• Le 28 janvier 2017, nous sommes allés voir une pièce de théâtre au Zénith de la Ville de Hem (banlieue nord de Lille)

    AVANTI !

     * Avanti

    Cette pièce n'est pas neuve : " Avanti ! " a déjà une longue histoire.

    C'est une comédie romantique délicieusement modernisée qui avait été créée en 1968, aux États-Unis, par Samuel A. Taylor. Mais c'est son adaptation au cinéma, par Billy Wilder, quatre ans plus tard, qui lui avait donné une plus grande renommée. En effet, "Avanti !" avait permis à Jack Lemmon de remporter le Golden Globe du meilleur acteur dans une comédie.

    Le film avait aussi été nommé pour la meilleure comédie, Billy Wilder pour le meilleur réalisateur, I.A.L. Diamond pour le meilleur scénario, Juliet Mills pour la meilleure actrice, Clive Revill pour le meilleur acteur dans un second rôle.

    Au théâtre, cette pièce a déjà été jouée de nombreuses fois. En France, par exemple, Pierre Mondy l'avait mise en scène en 1988. Cette fois, c'est Steve Suissa qui est aux manettes. Il s'appuie sur une adaptation réalisée par Dominique Piat.

     * Avanti !

    Des acteurs étonnants, et tous très bons !

    Avec "Avanti  !", Steve Suissa poursuit sa riche collaboration avec Francis Huster, débutée en 2012. Le premier rôle féminin est tenu par Ingrid Chauvin, surtout connue pour ses rôles à la télévision, mais qui en est à sa deuxième expérience théâtrale cette année, après Hibernatus.

    1. Élève brillant au Lycée Carnot de Paris, Francis Huster a pour camarades de classe Yves Le Moign' et Jacques Spiesser, de futurs compagnons de route. Il s'inscrit à quinze ans au Conservatoire municipal du 18e arrondissement de Paris, puis au cours Florent et enfin au Conservatoire national supérieur d'art dramatique, dont il obtient trois premiers prix. Cela lui permet en 1971 d'être engagé à la Comédie-Française, dont il deviendra sociétaire en 1977 et qu'il quittera en 1981. Fran­cis Huster monte ensuite la "Compa­gnie Fran­cis Huster", dans laquelle il déniche de nombreux talents tels que Cris­tiana Reali, Olivier Marti­nez ou encore Clotilde Courau… Scéna­riste, réali­sa­teur et metteur en scène à succès, Fran­cis Huster s'est imposé au fil des années comme l'un des piliers du cinéma français 7ème Art français…
    2. Dès son enfance, Ingrid Chauvin souhaite devenir vétérinaire ou comédienne, malgré l’hostilité de ses parents pour cette dernière profession. Après des études en entreprises pour devenir esthéticienne, elle exerce la profession de maquilleuse artistique tout en décrochant quelques castings de mannequin. Elle passe de nombreuses auditions pour réaliser son rêve : devenir comédienne. À dix-neuf ans, grâce à son physique et sa beauté, elle pose pour des photographes de charme et fait ses premiers castings. Ses premiers gains lui permettent de prendre des cours de théâtre chez Robert Cordier. Après avoir suivi des cours de théâtre, elle se fait repérer et obtient alors quelques petits rôles dans des sitcoms d'AB Productions au cours des années 1990. C’est néanmoins sur les planches que la carrière d’Ingrid Chauvin prend son essor en jouant aux côtés de Michel Roux dans Tromper n'est pas jouer de Patrick Cargill en 1997 au théâtre Saint-Georges (Paris), une pièce pour laquelle elle a obtenu le Prix du Jeune Espoir, puis avec Michel Creton dans Sylvia d'A.R. Gurney en 1998 au théâtre Hébertot (Paris). Deux pièces qu’elle jouera également lors de tournées en province. Elle est révélée en 2000 au grand public dans Femmes de loi, série policière de TF1 avec Natacha Amal. Ingrid joue le rôle de Marie Balaguère, lieutenant de police. Elle quitte la série finalement en 2007.

     

    Quel duo d'acteurs ! Francis Huster et Ingrid Chauvin sont superbes tous les deux et forment un très beau couple !

     * Avanti !   * Avanti !   * Avanti !   * Avanti !

    Le maître, Francis Huster fut remarquable. Ingrid Chauvin talentueuse et magnifique.

     * Avanti !   * Avanti !   * Avanti !

     

    Thierry Lopez un comédien fantastique bourré de talent, d'humour, de classe, de charisme...

     * Avanti !

    Diplômé du National Institute of Dramatic Art (Australie) en 1998, Thierry Lopez poursuit sa formation au Cours Florent, puis auprès de différents metteurs en scène, tels que Marc Paquien, Paul Desvaux, Julie Béres et Laurent Fréchuret.

    En 2012, il joue au Théâtre de la Porte-Saint-Martin, dans Le Songe d'une nuit d'été, mis en scène par Nicolas Briançon, qui le dirige à nouveau, un an plus tard, dans Divina, de Jean Robert-Charrier, au Théâtre des Variétés. Après un passage au cinéma dans Le Cochon de Gaza réalisé par Sylvain Estibal, il enchaîne les rôles au théâtre sous la direction notamment de Frédéric Bélier-Garcia (L'Histoire du soldat / Le Quai — Nouveau Théâtre d'Angers), Marianne Groves (Doris Darling / Théâtre du Petit-Saint-Martin), ou encore Steve Suissa (Georges et Georges / Théâtre Rive Gauche - Avanti ! / Théâtre des Bouffes-Parisiens).

    Il a été nommé aux Molières 2016 dans la catégorie Molière du comédien dans un second rôle pour son interprétation de Baldo dans la comédie Avanti !

     * Avanti !

    Les acteurs, du plus connu à ceux qui le sont moins (Alice Carel, Romain Emon et Toni Librizzi), sont tous excellents dans des registres très différents. Les décors sont somptueux, la mise en scène de Steve Suissa très belle, et la salle de théâtre très sympa. 

    Spectacle où les acteurs nous ont transportés dans une atmosphère de détente et de rire. J'ai beaucoup aimé.

    Le scénario

    AVANTI ! Comédie romantique et jubilatoire, entraîne sous le soleil de Rome, Georges, un businessman américain et Alison, une jolie comédienne anglaise, sur les traces de leurs parents. Et, par la grâce de Baldo, un lutin diabolique, qui incarne à lui seul le charme et l’humour italien, ils découvrent une façon d’aimer pour le moins anticonformiste.

    Georges est marié avec une femme ravissante, mais d’une ambition et d’une froideur telles qu’il ne parvient pas à être amoureux ni heureux. Georges est un conservateur de droite partageant sa vie entre ses affaires et son épouse qui doit rester au cœur de ses préoccupations. Pourtant, lors d’un séjour à Rome, en l’absence de sa femme, apparaissent dans la vie de Georges, deux personnages qui vont le changer à jamais : l’étonnant Baldo, comique de service et finalement ange gardien, et surtout la très sexy Alison Miller, jeune actrice anglaise. Celle-ci vient à la rencontre de Georges en lui affirmant que sa mère est morte dans un accident de voiture avec... son propre père. Tout d’abord incrédule, Georges peu à peu se laisse convaincre par la sensibilité, la joie de vivre et le charme d’Alison. Une belle histoire d’amour va naître entre les deux protagonistes, avec la bienveillance du truculent Baldo, homosexuel sous le charme du beau Georges, qui décline ses avances sans « lui casser la gueule ».

      * Avanti !  * Avanti !  * Avanti !  * Avanti !

     * Avanti !

     

     * Avanti !

    Souvenirs de la séance de dédicaces :

      * Avanti !   * Avanti !   * Avanti !

      A. B. 

      


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  • Le 27 janvier 2017, nous sommes allés voir et écouter...

    le spectacle d'Anne Roumanoff au Théâtre Sébastopol à Lille

     * Anne Roumanoff

    Voilà plus de 20 ans qu'Anne Roumanoff a fait ses premiers pas sur scène, et elle ne cesse de nous faire rire.

    Après son diplôme en sciences politiques, elle décide de laisser parler sa passion pour le théâtre.

    Elle fait ses armes dans les cabarets parisiens puis participe à l'émission "La Classe" sur FR3. Son premier grand succès vient avec "Bernadette, calme-toi!" (1988).

    Dans le spectacle "Complètement Roumanoff" elle a fêté ses 10 ans de carrière en reprenant ses meilleurs sketchs.

    Parmi ses plus grands succès : "Follement Roumanoff" (2003), "Anne a 20 ans" (2007) et "Anne naturellement" (2011).

     * Anne Roumanoff

    Depuis de nombreuses années elle met son art au service de la radio et de la télévision. Nous la retrouvons régulièrement dans l'émission de Michel Drucker, "Vivement Dimanche", avec sa chronique "On ne nous dit pas tout" dans laquelle elle décortique avec humour et sarcasme toute l'actualité du pays. Nous pouvons l'écouter tous les samedis sur Europe 1 où avec sa bande elle croque avec impertinence les travers de la vie et l'actualité politique par le biais de canulars téléphoniques, de brèves décalées et de parodies.

    Aujourd'hui au sommet de son art, avec une grande maîtrise de la scène, elle n'épargne rien, ni personne. Depuis quelque temps, elle présente son spectacle "Anne Rou(ge)manoff" dans lequel elle parle de l'égoïsme, de la superficialité de l'époque et de tous ce qui nous angoisse aujourd'hui : la crise de la dette, les déboires des politiques, les smartphones, les stagiaires, la vie de couple, la femme et les diktats de la mode, la quête du bonheur.

    Bref, rien ne lui échappe, y compris l'actualité la plus récente, notamment "les primaires" à droite et à gauche...

     * Anne Roumanoff

    Dans ses nouveaux sketches, Anne Roumanoff, plus mordante que jamais, évoque de grands sujets sociétaux et d’actualité, tout en auscultant en détails le fond de la nature humaine.

    Rien n’échappe à son regard acéré. Anne s’attaque à notre monde hyperconnecté qui tweete plus vite que son ombre, pour remettre à sa place la frénésie communicante et l’infime frontière qui sépare ce que l’on peut dire ou pas, ce qui est correct ou incorrect.

    Mieux que personne, elle sait disséquer les choses, en montrer l’absurde mécanique, et les retourner comme un gant pour brocarder l’égoïsme et la superficialité de notre époque.

    Au milieu de cette agitation, Anne sait très bien voir et nous montrer ce qui demeure si touchant dans l’être humain. Pas étonnant qu’on ressorte de ses spectacles immanquablement ému, le cœur léger et l’esprit comblé d’avoir intelligemment ri de tout ce qui nous angoisse et de nous-mêmes.

    Dans ce spectacle "Aimons-nous les uns les autres", il est question de mariage gay, de phobie administrative, d'une américaine qui critique le pessimisme français, d'une femme qui commande des accessoires coquins sur internet pour relancer sa vie sexuelle.

     

    Relancer sa vie sexuelle

    Avec ce nouveau spectacle, la pétillante Anne Roumanoff a aussi clashé les parents d'élèves, et avec l'aide de deux spectateurs, elle a sévèrement caricaturé l'émission de télé-réalités. Plutôt que d’'en pleurer, elle nous a bien fait rire. Son travail est empreint d'’une vraie maturité de jeu et d’'une grande maîtrise de l’'écriture : un véritable petit bijou d’interprétation.

    Anne Roumanoff figure depuis plusieurs années parmi les humoristes préférés des Français. Qu'elle moque les émissions où l'on met en scène le malheur des gens ou qu'elle passe en revue l'actualité politique récente dans son fameux Radio bistro, le mot est juste, la formule claque, on rit mais on réfléchit aussi.

    Parfois une émotion passe puis le rire repart de plus belle. Son travail est empreint d'une vraie maturité du jeu et d'une grande maîtrise de l’écriture. On sort de son spectacle le cœur léger en ayant oublié pendant près d'une heure trois-quarts les affres du quotidien et avec un peu plus de courage pour affronter l'humanité hostile.

     * Anne Roumanoff

    Nos impressions à l'issue de son spectacle de ce vendredi 27 janvier 2017 à Lille : un spectacle bien réussi qui nous a fait le plus grand bien. Irrésistiblement drôle et pertinente, Anne Roumanoff a atteint un excellent niveau de jeu, toujours avec une profonde tendresse et une ironie mordante. Ce one woman show fut brillant du début à la fin ! Un peu plus d'une heure quarante tout en rythme et en rires qui nous a procuré le plus grand bien tant physiquement que moralement.

    Le rappelLa fable du coq et du pigeon

     

    La fable du coq et du pigeon

     

    A. B.

     


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  • ING propose depuis le 19 octobre 2016 …

    LA NOUVELLE EXPOSITION GUGGENHEIM - FULL ABSTRACTION

    organisée par la fondation Solomon R. Guggenheim,

    en partenariat avec « Le Soir » & « De Morgen »

    à l’ING Art Center, Mont des Arts, Place Royale, 6 à 1000 Bruxelles

     

    Cette exposition évoque la naissance et l’évolution de l’art abstrait des deux côtés de l’Atlantique dans les années 1940 – 1960, au départ de chefs-d’œuvre provenant de deux musées fondés par les collectionneurs américains Solomon R. et Peggy Guggenheim.

    Ces deux collectionneurs américains de premier plan ont contribué d’une manière très particulière à la reconnaissance et au succès de l’art abstrait en Europe et aux États-Unis, entraînant dans leur sillage quantité d’autres collectionneurs.

    L’exposition permet de découvrir un impressionnant ensemble d’œuvres d’art issues des collections Peggy Guggenheim à Venise et Solomon Guggenheim à New York. Un fil artistique tendu entre les deux côtés de l’Atlantique à travers les vies de Peggy et Solomon Guggenheim, collectionneurs de premier plan entraînant dans leur sillage quantité d’autres, dont certains ont légué leur patrimoine artistique à la fondation elle-même. Parmi ces collections, de nombreux chefs d’œuvre représentatifs des courants de l’abstraction expressionniste d’après-guerre américain et européen, datant des années 1940 jusqu’aux années 1960, et surtout bon nombre d’œuvres d’artistes rarement exposés en Belgique.

    L’art abstrait est un concept utilisé dans les contextes les plus divers. Mais que désigne-t-il exactement ? Comment et où l’art abstrait a-t-il vu le jour, et comment s’est-il propagé aux Etats-Unis et en Europe ? Tel est le sujet de cette exposition.

    La soixantaine d’œuvres présentées nous racontent cette histoire, mais également celle de deux collectionneurs acharnés qui ont contribué à faire connaître ce courant artistique.

    L’abstraction est un point de vue passionnant que prend l’artiste, une expression libre de ses sentiments et visions. Les artistes abstraits sont principalement préoccupés par la couleur, le geste, la matière et leur philosophie de vie.

    Par cette scénographie particulière, le visiteur est invité à vivre une expérience un peu particulière, à oublier ses préoccupations personnelles pour mieux ressentir les œuvres. Le décor de textile coloré crée un cadre serein qui l’éloigne de l’agitation frénétique de la société et le place dans un décor irréel, les yeux dans les yeux avec les chefs-d’œuvre.

    L’exposition ouvre sur la présentation de chefs-d’œuvre de grands noms comme Marcel Duchamp et Max Ernst avant d’explorer les développements de l’art abstrait de l’après-guerre : d’abord la scène artistique américaine au travers d’œuvres de Jackson Pollock (dont quinze sont présentées), Mark Rothko, Alexander Calder et ses « mobiles & stabiles », Willem de Kooning, Sam Francis, Robert Motherwell, Cy Twombly suivi de l’art informel avec des artistes comme Alberto Burri, Emilio Vedova, Jean Dubuffet, Lucio Fontana et bien d’autres.

    C’est une occasion unique d’admirer de nombreux chefs-d’œuvre, rarement exposés en Belgique et représentatifs des courants de l’abstraction expressionniste d’après-guerre américaine et européenne, datant des années 1940 à 1960.

    L’exposition Guggenheim Full Abstraction nous donne l’occasion unique de confronter le travail des représentants européens du dadaïsme, de l’art informel ou encore du spatialisme.

    Collectionneurs passionnés, Solomon Guggenheim et sa nièce Peggy ont marqué la scène artistique pendant trois décennies.

    Lui, l’oncle, Solomon Guggenheim (1861-1949), c’est une personnalité forte. Après s’être occupé des florissantes affaires familiales, il se retire pour se consacrer, avec sa femme Irène, à sa passion pour l’art non figuratif. Il se fait aider par Hilla de Rebay, une artiste allemande, au goût très sûr et totalement dévouée. Sous ses conseils, il investit dans l’art abstrait. En 1937 naît ainsi officiellement la Fondation Solomon R. Guggenheim. Son but? Promouvoir cet art auprès du grand public. Il y apporte sa collection personnelle où cohabitent entre autres Paul Klee, Marc Chagall et plus de 150 tableaux et esquisses de Kandinsky.

    Elle, la nièce de Solomon, Peggy Guggenheim (1898-1979) a, à l’époque, près de quarante ans. L’âge où l’on prend soudain conscience du temps qui passe? Toujours est-il que depuis un an ou deux, elle, pauvre petite fille riche, privée à 14 ans d’un père sombré en mer avec le Titanic, elle qui a pas mal bourlingué et fait la fête à Paris, New York, Capri, Saint-Tropez, avec des amis, des artistes et un paquet d’amant(e)s, elle qui a rencontré Marcel Duchamp, Hemingway, Samuel Beckett, sans oublier de se marier et de donner naissance à deux enfants, elle, si turbulente, excentrique, sensuelle et libertine, se dit qu’il est grand temps qu’elle accomplisse enfin quelque chose.

    Peggy, une « art addict » !

    Baignant depuis son enfance dans un biotope culturel,  elle hésite entre la littérature et l’art. Ce sera l’art. En 1938, à Londres où elle a suivi un écrivain alcoolique dont elle s’est déjà lassée, elle crée la galerie « Guggenheim Jeune ». Avec détermination et sans doute une dose d’inconscience car, elle l’avouera plus tard dans une autobiographie livrée sans tabou, elle n’y connaissait pas grand-chose. « J’étais incapable de faire la différence entre l’art abstrait et le surréalisme » précisera-t-elle. Jean Cocteau et Marcel Duchamp, de bons amis, lui donnent des cours. Et elle expose coup sur coup Brancusi, Jean Cocteau, Kandinsky. « Guggenheim Jeune » devient une galerie reconnue. Et Peggy, une « art addict » assumée.

    Tout est fait pour nous faire passer un moment précieux !

    Le palazzo Venier, la « maison » de Peggy Guggenheim, est constituée d’une succession de petites pièces, de chambres. Peggy y vivait littéralement entourée de ses collections. « On est dans l’intime », explique Lucia Massimo Barbero, le curateur. L’échelle domestique a donc inspiré la scénographie, elle aussi divisée en dix salles, privilégiant la proximité avec les 60 œuvres puisées à la fois dans les collections de Solomon et celles de Peggy. C’est La boîte-en-valise de Marcel Duchamp, daté de 1941, qui accueille le visiteur. Elle contient en miniature ses œuvres principales et répond ainsi à l’invitation au voyage que se veut cette expo, entre l’Europe et l’Amérique, comme le firent Peggy et les différents courants artistiques qu’elle a soutenus. Pas loin de Duchamp, une toile de Max Ernst où apparaissent Peggy et les siens. Leonor Fini et Leonora Carrington ne sont pas loin.

    Les grands noms défilent : Matta, Clyfford Still.

    Le noyau de l’expo se concentre sur l’expressionnisme d’après-guerre, Willem de Kooning, Sam Francis, Mark Rothko dont Peggy a très vite senti le potentiel, Robert Motherwell, Lucio Fontana et ses toiles trouées, Jean Dubuffet... Un autre temps fort est la magnifique sélection d’œuvres de Jackson Pollock, le maître de l’écoulement de la peinture (dripping), présenté sur fond bleu. Twombly, Stella sont là aussi. Et magiques, le long du parcours, accrochés au plafond, les mobiles de Calder !

    Visuellement, une expo très forte. Pour bien en profiter, il convient de se rendre, en sous-sol, afin de parcourir une magistrale ligne du temps qui recadre tout cela. Un petit livret visiteur est prévu. Et pour initier les enfants, de nombreux ateliers sont organisés. Des extraits de films sont diffusés. Bref, tout a été fait, et bien fait, pour faire passer un moment précieux.

    En préparation depuis deux ans, cette ambitieuse exposition Guggenheim Full Abstraction de l'ING Art Center se termine le 12 février 2017.

    A. B.

    Sources :

    https://about.ing.be/A-propos-dING/Art/Guggenheim.-full-Abstraction.htm

    https://agenda.brussels/fr/event/395665/guggenheim-full-abstraction.html

    http://www.out.be/fr/evenements/429114/guggenheim-full-abstraction/

    http://www.moustique.be/16889/les-guggenheim-font-escale-bruxelles

    http://bx1.be/news/evenement-lexposition-guggenheim-full-abstraction-souvre-ce-mercredi-a-ling-art-center/

    http://www.jvmagazine.be/agenda/expos/2963-guggenheim-a-l-ing-art-center

    http://trends.levif.be/economie/banque-et-finance/en-pleine-crise-ing-lance-son-expo-sur-l-abstraction/article-normal-563263.html 


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  • Escapade à Bray-Dunes et Zuydcoote

    Ce vendredi 20 janvier 2017, par une très belle journée ensoleillée et pas trop froide, nous sommes retournés vers notre plage favorite : Bray-Dunes.

      * Escapade à Bray-Dunes et Zuydcoote  * Escapade à Bray-Dunes et Zuydcoote  * Escapade à Bray-Dunes et Zuydcoote  * Escapade à Bray-Dunes et Zuydcoote

      * Escapade à Bray-Dunes et Zuydcoote  * Escapade à Bray-Dunes et Zuydcoote  * Escapade à Bray-Dunes et Zuydcoote  * Escapade à Bray-Dunes et Zuydcoote

     

    Photos personnelles

    Après une petite promenade de cinq kilomètres sur la plage, nous avons déjeuné  pour la première fois au restaurant du Casino, un des rares établissements ouverts en cette saison. Nous y avons dégusté un superbe et copieux cassoulet de la mer.

     * Escapade à Bray-Dunes et Zuydcoote   * Escapade à Bray-Dunes et Zuydcoote   * Escapade à Bray-Dunes et Zuydcoote

     

    Photos ci-dessus empruntées sur Internet

     * Escapade à Bray-Dunes et Zuydcoote

    Au cours de l’après-midi, nous voulions aller voir un blockhaus qui avait changé de place au cours des journées de forte tempête.

    Dans la nuit du 12 au 13 janvier 2017, la tempête Egon a balayé le nord de la France, engendrant de nombreux dégâts autant matériels que naturels. Le littoral dunkerquois (Zuydcoote, Leffrinckoucke, Dunkerque), le cordon dunaire vers Leffrinckoucke a été le plus touché et le plus impressionnant. La dune Dewulf située à l’Ouest de l’hôpital maritime a extrêmement souffert de la tempête. Le chemin de randonnée n’est quasiment plus accessible. Le niveau de la plage s’est abaissé d’au moins un mètre. L’érosion de la dune a également fait apparaître l’ancienne digue cachée sous le sable qui, de mémoire d’habitant, n’a jamais été découverte depuis des décennies. Cette digue avait été construite dès 1900 par la société Nord Plage avec la présence des cabines de plage. Cette découverte indique que la dune a subi une avancée considérable par le passé et que l’on est actuellement plutôt dans une période de recul.

    Nous avons tenté une première approche par la plage de Zuydcoote mais nous étions un peu trop loin du but.

      * Escapade à Bray-Dunes et Zuydcoote  * Escapade à Bray-Dunes et Zuydcoote  * Escapade à Bray-Dunes et Zuydcoote  * Escapade à Bray-Dunes et Zuydcoote

     

    Photos personnelles

     

     

     

     * Escapade à Bray-Dunes et Zuydcoote   * Escapade à Bray-Dunes et Zuydcoote   * Escapade à Bray-Dunes et Zuydcoote

     

             Carte trouvée sur Internet

    Après un nouveau déplacement en voiture jusqu’à Leffrinckoucke, nous avons tout d’abord découvert la batterie de Zuydcoote – Leffrinckoucke. 

    Située entre les stations balnéaires de Malo les Bains, tout près de Dunkerque, et Zuydcoote, la plage de Leffrinckoucke, sur le littoral de la côte d’Opale, au cœur des Dunes de Flandre, nous a réservé de belles surprises.

    En traversant la Dune Dewulf, nous avons réussi à trouver et contourner les ruines de la Batterie de Zuydcoote-Leffrinckoucke pour rejoindre la plage.

      * Escapade à Bray-Dunes et Zuydcoote  * Escapade à Bray-Dunes et Zuydcoote  * Escapade à Bray-Dunes et Zuydcoote  * Escapade à Bray-Dunes et Zuydcoote

     

    Photos ci-dessus empruntées sur Internet

    La Batterie de Zuydcoote - Leffrinckoucke

    Situés sur la commune de Leffrinckoucke à 5 km à l'est de Dunkerque, 50 000 m2 de fortifications, de casemates, d’abris, de galeries souterraines se cachent sur les hauteurs des dunes. L’ancien fort – connu sous l’appellation de « Fort des Dunes » –construit  à la fin du 19ème siècle fait partie du système de défense destiné à protéger Dunkerque. Son agencement est celui des forts dits « de Séré de Rivières », concepteur d’un nouveau type de construction militaire mieux adapté à l’évolution de l’artillerie notamment.

    Ce bâtiment militaire, dont les premiers éléments datent de 1778, fut fortifié en 1879 par la Marine et a été entièrement réalisé en briques jaunes. Appelée aussi, « batterie de Leffrinckoucke », « Batterie de l’Est ou de Zuydcoote », il avait en charge la défense de la passe maritime. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’occupant allemand renforça la position et l’intégra dans le mur de l’Atlantique.

      * Escapade à Bray-Dunes et Zuydcoote  * Escapade à Bray-Dunes et Zuydcoote  * Escapade à Bray-Dunes et Zuydcoote  * Escapade à Bray-Dunes et Zuydcoote

     

    Photos ci-dessus empruntées sur Internet

    Dans la nuit du 12 au 13 janvier 2017, la tempête Egon a réussi à faire bouger un blockhaus situé sur le cordon dunaire. Ce blockhaus a fini de s’effondrer et a totalement basculé. Déjà fragilisé depuis des années, il avait commencé à basculer au cours de la tempête Xaver et continuait de s’affaisser après chaque coup de vent. Ces bunkers sont des marqueurs forts de l’érosion côtière.

        * Escapade à Bray-Dunes et Zuydcoote  * Escapade à Bray-Dunes et Zuydcoote  

    Photos personnelles

     * Escapade à Bray-Dunes et Zuydcoote

    Au cours de la Seconde Guerre Mondiale

    Du 25 mai au 14 juin 1940, le rivage de Dunkerque, Leffrinckoucke, Zuydcoote et Bray-Dunes fut le théâtre de l'opération Dynamo. Le « fort des dunes », en particulier, sera un des postes de commandement de cette opération qui permit de ramener en Grande-Bretagne 338 226 combattants (dont 123 095 Français) encerclés dans la poche de Dunkerque.

    Les troupes alliées repliées sur Dunkerque étaient encerclées par les troupes allemandes. Une solution de repli par mer se mit en place : du 25 mai au 14 juin 1940, près de 340 000 soldats britanniques, belges et français ont réussir à rejoindre les côtes anglaises sous les bombes de l’aviation allemande. Plus de 1400 bateaux de toutes sortes avaient été réquisitionnés. Plus de 11 000 soldats y ont laissé la vie. Le film d’Henri Verneuil « Week-end à Zuydcoote » avec Jean-Paul Belmondo tourné sur les lieux mêmes de l’opération, évoque cet épisode tragique et controversé de la seconde guerre mondiale.

    LIEN VERS la relation du film "Week-end à Zuydcoote" 

    Du 4 juin 1940 au 9 mai 1945 (lendemain de l'armistice), l'armée allemande occupa encore la ville ainsi que toute l'agglomération.

    L’histoire a laissé un patrimoine étonnant qu’on découvre en longeant la plage de Zuydcoote. Des épaves que certains voient surgir du sable et d’autres s’y enfoncer … Un fort enfouis dans les dunes… Des blockhaus qui luttent contre l’érosion et le sable…

    Un lieu de mémoire où l’art d’aujourd’hui s’est invité. Un art insolent dans les immenses graphes qui colorent le béton, un art incroyablement poétique quand il le couvre de miroirs. Tout au bout de la digue « Europlage », quelques pas sur la plage, et nous découvrons le blockhaus miroir, infiniment surprenant, coup d’éclat sublime d’un anonyme. Il est devenu un but de promenade à lui tout seul.

     * Escapade à Bray-Dunes et Zuydcoote  * Escapade à Bray-Dunes et Zuydcoote  * Escapade à Bray-Dunes et Zuydcoote  * Escapade à Bray-Dunes et Zuydcoote

     

    Photos personnelles

    Il est là, surprenant, le premier d’une allée de blockhaus. Derniers vestiges d’un mur de l’Atlantique qui se voulait imprenable. Une folie inutile. Vous ne voyez que lui. Magistral et magnétique. Couvert de milliers de morceaux de miroirs, la masse de béton a disparu pour laisser place à une œuvre d’art.

     * Escapade à Bray-Dunes et Zuydcoote

    Photo Guillaume Romero parue sur FR3 Nord - Pas-de-Calais le 22 01 2017

    Mais sur cette belle plage, il y a  d’autres surprises.

    Les épaves de bateaux sur la plage

    C’est assez rare de pouvoir approcher à pied une épave de bateau. Ce n’est pas le patrimoine le plus connu de nos côtes et pourtant, c’est sans doute celui qui garde la plus grande part d’émotion. Il règne toujours autour de ces vestiges une ambiance particulière. Une part de mystère et d’imaginaire. On est d’ailleurs surpris d’apprendre qu’il reste autant d’épaves sur cette partie du littoral, autour de Dunkerque. Certaines apparaissent et disparaissent au gré des marées, d’autres tous les cinq ans dit-on … D’autres sont encore enfouies au large.

    Les navires n’ont pas toujours été visibles, mais depuis la baisse du niveau du sable, observée il y a quelques années, cinq carcasses de bateaux gisent à la vue des passants, dont quatre entre Zuydcoote et Bray-Dunes.

    Plusieurs ont été identifiées dont l’épave du « Claude »,  visible en permanence sur la plage de Leffrinckoucke. Il s’agit d’une barge de ravitaillement, de 32 m de long, échouée le 29 mai 1940 lors de l’opération Dynamo. Elle est située à 2 km en direction de Zuydcoote et balisée par des bouées jaunes. L’épave de la barge « Claude  » est un abri pour les coquillages et un spot de pêche.

     * Escapade à Bray-Dunes et Zuydcoote

    Photo ci-dessus empruntée sur Internet

    Les autres épaves

    En dépassant Zuydcoote pour aller plus en avant vers Bray-Dunes, plusieurs épaves sont plus ou moins visibles selon les marées :

    • le Crested Eagle, un paquebot anglais transportaient des troupes lors de l’opération Dynamo. Il a été attaqué le 29 mai 1940, trois cents soldats ont péri ;

     * Escapade à Bray-Dunes et Zuydcoote

    Photo ci-dessus empruntée sur Internet

    • le Devonia, un paquebot à roues à aubes transformé en chasseur de mines a échoué sur la plage le 30 mai 1940 ;

     * Escapade à Bray-Dunes et Zuydcoote

    Photo ci-dessus empruntée sur Internet

    • la Vonette, un trois-mâts de Paimpol, fit naufrage le 1er janvier 1929.

     * Escapade à Bray-Dunes et Zuydcoote

         Photo ci-dessus empruntée sur Internet

    Toutes ces épaves font aujourd’hui le bonheur d’une foule de coquillages et de poissons qui ont trouvé dans ces amas de bois et de fer un abri de premier choix. Elles sont d’ailleurs des spots de pêche réputés. Les épaves de bateaux créent en effet une zone de reproduction favorable à de nombreuses espèces marines, qui peuvent y accrocher leurs œufs. D’habitude gênés par le sable, les moules, huîtres et homards peuvent trouver un peu d’intimité dans les parois des carcasses, tout comme les morues, les anémones et les tourteaux qui feront le bonheur des amateurs de pêche à pied.

     

    A. B. 


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  •  Notre visite au Musée départemental Matisse

      * Notre visite au Musée Matisse  * Notre visite au Musée Matisse  * Notre visite au Musée Matisse

     

      * La Collection Matisse au Musée Matisse  * La Collection Matisse au Musée Matisse  * La Collection Matisse au Musée Matisse

    Musée départemental Matisse

    Palais Fénelon

    Place du Commandant Richez

    B.P. 70056

    59360 Le Cateau-Cambrésis

    Le 16 janvier 2017, nous sommes allés visiter le Musée Matisse au Cateau Cambrésis.

    Après avoir visité, le matin, l'exposition temporaire consacrée à Pierre Alechinsky, l'après-midi, nous avons visité la Collection Herbin, la collection Tériade et enfin la Collection Matisse. 

    La collection Matisse

    Présentation générale

    La collection, présentée de façon chronologique, occupe les salles du premier étage et comprend 170 œuvres. Elle couvre toute la carrière de l’artiste, de sa découverte de la peinture aux dernières gouaches découpées.

    L’ensemble des dessins est unique puisqu’il est le seul à avoir été choisi pièce par pièce et donné par le peintre. Le Musée a reçu des descendants du peintre, les chefs-d’œuvre que sont les plâtres originaux des sculptures monumentales Nus de Dos.

    On retrouve la diversité de la création du peintre qui mena de front des activités de peintre, sculpteur, graveur, illustrateur et qui conçut également des tentures et des tapisseries…

    A la fin de sa vie, Matisse créa des compositions avec des papiers gouachés, découpés et collés et réalisa pendant quatre années la chapelle des Dominicaines de Vence.

     * La Collection Matisse au Musée Matisse

      * La Collection Matisse au Musée Matisse  * La Collection Matisse au Musée Matisse  * La Collection Matisse au Musée Matisse  * La Collection Matisse au Musée Matisse

    Intérieur de la chapelle des Dominicaines à Vence

    Matisse et le Nord de la France, son pays natal, 1869-1903

    Cette première salle est consacrée à l’évocation des premières années dans le nord. Elle présente notamment les cahiers d’échantillons de tissus faits à Bohain pendant l’enfance du peintre et des peintures réalisées en 1902-1903 quand il revient à Bohain et Lesquielles-Saint-Germain passer une des périodes les plus noires de sa vie.

       * La Collection Matisse au Musée Matisse       * La Collection Matisse au Musée Matisse 

                                                                             Jardins du Luxembourg                 Nature morte à la chocolatière   

    Matisse élève de Gustave Moreau, 1892 à 1897

    Élève de Gustave Moreau, Matisse connut une longue période de formation marquée par l’influence de son maître à travers Bouquet de marguerites, 1895 et des copies faites au Louvre La Raie d'après Chardin (donné par Matisse), le Buffet d’après Chardin (dépôt du FNAC). Il sculpte Jaguar dévorant un lièvre en 1899, puis Le Serf en 1900 et Madeleine II en 1903 marquée par l'œuvre de Rodin. Il peint en 1898, après un séjour en Corse, Première nature morte orange (dépôt du MNAM), et sent se développer en lui la passion de la couleur.

      * La Collection Matisse au Musée Matisse  * La Collection Matisse au Musée Matisse  * La Collection Matisse au Musée Matisse 

                                                     La Raie                                           Le Buffet                         Première nature morte Oranges

     

     * La Collection Matisse au Musée Matisse

    Première nature morte Oranges

     

    1905-1914, la période fauve, la révélation de la lumière dans la nature

      * La Collection Matisse au Musée Matisse  * La Collection Matisse au Musée Matisse  * La Collection Matisse au Musée Matisse

                                                         Saint-Tropez (1904)               Les toits de Colioure (1905)            Vue de Colioure (1905)

    Auprès de Signac, Matisse, à Saint-Tropez en 1904, s’initie au divisionnisme. Il construit sa peinture avec des juxtapositions de points de couleurs pour créer des mélanges optiques tout en supprimant les ombres et les couleurs dominantes. Il en conçoit les limites qu’il dépasse, en compagnie de Derain, pendant l’été 1905 à Collioure et peint en toute liberté ses peintures avec de la couleur pure.

    Rue du Soleil à Collioure, peinte en 1905, est une de ses peintures fauves dans laquelle éclate la couleur libérée de toute contrainte de dessin et de réalisme.

       * La Collection Matisse au Musée Matisse  * La Collection Matisse au Musée Matisse

                                                                                                           Rue du Soleil à Colioure (1905)

    Le Portrait de Marguerite de 1906 est marqué par l’art nègre que Matisse découvre et dont il utilise la valeur expressive. Une peinture importante de 1914, Marguerite au chapeau de cuir peinte dans des lavis de bleus transparents et lumineux vient d’enrichir la collection.

      * La Collection Matisse au Musée Matisse   * La Collection Matisse au Musée Matisse

                                                                        Portrait de Marguerite (1906)      Marguerite au chapeau de cuir (1914)

    Deux grands panneaux de fleurs, peints au Maroc en 1912, sont emprunts d’une forte charge poétique : Coquelicots et Iris I et II.

      * La Collection Matisse au Musée Matisse  * La Collection Matisse au Musée Matisse

                                                                                         Coquelicots (1912)                               Iris (1912)

    Au milieu des peintures sont exposées cinq petites têtes sculptées.

    1918-1939, Nice, la volupté des noirs, Tahiti la lumière des tropiques

    Matisse quitte Paris pour Nice en décembre 1917. Ses thèmes favoris seront essentiellement la femme souvent vêtue à l’orientale. Il retrouve le plaisir de traduire le rendu des tissus avec les couleurs de la palette. Pour faire jouer les nus autour de l’arabesque et utiliser le noir comme couleur de lumière, il dessine des centaines de gravures.

    Le Musée présente un Autoportrait peint en 1918 dès l’arrivée du peintre à Nice. Matisse exalte la femme qu’il peint dans un décor luxuriant et reprend la sculpture en contrepoint de la gravure qui occupe l’essentiel de son temps. Il sculpte Grand nu assis pendant cinq années et une série de têtes de son modèle préféré Henriette.

     * La Collection Matisse au Musée Matisse

    Autoportrait d'Henri Matisse (1918)

    Un voyage à Tahiti en 1930 lui fait découvrir la lumière dorée de l’autre hémisphère. A son retour, il peint Fenêtre à Tahiti, une gouache monumentale de 1936 qui annonce, par ses couleurs pures, les gouaches découpées.

     * La Collection Matisse au Musée Matisse

    Fenêtre à Tahiti (1936)

    Les années 40, l'accord du dessin et de la couleur

    Les années 40 seront celles de la plénitude, celles qui verront s'accorder le dessin et la couleur. Le peintre se réfugie à Vence à partir de 1943 et y passe une période particulièrement florissante de dessins et de peintures. Il peint la femme dans plusieurs séries d’intérieurs, mais aussi des fleurs et des plantes luxuriantes, et le dessin est l’expression la plus pure de son émotion. Des gravures illustrent ses poètes préférés tels que Ronsard, Charles d’Orléans ou Baudelaire. Le musée possède quelques peintures particulièrement célèbres. Intérieur aux barres de soleil, achevée en 1942, est la lumière dans un intérieur, la multiplication des espaces, la couleur qui devient dessin, le rendu de l’émotion par l’expression. Deux jeunes filles, robe écossaise, robe jaune, 1942, a le même épanouissement qu’un Primitif flamand, Nu rose, intérieur rouge, 1947, mêle la somptuosité du rouge au rose à peine marqué du nu.

    Femme à la gandoura bleue, 1951, dernière peinture de l’artiste, est une symphonie de couleurs orchestrée dans une magistrale liberté gestuelle.

     * Notre visite au Musée Matisse

    Femme à la gandoura bleue (1951)

    Le tailleur de lumière

    Pendant les dix dernières années de sa vie, Matisse réalise la synthèse de son œuvre dans la création de la Chapelle de Vence et dans de monumentales gouaches découpées. Le procédé des gouaches découpées est simple : Matisse fait couvrir de gouache dans une quinzaine de couleurs, de larges feuilles de papier. De grands ciseaux lui servent alors à révéler les formes, réunissant dans un seul geste la couleur et le dessin.

    Le Musée expose Vigne, papier gouaché et découpé « à vif dans la couleur » de 1953, maquette d’un vitrail, et les deux panneaux : Océanie, le ciel, Océanie, la mer  donnés par les descendants du peintre. Ces formes blanches sur fond beige sont les premières réalisations monumentales faites avec la technique des gouaches découpées et sont nées en 1946 des souvenirs du voyage de Matisse à Tahiti.

    Les bas-reliefs : nus de dos

     * Notre visite au Musée Matisse

    Le Musée expose les plâtres originaux des quatre bas-reliefs sculptés sur le thème de la femme nue de dos et travaillés de 1909 à 1930 par l’artiste.

     * Notre visite au Musée Matisse

    Quatre étapes, 1909, 1913, 1916-17 et 1930-31 aboutissent à l'un des sommets de la sculpture de Matisse, à l'équivalent en volume des grandes réalisations en deux dimensions que sont la Danse de Chtchoukine et celle de la Fondation Barnes. Le passage du figuratif au monumental se construit en quatre phases qui se développent crescendo. Le Dos I (à gauche sur la photo) est proche de l’anatomie du modèle, le 2ème état supprime le descriptif, le 3ème, taillé avec violence, s’oppose au dernier état (à droite sur le photo) puissant et apaisé que Matisse conservera dans son atelier.

    Le cabinet des dessins

    Le Musée expose le seul ensemble de dessins et de gravures non seulement choisi par Matisse mais aussi disposé selon ses indications. C’est aussi une des salles les plus impressionnantes du Musée.

     * Notre visite au Musée Matisse  * Notre visite au Musée Matisse  * Notre visite au Musée Matisse  

    Le plafond restauré, révélé au public

    En 1950, le peintre reçoit la visite de ses trois petits-enfants, Gérard, Jacqueline et Claude. Devant eux, il dessine au plafond de son atelier leurs trois portraits avec un bâton de 2 m de long.

      * Notre visite au Musée Matisse

    Le plafond a été offert au Musée par les descendants de Pierre Matisse.

    « Ce sont mes petits-enfants. J'essaie de me les représenter et quand j'y parviens, je me sens mieux. Aussi, je les ai dessinés au plafond pour les avoir sous les yeux, surtout pendant la nuit. Ainsi, je me sens moins seul. ».

    La chapelle de Vence : le chef-d’œuvre de toute une vie

    Conçue et édifiée dans le moindre détail par le maître du fauvisme Henri Matisse, cette minuscule chapelle est d'abord un lieu de recueillement magnifiquement réussi. Au départ, la chapelle Matisse fut mal reçue car cet édifice fut une révolution, et ce modernisme était difficile à faire admettre. La chapelle attire aujourd'hui 70 000 visiteurs par an et, pour une très large majorité, c'est l'éblouissement.

     * Notre visite au Musée Matisse

    Maquette de la chapelle de Vence

    De 1948 à 1951, Matisse réalise, à la fin de sa vie, une chapelle à Vence pour les Sœurs Dominicaines. Elle est le point d’aboutissement de sa création. « Cette chapelle est pour moi l'aboutissement de toute une vie de travail et la floraison d’un effort énorme, sincère et difficile », conclut-il en 1951. « Je voudrais que tous ceux qui y entreront se sentent déchargés de leurs fardeaux. J’ai créé un espace religieux ». Le Musée expose des études monumentales pour cette œuvre majeure dont un dessin pour la Tête de Saint Dominique, le dessin définitif pour le tondo de la façade, La Vierge à l'enfant, deux maquettes en papier gouaché et découpé pour la chasuble noire et la première maquette pour la chasuble blanche. Le centre de la pièce est dominé par le mince crucifix.

     * La Collection Matisse au Musée Matisse

    Projet de tondo pour la façadeLa Vierge à l'enfant

    N.B. : Le tondo est un profil, généralement sculpté en faible relief, mais qui peut aussi être peint, réalisé sur un support de format rond ou à l'intérieur d'un disque.

     

    FIN de la visite au Musée départemental Matisse au Cateau Cambrésis

    Nous avons apprécié le calme de cette agréable visite au Musée départemental Matisse. Le musée offre à chaque visiteur un lieu de rencontre avec les œuvres, un espace de poésie, de ressourcement et d’aventure culturelle et propose des expositions temporaires d’art moderne et contemporain autour de ses collections. Selon le désir de Matisse qui disait « Je m’emploie à créer un art intelligible à tous, quelle que soit sa culture », le musée est un véritable outil de développement culturel. Le cadre est très agréable et les œuvres exposées superbes. Leur accrochage était bien pensé, clair. C'est un musée où nous avons aimé flâner et découvrir de très belles peintures, très bien présentées. Les œuvres exposées en permanence dans la Galerie Matisse retracent l'évolution de cet artiste, de sa ville natale à ses dernières productions. La taille relativement restreinte du musée ne permet pas une exposition trop importante, mais le choix des œuvres exposées et les conditions de visite sont de qualité. La collection Tériade (éditeur) est également très intéressante et propose notamment quelques œuvres de Picasso et de Chagall...). Le personnel du musée est d'une grande gentillesse, très accueillant et très serviable.

    A. B.

     


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