableau traduit l’effort du corps, ployé dans une position douloureuse. Pire : la tâche est répétitive et aliénante. Une des difficultés, pour un peintre, est de figurer le mouvement. Millet y parvient par un procédé habile : à travers la posture des trois femmes, il juxtapose –de gauche à droite- les trois phases de l’acte de glaner : se baisser, ramasser, se relever. Et recommencer, en une sorte de mouvement perpétuel et décomposé, à la façon d’un travail à la chaîne, accompli par des anonymes. Anonymes… Car elles ont beau figurer en gros plan, elles sont dotées de visages à peine discernables, non caractérisés. Elles n’ont pas d’existence propre. Clones interchangeables, elles se résument à leur fonction. Des glaneuses, et non les glaneuses. C’est subtil et impressionnant.

    Du coup, les choses semblent se mettre naturellement en place. A l’arrière-plan, les meules du maître offrent en spectacle une abondance dont elles sont exclues. La présence du régisseur, à cheval sur la droite, ajoute une distance sociale en rappelant l’existence des propriétaires dont il est le représentant par métonymie, tout en incarnant la loi.

    Avec ce tableau, Millet réussit un coup de force : réunir plastiquement, dans le même espace, deux mondes qui ne se rencontrent pas, et mettre ainsi en scène le prolétariat campagnard côtoyant la classe au pouvoir qui l’ignore. Surinterprétation ? Elle est corroborée par certains propos de Millet, dépourvus d’ambiguïté : «  Je me refuse à montrer ce travail gai et folâtre auquel certaines gens voudraient nous faire croire ». Et il ajoute même : «  Je regrette de troubler les heureux dans leur repos ».

    4. 3. Analyse du tableau « L'Angélus »

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    L'Angélus

    Un homme et une femme récitent l'angélus, prière qui rappelle la salutation de l'ange à Marie lors de l'Annonciation. Ils ont interrompu leur récolte de pommes de terre et tous les outils, la fourche, le panier, les sacs et la brouette, sont représentés. En 1865, Millet raconte : « L'Angélus est un tableau que j'ai fait en pensant comment, en travaillant autrefois dans les champs, ma grand-mère ne manquait pas, en entendant sonner la cloche, de nous faire arrêter notre besogne pour dire l'angélus pour ces pauvres morts ». C'est donc un souvenir d'enfance qui est à l'origine du tableau et non la volonté d'exalter un quelconque sentiment religieux, Millet n'est d'ailleurs pas pratiquant. Dans une scène simple, il souhaite fixer les rythmes immuables des paysans. Ici, l'intérêt du peintre se porte sur le temps de la pause, du repos.

    Isolé au premier plan, au milieu d'une plaine immense et déserte, le couple de paysans prend des allures monumentales, malgré les dimensions réduites de la toile. Leurs visages sont laissés dans l'ombre, tandis que la lumière souligne les gestes et les attitudes. La toile exprime ainsi un profond sentiment de recueillement et Millet dépasse l'anecdote pour tendre vers l'archétype.

    C'est sans doute ce qui explique le destin extraordinaire de « L'Angélus » : objet d'un incroyable engouement patriotique lors de sa tentative d'achat par le Louvre en 1889, vénéré par Salvador Dali, lacéré par un déséquilibré en 1932 et devenu au cours du 20ème siècle une icône mondialement célèbre.

    4. 4. Analyse du tableau « La Becquée »

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    La Becquée

    Devant la maison, une femme, probablement la mère de famille, nourrit trois jeunes enfants. Les petits sont sagement installés sur le seuil, et attendent que vienne leur tour. Ils sont chaussés de sabots de bois, un tablier bleu vient recouvrir une robe plus longue, ils portent tous un petit bonnet.

    L’enfant du milieu, un garçon peut-être (ne nous fions pas à la robe, qui était portée jusqu’au début du 20ème siècle par les jeunes enfants des deux sexes), qui semble être le plus jeune, avance la tête pour avaler la nourriture qui lui est présentée à l’aide d’une grande cuillère de bois. Son geste rappelle celui de l’oisillon qui réclame la becquée attendue et a donné son nom au tableau. Son bonnet rouge bordé d’un ruban doré fait une tache colorée sur une toile aux couleurs sourdes. La petite fille à sa gauche lui tient la main et l’épaule d’un geste tendre. Son regard accompagne son geste. De l’autre côté, la plus grande tient une poupée dans ses bras.

    La mère, simplement vêtue, a le visage dans l’ombre. Toute concentrée sur son activité du moment, on devine qu’elle esquisse un sourire. Elle tient fermement sur ses genoux le plat qu’elle a préparé.

    Des poules viennent animer l’ensemble. Un homme, au travail des champs, en train de bêcher derrière la maison, se laisse découvrir en suivant la ligne formée par les têtes des autres personnages.

    La maison en pierre, bien ancrée dans la terre, inscrit cet instant saisi sur le vif dans la continuité et dans la durée. Au premier plan, un panier, dont on distingue mal le contenu, est renversé. Cette scène toute tranquille, pleine de douceur, illustre une vie à la campagne modeste, proche de la nature et sereine.

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    Le dessin préparatoire, conservé au Louvre, permet de découvrir le travail du peintre avant qu’il ne commence à toucher sa toile, et de se rendre compte de l’évolution entre les études et l’œuvre définitive.

    4. 5. Analyse du tableau « Le printemps »

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    Le printemps

    Cette peinture fait partie d'un cycle des saisons qui occupa Millet pendant les dernières années de sa vie. Il lui fut commandé par Frédéric Hartmann, un des mécènes de Théodore Rousseau, en mars 1868.

    Jean François Millet a peint « Le Printemps » entre 1868 et 1873. Cette peinture est un paysage, elle représente un jardin potager dont une partie est lumineuse et l’autre partie est obscure. Jean François Millet participe du mouvement réaliste et particulièrement dans cette œuvre. Il a réalisé le tableau « Le printemps » à la fin de sa vie, il se peut que ce soit l’un de ses derniers tableaux. Pour cette peinture, Millet utilise la technique de l’huile sur toile. Celle-ci est exposée actuellement au Musée d’Orsay à Paris.

    La verdure donne une sensation de vie, de plus, elle est illuminée d’un rayon de soleil qui vivifie la pelouse. L’arbre est fleuri et embelli grâce à la force de la lumière. D’un autre côté, un autre arbre agonise, il perd ses feuilles à cause de l’obscurité qui semble lui être fatale. Il n’y a plus d’espoir pour la verdure prise dans les ténèbres. Mais l’arc en ciel en arrière-plan me donne l’impression qu’il y a de l’espoir car après la pluie vient le beau temps, synonyme de soleil et donc de lumière.

    Cette peinture « Le Printemps », me donne l’impression d’une métaphore de la vie avec ses hauts et ses bas. Lorsque la fatalité nous frappe, nous penchons du côté du mal, le moral décline, le cœur se contracte, on perd la force de poursuivre. Lorsque nous sommes touchés par le bonheur, on change du tout au tout, l’envie de bien faire reste présente, notre force est décuplée, notre corps se sent revivre. Voilà ce qui m’a touché dans ce tableau qui peut parler à tous.

    Millet y travailla épisodiquement jusqu'à sa mort, acheva « Le Printemps » en mai 1873, « L'Eté » et « L'Automne » en 1874, mais laissa « L'Hiver » inachevé. « Le printemps » est un des derniers tableaux du peintre de l'école de Barbizon.

    « Le Printemps » est d'abord une peinture de paysage, genre auquel Millet se consacre davantage depuis 1865. Il ne laisse que peu de place à l'homme – petite figure de paysan sous l'arbre au centre – mais est l'expression d'une rencontre, d'un dialogue teinté de lyrisme et de poésie entre l'homme et la nature. Celle-ci y est précisément observée, notamment avec ces petites fleurs qui émaillent le bord du chemin. Il s'agit d'une nature aimée et habitée. On y a planté un verger, installé une route, bâti une barrière (protection contre la nature sauvage que l'on aperçoit au fond). Ici, tout est symbole : la course des nuées d'orage, la terre lilas brun, les branches dépouillées et coupées aux arbres suggèrent la fuite de l'hiver tandis que les arbres en fleur, la verdeur claire de la forêt sont signes du renouveau printanier.

    Le thème est classique - il fut notamment traité par Poussin – mais Millet l'aborde avec une volonté expressive dans la représentation de la nature. Par la simplicité du sujet, par le sentiment qu'il exprime des variations de la lumière, Millet se rattache à la tradition du paysage de son ami Rousseau, et au-delà à celle de Constable ou Ruysdaël, mais par ses couleurs étonnamment fraîches, par sa façon de capter l'instant, il se rapproche des Monet, Bazille ou Renoir qui fréquentaient la forêt de Fontainebleau à cette date, avant que le nom d'impressionnistes leur soit attribué.

    4. 6. Analyse du tableau « Bergère avec son troupeau »

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    Bergère avec son troupeau

    « Bergère avec son troupeau » est un tableau de Jean-François Millet, peint vers 1863, peinte après « Les Planteurs de pommes de terre » et avant « La Méridienne ». Exposé au Salon de 1864, ce tableau fut apprécié par la critique. Reprenant les thèmes chers au peintre, comme le labeur, la bergère, les champs, Millet s'est toutefois détaché de tout ce qui avait été peint auparavant. Jamais le monde rural n'avait atteint une telle justesse et une telle beauté dans la simplicité.

    Si Millet peint ainsi le monde pastoral, c'est aussi et avant tout parce qu'il était attaché à l'homme. Quand il peint un paysan, c'est avant tout un homme vrai placé dans son milieu qu'il peint. Pour Millet, la relation entre l'homme et la nature est primordiale et notre mentalité est constituée des liens qui nous unissent à certains lieux. Un homme se comprend à travers le lieu où il évolue, et c'est dans les forêts, dans les champs labourés, que Millet trouve la paix, la plus grande humanité. Ainsi, son tableau représente le dur labeur d'une bergère, qui éprouve quelques secondes de répit pendant que son troupeau paît.

    Le calme, la sérénité et l'harmonie triomphent sur cette toile. Vêtue d'une capeline de laine et coiffée d'un capuchon rouge, une jeune bergère (peut-être la propre fille du peintre) se tient debout en avant de son troupeau. Elle tricote, le regard baissé vers son ouvrage. Dans un paysage monotone, qui s'étend sans le moindre accident jusqu'au lointain, elle est seule avec ses animaux. Le troupeau forme comme une tache de lumières ondulantes, reflets des embrasements du soleil couchant. La scène est admirable de justesse et de mélancolie. Millet a su observer jusqu'aux moindres détails, telles les petites fleurs du premier plan. Il joue de la parfaite harmonie des bleus, des rouges et des dorés.

    Dès 1862, Millet pensait à un tableau de bergère gardant ses moutons. Il n'en parlait à personne, mais Alfred Sensier raconte que le thème « s'était emparée de son esprit ». Une fois achevée, cette œuvre fut présentée au Salon de 1864 où elle reçut un accueil chaleureux. « Tableau exquis » pour les uns, « chef-d’œuvre » pour les autres, la scène des plus paisibles séduit tous ceux qui préfèrent l'évocation des idylles champêtres à celles de la misère paysanne. Bergère avec son troupeau obtient même une médaille et l'Etat, jusqu'alors fort peu intéressé par Millet, souhaite l'acquérir. Mais l'œuvre a déjà été promise au collectionneur Paul Tesse. Comme nombre d'autres Millet, ce tableau entre finalement dans les collections nationales en 1909, grâce legs d'Alfred Chauchard, le directeur des Grands magasins du Louvre.

    5. Une scène d’intérieur, plutôt que de travaux des champs

    Moins fréquentes dans l’œuvre de Millet que les représentations de travaux des champs, les scènes d’intérieur jalonnent cependant sa production depuis la fin des années 1840. « La Couseuse » peut notamment être rapprochée de « La leçon de tricot » de 1869, qui montre également des figures coupées à mi-jambe se détachant sur un fond neutre structuré simplement par quelques éléments de mobilier.

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                             La Couseuse                                       Bergère tricotant                                         La leçon de tricot                                           La tricoteuse

                                                                                             dans la campagne de Barbizon   

      * Exposition Jean-François Millet   * Exposition Jean-François Millet

                                                                                                Pauline Ono en déshabillé                         Pauline Ono en robe bleue

     * Exposition J F Millet

    La Charité

    6. Une femme occupée à une tâche domestique

    Ces scènes dans laquelle des femmes sont occupées à des tâches domestiques dégagent une atmosphère paisible soulignée par la lumière qui modèle doucement les formes. La simplicité des occupations comme celle des vêtements et du mobilier dépeint avec cohérence la vie de la population rurale, sans aucun misérabilisme.

      * Exposition J F Millet   * Exposition J F Millet   * Exposition J F Millet   * Exposition J F Millet

                            La précaution maternelle                                   Le chuchotement                                     La brûleuse d'herbes                                   Famille de paysans

    Le triangle formé par la tête, le bras et les mains de la couseuse, absorbée par son travail, concentrent l’attention sur son geste attentif. La gamme de couleurs majoritairement froide et neutre est réveillée par la tache claire du vêtement posé sur les genoux de la couseuse ainsi que par son col blanc et le ruban rouge de ses ciseaux accrochés au dossier de la chaise.

    « La Couseuse » a été léguée à l’État par Hélène Cuvelier, petite-fille des aubergistes Ganne.

    En guise de conclusion :

    Millet est considéré comme un peintre réaliste, mais il a eu une grande influence sur des impressionnistes tels que Claude Monet et Camille Pissarro, et surtout sur Vincent van Gogh, qui a reproduit à sa façon la plupart de ses scènes rurales.

    Trois bonnes raisons de franchir les portes du Palais des Beaux-arts :

    1. Redécouvrir Jean-François Millet
    La première bonne raison de franchir les portes du Palais des Beaux-arts, c’est pour découvrir ou redécouvrir sa production magistrale de portraits, puis de paysans. Il est d'ailleurs souvent qualifié de peintre paysan.
    Au fil du temps Jean-François Millet va donner de plus en plus de place à la nature qui fera, dans ses derniers tableaux, disparaître complètement la présence de l'homme.

    2. Un peintre proche de la nature
    La deuxième bonne raison de découvrir l'oeuvre de Jean-François Millet, c’est de voir à quel point son univers décrit dans ses oeuvres est lié à notre actualité, dans laquelle on cherche à redonner une place à la nature.

    3. L'influence de Millet aux USA
    La troisième bonne raison de visiter la rétrospective de Jean-François Millet, c'est de découvrir à quel point il a influencé le cinéma américain et la photographie. 

    Donc : Merveilleuse exposition, à voir et à revoir !

    A. B. 

    Lien vers : mes photos personnelles

     


  • Commentaires

    1
    Samedi 28 Octobre 2017 à 08:09

    C'était un grand peintre, c'est indiscutable. Je suis déjà allée à Barbizon.

    Je te souhaite une bonne journée

    Très terre à terre

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