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    Essai sur l’histoire de la musique country

    * Essai sur l’histoire de la musique country

    Introduction

    * Essai sur l’histoire de la musique country

    De ce côté de l'Atlantique, l'idée que nous nous faisons de la musique country se limite bien souvent à quelques clichés. En France, en Belgique, le terme « country music » évoque Nashville, l’Amérique profonde, de grands espaces, les cow-boys et leurs troupeaux, beaucoup de lieux communs pour une réalité infiniment plus diverse, complexe et nuancée qui s’est forgée tout au long de l’histoire du sud des Etats-Unis.

    La musique préférée des blancs du sud des Etats-Unis appartient à l'histoire américaine. Elle trace une ligne continue entre les pionniers et l'Amérique d'aujourd'hui.

    La musique country a évolué par étapes successives mêlant ses propres genres à d'autres cultures venues d'Europe ou d'Afrique mais elle est également liée à la géographie de son pays.

    Née dans le sud des plantations, du mélange de populations venues d’horizons différents avec chacune leurs traditions propres (Irlandais et Écossais, Anglo-Saxons, Espagnols, Français, Indiens, Polonais, Italiens et esclaves africains), la musique «rurale» du Sud n’avait pas de nom particulier jusqu’à ce que l’industrie du disque lui en donne un, dans les années ‘20 : ce sera hillbilly music (la musique des péquenots) dans le sud-est et western music dans le sud-ouest, avant country & western puis country music dans les années ‘60, au moment même où toute l’Amérique s’identifiait à cette musique rurale sudiste.

    La « country music » est un genre, et de ce genre sont nés différents styles : le old time country, le western, le western swing, le honky tonk, le bluegrass, le gospel, le rockabilly, le Nashville sound, le folk, la new country, etc.… et ces différents styles se mélangeront au cours du temps avec d'autres genres de musique comme le jazz et donneront naissance à d'autres comme le rock & roll.

    Si elle plonge ses racines dans le sud rural des Etats-Unis, la « country music » est aussi devenue le fondement d'une industrie – discographique et télévisuelle – fort prospère. La célébrité de stars telles que Dolly Parton ou Johnny Cash s'étend à toute la planète. De nombreux films à succès, dont « Urban Cowboy », ont par leur bande sonore contribué à la popularisation de la country dont l'esprit est représenté au cinéma par des vedettes aussi renommées que Burt Reynolds ou Clint Eastwood.

    Dans « Le Monde de la Country », le spécialiste qu'est Andrew Vaughan retrace l'essor de ce genre musical au fil des décennies, depuis les cow-boys chantants et les orchestres de hillbilly jusqu'aux mouvements rockabilly, pop, swing, honky tonk et revivaliste. Au gré des progrès techniques, la country a gagné les marchés du cinéma et de la télévision, et Nashville, centre universellement reconnu de ce genre musical, s'est doté pour la transmettre au monde de son propre réseau radiophonique et câblé. La musique country pouvait aussi bien apaiser une âme éplorée qu'amener les danseurs à la frénésie.

    Les racines

    Aux 16ème et au 17ème siècles, la musique folk des Iles britanniques était constituée de trois genres principaux :

    • la musique de danse avec violon, cornemuse et guimbarde ;
    • les chansons de métier et de voyages (la mer principalement) ;
    • les ballades retraçant des faits divers et parlant d'amour et de guerre.

    Cette tradition déjà riche fut amenée par les colons en Amérique du Nord pour créer par la suite une nouvelle tradition propre aux U.S.A. D'une génération à l'autre, cette musique se vit transformée et s’adapta à des besoins nouveaux. La transmission orale ne contribuait pas à une parfaite conservation de l'original. Au fil des siècles et de la colonisation, des thèmes s'ajoutaient, inspirés par le développement du pays. Parallèlement, de nouveaux instruments, créés pour la plupart sur des modèles venus d'Europe, commençaient à être utilisés (dulcimer, mandoline, autoharpe, guitare). Le banjo est un cas spécial : on lui attribue des origines africaines mais, on peut dire que c'est le seul instrument essentiellement américain. Depuis qu'il fut amené sur le continent américain par les esclaves noirs venus d'Afrique, le banjo poursuivit son évolution et c'est vers 1840 qu'il trouva sa forme actuelle à 5 cordes.

    L'évolution

    Cette musique a parcouru un long chemin depuis le temps où elle n'était associée qu'aux gens vivant dans les régions rurales du sud, sud-est des Etats-Unis. Elle fut sauvegardée grâce à la colonisation et se fixa surtout dans le sud des monts Appalaches. Par essence populaire et même familiale, cette musique se perpétua en vase clos à l'échelle du village ou de la vallée, du fait du manque de moyens de communication. Dans les états côtiers, plus urbanisés, cette tradition s'est vite perdue. D'ailleurs si vous viviez dans une de ces grandes villes sophistiquées de la côte Est et que vous aimiez la country musique, vous aviez intérêt de cacher votre collection de disques pour éviter les remarques désagréables et péjoratives de vos amis. En effet, à cette époque – mais encore aujourd'hui – on avait collé le cliché de musique de paysans « bouzeux » (Red Neck) aux voix nasillardes et aux relents pleurnichards de steel-guitars.

    Les origines

    Lorsque les immigrants anglais et irlandais se sont installés dans le massif des Appalaches, ils ont dû affronter des conditions de vie rudes et misérables. Le dimanche, la population se retrouvait à l'église pour prier, chanter des cantiques et des airs traditionnels celtiques. Dans leurs montagnes, ces trappeurs, bûcherons, fermiers n’ont guère été touchés par l'autre musique américaine, issue du classique mais aussi de la variété de cabaret.

    Les Appalaches ont été le berceau de la country music. Il paraît donc utile de définir cette chaîne montagneuse. Elle se situe à environ 1000 mètres d'altitude, est recouverte de forêts et est entrecoupée de sommets à 2000 mètres.

    Les Appalaches s'étendent sur environ six états : la Pennsylvanie, le Tennessee, le Kentucky, la Géorgie et les deux Virginies.

    C'est avec ses premiers colons et l'importation de leurs différentes cultures, de leurs différentes musiques, de leurs différents instruments qu’est né un des genres de musiques les plus vendus au monde actuellement.

    Le développement des moyens de communication et l'avènement de la radio ainsi que la création des premiers disques ont accéléré les choses. Les gens se mirent à voyager et les contacts se multiplièrent. On assista vers 1920 à une certaine unification des différents styles et à la création de groupes.

    Lorsque, au début du 20ème siècle, on a découvert le charbon et d’autres minerais sur la façade est des Appalaches, donnant vers les grandes villes industrielles, le massif s'est ouvert sur une autre civilisation. Partout ont surgi des puits de mine. De nouveaux villages ont accueilli des populations pauvres venues du Sud afin de trouver un emploi. Là, les blancs ont rencontré les noirs et leur blues, alors que les Italiens apportaient la mandoline, les Polonais la polka, les Allemands le yodel. De la old time music (musique du vieux temps) on passera à la hillbilly music (musique des collines) dont la famille Carter demeure la matrice.

    Tenter une véritable classification peut paraître audacieux mais voici cependant les grands courants principaux généralement admis :

    • le old time,
    • le bluegrass,
    • le western swing,
    • le cajun,
    • le rockabilly,
    • le honky tonk,
    • le western swing

    et

    • la country moderne.

    Mais il y a des nuances et d’autres catégories musicales que nous allons découvrir dans les pages suivantes.
    La naissance de la musique country

    La musique country trouve donc ses sources profondes dans la tradition orale irlandaise et anglaise. Elle est née dans la région des montagnes Appalaches au cours du 18ème siècle. Créé par ces immigrants anglais et irlandais, ce nouveau style musical
    très imprégné des folklores anglo-saxons s’est, au fil des années, considérablement enrichi et diversifié sous l’influence de nombreux autres styles musicaux populaires.

    Devenue très populaire aux Etats-Unis, elle évoque l’histoire américaine, notamment la conquête de l’Ouest, et est devenue une des musiques les plus appréciées.

    Cependant, subissant les influences de la diversité culturelle américaine, son évolution a connu des formes multiples et riches de la confrontation avec d'autres styles musicaux. La country music a donc une histoire complexe et elle est en constante évolution : il n’y a pas une country music mais de multiples courants qui vont de la old time (musique de l’ancien temps) à la country and western d'aujourd’hui.

    Dans la deuxième partie du 19ème siècle, la musique écrite américaine a modifié la tradition. Les partitions de ballades anglo-irlandaises ont été arrangées et «américanisées» avec de nouvelles paroles et / ou avec de nouvelles mélodies.

    Stephen Foster a composé « Oh ! Susanna » en s'inspirant des thèmes entendus lors de ses voyages. D'autres compositeurs dont George Cooper, James Bland,... ont fait de même et ont ainsi joué un rôle important dans la fixation d'un folklore anglo-américain.

    Le cœur de la musique country provient indéniablement de cette région isolée du monde, les Appalaches, où les seules ressources pour se distraire sont musicales. L'instrument essentiel était le violon. Il traînait avec lui la tradition du chant celtique et des hymnes des églises protestantes.

    Le folklore des Appalaches

    La musique folk des Appalaches rurales est présente essentiellement dans l'ouest de la Pennsylvanie, en Virginie occidentale, dans l'ouest de la Caroline du Nord, dans l'est du Kentucky et au Tennessee. Elle est à l'origine du bluegrass et de la country music. Centré autour d'instruments à cordes (violon, guitare, contrebasse, mandoline, banjo, etc.) et parfois de percussions très rudimentaires, le folk appalachien descend directement des traditions folkloriques anglaises, écossaises et Irlandaises apportées par les premiers immigrants auxquelles sont venues s'ajouter des influences africaines et indiennes. A cause d'un relief difficile, la culture et la musique de cette région se sont développées dans un relatif isolationnisme tout au long du 19e siècle. La vie dans les montagnes était souvent dure et solitaire et la musique devint le moyen d'expression et la forme de divertissement la plus populaire. Les chansons du folklore Appalachien étaient simples et traitaient de toutes les facettes de la vie quotidienne, du travail (plus particulièrement celui de la mine, des bûcherons, et des pécheurs), de l'amour, de la mort, de la religion, et du crime (la fameuse ballade de « Tom Dooley » trouve ici son origine). Connu sous le nom de old time ou hillbilly, le folklore appalachien commença à devenir populaire dans les années ‘20.

    Les enregistrements de la famille Carter ont contribué à préserver une grande partie du répertoire et à tracer une voie royale à la fois à la country music et au bluegrass.

    Signalons quelques artistes de référence : Dock Boggs, Guy Carawan, Sara Carter, Lorraine « Lee » Hammond, Kossoy Sisters, Wilma Lee & Stoney Cooper, Bascom Lamar Lunsford, Sam Rizzetta

    C'est donc la rencontre entre ces deux traditions et les influences musicales extérieures venues lors de l'ouverture des Appalaches qu'est née la musique country. Ces influences musicales extérieures correspondent aux vagues de migrations humaines qu'ont connu les Appalaches.

    Les immigrants noirs ont apporté le rythme et la guitare. C'est en fait un guitariste noir qui a sorti la musique country de l'influence exclusive de la ballade anglo-irlandaise. Le banjo fut présent jusqu'alors et peu à peu abandonné car il rendait difficile l'utilisation des notes de blues.

    Vint ensuite une influence méditerranéenne et slave moins décisive que la précédente bien que non négligeable avec l’apport de la mandoline. Bien qu'elle fut adaptée (allongée et aplatie et devenue une petite guitare), elle fut fréquemment employée dans la musique montagnarde.

    Le jug band

    Bien que la jug band music soit souvent associée aux traditions folkloriques des Appalaches rurales et à prédominance blanche, elle était en fait jouée principalement par les Afro-Américains dans les zones urbaines. Les groupes de jug unissaient le folklore des Appalaches au blues, au ragtime, et au jazz. Jug fait allusion à un pichet. Le pichet en question était en fait un pichet de whisky, et un musicien soufflait à travers l'anse du pichet pour produire des sons. Les orchestres de jug se composaient généralement d'un seul instrument à cordes dans la tradition appalachienne (guitare, banjo, et ou violon) et utilisaient une grande variété d'ustensiles de cuisine pour les accompagnements rythmiques. Les plus fréquents étaient la planche à laver et le siphon de baignoire, généralement équipé d'un balai et d'une corde à linge. D'autres percussions étaient des cuillères, des seaux, des os, des lames de scie et occasionnellement un kazoo, un harmonica ou un peigne recouvert de papier de soie. La jug band music est née à Louisville, Kentucky à l'aube du 20ème siècle, mais a connu son heure de gloire à Memphis, Tennessee pendant les années 1910 et 1920.

    Les groupes les plus célèbres étaient The Memphis Jug Band, Gus Cannon's Jug Stompers, et Earl McDonald's Dixieland Jug Blowers. Et dans les années ‘60 de grands groupes comme The Grateful Dead et the Lovin' Spoonful débutèrent par de la jug band music.

    Mentionnons quelques albums importants :

    • Ruckus Juice & Chitlins : le 2ème volume intitulé « The Great Jug Bands » (1998)
    • Clifford Hayes : Dixieland Jug Blowers sorti en 1927
    • Memphis Jug Band : le L.P. intitulé « Memphis Jug Band » datant de 1927
    • Memphis Jug Band : « Best of the Memphis Jug Band » datant de 2001
    • Cannon's Jug Stompers : Complete Works (1927 – 1930)
    • Jack Kelly & His South Memphis Jug Band : Complete Recorded Works (1933 –1939) datant de 1990

    Signalons aussi quelques artistes de référence dans le style de jug band : Will Batts, Gus Cannon, Jed Davenport, The Dixieland Jug Blowers, Dr. West's Medicine Show & Junk Band, Clifford Hayes, Jack Kelly's Jug Busters, Jack Kelly, Noah Lewis, Memphis Jug Band, Dan Sane, Whistler & His Jug Band.

    L'influence d’Hawaii, quant à elle, tenait surtout à la façon de jouer la guitare : à plat sur les genoux en faisant glisser un tube de métal sur les cordes. Cette guitare recréait et soulignait le chant traditionnel hawaïen. La musique country s'empara donc de cette steel-guitar et de la façon d'en jouer.

    La dernière influence vint des théâtres ambulants («tent-shows») circulant à travers le territoire américain : outre les jongleurs et équilibristes, ils présentaient de courtes prestations de chanteurs et musiciens.

    Ces chanteurs de vaudeville adaptèrent leur répertoire au style montagnard. Au fil du temps certains chanteurs acquirent une grande renommée. On les sollicita pour les événements locaux. C'est donc en ajoutant leur style à la tradition que ces musiciens jetèrent les bases d'une nouvelle musique originale.

    La musique country traditionnelle ou old time music

    Littéralement « la musique du vieux temps », la « old time music » s'est développée vers la fin du 18ème siècle dans le massif des Appalaches à l'est des Etats-Unis. C’est la première grande forme élaborée de la musique country. Le développement de la radiodiffusion et de l'industrie du disque au début du siècle a favorisé la recherche de nouveaux genres musicaux. Le Sud fut donc le lieu idéal, avec ses traditions musicales inconnues dans le Nord, pour la conquête de nouveaux marchés de ces compagnies de disque.

    La musique « rurale » (country) est née dans le sud des Etats-Unis , dans la région des plantations et du mélange de populations venues d'horizons très différents avec chacune ses propres traditions : irlandais, écossais, anglo-saxons, mais aussi espagnols, français, indiens, polonais, italiens et esclaves africains.

    La musique était jouée le plus souvent au violon et empruntait ses rythmes aux différentes danses du folklore irlandais, enrichie des autres musiques populaires et jouée sur des tempos très syncopés tels qu’on peut les retrouver dans d’autres folklores européens (tzigane par exemple).

    Le old time est la plus ancienne forme de musique country jamais enregistrée. La musique country fut enregistrée pour la première fois au début des années ‘20 et son style et sa sonorité étaient restés les mêmes depuis le début du 19ème siècle. Bien qu'elle embrasse un nombre important d'influences, les racines de cette musique résident dans le folklore britannique joué sur des instruments à cordes comme le violon. A la fin du 20ème siècle, les fermiers américains s'étaient mis à jouer avec des guitares espagnoles et des banjos africains en y ajoutant d'autres instruments comme le dobro, la basse, le washboard. Au début du 20ème siècle, le blues et la comédie vaudeville vinrent s'ajouter à cette musique country folk. Cet amalgame éclectique était la musique country des années ‘20 et allait devenir à jamais la old time country parce que c'était cette musique qui rappelait les racines de la country.

    Bien que ce genre ait évolué un peu dans les années ‘30 avec Jimmie Rodgers notamment, bon nombre de groupes continuent de jouer du old time dans le respect de la tradition. Le bluegrass qui se développa à la fin des années ‘40 naquit du old time en réaction à la modernisation de la musique country.

    C’est à l’aube du 20ème siècle qu’est apparu le terme « hillbilly music » ou la musique des habitants des collines : musique des « péquenots ». Ce terme fut employé au cours des années ‘20 par l’industrie naissante du disque qui utilisait l’appellation « hillbilly » pour les enregistrements destinés au public rural et blanc des Etats du Sud.

    Dès le début du 20ème siècle, Nashville arbitrait une convention de musiciens. En 1925, une station de radio, W.S.M., présentait un programme hebdomadaire consacré à la musique old time. Cette émission, qui jusque là n’avait pas de nom, se nomma par la suite Grand Ole Opry car elle était précédée par une émission de musique classique. Le Grand Ole Opry a largement contribué à faire de Nashville la capitale de la musique country.

    Nashville est une petite cité qui sent plutôt la grande ville. Elle est située sur les berges de Cumberland River en plein milieu de l'état du Tennessee. Elle est connue communément comme « Music City U.S.A. » et comme capitale mondiale de la musique country western. C'est le domicile du fameux « Grand Ole Opry ». 

    En 1925, W.S.M., une petite station de radio de Nashville dans le Tennessee commençait à diffuser un programme radio avec des représentations en direct par des musiciens country. Le programme d'une heure du samedi soir suivait un programme de musique classique appelé Grand Opera et bientôt on lui donna le sobriquet « The Grand Ole Opry ». Peu après le programme fut relayé à des stations de radio dans tout le pays et fut entendu par des millions d'amateurs de musique country.

    Des chanteurs et musiciens amateurs de musique country sont allés en masse à Nashville dans l'espoir d'une chance de jouer et de chanter au Grand Ole Opry et de devenir célèbres et riches. Les grands producteurs de disques commerciaux de New-York et de Los Angeles ignoraient d'abord le marché des disques hillbilly, par conséquent les petits producteurs de disques de Nashville commençaient à enregistrer les vedettes de musique country. Aujourd'hui la musique country est bien acceptée par l'industrie internationale de la musique et presque tous les producteurs de disques d'importance ont un bureau et un studio d'enregistrement à Nashville qui mérite bien son nom de« Music City ». 

    Ryman Auditorium, au centre de Nashville, était le domicile original du Grand Ole Opry. Il est ouvert à la visite pour le grand public et est toujours utilisé pour de nombreux concerts et autres manifestations des spectacles. « Opryland » est situé maintenant dans Music Valley. Le nouveau domicile du Grand Ole Opry est maintenant situé à « Opryland » dans Music Valley (vallée de la musique), une banlieue de Nashville. On peut visiter les studios de la radio et de la télévision à Opryland ou participer à l'enregistrement d'un spectacle Grand Ole Opry tous les vendredis et samedis soirs si on réserve des tickets plusieurs semaines à l'avance. The Opryland Hotel est un des hôtels les plus impressionnants des Etats-Unis avec une vaste cour intérieure couverte d'une verrière abritant des jardins tropicaux, une maison typique de plantation du sud, un village, des cascades, un lac, des fontaines et une rivière avec des bateaux d'excursion.

    * Essai sur l’histoire de la musique country

    Vous pouvez simplement parcourir le fabuleux atrium de l'hôtel Opryland, y faire une pause pour déjeuner dans la « food court » à caractère détendu, parcourir quelques-unes des 30 boutiques, dîner dans un des cinq restaurants à thème ou passer quelques nuits dans une des 2 883 chambres. Le parc à thème Opryland Theme Park adjacent à l'hôtel a été fermé en 1998 et va bientôt ouvrir ses portes comme centre commercial géant.

    Le centre de Nashville offre toujours beaucoup d'attractions. Music Valley est accessible par la rivière Cumberland depuis le centre de Nashville par un taxi aquatique qui accoste au quai d'Opryland. Un bateau spectacle de style ancien qui propose des excursions, des spectacles musicaux et des dîners dansants à partir du même quai. A peu de distance d'Opryland il y a un musée de cire de vedettes country, un musée d'automobiles, un musée de jouets et plusieurs clubs qui offrent des spectacles de musique country.

    Le centre de Nashville contient bon nombre d'attractions en relation avec la musique country, dont le country music hall of fame (hall de la gloire), plusieurs musées dédiés à des vedettes de country célèbres et le secteur de « Music Row » avec toute une série de studios d'enregistrement internationaux. Il offre aussi un assortiment de musées intéressants, de parcs et d'églises ainsi qu'une réplique grandeur nature du Parthénon restauré dans sa splendeur grecque originale. Le Wild Horse Saloon est fameux pour ses spectacles de danse country en ligne.

    Le district d'amusement de Nashville est centré sur Broadway et la 2ème avenue au centre ville. Vous y trouverez une variété de restaurants, de bars et de clubs avec de la musique country live. Le Wild Horse Saloon sur la 2ème avenue est fameux pour ses soirées de danse country hebdomadaires qui sont retransmise à la télévision dans tout le pays. Oui, vous pouvez passer à la télé si vous avez le courage de vous aventurer sur la piste avec quelques-uns uns des meilleurs danseurs country au monde.

    Les soirs de week-end, des musiciens jouent de leurs instruments et chantent des ballades country aux coins des rues du centre ville. Chaque jour vous pouvez voir des hommes et des femmes déambuler dans les rues de Nashville dans leur tenue western décolorée avec une guitare sur le dos, à la recherche de leur chance de trouver gloire et fortune dans Music City, U.S.A.

    Opryland

    Opryland est un grand parc d'attractions à l'américaine situé au nord-est de Nashville, une sorte de Disneyland de la musique country. On y trouve des manèges, des hôtels, des musées (construits dans des bâtiments de style western façon BD de Lucky Luke), un steamboat (le « General Jackson Showboat ») et surtout l'auditorium qui héberge la fameuse émission de radio de W.S.M. : le Grand Ole Opry sur 95.5 FM ou 650 AM.

    Le Grand Ole Opry

    * Essai sur l’histoire de la musique country

    Le «Grand  Ole Opry » est la plus vieille émission de radio américaine de musique country ; elle fut créée en 1925. C'est aussi la plus ancienne émission radio au monde encore existante. Il s'agit d'un «live show» enregistré en public par la fameuse radio W.S.M. A l'origine, l'émission s'appelait le «W.S.M. Barn Dance». Ce n'est qu'en 1928 que le présentateur George D. Hay lui attribua d'abord sur le ton de la plaisanterie le nom de Grand Ole Opry, en référence à une émission concurrente de N.B.C. Ce nom est resté plus de 70 ans plus tard. Au départ, les shows étaient essentiellement instrumentaux jusqu'à l'apparition d'un jeune chanteur et de ses musiciens : Roy Acuff and his Smocky Mountain Boys. Le succès augmentant, l'émission changea plusieurs fois de lieu pour s'installer en 1943 au Ryman auditorium. Le lieu fut choisi non seulement pour sa capacité d'accueil mais aussi pour son excellente acoustique. Le Grand Ole Opry restera 31 ans au Ryman auditorium. C'est en 1974 que l'émission déménagea à Opryland pour s'installer dans un bâtiment plus moderne et plus spacieux encore.

    Au début du vingtième siècle les premiers artistes commerciaux à succès arrivèrent avec Fiddlin John Carson, Vernon Dalhart, Al Hopkins, les Hillbillies et Jimmie Rodgers. Les premiers pionniers ont pu exercer leurs talents grâce au développement du disque et de la radio dans les années ‘20. Le professionnalisme s’est concrétisé à la fin des années ‘20 avec des artistes comme Jimmie Rodgers ou la famille Carter.

    • Jimmie Rodgers (1897-1932) apparut en fait comme un chanteur de blues. Durant sa courte carrière il grava 111 faces, dont la majorité sont des compositions personnelles tirées de son expérience avec une prédominance pour le blues.


    * Essai sur l’histoire de la musique country


    Jimmie est sans doute le premier véritable soliste de cette musique. En effet, il atteignit une notoriété nationale grâce à sa personnalité et son style de musique. Il a également créé beaucoup de vocations dont celle de Gene Autry ou Hank Snow. 

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    Jimmie Rodgers a bouleversé totalement la musique country. Il l'a fait sortir du cocon montagnard appalachien, personnifié par le style old time et lui a donné son ampleur. Sa figure légendaire a suscité un véritable culte et c'est à juste titre qu'il fut le premier artiste à avoir été élu au Country Hall of Fame. Il est reconnu et salué comme le véritable fondateur de la musique country.

    Le Country Hall of Fame, musée à la gloire de la musique country, créé en 1967, s'est considérablement développé depuis, rachetant notamment le studio B RCA en 1977 et l'imprimerie «Hatch Show Print» en 1992. Cette imprimerie fondée en 1879 a produit des affiches pour plusieurs générations de stars de la musique country. La visite mérite vraiment le déplacement, même pour quelqu'un qui n'est pas un fan de musique country. C'est un musée très pédagogique pour tout savoir sur la musique country, son histoire, ses musiciens, ses différents styles.

    • La famille Carter était composée de A.P. Carter, de sa femme Sara et de sa belle-sœur Maybelle. Ce groupe interpréta des ballades en chantant en harmonie derrière un leader. Il avait un répertoire de plusieurs milliers de chansons et un jeu de guitare fluide et délié. Ce style de guitare, qui utilisait les cordes bases pour jouer les mélodies tout en conservant le rythme en brossant les cordes aiguës maintenues sur l'accord, a été un des facteurs déterminants du succès de ce groupe.

    * Essai sur l’histoire de la musique country

    La famille Carter avec ses mélodies simples, pures et aux paroles basées sur le « gospel » enregistra des chansons qui sont toujours de nos jours considérées des classiques de la « country music » telles que « Will the Circle be Unbroken », « Keep on the Sunny Side » et « Wabash Cannon Ball ».

     

    La country traditionnelle, voilà un terme bien vague. Se réfère-t-il aux chansons de Roy Acuff ou au honky tonk électrique de Johnny Paycheck ? Pourtant il évoque bien un son spécifique, des chansons simples avec un son simple. L'ère de la country traditionnelle a débuté dans les années ‘30 quand Jimmie Rodgers est devenu la première star nationale de la musique country. Rodgers a fait passer la musique rurale dans l'ère industrielle en mettant l'accent sur la mélodie et les paroles, faisant ainsi du genre une propriété commerciale viable. Pendant les 40 années qui suivirent tout ce qui se fit passa à la moulinette de la country traditionnelle. La grande majorité des artistes populaires des années ‘30 et ‘40 (Acuff, Eddy Arnold, Ernest Tubb, Hank Williams) furent à la fondation du Grand Ole Opry, un programme radio hebdomadaire qui devint la voix de la musique country. Cette génération de musiciens a inspiré tous les artistes qui émergèrent lors des vingt années suivantes.

    Avec l'émergence du rock & roll, la musique country se mit à incorporer de plus en plus de techniques pop et bien que le style soit moins rugueux que celui des années ‘40 et ‘50, il se conformait toujours aux principes de la country traditionnelle. Pendant les années ‘60 la country fut de plus en plus influencée par la pop. Pourtant la country traditionnelle tint bon jusqu'au milieu des années ‘70 où la country pop devint le style dominant.

    De nombreux fans se tournèrent alors vers les sonorités plus dures de la country progressive et de la country outlaw, cependant la grande majorité écoutait de la country pop, spécialement depuis que les chanteurs de country traditionnelle comme George Jones, Conway Twitty, et Loretta Lynn s'étaient lancés dans ce nouveau genre. A la fin des années ‘70 la plupart des chanteurs de new country avaient été élevés dans la country pop ou dans le pop rock et, par conséquent, le règne de la country traditionnelle était terminé.

    Citons quelques albums importants :

    • Merle Haggard & The Strangers : « Same Train, Different Time » datant de 1969
    • Gene Autry : « Essential Gene Autry » sorti en 1992
    • Roger Miller : « Golden Hits » datant de 1965
    • Hank Snow : « Hank Snow Salutes Jimmie Rodgers » datant de 1953
    • Various Artists : Roots 'N' Blues « The Retrospective » 1925 – 1950 (1992)
    • Dolly Parton : « Best of Dolly Parton » datant de 1975
    • Coon Creek Girls : « Early Radio Favorites »
    • The Bailey Brothers : « Early Days of Bluegrass »
    • Hoosier Hot Shots : « Rural Rhythm » édité en 1992
    • Vernon Dalhart : « Ballads & Railroad Songs » datant de 1980
    • J.E. Mainer : « Legendary Family from the Blue Ridge Mountains » sorti en 1963
    • The Blue Sky Boys : « There'll Come a Time / Can't You Hear That Nightbird » datant de 1936
    • The Bailey Brothers : « Early Duet Stylings » datant de 1981.

    Signalons aussi un très grand nombre d’artistes de référence en country traditionnelle : Roy Acuff, Bill Anderson, Eddy Arnold, Chet Atkins, Gene Autry, Hoyt Axton, Moe Bandy, Elton Britt, Allen Brothers, Jim Ed Brown, The Bailey Brothers, Bashful Brother Oswald, The Blue Sky Boys, Dock Boggs, Camp Creek Boys, The Carolina Tar Heels, Fiddlin' John Carson, The Carter Family, Johnny Cash, Patsy Cline, Hank Cochran, Tommy Collins, Coon Creek Girls, Vernon Dalhart, Jimmie Davis, Little Jimmy Dickens, The Delmore Brothers, Red Foley, Tennessee Ernie Ford, Lefty Frizzell, Don Gibson, Tompall Glaser, Grayson & Whitter, Merle Haggard, Emmylou Harris, Hoosier, Homer & Jethro, Johnny Horton, Hot Shots, Ferlin Husky, Aunt Molly Jackson, Waylon Jennings, Johnnie & Jack, George Jones, Grandpa Jones, Bradley Kincaid, Claude King, Pee Wee King, Ledford String Band, Jerry Lee Lewis, Wilma Lee & Stoney Cooper, Hank Locklin, The Louvin Brothers, Loretta Lynn, Uncle Dave Macon, J.E. Mainer, Emmett Miller, Roger Miller, The New Lost City Ramblers, Moon Mullican, Willie Nelson, Buck Owens, Chubby Parker, Dolly Parton, Johnny Paycheck, Minnie Pearl, Webb Pierce, Ray Price, Charley Pride, Charlie Poole, Riley Puckett, The Red Clay Ramblers, Blind Alfred Reed, Jerry Reed, Charlie Rich, Tex Ritter, Marty Robbins, Jimmie Rodgers, Roy Rogers, Mike Seeger, Jean Shepard, The Skillet Lickers II, Carl Smith, Hank Snow, The Sons of the Pioneers, Red Sovine, The Statler Brothers, Wynn Stewart, The Stoneman Family, Stringbean, Gid Tanner, Tut Taylor, Hank Thompson, Mel Tillis, Floyd Tillman, Merle Travis, Ernest Tubb, Conway Twitty, Fields Ward, Porter Wagoner, Doc Watson, Kitty Wells, Slim Whitman, Honey Wilds, Don Williams, Hank Williams, Hank Williams, Jr., Bob Wills, Tammy Wynette, Faron Young.

    L'émergence de la musique country

    La musique country s’est de plus en plus ouverte et diversifiée tout en gardant une inspiration rurale. Au cours du 19ème siècle une véritable civilisation du Far-West s'est élaborée. Cette image romantique de l'Ouest et du cow-boy s’est imposée aussi bien dans la littérature qu’au cinéma et dans la musique.

    Cette musique de l'Ouest d'autrefois s'appuyait sur le contexte particulier des cow-boys, généralement seuls, loin de chez eux ne dormant et ne mangeant presque pas. C'est dans ce contexte, où la musique était leur seul compagnon, que s’est développé le chant cow-boy. C'est grâce à ces ballades aux chants romantiques que des cow-boys sont passés dans le répertoire de la musique country.

    La country music fait partie intégrante du folklore américain : à ce titre, elle est le reflet de son histoire. Si elle a trouvé naissance dans le sud des Appalaches, elle a rapidement pris des tonalités « cow boys » et devenir le style « western » par excellence : les cow-boys convoyeurs de troupeaux, du Texas notamment, vont chanter les complaintes relatant la vie des pionniers de la conquête de l’Ouest dans les veillées autour du feu de camp, accompagnés de violons et de guitares.

    Après le renouveau de la country music dans les années ’20, dans le style le plus traditionnel – la old time music – de Jimmy Rodgers, l’influence du blues va être déterminante dans l’évolution de cette musique populaire. Deux grands courants se distinguent alors : le bluegrass de Billy Monroe avec l’introduction de la mandoline et le « western swing » de Bob Wills. L'introduction de nouveaux instruments et leur électrification va engendrer la naissance de deux styles nouveaux : le honky tonk et le hillbilly boogie.

    Dès 1925, les artistes, tel Carl T. Spragve et le célèbre Ken Maynard, (acteur de Western) vont, avec l’avènement du cinéma parlant, créer un nouveau style : le western folksong représenté par les « Singing Cow Boys » de Ken Maynard, puis de Gene Autry (années ‘30 et ‘40).

    Le courant westernien, issu de ces cow-boys chantants, a été exploité par l'industrie du disque et de la cinématographie en popularisant l'image du cow-boy chantant sur son cheval avec sa guitare.

    Dans les films westerns, l'image du cow-boy était stéréotypée mais les producteurs ont alors décidé de faire chanter les acteurs. C'est ainsi que Gene Autry (1907 – 1998) obtint un succès phénoménal en 1934 dans « In old Santa Fe ». Gene Autry avant d'être acteur était avant tout un chanteur et un musicien, influencé quelque peu par Jimmie Rodgers. Gene Autry a revalorisé l'image de la musique country et lui a donné une image plus romantique associée à une tenue de cow-boy avec une guitare.

    A la fin de la seconde guerre, le genre « western » donna des signes de fatigue. En effet, la situation économique et sociale avait changé et cette musique n'était plus tout à fait adaptée à l'Amérique.

    Dans les années ‘30, parallèlement à la musique western, le western swing apparut comme une musique régionale tout à fait originale. C'est au sein d'une communauté noire que s'est développée une tradition musicale spécifique : un blues modifié par l'influence hispanisante de la guitare flamenco. Bien sûr la tradition violoniste anglo-irlandaise et le chant cow-boy existaient déjà mais sans vraiment s'imposer.

    Le western swing est un mélange de thèmes romantiques sur des temps lents, et des paroles absurdes sur les temps rapides. Cette musique fut considérée comme la musique naturelle de l'Ouest américain par le public des années ‘40. Cette musique a pour père fondateur Bob Wills (violoniste). Le western swing par sa vitalité et son immense popularité, s'est imposé peu à peu dans la musique country. Bob Wills a ajouté le swing, l'improvisation et les guitares électriques... On reconnaîtra son œuvre en l'élisant au Country Music Hall Of Fame en 1968.

    Tout comme les cow-boys chantants, l'évolution économique et sociale de la fin de la guerre a provoqué un essoufflement du western swing durant toutes les années ‘50. Cependant le western swing a ouvert la voie à tous les autres genres de la musique country dans laquelle il a introduit l'improvisation instrumentale.

    Rappelons que parallèlement à ce style western, car il est bien évident que tous ces styles country ne se sont pas strictement succédé mais ont largement coexisté, Bill Monroe développa le style bluegrass c’est-à-dire une musique country influencée par le blues. C’est à la même époque que Bob Wills va faire considérablement évoluer la country music par l’introduction progressive de nouveaux instruments mais surtout par les tonalités fortement imprégnées de jazz. Le « western swing » est né !

    L’introduction de nouveaux instruments, saxophone, batterie, venant du jazz, va apporter à la country une très forte connotation « swing » : Bob Wills et surtout Milton Brown peuvent être considérés comme les fondateurs de cette « moderne country ».

     

    Pendant ce temps, d'autres immigrants ont introduit d'autres musiques sur ce vaste territoire.

     

    Au sud-ouest, en Lousiane, les Cajuns chantaient en français sur des airs d'accordéon, alors qu'à l'ouest, les fermiers de l'Oklahoma puis ceux du Texas, déjà très marqués par des colonies germaniques, découvraient la musique hispanisante venue du Mexique. C'est là que naquit l'image du cow-boy solitaire, parcourant les plaines du Far West.

    La littérature vantait ses aventures puis le cinéma muet et enfin le parlant. Le succès populaire de ce dernier véhicula l'image du cow-boy chantant qui devint un interprète essentiel de cette musique rurale au milieu des années ‘30 grâce à Gene Autry ou Roy Rogers.

    Deux phénomènes musicaux particuliers doivent être signalés :

    • Il s'agit tout d'abord de la musique cajun, qui se caractérise par une prédominance du folklore français (danses anciennes, berceuses...) imbibé de blues noir et de violon appalachien. A coté du traditionnel violon, l'instrument privilégié de la musique cajun est l'accordéon apporté par les Allemands au cours du 19ème siècle. La musique cajun va incorporer à ses composantes d'autres éléments comme le western swing et le rhythm and blues noir des années ‘40.
    • Ensuite, le second phénomène est le cas particulier de Woody Guthrie. Compositeur de textes très « littéraires » chaleureux et généreux, il s'exprimait dans la plus pure tradition country. Son style de guitare est inspiré de Maybelle Carter (Famille Carter). Très fidèle à sa personnalité, Woody Guthrie, restera en marge de ce courant.

    Dans les années ’30, la musique montagnarde ne changea presque pas mais poursuivit un approfondissement et un prolongement de la tradition old time. Nashville et le Grand Ole Opry se flattaient de résister à la corruption de la musique country.

    Roy Acuff (1903 – 1992), vedette du Grand Ole Opry, forma un petit orchestre, les « Smokey Mountain Boys » (« Speckled » et « Wabash Cannon Ball »). En modernisant constamment son orchestre, Roy Acuff a peu à peu joué un rôle de défenseur farouche de la tradition montagnarde au Ole Opry.

    Un autre élément essentiel au développement de la musique country est l'importance du comique rural. Il est vrai que cette importance est sous-estimée puisque les comiques (Stringbean, The Duke of Paducah,...) ont fait très peu de disques.

    Au début des années ‘40 c'est toute la musique traditionnelle appalachienne qui était en déclin. De plus, l'influence de la musique country d'origine montagnarde se resserra géographiquement pour se situer autour de Nashville et des états du Sud appalachien. Face à cette situation, il devint de plus en plus inévitable que cette musique s'ouvrit aux autres sons modernes de la musique du Sud-Ouest pour qu'elle puisse survivre.

    La square dance

    Avant la seconde guerre mondiale, les square dances constituaient un des principaux points de rassemblement de l'Amérique rurale. Lors de bals, on jouait souvent du western swing et de la country traditionnelle : tout était fait pour faire danser les clients. Après la guerre, la square dance perdit en popularité et les gens préférèrent se retrouver dans les honky tonks. La square dance a survécu dans sa forme la plus nostalgique, dénuée de toute innovation.

    Mentionnons les meilleurs albums de Tommy Jackson :

    •  « Popular Square Dance Music » (1957) ; « Square Dance Tonight (1958)
    •  « Square Dance Fiddle Hits (1959) ; « Square Dance Festival, Vol. 1, 2 et 3 (1960)
    •  « Good Old Fiddle Music (1995)

    Signalons aussi deux autres artistes de référence en square dance : Millie Dillmount, et Ray Flick.

    Pendant que la plupart des artistes cherchaient leur style, Bob Wills, le Texan, venait de trouver le sien : le western swing.

    Le western swing

    C'est la forme de country music la plus éclectique, dans sa diversité. Il a ouvert le chemin au rock & roll. Fondé sur des orchestres à cordes traditionnels, le western swing a su incorporer les mélodies de la pop, les improvisations du jazz, du blues, et du folk, créant une forme de musique typiquement américaine, éclectique et entraînante. Bob Wills et Milton Brown ont popularisé le genre dans les années ‘30 et Wills en est devenu le père. Bien qu'il ait perdu un peu de terrain, le western swing a su rester populaire pendant la totalité du 20e siècle, avec des hauts dans les années ‘70 et ‘90.

    Mentionnons quelques albums importants :

    • Hank Thompson : « Vintage » datant de 1996
    • Harry Choates : « Fiddle King of Cajun Swing » datant de 1982
    • Bob Wills & His Texas Playboys : « Anthology » 1935 – 1973 sorti en 1991
    • Various Artists : « Hillbilly Fever » Vol. 1 datant de 1995
    • Johnny Gimble : « Still Swingin : Johnny Gimble and the Texas Swing Pioneers » datant de 1976
    • Pee Wee King : « Pee Wee King's Country Hoedown » (1999)
    • Bob Wills : « Tiffany Transcriptions », Vol. 8 « More of the Best » (1988)

    Signalons quelques artistes de référence en ce qui concerne le western swing : Tommy Allsup, Big Sandy & His Fly-Rite Boys, Milton Brown, Cliff Bruner, Spade Cooley, Jimmy Day, Tommy Duncan, Hugh & Karl Farr, Jimmy Heap, Pee Wee King, Sid King, The Light Crust Doughboys, Leon McAuliffe Moon Mullican, Hank Penny, Hank Thompson, Tex Williams, Bob Wills, Johnnie Lee Wills, Chubby Wise.

     

    L'impact de l'après-guerre

    Les nouveaux instruments (batterie, saxophone) et le changement de rythme que Bob Wills a introduit dans la country en créant le western swing, montrent bien l’influence des musiques environnantes de la culture américaine (blues, jazz) sur la country elle-même. Cette évolution va encore s’accentuer pour donner naissance à de nouveaux et nombreux courants notamment le « honky tonk » et le « hillbilly boogie ».

    Le honky tonk

    De plus en plus s’intègrent aux formations à cordes classiques (folklores
    du Sud, Texas, Oklahoma, Alabama) les instruments du jazz : contrebasse (que l’on retrouvera dans le rockabilly), les violons « swinguant », surtout batterie et cuivres et enfin, le piano dont la manière très particulière de jouer portera le nom de « honky tonk » et donnera naissance au style « boogie » que l’on retrouvera aussi à la guitare.

    Le honky tonk, ou musique de cabaret, de bastringue, de boite de nuit, est la version citadine de la musique rurale, campagnarde jouée au coin du feu. Ici, c’est l’ambiance bruyante, enfumée des tavernes nocturnes des cités dont Nashville va devenir le porte flambeau. L’introduction, dès 1943, de la guitare électrique par Ernest Tubb, célèbre musicien, va définitivement orienter l’évolution de la country music jusqu’à nos jours. La formation comprendra guitare électrique, contrebasse, steel-guitar et violons.

    A la même époque, le boom pétrolier attira vers le Texas et l'Oklahoma des millions d'émigrants qui se retrouvaient dans d'immenses salles de danse où se mêlaient toutes les musiques : le hillbilly, bien sûr, mais aussi le blues et surtout le jazz auquel on empruntait la formule des grands orchestres de swing. Dansant, rigolard, électrique, propulsé par l'orchestre de Bob Wills, le western swing était né, mais la seconde guerre mondiale allait bouleverser le paysage. Dans le Sud apparut un nouveau style, pessimiste, presque désespéré : le honky tonk, du nom des bars miteux où l'on se saoulait. Les textes empreints de nostalgie, évoquant les turpitudes de l’âme, remportaient un énorme succès tout au long des années ‘40 grâce à Ernest Tubb, Merle Travis, Webb Pierce, Lefty Frizell ou Tennessee Ernie Ford.

    Il se passa tout d'abord un flux migratoire considérable qui grossit les villes industrielles. Les gens du Sud partaient chercher le travail, l'argent, le rêve vers les grandes villes du Nord. Mais ce déracinement fut important et les sudistes n’avaient aucune envie de s'en retourner chez eux.

    Dans ce contexte, les doutes et les interrogations ont eu leur prolongement dans la musique country où se retranscrivit un étrange goût amer ou alors, comme autres thèmes incontournables, l'infidélité et le divorce (sujets tabous jusque-là), mais également l'alcool, les filles, etc.

    C'est par ces changements économiques et sociaux que la musique country se mua avec une dominante amère, désabusée. Ce nouveau genre de musique fut appelé le honky tonk. Son importance thématique fut plus importante que le nouvel apport musical : l'action des chansons est un bar miteux où on boit de la bière en compagnie de filles faciles !

    Né dans les bars du Sud, qui portent ce nom, le honky tonk est le son qui colle le plus à la country music. C'est le style vers lequel la country retourne inévitablement pour se laver des modes, pour retrouver ses sources quand les tendances commerciales l'éloignent de ses racines. Dans le honky tonk, on trouve la guitare acoustique et – ou électrique, le violon, la contrebasse, la pedal-steel, et des voix souvent nasillardes comme celle de Hank Williams, Ernest Tubb ou plus douce et claire comme celle de Lefty Frizzell, George Jones.

    Comme sa musique, les paroles du honky tonk sont émotionnellement simples et directes. Au lieu de dépeindre la vie rurale, elles sont enracinées dans l'environnement immédiat de leur lieu de naissance, c'est-à-dire les bars. On y célèbre l'amour, les retrouvailles. Mais le honky tonk est plutôt fasciné par un aspect négatif de la vie : les chagrins d'amour, la douleur, l'alcool et la culpabilité bien que considéré comme une musique rurale, le honky tonk était davantage le fait d'une migration rurale vers les centres urbains du Sud, plus particulièrement ceux du Texas. Le genre est devenu populaire pendant la seconde guerre mondiale grâce à Ernest Tubb mais c'est dans les années ‘50 qu'il connut son âge d'or. Hank Williams en fut la star incontestée. Le honky tonk a doucement décliné au profit du rockabilly et de la country pop, mais il est loin d'être mort.

    Mentionnons quelques albums importants :

    • Hank Williams, Sr. : « Complete Hank Williams » (1998)
    • Roger Miller : « King of the Road » (1995)
    • Ernest Tubb & The Texas Troubadors : « All Time Hits » datant de 1961
    • Mickey Gilley : « Ten Years of Hits » (1984)
    • Buck Owens : « Very Best of Buck Owens », Vol. 1 datant de 1994
    • Buck Owens : « Buck Owens Collection » (1959 – 1990) datant de 1992. 

    Signalons encore quelques artistes de référence en ce qui concerne le style honky tonk : John Anderson, Moe Bandy, Jim Ed Brown, Johnny Bush, Hank Cochran, Cowboy Copas, The Delmore Brothers, Al Dexter, Red Foley, Lefty Frizzell, Mickey Gilley, Merle Haggard, Hawkshaw Hawkins, Johnny Horton, Ferlin Husky, Stonewall Jackson, George Jones, Jerry Lee Lewis, Hank Locklin, Loretta Lynn, Roger Miller, Moon Mullican, Buck Owens, Webb Pierce, Ray Price, Jean Shepard, Carl Smith, Hank Snow, Red Sovine, Hank Thompson, Floyd Tillman, Ernest Tubb, Kitty Wells, Hank Williams, Faron Young.

    On ne peut pas parler de l'après-guerre sans évoquer de ses conséquences sur l'industrie du disque. En effet, en combinant l'inadaptation de ces compagnies aux nouveaux goûts musicaux et la baisse des coûts de fabrication, il en ressortit la naissance d'une multitude de petites compagnies. Ces nouvelles compagnies s'emparèrent des musiques des minorités laissées jusque là par les grandes et anciennes compagnies.

    Le label représentant le mieux la musique country d'après-guerre est « King ». Syd Nathan, fondateur des disques « King », signa avec de nouveaux artistes avec qui il appliqua une nouvelle formule : mise en avant de la steel-guitar, ligne de violons (cf. tradition appalachienne, guitares électriques, piano et une section rythmique complète).

    Cette formule allait permettre la fusion musicale des musiques du Sud-Est et du Sud-Ouest.

    Le honky tonk, prolongement naturel de la musique country fut la caractéristique de cette période d'après-guerre. Ses racines lui venaient du western swing (Texas). Le groupe type de honky tonk, c'est un chanteur, une guitare électrique, un violon, un piano, une contrebasse, une batterie et l'incontournable steel-guitar.

    Peu à peu le honky tonk devint la musique préférée des Appalaches. Il s'ensuivit un rapprochement de ces deux courants de musique...

    Durant les années ‘40 le paysage radiophonique évolua. Le Grand Ole Opry était toujours une institution vénérable. Cependant elle connut une baisse d'audience et d'influence. Pour contrecarrer ceci, cette émission accueillit de plus en plus d'artistes ayant pour style celui de la musique du Sud-Ouest. Nashville se prépara donc petit à petit à recevoir les artistes de honky tonk. Ernest Tubb et Hank Williams apporteront à ce style ses lettres de noblesse dès la fin des années quarante : le style ne cessera d’évoluer avec Little Jimmy Dickens, Webb Pierce... de nos jours le honky tonk est encore présent dans la country music avec Charlie Pride, Dwight Yoakam

    En voici quelques-uns.

    • Il faut tout d’abord citer Ernest Tubb (1914 – 1984), qui a véritablement popularisé le honky tonk. Ce chanteur-guitariste qui a eu pour idole Jimmie Rodgers, mélangeait à la fois piano et steel-guitar, le tout avec un accent bien à lui. La chanson « Walking the floor over you » connut un succès énorme en 1942. Il devint une vedette. Il fut engagé par le Grand Ole Opry et se fixa à Nashville. Il restera toujours dans la tradition et ce malgré les tendances commerciales des années ‘60.
    • Merle Travis (1917 – 1983), cet écrivain, dessinateur, compositeur, acteur de cinéma, chanteur et guitariste devint un des pionniers du honky tonk à partir de 1946. Il grava une série de pièces rythmées, pleines de verve et d'humour (« So round, so firm, so fully packed »,...). Il a eu beaucoup d'influence sur Chet Atkins et Doc Watson.
    • Hank Thompson débuta en 1946 dans le genre western swing. Il devint une vedette du honky tonk avec « Wild side of life » car il a su adapter sa musique pleine de swing et d'humour aux nouveaux courants de la musique country.

    Arrivant de la western swing mais plus influencé par le gospel et le blues, Moon Mullican va apporter une nouvelle manière de jouer le piano sur un tempo original : le boogie (boogie woogie). Ce style s’appellera le hillbilly boogie (hillbilly, en référence aux origines country).

    Le hillbilly boogie

    Le hillbilly boogie, qui connut son heure de gloire dans la période 45 – 55 avec la « guitar boogie » d’Arthur Smith, le hillbilly des Delmore Brothers va, avec les œuvres de Merle Travis, et grâce à une grande prédominance acoustique, jeter les bases de la musique moderne. On s’accorde à dire aujourd’hui que le hillbilly va donner naissance au rockabilly, au rock & roll et au rythm’nd blues. Est-il besoin de rappeler qu’un Bill Haley fut d’abord un chanteur de « hillbilly » country ?

    C'est la hillbilly music, jouée à l'origine dans les campagnes et qui arrive dans les villes en s'électrifiant, avec pour symbole mythique Hank Williams, dont les chansons sont les plus interprétées dans le monde. C'est une musique forte en décibels à base de rock & roll.

    Le honky tonk, issu de la synthèse de tous les courants qui formaient la musique country d'avant-guerre, a poursuivi cette voie, jusqu'à même en apparaître une de ses bases fondamentales.

    Hank Williams (1923 – 1953) va terminer cette synthèse en unissant la tradition appalachienne à celle du western du Texas. Ce chanteur mais surtout grand compositeur a accumulé les succès avec ses œuvres : « Cold, cold heart », « Jambalaya », « Your cheat'heart »,... Il fut engagé bien évidemment au Ole Opry. Lorsque Tony Benneth reprit « Cold, cold heart » en 1951 et obtint un succès phénoménal tous s'arrachèrent les compositions de tous genres de Hank Williams. Sa formule musicale – guitare électrique, steel-guitar, violon, batterie – lui permit de gagner la vedette à Bob Hope lors de show nationaux. Sa mort prématurée le fit entrer dans la légende. Son œuvre, bien que brève, allait définir après sa mort une bonne partie de la musique country.

    Hank Williams a su avant tout unifier les styles du Sud-Est et du Sud-Ouest tout en assurant à la musique country une reconnaissance nationale. Il fut élu au Country Hall Of Fame en 1961 et apparaît aujourd’hui comme une des figures emblématiques de la musique country.

    Le triomphe du honky tonk ne fut pas suprême. En effet, dans les années qui suivirent la guerre, l'influence de Jimmie Rodgers était toujours bien là. Apparurent alors de nouveaux artistes qui n'utilisaient pas les sons jazzy du honky tonk. C'est le cas par exemple de Slim Whitman ou encore d'Hank Snow. Ce dernier devenu vedette au Grand Ole Opry a toujours lutté contre la surcommercialisation de la musique country.

    Le honky tonk au féminin

    Parallèlement à cela, un courant féminin de la musique country s’est développé. La guerre, qui avait donné une autre place économique et sociale à la femme, provoqua ce changement.

    Ces solistes féminines se partageaient dorénavant la vedette avec les solistes masculins, alors que quelques années plutôt leur présence était surtout à l'intérieur de groupe. Voici quelques exemples de « Honky Tonk Girls » :

    • Kitty Wells, première grande vedette féminine, qui avait commencé en duo avec son mari Johnny Wright, s'est imposée en solo en 1952 avec « It wasn't God that Made Honky Tonk Angels » ;
    • Laverne Williamson mêla la tradition montagnarde aux rythmes du honky tonk ;
    • Jean Shepard est considérée comme le modèle féminin du honky tonk ;
    • la musique swingante de Rose Maddox, influencée par le western swing, la fit apparaître comme un précurseur du rockabilly.

     

    D’autres courants, plus artistiques que commerciaux, ont parcouru la musique country.

    Le bluegrass

    C’est surtout le blues qui va exercer une influence majeure sur la plupart des musiques de l'art populaire américain : aussi bien sur la country de Jimmy Rodgers que sur celle de Hank Williams : c’est Bill Monroe qui va représenter ce nouveau mouvement. Le bluegrass est né.

    Variante un peu « campagnarde », le bluegrass va trouver ses plus grands fondateurs avec Billy Monroe, qui va introduire la mandoline, et Earl Scruggs le banjo, en complément des instruments traditionnels, guitares et violons. C’est le style country par excellence, sa vélocité le réserve aux musiciens d’élite : le tempo rapide nécessite une virtuosité instrumentale et le chant aux timbres de voix haut perchés entraîne des harmonies élaborées.

    Etymologiquement c'est l'herbe bleue du Kentucky qui présente cette couleur sous la rosée du matin. C'est aussi le surnom de cet état, attaché à ce style par la volonté de Bill Monroe, considéré comme son créateur. Vers 1945, doté d'un ego et d'une farouche volonté d'originalité, il restructure la tradition old time en définissant une formation acoustique exclusivement à cordes, transcendée par un rythme nerveux et syncopé. Avec la mandoline de Bill Monroe et le banjo révolutionnaire en fingerpicking de Earl Scruggs, les Bluegrass boys ont poussé à son aboutissement la tradition vocale du « High lonesome sound » des montagnes. Très localisé géographiquement, le bluegrass a explosé au début des années ‘50 avec d'autres groupes fondateurs que Bill Monroe perçut comme concurrents illégitimes : le bluegrass de Bill Monroe va engendrer une véritable pépinière de talents dans la période très créatrice qui va suivre la seconde guerre mondiale : on peut citer Lester Flatt et Earl Scruggs, les Stanley Brothers, Jim et Jesse McReynolds, Jimmy Martin, Peter Rowan, Mac Wiseman, les Osborne Brothers...

    Ouvrons ici une parenthèse pour évoquer le son propre à la close harmony qui s'est développé à partir du bluegrass.

    La close harmony

    La close harmony est une des sonorités la plus distinctive dans la country traditionnelle. Cette terminologie se réfère aux deux (occasionnellement trois) harmonies que the Louvin Brothers et the Delmore Brothers ont popularisées. A la fin des années ‘40 et au début des années ‘50, la close harmony est devenue très populaire grâce aux Louvin Brothers. Leur popularité s'est trouvée limitée par l'émergence du rock & roll, qui réduisit considérablement l'auditoire de la musique country. Pourtant, et c'est là l'ironie de la chose, les groupes de close harmony en général et The Louvins en particulier eurent une influence sur le style des Everly Brothers qui ont composé les fondamentaux des harmonies du rock & roll à la fin des années ‘50.

    Citons quelques albums importants dans le style de la close harmony :

    The Osborne Brothers : « Osborne Brothers » (1971)

    The Delmore Brothers : « When They Let the Hammer Fall » (1984)

    The McCoury Brothers : « McCoury Brothers » (1995)

    Johnnie & Jack : « Johnnie and Jack » datant de 1992

    The Louvin Brothers : « Family Who Prays » (1958)

    The Everly Brothers : « Songs Our Daddy Taught Us » datant de 1959

    Jim & Jesse : « Jim & Jesse 1952 – 1955 »  sorti en 1992

    Signalons aussi quelques artistes de référence en ce qui concerne ce style : Anglin Brothers, Armstrong Twins, The Bailes Brothers, The Bailey Brothers, The Blue Sky Boys, The Delmore Brothers, The Everly Brothers, Jim & Jesse, Johnnie & Jack, Kalin Twins, The Louvin Brothers, The McCoury Brothers, Osborne Brothers, The Whitstein Brothers, York Brothers

    Avec l’arrivée du rock & roll, la vogue du bluegrass va connaître une légère éclipse mais pour mieux renaître ensuite par l’introduction de ses caractéristiques instrumentales dans le propre style de nombreux artistes, comme Emmylou Harris ou Ricky Skaggs.

    Le rock & roll

    Le rock & roll a en effet semblé mettre un terme définitif à l'existence du genre bluegrass lorsque, dans les années ’60, il fut « redécouvert » par des intellectuels nordistes dans la mouvance du folk boom. Une seconde génération remania la tradition, équilibrant héritage et création en conservant les traits stylistiques définis par Bill Monroe : les Country Gentlemen, les Dillards, Emerson & Waldron puis Seldom Scene.

    Le newgrass

    Une autre branche se scinda avec le newgrass au début des années ‘70 dans une approche beaucoup plus progressiste. Influencé par la pop et le rock, le newgrass revival ; ou bien par le jazz et le classique : la Dawg music de David Grissman.

    Les années ‘80 et l'élan néo-traditionaliste ramenèrent au goût du jour le bluegrass classique, celui des années ‘50, avec Ricky Skaggs qui établit un pont avec le Nashville sound dans la lignée des Osborne Brothers. Des groupes traditionalistes « hardcore » Johnson Mountain boys, Dry Branch Fire Squad s'opposèrent au Newgrass.

    La fin du siècle fut marquée par l'affirmation d'artistes exceptionnels par leur virtuosité technique, Jerry Douglas (dobro), Tony Rice (guitare), Alison Kraus (vocal), Stuart Duncan (violon) fréquemment recrutés comme sidemen par les stars de la country ou de la pop.

    Musique traditionnelle populaire du Kentucky créée par Bill Moroe, jouée avec des instruments à cordes (guitare sèche, banjo, violon, contre- basse, etc.) sur de nombreux accords de blues, le bluegrass a été favorisé auprès du grand public par l'engouement envers les formes archaïques, ou perçues comme telles, de la World music. Le rôle du film « O'Brother » a marqué à cet égard une promotion aussi inattendue que bienvenue.

    On ne peut parler de ce genre musical sans parler de son fondateur Bill Monroe. Il se présenta comme le défenseur de la tradition montagnarde de l'old time et des string-bands face aux changements de la musique country. Il fonda un petit ensemble d'instruments à cordes, les Bluegrass Boys. Son originalité, c'était d'avoir pu adapter son orchestre aux exigences du public.

    On peut dire que le bluegrass est révolutionnaire par l'alternative moderne et originale qu'il propose.

    Le bluegrass reprend des petites formations de jazz mais avec des instruments montagnards (guitares, violon, banjo, mandoline).

    Malgré un succès commercial limité, Bill Monroe s’est imposé peu à peu comme une entité originale : un peu en marge dans la musique country mais sa présence a influencé les autres courants. Il veilla farouchement à la stricte observance de la tradition bluegrass car le bluegrass est un véritable genre musical avec ses règles et ses valeurs dont il est le père fondateur.

    Voici les autres pionniers du genre : Lester Flatt et Earl Scruggs, les Stanley Brothers. Avec eux, c'était la plus pure tradition montagnarde. Jim and Jesse prolongèrent la tradition des duos d'harmonie vocale dans le genre bluegrass.

    Citons encore d’autres artistes de référence dans le courant du bluegrass : Jimmy Martin, Bill Clifton, Ralph Stanley, John Duffey, Joe Val, Clarence White, Josh Graves, Don Stover, Chubby Anthony, Del Mc Coury, David Grissman, Alan O'Bryant, Lynn Morris, Jerry Douglas, Tim O'Brien, Charles Sawtelle, Tony Rice, Ricky Skaggs, J.D. Crowe, Richard Underwood, Dudley Connell, Hazel Dickens, Bela Fleck, Charlie Waller, Mike Auldridge, Bob Amos, Sammy Shelor, Dan Tyminsky, Pete Wernick, Rob Ickes, Sonny Osborne, Kathy Chiavola, Alison Krauss, Rhonda Vincent, Randy Howard, Bepe Gambetta…

    Le gospel

    Autre courant artistique qui a parcouru la country music, le gospel a en fait toujours été présent dans la musique country. Les pasteurs pratiquant la guitare, le violon ou le piano pour accompagner leurs sermons, il est évident que la plupart des chanteurs de musique country ont fait leurs premières expériences dans ces chorales d'église.

    Avec la domination du honky tonk, la tradition religieuse semblait menacée car il avait introduit des danses sensuelles et des thèmes audacieux jugés immoraux par les églises. C'est ainsi qu'en réaction à ce courant s’est créé un genre spécialisé dans le gospel.

    Si l'inspiration des paroles est sacrée, la musique développée par ces artistes est en tous points similaires à celle qu'on entend dans la musique country.

    Comme le old time, le country gospel est le genre le plus ancien dans la musique country. Bien qu'il ait changé avec le temps, le country gospel est resté le sous-genre le plus simple et le plus direct. Le son du country gospel est semblable à celui de la country traditionnelle ; la seule différence est que le message est religieux. Comme pour la country traditionnelle, le son du gospel est devenu plus doux et plus pop au fur et à mesure, et au début des années ‘70, on ne pouvait plus le distinguer de la pop.

    Mentionnons quelques albums importants dans le style du gospel :

    • Doyle Lawson & Quicksilver : « Rock My Soul » datant de 1981
    • The Statler Brothers : « Holy Bible - New Testament » (1975)
    • Red Foley : « Songs of Devotion » (1961)
    • Doc McKenzie : « Ride with Jesus » (1996)
    • Various Artists : « Jubilation », Vol. 3 (Country Gospel) (1992)
    • The Blackwood Brothers : « Gospel Classics Series » datant de 1998
    • Johnny Cash : « Love, God, Murder » datant de l’an 2000

    Signalons quelques artistes de référence dans le style gospel : Allen Brothers, Bob Bailey, E.C. and Orna Ball, The Blackwood Brothers, Brush Arbor, Martha Carson, Johnny Cash, Steven Curtis Chapman, Chuck Wagon Gang, Red Foley, Tennessee Ernie Ford, The Goldens, The Happy Goodman Family, Wanda Jackson, George Jones, Doyle Lawson, The Lewis Family, Little Roy Lewis, The Oak Ridge Boys, Paul Overstreet, Roy Rogers, George Beverly Shea, The Smith Brothers, Connie Smith, Emma Smith, The Speer Family, The Statler Brothers, Larry Stephenson, Carl Story, The Sullivan Family, The Whites

    Ce mouvement a touché de très nombreux artistes comme Molly O'Day, Johnny Cash, Connie Smith et il est devenu tout à fait habituel dans la musique country. Ainsi, le genre gospel est important ; sa spécificité autour des thèmes abordés se démarque du reste de la production de la musique country.

    Cependant une commercialisation trop importante (fabrication de disques en séries, exploitation du sentiment religieux) a déclenché quelques critiques provenant même du monde de la musique.

    Le cajun

    Parallèlement, s’est développé au fil du temps, un style musical bien spécifique d’une région, d’un peuple : le cajun, musique des acadiens de Louisiane. Cette musique est née fin du 18ème siècle mais fut influencée tout au long de son histoire.

    La musique cajun est un mélange de genres musicaux et d'influences culturelles. Ses racines puisent dans le vieux folklore français des Cajuns mais s'étendent aussi dans la musique américaine, amérindienne, allemande, espagnole et africaine.

    Les colons français installés dans la province canadienne d’Acadie en 1604 furent déportés par les Anglais au milieu du 18ème siècle trouvant refuge en Louisiane dans les marécages (ou bayous) de la région de Lafayette.

    La Louisiane devenant américaine en 1803, le peuple cajun maintint la tradition musicale : l’instrument traditionnel était à l'origine le violon, mais l'accordéon diatonique s'est vite imposé au début du 20ème siècle.

    C’est en 1928 que les premiers disques de musique cajun furent enregistrés par Joseph Falcon notamment les célèbres « Lafayette » et « The Waltz ».

    A l’origine inspirée du folklore français, la musique cajun assimila successivement les influences des cultures musicales avoisinantes : utilisant outre l’accordéon, le fiddle du western swing et les rythmes du blues, du rock de la Nouvelle-Orléans, mais en conservant dans le répertoire des valses et balades.

    La musique cajun jusque-là confinée dans des limites régionales prit une dimension importante dans la musique country d'après-guerre. Ce regain pour la musique cajun est certainement dû à la popularité de l'émission radiophonique « Louisiana Hayride », fondée à Shreveport à partir de 1948.

    La musique cajun connaît deux styles :

    • le cajun proprement dit ou traditionnel. La chanson la plus célèbre consacrée aux habitants des bayous est sûrement « Jambalaya » (hymne au pays Cajun) de Hank Williams dont la paternité des paroles fut également revendiquée par Moon Mullican. Hank Williams amènera de nombreux artistes à enregistrer. Mais c'est Harry Choates qui porta pour la première fois un disque cajun dans les hit-parades nationaux, ceci permettant à plusieurs artistes cajuns, de se faire une place dans la musique country ;
    •  le zydeco (style « haricot ») de Clifton Chenier dont le célèbre « Joe Blon » d’Harry Choates est reconnu comme un des plus grands succès de la country music. Moon Mullican fit un succès avec « New Joe Blon ».

    Citons encore quelques artistes cajuns comme Kitty Wells, Webb Pierce, Al Terry qui mêla une influence du honky tonk avec la tradition cajun (« Good Deal Lucille ») ; Jimmy C.Newman qui développa un style dont les ingrédients sont une influence cajun alliée à celle d'Hank Williams.

    La musique cajun traditionnelle connaît un regain de faveur depuis quelques années. De nos jours cette musique connaît un véritable essor et fait partie intégrante des musiques régionales d'Amérique du Nord. Il existe un nombre important d'artistes et d'interprètes de ce style musical : Zacharie Richard, Alfonse Ardoin, Dennis McGee, Michael Doucet, Sady Courville, Bee Deshotels, Wallace Read, Milton Molitor, Alex Broussard, Doc Guidry et bien d'autres encore !

    On peut dire que Hank Williams et Moon Mullican furent les précurseurs du rockabilly et du rock & roll.

    Phase de doute pour la musique country

    Au début des années ‘50, nombre de blancs du sud, immergés conjointement dans le country boogie blanc et le rythm and blues noir – le vrai rythm and blues – abandonnèrent progressivement les instruments country les plus spécifiques (fiddle, steel guitares) pour faire de la guitare électrique l'instrument roi de leur musique qu'ils ne perçoivent que comme une forme de country nouvelle.

    Ces gars de la campagne, ces hillbilly cats, ont inventé leur propre forme de rock «paysan», le hillbilly rock, nommé aussi « rock and hillbilly », puis contracté en rockabilly.

    La haine exprimée par l'establishment nashvillien pour les percussions favorise la technique de contrebasse dite « slappée » sèche et percutante. La baisse des prix de l'amplification et de nouveaux effets sonores comme l'écho (souvent découverts par hasard) mettent en avant le chanteur et le guitariste soliste. Le répertoire très provocateur porte un message sexuel à peine voilé, une violence suggérée (Charlie Feathers, Johnny Horton) ou ouverte (Johnny Burnette) en réaction contre les épanchements larmoyants du honky tonk.

    C'est dans les années où la musique country semblait la plus prospère qu'elle connut sa plus grande crise. C'est dans cette euphorie que la musique country n'a pas vu venir la vague contestataire du rockabilly.

    Le rockabilly

    Les termes de « rock » et « roll » étaient usuellement employés par les chanteurs noirs pour inviter à la danse. Mais une connotation érotique contenue dans un second degré les avaient fait bannir du vocabulaire des chanteurs blancs.

    On sait que l'influence noire a été constante sur la musique country. Avec le honky tonk, c'est toute la musique qui fut imbibée d'influences noires. Dès lors, la musique country comprit de plus en plus de boogie-woogies.

    Arthur Smith, Merle Travis, Moon Mullican, Hank Williams apparaissent comme les précurseurs du rockabilly. On peut dire avec du recul que la vogue du hillbilly boogie (chansons qui prêchent l'amusement et la danse) n'était en fait qu'une adaptation normale des artistes de musique country à la demande des jeunes.

    Alan Freed, en 1952, va aller plus loin en proposant un programme radiophonique de musique rythmée (« Moondog Rock and Roll Party ») pour le public blanc avec une majorité de chanteurs noirs. Le succès sera tel qu'on donnera son nom à cette nouvelle musique.

    Pendant la même période, Bill Haley, un chanteur-guitariste, fanatique de western swing et de rhythm‘nd blues, connut une grande popularité. Avec « Rock around the clock » en 1955, Bill Haley transforma son succès en un véritable phénomène de société et fit du rock & roll la musique des jeunes de toute l'Amérique.

    C'est sous l'impulsion de Sam Phillips que ce nouveau genre de musique allait se faire connaître véritablement. Sam Phillips, fasciné par le feeling des chanteurs noirs, se mit à la recherche d'un jeune blanc qui serait capable de faire de même. C'est au cours de l'été 1954 qu'il trouve l'homme qu'il lui faut. Il s'agit d'un jeune camionneur, originaire de Tupuelo : Elvis Aaron Presley. Il l'enregistrera le 5 juillet 1954 en compagnie de Bill Black (bassiste) et de Scooty Moore (guitariste). C'est ce jour précis que le rockabilly est né, étant un emprunt à la musique country et au blues noir, c'est-à-dire une synthèse du hillbilly boogie et du rock & roll qui avaient été popularisés par Bill Haley et Alan Freed.

    Le rockabilly est souvent assimilé au label Sun de Sam Phillips à Memphis, pépinière invraisemblable de géants qui allaient changer la face du monde : Elvis Presley, Carl Perkins, Johnny Cash, Roy Orbison, Jerry Lee Lewis mais il ne saurait s'y réduire. Les Everly Brothers perpétuent la formule du duo de frères du old time (Louvin Brothers) que l'on retrouvait chez les Delmore. Au Texas, Buddy Holly fait partie du mouvement avant de se convertir au rock & roll. Johnny et Dorsey Burnette ainsi que Paul Burlison leur guitariste enregistrent quelques plages des formes les plus abouties et les plus violentes du style.

    Vers 1960, le rockabilly, digéré par les vagues du Nashville sound, du surf et du doo woop, semble mort et indissocié du rock & roll d'un Bill Haley.

    Elvis Presley ouvrit la voie à cette nouvelle musique. Entre 1954 et 1958, le rockabilly domina la country music. Il fut la concrétisation musicale de la révolte d'une classe d'âge au sein de la société blanche du Sud. Il aura également un impact sur les jeunes blancs du Nord ainsi qu'en Europe.

    Il s'est fortement développé dans les années ’50 – ’60 avec Johnny Cash, Jerry Lee Lewis et Carl Perkins. Elvis Presley et Gene Vincent ont interprété deux créations de Billy Monroe, « Blue Moon of Kentucky » et « Rocky Road Blues », qui devinrent des classiques. Notons que dans ce style, le tempo est donné par la contrebasse et non par la batterie.

    Le rockabilly ne connaîtra en fait qu'un court «âge d'or» puisque, dès 1957 – 58, il se dissout de plus en plus dans le rock & roll en oubliant ses traits caractéristiques. Sam Phillips restera une figure de la musique américaine d'après-guerre et sera l'objet d'un culte parmi les amateurs.

    La musique country, pendant ce temps-là, semble ne plus pouvoir exister. Les artistes les plus confirmés enregistrent des morceaux de rockabilly. L'existence du rockabilly au sein de la musique country l'aura finalement obligée à se renforcer, à se redéfinir et à s'adapter.

    En effet, de l'influence noire au western swing en passant par l'usage de la basse claquante et son rythme est en fait un genre de hillbilly boogie des années ’40. Tous les ingrédients du rockabilly ont presque tous existé dans la musique country avant son émergence. L'innovation du rockabilly est son impact commercial ainsi que la sensualité qu'il dégage.

    Comme ces éléments sont les caractéristiques des adolescents sudistes, il était incontournable que la musique country ne l'englobe pas tout comme elle l'avait précédemment fait pour les autres innovations.

    Voici les principaux artistes du rockabilly :

    • Elvis Presley (1935 – 1977) avec la violence de son phrasé, la sensualité de sa voix chaude et son jeu scénique et provocateur lui ont assuré un succès phénoménal (« Jailhouse rock », « Good rockin' tonight »,...).
    • Dans les chansons de Johnny Cash (1932 – 2003), le rythme est important, ponctué de solos de guitares électriques. Superbe compositeur, s’il traitera parfois des problèmes de société, il restera fidèle à la musique de ses débuts.
    • Jerry Lee Lewis (1935) emprunte son répertoire aussi bien au honky tonk qu'au rhythm and blues mais il n'oublie pas d'apporter sa touche personnelle indélébile. Il a su s'adapter au mouvement du rockabilly restant encore aujourd'hui un nom important de la musique country.
    • Gene Vincent (1935 – 1971), compositeur du célèbre « Be Bop a lula » ;
    • Buddy Holly (1936 – 1959) pratiqua une musique plus douce et tranquille que les autres artistes mais ceci n'empêcha pas un rythme effervescent.
    • Wanda Jackson, « reine » incontestable du rockabilly a su se maintenir au premier plan de la musique country aux moyens de ballades (« In the middle of heartache ») et d'une reconversion au gospel.

    La country pop

    Avant l'avènement du rock & roll, on écoutait peu de country music en dehors du sud des Etats-Unis. Quand le rockabilly est devenu à la mode, les musiciens country furent dans l'obligation de se demander si leurs véritables affinités penchaient plutôt vers la country traditionnelle ou vers ce nouveau genre, qui permettait pour la première fois aux artistes de toucher un public beaucoup plus important. Ce flirt entre la country et la pop a amené ce nouveau style en opposition totale avec le honky tonk mais beaucoup plus adapté à la consommation de masse. Chet Atkins fut à l'origine de ce mouvement « countrypolitan » par son mélange de sensibilité rurale et de sophistication urbaine.

    Parce que les paroles et les mélodies de la musique country étaient très simples, elles marchaient tout aussi bien dans un format pop. La countrypolitan pop prit le nom de  Nashville sound car c'est là-bas que pratiquement tous les disques de ce style étaient produits. Mais bien avant que Nashville a commencé à attiser les foudres. Dans les années ‘60, certains artistes frustrés de ne pouvoir entrer dans le moule nashvillien, lancèrent le Bakersfield sound, au rythme plus soutenu, à l'instrumentation plus électrique, et au style plus honky tonk. Néanmoins le Nashville sound continua de prospérer parmi les fans de cette nouvelle country pop. Il a même connu son heure de gloire dans les années ‘70 grâce au producteur Billy Sherrill, dont George Jones, Tammy Wynette, Charlie Rich et Conway Twitty bénéficièrent du savoir-faire.

    Au milieu et à la fin des années ‘80, le mouvement néo-traditionnaliste chercha à retrouver les racines honky tonk. Ce mélange de pop et de honky tonk fit de Garth Brooks la superstar des années ‘90 et à la fin de la décennie, apparurent les stars féminines du genre comme Shania Twain, LeAnn Rimes, et Faith Hill, dont la country pop, à défaut d'être de la country, est devenue de la musique de consommation de masse où l'art et la sensibilité ont laissé la place à la calculatrice.

    Mentionnons quelques albums importantsdans le domaine de la country pop :

    •         Barbara Mandrell : « Best of Barbara Mandrell » datant 1979
    •         Marty Robbins : « All-Time Greatest Hits » (1972)
    •         Various Artists : « Billboard Top Country Hits : 1967 » (1967)
    •         Various Artists : « Hillbilly Holiday » (1989)
    •         Various Artists : « Billboard Top Country Hits : 1968 »  (1968)
    •         Ronnie Milsap : « 40 + 1 Hits » (2000).

    Signalons quelques artistes de référence en ce qui concerne le style country pop : Alabama, Ed Ames, Bill Anderson, Lynn Anderson, Eddy Arnold, Chet Atkins, The Bellamy Brothers, Brooks & Dunn, Garth Brooks, Glen Campbell, Johnny Cash, Roy Clark, Hank Cochran, Earl Thomas Conley, Mac Davis, Jimmy Dean, Dixie Chicks, Exile, Donna Fargo, Freddy Fender, Janie Fricke, Gatlin Brothers, Crystal Gayle, Bobbie Gentry, Don Gibson, Mickey Gilley, Tom T. Hall, Faith Hill, David HoustonFerlin Husky, Sonny James, George Jones, Claude King, Brenda Lee, Barbara Mandrell, Tim McGraw, Ronnie Milsap, Anne Murray, Willie Nelson, Juice Newton, Olivia Newton-John, The Oak Ridge Boys, K.T. Oslin, Dolly Parton, Ray Price, Charley Pride, Eddie Rabbitt, Jerry Reed, Jim Reeves, Charlie Rich, Jeannie C. Riley, Marty Robbins, Kenny Rogers, Linda Ronstadt, Sawyer Brown, Connie Smith, The Statler Brothers, B.J. Thomas, Mel Tillis, Tanya Tucker, Conway Twitty, Porter Wagoner, Dottie West, Tony Joe White, Don Williams, Tammy Wynette, Trisha Yearwood, Faron Young.

     

    La période de 1954 à 1958 demeure un des moments les plus créateurs de l'histoire de la musique country.

    Le Nashville sound

    Face à la concurrence du rockabilly, le monde du country réagit en s'engageant dans la voie de la commercialisation à outrance en créant le Nashville sound.

    Depuis toujours le désir pour certains artistes de paraître « urbain » ou de coller le plus aux variétés américaines, était en germe dans la musique country. Ce sentiment était très fort après guerre. L'immigration, l'industrialisation dans les villes du Nord permirent aux chanteurs d'atteindre un nouveau public a priori rebuté par la musique d'origine rurale.

    Dès la fin de la guerre, nombre d'artistes sudistes ont commencé à adopter des sonorités douces, commerciales, faciles à écouter. Ceci leur a valu d'ailleurs le surnom familier de « country crooners » puisqu'ils essayaient de faire concurrence aux vrais crooners comme Franck Sinatra ou Frankie Laine.

    ·    Les « country crooners » ont eu un parcours traditionnel mais la vie, les goûts personnels leur ont permis d'élargir leur audience. Le premier véritable « country crooner » fut Eddy Arnold. Il entreprit sa carrière personnelle en 1944. Il faut préciser qu'il a débuté comme chanteur de Pee Wee King de 1937 à 1944. C'est en faisant de nombreux efforts pour se débarrasser de son image rurale (accent, jeu de scène) et c'est en étant le pionnier à s'élancer dans un style urbain et policé qu'il a pu déborder largement le public de la musique country.

    ·   Clyde «Red» Foley (1910 – 1968) a des racines rurales plus ou moins prononcées mais de réels efforts lui ont permis d'être considéré comme un «country crooner». C'est avec des pièces maniérées comme « Mississippi, Midnight » qu'il a connu un gros succès s'imposant ainsi comme le « gentleman de la musique country ».

    Chet Atkins s'investit corps et âme dans la guitare et mit au point un jeu à quatre doigts ultra-sophistiqué, complexe. Dès 1950, ce jeu de guitare lui permit d'enregistrer pour R.C.A. Grâce à ses talents incontestés, il devint l'accompagnateur le plus demandé au Ole Opry. Pour l'ouverture d'un bureau permanent à Nashville, R.C.A. choisit naturellement Chet Atkins pour en prendre la direction. Il rassembla les musiciens, s'occupa des arrangements et des séances.

    Il fut généralement entouré des mêmes musiciens de Nashville comme Hank Garland et Grady Martin (tous deux guitaristes), Floyd Cramer (pianiste), Bob Moore (bassiste) et Charlie McCoy (harmoniciste). Ils deviendront les premiers musiciens de studio à Nashville. Une longue amitié et une pratique musicale commune ancienne leur permit de constituer un clan fraternel qui imposa sa marque à Nashville.

    Plusieurs fois nommé « meilleur instrumentaliste de l’année », un Grammy Award (distinction dont il est le plus fier), deux prix de la Country Music Association, cinq prix de « l’Academy of Country Music », plusieurs disques d’or, Charlie Mc Coy ne compte plus les récompenses prestigieuses.

    Depuis le début des années ‘60 il fut une référence pour tous les harmonicistes du monde entier, mais ses prouesses musicales s’étendirent à la plupart des instruments à vents et cuivres ainsi que la guitare, la basse, la batterie et les claviers.

    Il a laissé son empreinte sur des milliers d’albums aux côtés d’Elvis Presley, Bob Dylan, Simon & Garfunkel, Chet Atkins… En France, Johnny Halliday mais surtout Eddy Mitchell ont travaillé avec lui.

    Il faut également souligner qu’il est le compositeur de plusieurs morceaux d’anthologie tel que « Orange Blossom Special », « Boogie Woogie » ou encore le monument « Pretty Woman » par exemple.

    Fortement marqué par les harmonicistes de blues mais aussi par les fiddlers appalachiens, qu’il imite avec son instrument, Charlie Mc Coy a participé à d’innombrables séances d’enregistrements. Il fut dans les années ‘60 et ‘70 l’harmoniciste attitré de Nashville, la capitale de la country music aux Etats-Unis.

    Coté albums, avec Lester Flatt et Earl Sruggs, il a gravé – chez Columbia – dans la fin des années ‘70, un album mythique « Strictly instrumental » où Charlie est réellement à son avantage. Après 1982, il commença à tourner hors des Etats-Unis. Dans le monde entier, très vite, il se fit une solide réputation grâce à son jeu très technique qui le caractérise. Il enregistre alors de très grands albums « Out on a limb » (chez Step One) ; « Live in Paris » (chez PSB ) ou encore « Beam me up Charlie » (chez Step One) également.

    Charlie Mc Coy est l’un de ces « super men » qui, en plus de quelques 200 à 300 séances d’enregistrements par an, a aussi une carrière d’artiste très productive : il a enregistré 19 albums ces 19 dernières années. Il est aussi directeur musical d’une série télévisée « HEE-HAW ». Malgré tout cela, Charlie Mc Coy est resté très humble et particulièrement sympathique. Ce grand Monsieur, qui vient de fêter ses 60 ans, a gardé dans ses petits yeux discrets, la lueur d’un gamin de trois fois 20 printemps.

    Le Nashville sound est une émergence du son de Nashville des années ’50. Il est l'un des genres les plus commerciaux de la musique country. Le Nashville sound est né dans les années ‘50 pour augmenter le public de la musique country. Ce mouvement a été mené par Chet Atkins, qui était à la tête du département country chez R.C.A.

    Chet Atkins se concentra à créer un son plus doux et très commercial, qui reposait sur les structures de la chanson country mais qui en abandonnait toute l'instrumentation de style hillbilly ou honky tonk. Il fut imité par Owen Bradley qui créa des productions pour notamment Patsy Cline.

    Le Nashville sound est une musique perfectionniste, élégante, légèrement marquée par le jazz mais également décontractée et facile à écouter. Le professionnalisme de ces musiciens allait leur assurer une omniprésence quasi écrasante. Le succès commercial que Chet Atkins recherchait, il l'obtiendra avec Eddy Arnold. Il poursuivra dans cette voie en continuant à gommer tout ce qui rappelle trop les origines rurales de la musique country et en renforçant le rythme avec une double ligne de basses (contrebasse, basse électrique).

    Face au rock & roll, Chet Atkins apparut comme le seul espoir de Nashville. Il décida alors de se lancer dans deux directions. Tout d'abord, il accueillit tous les amateurs de variétés qui ne se reconnaissaient pas dans le rock & roll puis il «récupéra» les artistes de rockabilly. Il commercialisa encore le Nashville sound en ajoutant des violonades et des chœurs au son sophistiqué de ses musiciens de studio.

    A la fin des années ‘60 le Nashville sound se métamorphosa en countrypolitan, incorporant les claviers, les guitares et autres instruments à cordes. L'objectif pour la countrypolitan était de prendre une importante part du marché pop. Ce style fut prédominant dans les années ‘70 jusqu'au début des années ‘80.

    Mentionnons quelques albums importants :

    •         Tennessee Ernie Ford : « Ultimate Collection 1949 – 1965 » sorti en 1997
    •         Ray Price : « Essential Ray Price 1951 – 1962 » (1991)
    •         Charlie Rich : « Feel Like Going Home - The Essential Charlie Rich » (1997)
    •         Various Artists : « Hillbilly Fever, Vol. 3 » (1995)
    •         Various Artists : « Classic Country Music, Vol. 3 » (1990)
    •         Willie Nelson : « Greatest Hits and Rare Tracks 1959 – 1971 » (1989)
    •         Various Artists : « Heroes of Country Music Vol. 3 Legends of Nashville » (1996)

    Signalons également quelques artistes de référence en ce qui concerne le Nashville sound : Bill Anderson, Lynn Anderson, Eddy Arnold, Chet Atkins, Owen Bradley, Jim Ed Brown, The Browns, Boudleaux Bryant, Felice Bryant, Glen Campbell, Patsy Cline, Floyd Cramer, Skeeter Davis, Jimmy Dean, Little Jimmy Dickens, Roy Drusky, Tennessee Ernie Ford, Don Gibson, Connie Hall, George Hamilton IV, Johnny Horton, Ferlin Husky, Stonewall Jakson, Sonny James, George Jones, The Jordanaires, Anita Kerr, Brenda Lee, Hank Locklin, Loretta Lynn, Roger Miller, George Morgan, Willie Nelson, Sandy Posey, Ray Price, Jim Reeves, Charlie Rich, Marty Robbins, Billy Sherrill, Steve Sholes, Conway Twitty, Porter Wagoner, Kitty Wells, Dottie West, Tammy Wynette, Faron Young.

    Le country boogie

    Le country boogie est au croisement des inflexions bluesy du honky tonk et du style très propre du Nashville sound. Malgré son rythme rock & roll et ses changements blues, il se joue avec des instruments country. C'est en fait le précurseur du rockabilly.

    Mentionnons quelques albums importants :

    •         Chet Atkins : « Guitar Legend : The RCA Years » (2000)
    •         Hardrock Gunter : « Boogie Woogie on a Saturday Night » (1984)
    •         Merle Travis : « Best of Merle Travis - Sweet Temptation 1946 – 1953 » (2000)
    •         Jenks Tex Carman : « The Essential Dixie Cowboy 1947 – 1957 » (1998)
    •         Sid King & the Five Strings : « Gonna Shake This Shack Tonight » (1991)
    •         Hardrock Gunter : « Gonna Rock'n'Roll, Gonna Dance All Night » (2000)
    •         Johnny Horto : « 16 Biggest Hits » (1999).

    Signalons quelques artistes de référence dans le style country boogie : Charline Arthur, Chet Atkins, Molly Bee, Jenks « Tex » Carman, Martha Carson, The Delmore Brothers, Al Dexter, Al Dexter and His Troopers, Tennessee Ernie Ford, Hardrock Gunter, Greg Holland, Johnny Horton, Sid King, Arthur Smith, Hank Snow, Merle Travis

    En compagnie d'autres producteurs (Don Law, Owen Bradley) et de la chanteuse Anita Kerr ainsi que de quelques musiciens de studio, Chet Atkins imposa définitivement le Nashville sound au sein comme au dehors de la musique country. Mais, au cours des années ‘60, la surcommercialisation du Nashville sound finit par le transformer dans une sorte de musique d'ambiance aseptisée... C'est pourquoi Chet Atkins, lui-même, prôna un retour à la tradition.

    En donnant une teinte urbaine et policée à la musique country, le Nashville sound lui a donné aussi l'honorabilité que les hillbillies souhaitaient eux-mêmes acquérir. Ceci explique sans nul doute le long succès des principaux artistes du Nashville sound, comme Jim Reeves (1923 – 1964), Marty Robbins (1925 – 1982), Patsy Cline (1932 – 1963), Skeeter Davis, Connie Smith,...

    Entre le rockabilly et le Nashville sound, le honky tonk a maintenu une présence discrète mais réelle, grâce à des musiciens fidèles aux sources. Ce nouvel honky tonk a incorporé quelques sonorités à la mode : celles du Nashville sound mais surtout celles du rockabilly.

    Le nouvel honky tonk délaissera le violon mais la steel-guitar atteindra une omniprésence générale. Ceci sera possible grâce à de remarquables musiciens tels que Pete Drake, Lloyd Green, Buddy Emmons, Speedy West ou Ralph Mooney. Autour de ce honky tonk irisé d'un soupçon de rockabilly se formera un bloc traditionaliste qui s'opposera au Nashville sound et à tous ses excès.

    • Ray Price est le tenant de la tradition honky tonk entre 1958 et 1962. Ses plus grands succès sont « Crazy arms », « City lights », « My shoes keep walking to you ».
    • George Jones, fortement influencé par Hank Williams, ne connaîtra le succès qu'au début des années ‘60 à Nashville où il apparaîtra comme un défenseur farouche de la tradition honky tonk avec « The window up above », « She thinks I still care » et « Why baby Why ».
    • Johnny Horton (1929 – 1960) est connu pour « Honky Tonk Man » style très proche du rockabilly mais également pour ses sagas historiques telles que « Sink the Bismarck », « North to Alaska » et « Battle of New Orleans ».

    Ces artistes et encore bien d'autres ont su démontrer par leur succès que la musique country soumise à l'électrochoc du rockabilly puis à l'anesthésie du Nashville sound a réussi à conserver un important fond traditionnel qui se révélera être une ressource importante à partir du milieu des années ‘60.

    Le Bakersfield sound

    Le Bakersfield sound a été le premier genre de musique country à compter de façon importante sur l'instrumentation électrique. En d'autres termes, il a été le premier à être influencé de manière significative par le rock & roll. Ainsi nommé en référence à la ville de Bakersfield en Californie, où une grande majorité des artistes se sont produits, le son a été créé par Wynn Stewart et popularisé par Buck Owens et Merle Haggard. Avec leur guitare Fender Telecaster, ces chanteurs ont développé un son propre en opposition directe au son chargé de Nashville.

    Le Bakersfield sound est devenu l'un des genres les plus populaires dans les années ‘60, ouvrant la voie au country rock et à l'outlaw et revivifiant aussi l'esprit honky tonk.

    Mentionnons quelques albums importants :

    • Buck Owens : « Buck Owens Sings Harlan Howard » (1961)
    • Tommy Collins : « Leonard » (1992)
    • Various Artists : « Classic Country Music, Vol. 4 » (1990)
    • Various Artists : « Billboard Top Country Hits 1967 » (1967)
    • Dwight Yoakam : « Hillbilly Deluxe » (1987)
    • Buck Owens : « Buck Owens Sings Tommy Collins » (1963)
    • Buck Owens : » I've Got a Tiger by the Tail » (1965)

    Signalons quelques artistes de référence en ce qui concerne le Bakersfiled sound : Buddy Alan, Pete Anderson, Johnny Bond, Tommy Collins, Dick Curless, Danny Davis, Larry Dean, Dave Dudley, Dallas Frazier, Merle Haggard, Harlan Howard, Ferlin Husky, Scott Joss, The Maddox Brothers & Rose, Joe Maphis, C.W. McCall, Ralph Mooney, Roy Nichols, Bonnie Owens, Buck Owens, Susan Raye, Kathy Robertson, Jean Shepard, Red Simpson, Red Steagall, Wynn Stewart, Hank Thompson, Dusty Wakeman, Dwight Yoakam.

    Le country folk

    Comme presque tous les genres hybrides, le country folk dépend largement des goûts de chaque artiste. La grande majorité des artistes de country folk jouent et chantent leurs propres compositions. De plus le public est davantage attiré par leur qualité d'écriture que par leurs qualités vocales. Bien sûr il y a des exceptions. Les compositeurs de country folk s'intéressent davantage au sens des paroles, gardant ainsi vivante la tradition lancée par les artistes folk rock comme Bob Dylan.

    Mentionnons quelques albums importants :

    • Bobby Bare : « Streets of Baltimore » (1966)
    • Tom T. Hall : « In Search of a Song » (1971)
    • Cheryl Wheeler : « Circles & Arrows » (1990)
    • Barry & Holly Tashian : « Ready For Love » datant de 1993
    • George Hamilton IV : « Folk Country Classics » (1967)
    • Sam Bush : « Howlin' at the Moon » sorti en 1998
    • Bobby Bare : « Sings Lullabys, Legends & Lies » sorti en 1973

    Signalons quelques artistes de référence en ce qui concerne le country folk : Bobby Bare, Richard Buckner, Sam Bush, Mary Chapin Carpenter, Deana Carter, Beth Nielsen Chapman, Guy Clark, Iris Dement, Fred Eaglesmith, Tennessee Ernie Ford, Jimmie Dale Gilmore, Nanci Griffith, Tom T. Hall, Butch Hancock, Waylon Jennings, Robert Earl Keen, Kathy Mattea, Hugh Moffatt, Katy Moffatt, Carrie Newcomer, Dolly Parton, Gretchen Peters, Paul Siebel, Barry and Holly Tashian, Steve Wariner, Cheryl Wheeler, Slim Whitman.

    La country progressive

    La country progressive s'est développée à la fin des années ‘60 en réaction au son pop de la country de Nashville. Inspiré par le son de Bakersfield, les contemplations et recherches introspectives de Bob Dylan, le honky tonk classique et le rock & roll, le mouvement de country progressive fut le premier mouvement antinashvillien à émerger depuis la naissance du rock & roll. La country progressive était plus roots et plus intellectuelle que beaucoup des genres contemporains. Son objectif était plus de briser les frontières que d'entrer dans les hit-parades. Elle était aussi fondée sur l'écriture. Ses artistes clés comme Kris Kristofferson, Willie Nelson, Billy Joe Shaver, Tom T. Hall, Jimmie Dale Gilmore, Butch Hancock n'étaient pas de bons chanteurs mais en revanche ils savaient écrire !

    Au début des années ‘70, ces artistes avaient réussi à fabriquer un genre qui petit à petit allait être intégré dans le courant principal. La country progressive allait être à l'origine du mouvement outlaw, genre beaucoup plus dur qui allait balayer très brièvement la country pop des hit-parades au milieu des années ‘70. Même après les cinq ans de règne de l'outlaw, la country progressive continua d'exister jusqu'à ce qu'elle se métamorphose dans les années ‘80 en country alternative.

    Mentionnons quelques albums importants :

    • David Allan Coe : « For the Record: The First 10 Years » datant de 1985
    • Michael Murphey : « Blue Sky-Night Thunder » datant de 1975
    • Joe Ely : « Joe Ely » sorti en 1977
    • Waylon Jennings : « Only Daddy That'll Walk the Line – The RCA Years » (1993)
    • Bobby Bare : « Best of Bobby Bare » (1994)
    • Gary Stewart : « Gary's Greatest – 17 Original Hits » (1981)
    • Waylon Jennings : « Dreaming My Dreams » (1975).

    Signalons quelques artistes de référence en ce qui concerne la country progressive : Bobby Bare, Guy Clark, David Allan Coe, Joe Ely, Alejandro Escovedo, Jimmie Dale Gilmore, Nanci Griffith, Tom T. Hall, Butch Hancock, Emmylou Harris, Dan Hicks, Chris Hillman, Ray Wylie Hubbard, Waylon Jennings, Robert Earl Keen, Kris Kristofferson, John McEuen, Katy Moffatt, Michael Martin Murphey, Willie Nelson, Mickey Newbury, The Nitty Gritty Dirt Band, Dolly Parton, Jerry Reed, Charlie Rich, Johnny Rodriguez, Tammy Rogers, Doug Sahm, Billy Joe Shaver, Ricky Skaggs, Jo-El Sonnier, Gary Stewart, Townes Van Zandt, Jerry Jeff Walker, Keith Whitley, Steve Young.

     La country des camionneurs

    Red Sovine (1918 – 1980) a créé un genre particulier de la musique country : la chanson pour routiers, promus au rang de nouveaux cow-boys sillonnant l'Amérique moderne. Son style est très rythmé, ancré dans le honky tonk avec de forts emprunts au rockabilly comme dans « Giddyup 60 », « Phantom 309 » et « Teddy bear ».

    Ce style est un succédané de honky tonk, de country rock et de Bakersfield country. Le rythme est celui du country rock et les sentiments ceux du honky tonk. Les chansons parlent de camions, de motels, de cœurs brisés.

    Ce style a connu le succès dans les années ‘70 avec le développement de la C.B. et la sortie de films comme « Convoy » et « Smokey and the Bandit » qui popularisèrent la country des camionneurs.

    Citons quelques albums importants :

    • Dick Curless : « Tombstone Every Mile » sorti en 1973
    • Various Artists : « Truck Driver's Boogie – Big Rig Hits Vol. 1  1939 – 1969 »  datant de l’année 2001
    • Various Artists : « Rig Rock Deluxe – A Musical Salute to the American Truck Dri » datant de 1996
    • Red Simpson : « Best of Red Simpson – Country Western Truck Drivin' Singer » datant de 1999
    • Dave Dudley : « 20 Great Truck Hits – Dave Dudley » sorti en 1983
    • Red Sovine : « Best of Red Sovine » sorti en 1995

    Signalons quelques artistes de référence en ce qui concerne la country des comionneurs : Dick Curless, Dave Dudley, Jimmy Martin, C.W. McCall, Bob Newman, Red Simpson, Ralph Stanley, Red Steagall, Mac Wiseman.

    Le renouveau de la musique country

    Le mouvement outlaw

    Le chanteur Waylon Jennings, disparu à l'âge de 64 ans, se sentait à l’étroit dans la musique nashvillienne. Il l’a remise en cause à partir du début des années ’70 et a fait partie du mouvement outlaw qui se démarqua dans les années ‘70 de la country traditionnelle et se développa essentiellement du côté d’Austin, Texas avec Hank Williams Jr et Willie Nelson mais aussi avec des artistes comme David Alan Coe ou même Merle Haggard en Californie. On peut même affirmer que Waylon Jennings fut le fondateur du mouvement « outlaw » dans les années ‘70 avec, entre autres, Johnny Cash et Kris Kristofferson puis par Willie Nelson qui, du Texas, sonna l'heure de la révolte. Contre le conformiste musical de Nashville, ils demandèrent et obtinrent le contrôle de leur production tout en explorant de nouvelles voies, plus poétiques dans les textes. Dès lors, la country va essaimer vers Atlanta et le rock sudiste du Allman Brothers Band ou de Charlie Daniels et vers la Californie avec le country rock des Eagles, des Byrds, de Emmylou Harris et de Gram Parsons.

    La country outlaw a été l'une des tendances la plus significative dans la country des années ‘70. Pendant cette décennie de nombreux chanteurs, les plus populaires des années ’60, de George Jones à Merle Haggard, adoucirent un peu leur style, laissant de côté leurs racines honky tonk. Bien que les outlaws n'étaient pas à proprement parler honky tonk, ils étaient davantage des conteurs dans la tradition des songwriters de folk. Ils gardaient l'esprit honky tonk bien vivant. Ils refusaient de jouer avec les règles imposées par Nashville. Ils ne changèrent pas leur musique pour s'adapter au son orienté vers la pop variété de Nashville. Bien au contraire, leur musique était plus influencée par le rock & roll, le folk et le blues.

    De manière assez ironique, les deux artistes les plus emblématiques du genre, Waylon Jennings et Willie Nelson, avaient leurs racines dans l'industrie de la musique mais, dès le milieu des années ‘60, ils développèrent leur propre style.

    D'autres musiciens comme David Allan Coe, Billy Joe Shaver et Tompall Glaser suivirent leurs traces et, pendant 4 ans, le style outlaw gagna en popularité.

    Mentionnons quelques albums importants :

    • en 1976, l’album « Troublemaker » de Willie Nelson ;
    • en 1979, l’album « Sailor » de Mickey Newbury ;
    • en 1970, l’album « Kristofferson » de Kris Kristofferson ; 
    • en 1981, « I'm Just an Old Chunk of Coal » de Billy Joe Shaver ;
    • en 1973, « Shotgun Willie » de Willie Nelson ;
    • en 1993, l’album de Waylon Jennings intitulé « Only Daddy That'll Walk the Line : The R.C.A. Years »
    • et celui de David Allan Coe « Mysterious Rhinestone Cowboy » sorti en 1974.

    Signalons encore d’autres artistes attachés au mouvement outlaw : John Anderson, Lee Clayton, Ed Bruce, Guy Clark, Jessi Colter, Joe Ely, Kinky Friedman, Mickey Newbury, Johnny Paycheck, Billy Joe Shaver, Johnny Rodriguez, Jerry Jeff Walker et Sammi Smith

    David Allan Coe, lui aussi considéré comme l’un des « papes » du mouvement outlaw, a multiplié les collaborations avec les musiciens de rock sudiste et particulièrement ceux de l'Allman Brothers Band.

    A la fin des années ‘70, le mouvement urban cowboy éclipsa facilement le mouvement outlaw en termes de résultats commerciaux. Pendant les années ‘80, certains néo-traditionalistes durent une part de leur style aux outlaws, et toute une génération de songwriters, menée par Steve Earle, prouva que le mouvement des outlaws était encore bien vivant puisqu'il avait réussi à fusionner avec la country, le folk, et le rock.

    L'urban cowboy

    « Urban Cowboy » est un film datant de 1979 qui décrit de façon romantique la vie et les aspirations musicales des fans de musique country dans les villes. La musique originale du film était un mélange d'outlaw et de country pop. Elle célébrait la mythologie de l'outlaw et la structure textuelle du honky tonk mais sous une forme très pop. En conséquence, cette musique s'adressait à un public plus important, y compris des fans de pop. Avec le succès de « Urban Cowboy » et de sa musique, bon nombre d'artistes se lancèrent dans la copie pure et simple et les hit-parades étaient envahis par des chansons du style urban cowboy. Jusqu'au milieu des années ‘80, l'urban cowboy était le son de référence de la musique country et ce n'est qu'à la fin des années ‘80 qu'elle disparut des hit-parades avec l'arrivée des néo-traditionalistes.

    Le western swing revival

    Musicalement, le western swing revival diffère peu du western swing ; c'est toujours le même mélange éclectique de big band de jazz, de chansons country et de mélodies populaires qui ont rendu le genre célèbre dans les années ‘40. Le western swing revival marque simplement la période où le genre s'est réaffirmé en tant que partie intégrante du courant country. Après la seconde guerre mondiale, le western swing perdit lentement ses fans au profit du honky tonk et de la country pop. Au début des années ‘70, ce genre réapparut grâce à Merle Haggard et Asleep at the Wheel.

    Mentionnons quelques albums importants :

    • Charlie Daniels Band : « Decade of Hits » datant de 1983
    • Eddie Rabbitt : « All Time Greatest Hits » sorti en 1991
    • Mickey Gilley : « Ten Years of Hits » (1984)
    • Ronnie McDowell : « Older Women and Other Greatest Hits » (1987)
    • The Gatlin Brothers : « Best of the Gatlins – All the Gold in California » (1996)
    • Johnny Lee : « Greatest Hits » (1983)
    • Charlie Daniels Band : « Million Mile Reflections » sorti en 1979.

    Signalons quelques artistes de référence en ce qui concerne le western swing revival : Alabama, Deborah Allen, Glen Campbell, Earl Thomas Conley, Charlie Daniels, Gatlin Brothers, Crystal Gayle, Terri Gibbs, Mickey Gilley, Jim Glaser, Lee Greenwood, Linda Hargrove, Nicolette Larson, Barbara Mandrell, C.W. McCall, Charly McClain, Ronnie McDowell, Ronnie Milsap, Juice Newton, Dolly Parton, Eddie Rabbitt, Kenny Rogers, T.G. Sheppard, Keith Stegall, Hank Williams, Jr.

    La new country

    Depuis le début des années ‘80 et jusqu'à nos jours, la country music connaît un engouement considérable, devenant une industrie fort rentable et prospère. Si, comme on a pu le voir, chaque période de 20/30 ans a vu naître un style de country nouveau, tout en laissant la place aux anciens, les années ‘80 marquent une nouvelle ère. En effet, il ne s'agit plus là, véritablement d'un nouveau style, bien que le côté country rock se fasse une place de plus en plus importante, mais d'une nouvelle façon de faire les choses.

    Tous les styles de country ont été faits, maintenant, il s'agit d'élever le niveau musical, la qualité du son, …  Un même artiste peut très bien faire du bluegrass, de la country rock, du honky-tonk, à l'exemple de Garth Brooks dans son album « Scarecrow » qui réunit quasiment tous les styles de country existants. Cependant, un artiste peut aussi rester dans un style précis, tout comme Heather Myles pour le honky-tonk.

    La new country est cette émergence de talents nouveaux qui, petit à petit, remplacent les stars de l'époque qui malheureusement disparaissent les unes après les autres, et qui arrivent avec un talent et un niveau musical bien souvent supérieurs. C'est une période qui peut apparaître comme rassurante pour la pérennité de la country music car elle démontre que, malgré les mouvements des temps passés, la dureté qu'elle a subie et ses revers au cours de l'histoire, elle a toujours su réapparaître et revenir sur le devant de la scène, plus forte que jamais. Depuis le début des années ‘80, la country music s'est étendue au monde entier, et notamment en Australie, en Suisse et en Allemagne. En France, la country music commence à beaucoup se développer par le biais de l'époque folk des années ’60 – ‘70.

    D'Alan Jackson à Darryl Worley, en passant par Trick Pony, Randy Travis, Travis Tritt, Dixie Chicks….et dix mille autres, la new country atteint des sommets en qualité et en diversité.

    La fin des années ‘80 a vu l'émergence à Nashville de la new hot country et de toute une nouvelle génération, celle des « porteurs de chapeaux », emmenée par Randy Travis, Dwight Yoakam et surtout Garth Brooks, qui ne cessent de se réclamer des grands anciens. Les ventes de disques crèvent le plafond, la country dance revient à la mode, même à la télévision.

    C'est au cœur du Tennessee qu'une nouvelle génération d'artistes vient de prendre le pouvoir en apportant un sang neuf à la musique populaire américaine. Leurs chefs de file s'appellent : Garth Brooks, Vince Gills, Trisha Yearwood, Georges Strait, Shania Twain, Tim Mc Graw, Reba Mc Entire, etc. Tous ces jeunes artistes ne renient pas la tradition mais ont adapté leur style au son de notre époque.

    Garth Brooks apparut comme le chef de file de la nouvelle génération des chanteurs country qui font qu'aujourd'hui cette musique rencontre un succès phénoménal, non seulement aux Etats-Unis mais également au Canada (y compris au Québec), en Australie mais également en Europe (Grande-Bretagne ; Suisse ; pays scandinaves, etc. ). La France reste quand même un bastion à prendre.

    Citons quelques chiffres pour prouver la vitalité de la musique country aujourd'hui :

    • en 1997, la « country music » a réalisé un chiffre d'affaire de plus de 2 milliards de dollars (2 fois plus qu'en 1990 et 20 fois son poids de 1970) ;
    • il y eut plus de 800 000 spectateurs au concert de Garth Brooks à Central Park à New-York en 1997 (le record de Simon et Garfunkel a été battu). La retransmission télévisée de ce spectacle a attiré 14,6 millions de téléspectateurs (record d'audience pour un concert) ;
    • on compte 2642 stations de radio country, soit pratiquement mille de plus que les autres formats. Chaque semaine 70 millions d'Américains se branchent sur une station country, soit 20 millions de plus que pour les stations de pop music ;
    • les études d'audience montrent que ce style de musique arrive en tête dans 55 des 100 premières villes des U.S.A.

    Cette année a vu apparaître des « newcomers », ces nouveaux artistes qui seront la relève de demain, et qui n'ont rien à envier à leurs pères : Joe Nichols, Kevin Denney

    La country contemporaine

    A la suite du succès du style urban cowboy à la fin des années ‘70 et au début des années ‘80, des chanteurs comme George Strait et Randy Travis trouvèrent leurs marques en ramenant la musique country à ses racines, donnant naissance à un mouvement connu sous le nom de Nouveaux Traditionalistes. Alors que leur son était d'abord du honky tonk classique, il mettait à son service toutes les nouveautés en matière de technologie, prouvant ainsi que la musique country pouvait être à la fois authentique et moderne. A la fin des années ‘80 et au début des années ‘90, la country contemporaine était de la vraie country et ses fans devinrent de plus en plus nombreux grâce à Garth Brooks et ses influences rock. Néanmoins les artistes hommes étaient les seuls à bénéficier du succès de la country contemporaine. Petit à petit ce mouvement se mit à se rapprocher de plus en plus de la variété pop et bon nombre de chanteuses se mirent à connaître le succès commercial.

    En s'éloignant de ses racines, la country contemporaine augmenta considérablement son public comme en témoigne la popularité de Shania Twain, LeAnn Rimes, The Dixie Chicks, et Faith Hill à la fin des années ‘90. Ce qui marque cette country contemporaine, c'est son style préformaté pour la radio, l'incorporation de synthétiseur comme instrument et le style édulcoré de toute provocation musicale ou sémantique.

    Citons quelques albums importants :

    • Various Artists : « Points West – New Horizons in Country Music » (1978)
    • Various Artists : « Billboard Top Country Hits – 1989 » sorti en 1989
    • George Strait : « Something Special » (1985)
    • Alabama : « Mountain Music » sorti en 1982
    • Wynonna Judd : « Tell Me Why » datant de 1993
    • Vince Gill : « Essential Vince Gill » (1995)
    • Tanya Tucker : « Greatest Hits » datant de 1989

    Signalons quelques artistes de référence en ce qui concerne la country contemporaine : Trace Adkins, Alabama, The Bellamy Brothers, John Berry, Clint Black, Blackhawk, Suzy Bogguss, Brooks & Dunn, Garth Brooks, Tracy Byrd, Mary Chapin CarpenterCarlene Carter, Deana Carter, Rosanne Cash, Beth Nielsen Chapman, Mark Chesnutt, Confederate Railroad, Rodney Crowell, Diamond Rio, Joe Diffie, Dixie Chicks, Ty England, Foster & Lloyd, Vince Gill, Nanci Griffith, Emmylou Harris, Ty Herndon, Highway 101, Faith Hill, Alan Jackson, Wynonna Judd, The Judds, Toby Keith, Kentucky Headhunters, Sammy Kershaw, Alison Krauss, Tracy Lawrence, Chris LeDoux, Little Texas, Patty Loveless, Kathy Mattea, The Mavericks, McBride & the Ride, Martina McBride, Neal McCoy, Mindy McCready, Reba McEntire, Tim McGraw, John Michael Montgomery, Lorrie Morgan, K.T. Oslin, Kim Richey, Lee Ann Rimes, Sawyer Brown, Shenandoah, Darden Smith, George Strait, Marty Stuart, Sweethearts of the Rodeo, Pam Tillis, Aaron Tippin, Randy Travis, Travis Tritt, Tanya Tucker, Shania Twain, Ricky Van Shelton, Steve Wariner, Bryan White, Kelly Willis, Lee Ann Womack, Trisha Yearwood.

    La country alternative

    La country alternative se réfère aux groupes de country qui jouent de la country traditionnelle mais en en variant quelque peu les règles. Ils ne se conforment ni aux traditions commerciales de Nashville ni n'acceptent l'idée de notoriété. Au contraire, les groupes de country alternative travaillent en dehors des feux de la rampe, transformant les traditions musicales.

    Citons quelques albums importants :

    • The Wagoneers : « Stout & High » sorti en 1988
    • The Waco Brothers : « Electric Waco Chair » datant de l’an 2000
    • Dwight Yoakam : « Guitars, Cadillacs, etc., etc. » sorti en 1986
    • The Waco Brothers : « Cowboy in Flames » datant de 1997
    • Various Artists : « Town South of Bakersfield, Vol. 3 » (1992)
    • Bill Kirchen : « Have Love, Will Travel » (1996)
    • Lyle Lovett : « Pontiac » (1987)

    Signalons quelques artistes de référence en ce qui concerne la country alternative : Terry Allen, Pete Anderson, The Backsliders, The Blood Oranges, Junior Brown, Richard Buckner, The Carpetbaggers, Guy Clark, Iris Dement, Steve Earle, Rosie Flores, Jimmie Dale Gilmore, Butch Hancock, Wayne Hancock, Lyle Lovett, Robert Earl Keen, Bill Kirchen, Ranch Romance, Todd Snider, Uncle Tupelo, The Vidalias, The Waco Brothers, The Wagoneers, Monte Warden, Dale Watson, Gillian Welch, Wylie & the Wild West Show, Dwight Yoakam

    Les nouveaux traditionalistes

    Les nouveaux traditionalistes, ce sont les jeunes chanteurs country qui apparurent à la fin des années ’80 et qui se mirent à retravailler et à remettre à la mode les sons du honky tonk et de la country traditionnelle en y ajoutant une petite touche contemporaine pour les rendre commercialement viables.

    Après la première vague de nouveaux traditionalistes – George Strait, Randy Travis, Dwight Yoakam – le genre montra des influences beaucoup plus rock mais les nouveaux traditionalistes continuèrent d'être en tête des hit-parades country jusqu'au milieu des années ‘90.

    Mentionnons quelques albums importants :

    • Randy Travis : « Greatest Hits, Vol. 2 » sorti en 1992
    • Randy Travis : « Old 8 x 10 » sorti en 1988
    • Ricky Skaggs : « Country Gentleman – The Best of Ricky Skaggs » (1998)
    • Travis Tritt : Greatest Hits : « From the Beginning » (1995)
    • Dwight Yoakam : « Just Lookin' for a Hit » (1989)
    • Dwight Yoakam : « Last Chance for a Thousand Years » (1999)
    • Vince Gill : « Essential Vince Gill » (1995)

    Signalons quelques artistes de référence en ce qui concerne les nouveaux traditionalistes : Trace Adkins, John Anderson, Clint Black, Suzy Bogguss, Garth Brooks, Marty Brown, Tracy Byrd, Mark Collie, Rodney Crowell, Joe Diffie, Steve Earle, Skip Ewing, Radney Foster, Vince Gill, Hank Flamingo, Alan Jackson, Toby Keith, Sammy Kershaw, Tracy Lawrence, Martina McBride, John Michael Montgomery, David Lee Murphy, Collin Raye, Ricky Skaggs, George Strait, Marty Stuart, Sweethearts of the Rodeo, Aaron Tippin, Randy Travis, Travis Tritt, Clay Walker, Keith Whitley, Dwight Yoakam.

    La country néo-traditionaliste

    La country néo-traditionaliste se réfère aux artistes qui jouent dans le plus style du honky tonk. Pourtant ils sont principalement des revivalistes. Et en tant que revivalistes, ils apportent une grande variété de techniques contemporaines comme les influences pop et rock à leur musique, tout en restant à l'écart du principal courant de la musique country.

    Mentionnons quelques albums importants :

    • Junior Brown : « Semi-Crazy » (1996)
    • Reba McEntire : « Greatest Hits, Vol. 2 » (1993)
    • Rosanne Cash : « Right or Wrong » (1979)
    • Reba McEntire : « For My Broken Heart » (1991)
    • Michael Murphey : « Blue Sky-Night Thunder » (1975)
    • Reba McEntire : « What Am I Gonna Do About You » (1986).

    Signalons quelques artistes de référence en matière de country néo-traditionnaliste : Rhett Akins, Asleep at the Wheel, Randy Barlow, Bill Boyd, Junior Brown, Carlene Carter, Rosanne Cash, Kenny Chesney, John Conlee, Lacy J. Dalton, Iris Dement, Diamond Rio, Rosie Flores, Danny Gatton, Gosdin Brothers, Wayne Hancock, James Intveld, Alison Krauss, K.D. Lang, Chris LeDoux, Albert Lee, Reba McEntire, Lorrie Morgan, Michael Martin Murphey, Jamie O'Hara, The O'Kanes, Perfect Stranger, Randy Travis, Steve Wariner.

    L'americana

    Tout comme son aînée l'alternative country rock, l'americana s'est développé dans les années ‘90 en réaction aux sonorités commerciales qui dominaient la musique country. Mais alors que l'alternative country rock est née du mouvement punk, du rock alternatif, et de la country elle-même, l'americana trouve ses origines dans une matière moins violente. En fait tout ce qui était de l’americana était une renaissance de différents styles country quelque peu endormis voire disparus, comme le western swing et le rockabilly. Considéré comme un format radio alternatif, l'americana n'a cependant pas rompu avec la tradition country, bien au contraire.

    Citons quelques albums importants :

    •  Bill Kirchen : « Have Love, Will Travel » datant de 1996
    •  James McMurtry : « Too Long in the Wasteland » sorti en 1989
    •  Gillian Welch : « Time (The Revelator) » datant de 2001
    •  Wayne Hancock : « That's What Daddy Wants » (1997)
    •  Mark Germino & the Sluggers : « Radartown » (1990)
    •  Mark Germino & the Sluggers : « Rank & File » (1995)
    • Joe Ely : « Best of Joe Ely » (2000)
    • Various Artists : « Columbia Country Classics », Vol. 3 « Americana » 1990.

    Signalons quelques artistes de référence en ce qui concerne le style americana : Ryan Adams, Dave Alvin, Big Sandy & His Fly-Rite Boys, Blue Rodeo, BR5-49, Junior Brown, The Carpetbaggers, Neko Case, Dash Rip Rock, Iris Dement, Fred Eaglesmith, Steve Earle, Joe Ely, Alejandro Escovedo, Rosie Flores, Mark Germino, Butch Hancock, Joe Henry, John Hiatt, Walter Hyatt, Jayhawks, Freedy Johnston, Bill Kirchen, Lonesome Strangers, Shelby Lynne, The Mavericks, Delbert McClinton, Katy Moffatt, Old 97's, Carla Olson, Dan Penn, Amy Rigby, Doug Sahm, Billy Joe Shaver, Darden Smith, Son Volt, Jo-El Sonnier, The Texas Tornados, Uncle Tupelo, Townes Van Zandt, The Waco Brothers, Gillian Welch, Whiskeytown, Chris Whitley, Lucinda Williams.

    En synthèse

    La musique country est un style de musique populaire qui puise sa source dans la musique du sud des Etats-Unis. Elle plonge ses racines dans les ballades populaires et les gigues celtiques ainsi que les chants de marins. Elle est dérivée essentiellement des traditions anglaise et irlandaise. Ce sont les Irlandais et les Anglais immigrés dans les Appalaches qui ont créé la musique country. Au fil des années, elle s'est considérablement enrichie et diversifiée.

    Devenue populaire aux Etats-Unis, la musique country est une des musiques les plus écoutées. Ses formes sont multiples et riches de la confrontation avec d'autres musiques.

    Avec un mélange de blues et de gospel, cette musique s'appelle « hillbilly » (de hill = colline en anglais). Au cours des années 1920, l'industrie naissante du disque utilise en effet l'appellation « hillbilly » pour les enregistrements destinés au public rural et blanc des Etats du Sud. Dans ce registre, on trouve entre autres Jimmie Rodgers, plus tourné vers le blues et qui introduit la technique du « yodel ».

    Les premiers enregistrements country datent des années ‘20, par la famille Carter et Jimmie Rodgers.

    Dans les années ‘30, deux styles secondaires apparaissent :

    • le « western swing », avec des éléments de blues, de jazz, et des instruments comme le saxophone et la batterie qui renforcent les ensembles traditionnels ;
    • le « honky-tonk » qui se développe dans les bars du Texas et de l'Oklahoma ;
    • en Louisiane, la musique «cajun» est une autre variante de la country. Celle-ci se répand au cours de la Seconde Guerre mondiale. Nashville, dans le Tennessee, en est la capitale.

    Parmi ses interprètes les plus célèbres, Roy Acuff, Ernest Tubb et surtout Hank Williams (1923 – 1953), qui excelle aussi bien dans les ballades teintées de blues, que dans le honky-tonk et le hillbilly. Son influence sera notable sur certains chanteurs de rock comme Bob Dylan ou Neil Young. La country se fait plus citadine. Sa variante « bluegrass », plus campagnarde, trouve ses meilleurs représentants avec Billy Monroe (mandoline) et Earl Scruggs (banjo).

    La musique country rencontre un succès important dans les années ‘40 avec Hank Williams. Ce succès ira grandissant dans les décennies ’50 – ’60 avec des artistes tels que Patsy Cline, Johnny Cash ou George Jones.

    Vers 1955, avec l'avènement du rock & roll, les instruments amplifiés et les arrangements de style pop sont la règle. Les maisons de disque remplacent le terme «hillbilly» par celui de «country and western».

    A la fin des années ‘50, le « rockabilly », version rurale du rock & roll, connaît son heure de gloire. Certains de ses interprètes comme Conway Twitty et Ricky Nelson se tournent ensuite vers le genre country pop.

    Dans une veine purement country, des chanteuses comme Patsy Cline, des chanteurs comme Johnny Cash et George Jones s'imposent au grand public. Dans les années ‘60 et ‘70, d'autres leur succèdent : Dolly Parton, Waylon Jennings, Willie Nelson.

    Les styles traditionnels – bluegrass, honky tonk – subsistent, mais la country se mélange de plus en plus avec du rock : avec Bob Dylan, les Byrds, Gram Parsons, et plus tard les Eagles, Linda Ronstadt, Emmylou Harris. Elle conserve néanmoins certaines caractéristiques instrumentales, comme le violon ou la steel-guitar appelée aussi guitare «pedal-steel», posée à plat sur les genoux du musicien qui en pince les cordes pour obtenir un son «pleureur».

    Dans les années ’70 – ‘80 la musique country connaîtra un déclin important au point que ce style musical semblait condamné.

    On peut alors se demander qui, à l'origine, donna naissance à l'actuelle country music. La new country est apparue dans les années ’80 avec Garth Brooks (1ère vente de disques aux U.S.A). Cette musique incorporant le rock reste à la fois très « électrifiée » et garde le sens du spectaculaire.

    Mais les années ‘90 sonnent le remarquable renouveau de cette musique avec ce chef de fil incontesté qu'est Garth Brooks sans oublier quelques grosses pointures comme Alan Jackson, Georges Strait, Shania Twain, Tim Mc Graw, Randy Travis, Dwight Yoakam, Brooks and Dunn,…

    La new country ou hot new country, c’est la musique actuelle de Nashville, très appréciée des amateurs de Line Dance... La danse en ligne est encore jeune ; elle a démarré et suivi la modernisation de la musique country. Comme cette dernière, chacun y trouve son camp : moderne ou traditionnel. Elle doit garder son identité propre et ne pas dériver vers des formes de danses déjà existantes.

    Conclusion

    La country music est aussi une façon de vivre. Il faut bien souvent faire l'effort d'aller au devant d'un nouvel artiste, d'écouter plusieurs fois un C.D. pour s'y baigner complètement.

    Mais sur notre vieux continent, il y a encore trop peu d'informations sur la country music. C'est pourquoi il faut aussi faire l'effort de donner envie aux gens d'en écouter, de ne pas entrer dans les stéréotypes tels que « country = vieille musique », et d'aller à la pêche aux informations, par le biais des concerts, des festivals, des clubs de line dance…

    La country music est une musique culturelle qui s'apprend. Cela demande des efforts, mais quel plaisir de savourer ces mélodies légendaires qui nous ont tous fait rêver un jour où l'autre et qui nous feront rêver longtemps encore.

    Quelques sites intéressants

    Les pages sur le « Grand Ole Opry » : http://www.opry.com/

    Le site officiel de « Willie Nelson » : http://www.willienelson.com/

    « Country.com » vous donne les dernières nouvelles à propos de la musique « country » et ses artistes :

    http://www.country.com/

    La « country » et les couloirs de personnes célèbres ainsi que tous les autres artistes de cette musique :

    http://www.country.com/hof/members/hof-members-f.html

    L'endroit où est né l'Alliance pour la musique country a un site à propos de la région appalachienne des U.S.A. et de son héritage : http://www.birthplaceofcountrymusic.org/

    Les pages officielles de Hank Williams : http://www.hankwilliams.com/ 

    Bibliographie

    Les sites consultés :

    http://membres.lycos.fr/benjamintarte/Wck3/Country.htm

    http://www.quebeccountry.asonsite.com/biographies/Histoire.htm

    http://countrywebzine.ifrance.com/countrywebzine/htm/num4/histoire.htm

    http://countrywebzine.ifrance.com/countrywebzine/htm/num11/histoire.htm

    http://pageperso.aol.fr/th33290/Historique.html

    http://www.country-musique.com/country.html

    http://www.editions-fayard.fr/Nouveaute/Nouv_OctNovSept99/NouvOct99_14.htm

    http://www.countrymusicattitude.com/

    http://perso.wanadoo.fr/acmacm/acmacm/countrymusicp07

    http://mapage.noos.fr/jrichez/NVrow.html

    http://www.usatourist.com/francais/places/tennessee/nashville.html

    http://connexioncountry.net/stylemusic/stylemusic_outlaws.html

    http://www.newcountryrain.ch/countrystory.htm

    http://perso.wanadoo.fr/jean-luc.boittout/country_musique.htm

    http://connexioncountry.net/stylemusic/stylemusic_bluegrass.html

    http://www.usatourist.com/francais/inside/countrymusic.html

    http://www.chez.com/jukebox/country.html

    http://perso.wanadoo.fr/country.rendez-vous.festival/glossaire.html

     

    Un ouvrage recommandé :

    Gérard Herzaft et Jacques Brémond

    Le guide la country music et du folk

    Editions Fayard, Paris, 1999 - 644 pages

     

     


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  • A la découverte de la Halte d'Ardenne !

    En promenade à partir du pont de Houyet

    Au départ du pont de Houyet enjambant la Lesse, empruntons le chemin de promenade sur la rive droite. C’est le GR 126 en direction de Dinant. C’est aussi le début des promenades 11 et 13 renseignées sur la carte des promenades de Houyet.

     * A la découverte de la Halte d’Ardenne à Houyet

    Embarcadère des kayaks et ancien restaurant « Le Maupat »

    A hauteur des installations d’embarquement des kayaks, nous remarquons sur notre droite l’ancienne taverne – restaurant « Le Maupat », qui servait autrefois de station de pompage des eaux de la rivière destinées à alimenter les pièces d’eau devant l’entrée principale du château d’Ardenne.

     * A la découverte de la Halte d’Ardenne à Houyet

    Ancienne taverne – restaurant « Le Maupat »

     

     

     * A la découverte de la Halte d’Ardenne à Houyet

    Ancienne station de pompage

    Le chemin longe ensuite la rivière et oblique vers la gauche pour passer sous le pont du chemin de fer. C’est la ligne Namur - Dinant – Bertrix, aujourd’hui électrifiée et accessible à de nombreux convois de marchandises.

    Peu après l’entrée dans le sous-bois, laissons les promenades 11 et 12 sur notre droite et poursuivons notre chemin le long de quelques conifères.

    Bientôt nous découvrons, droit devant nous, ce qui fut, au début du 20e siècle, la « Halte d’Ardenne », aujourd’hui désaffectée mais considérée comme un monument historique à préserver.

     * A la découverte de la Halte d’Ardenne à Houyet

    La « Halte d’Ardenne » et son histoire

    Quelques temps après son avènement, le roi Léopold II était venu s’installer à Ciergnon, dans le château qui est resté de nos jours une des résidences de la famille royale de Belgique.

     * A la découverte de la Halte d’Ardenne à Houyet

     

     

     

     

     

     

    Le Château de Ciergnon

    Avec le consentement de sa sœur Charlotte, le roi avait obtenu le droit de gérer le domaine d’Ardenne hérité de leur père, Léopold 1er.

    A l’emplacement d’un pavillon de chasse bâti au milieu de ce domaine, Léopold II fit ériger un château, de 1874 à 1891. La réalisation en fut confiée à l’architecte Balat.

     * A la découverte de la Halte d’Ardenne à Houyet

    Le Château d’Ardenne et son annexe.

    Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le château d’Ardenne ne fut pas une résidence royale. L’intention de Léopold II était de promouvoir le tourisme dans la région de Houyet jusqu’alors fort peu connue. Le souci du roi était de voir la Belgique capable d’accueillir dignement les riches étrangers.

    C’est ainsi que le Château d’Ardenne devint un grand hôtel, luxueux pour l’époque, destiné à devenir le rendez-vous de chasse de la riche clientèle internationale. Afin d’assurer la rentabilité commerciale de l’hôtel, Léopold II fit également construire une annexe, en forme d’équerre, qui comprenait une centaine de chambres et était reliée par un souterrain au bâtiment principal.

    Afin qu’un nombre de plus en plus grand de Belges et de touristes étrangers puissent admirer le domaine d’Ardenne et tout ce qui avait été mis en valeur par Léopold II dans la région, celui-ci fit créer de nombreuses routes, chemins et sentiers touristiques mais également la ligne de chemin de fer Dinant – Rochefort passant par Houyet et Villers-sur-Lesse.

    Le tronçon de chemin de fer qui nous concerne ici, entre Houyet et Gendron-Celles, fut inauguré le 1er avril 1896.  Puis ce fut le tour de celui qui  reliait Gendron-Celles à Anseremme : il date du 27 juillet 1896.  Celui, reliant Anseremme à Dinant, date du 1er juin 1898. Mais auparavant, d’autres tronçons avaient déjà été inaugurés : le tronçon de Villers-sur-Lesse à Wanlin, le 3 janvier 1889 ; celui de Wanlin à Houyet, le 4 janvier 1894 et celui d’Houyet à Beauraing, le 22 octobre 1895.

     * A la découverte de la Halte d’Ardenne à Houyet

    En 1898, la ligne Jemelle – Houyet – Dinant était totalement opérationnelle. Le 20 octobre 1899, la ligne était également terminée entre Houyet et Gedinne. Vers 1900, la ligne reliait Dinant à Bertrix. Quant au tronçon Houyet – Anseremme, il fut mis à double voie entre 1909 et 1910.

     * A la découverte de la Halte d’Ardenne à Houyet

     

    Puisque la Compagnie Internationale  des Wagons-Lits exploitait l’hôtel du Château d’Ardenne, une gare privée fut construite au pied de la Tour du Rocher, à l’extrémité Est du Domaine d’Ardenne.

     * A la découverte de la Halte d’Ardenne à Houyet

    Le bâtiment fut édifié avec une tourelle à clocheton et une muraille recouverte d’un chemin de ronde, prolongé par un chemin à travers la colline et menant jusqu’au château.

    Dans la cour intérieure de cette halte, les voitures royales pouvaient venir prendre le souverain qui appréciait de séjourner dans la Tour du Rocher, située au-dessus de la « Halte d’Ardenne ».

     

     * A la découverte de la Halte d’Ardenne à Houyet

    La Halte d’Ardenne et la Tour du Rocher

     * A la découverte de la Halte d’Ardenne à Houyet

     * A la découverte de la Halte d’Ardenne à Houyet

    La Tour du Rocher

    Cette mignonne petite gare a également desservi l’hôtel dès qu’il ouvrit ses portes en 1899.

    Le train Paris – Cologne comprenait une voiture spéciale pour les voyageurs qui avaient pour destination Ostende ou le Domaine d’Ardenne. Le train Ostende – Jemelle disposait de wagons – restaurants décrochés à Jemelle et amenés par une autre locomotive jusqu’à la gare d’Ardenne.

    Pour permettre de franchir les 120 mètres de dénivellation entre la voie ferrée et l’hôtel, de petites voiturettes bâchées, tirées par deux chevaux, empruntaient un chemin tracé le long de la colline et menaient les touristes de la gare au château. Plus tard, des voitures motorisées les ont remplacées.

     * A la découverte de la Halte d’Ardenne à Houyet

     

        * A la découverte de la Halte d’Ardenne à Houyet

    Trains en gare d’Ardenne

     

     * A la découverte de la Halte d’Ardenne à Houyet

     

                     * A la découverte de la Halte d’Ardenne à Houyet

    Véhicules dans la cour intérieure de la « Halte d’Ardenne »

     

     * A la découverte de la Halte d’Ardenne à Houyet

    Véhicule à moteur en route pour le château d’Ardenne

    En 1949, l’hôtel du Château d’Ardenne cessa ses activités. Le 23 août 1968, il fut détruit par un incendie. Seule la chapelle et quelques rares vestiges de cette époque subsistent çà et là sur le terrain du Royal Golf Club d’Ardenne.

    A. B.

    Bibliographie

    Vandenberghe J. 

    La naissance et l’évolution des chemins de fer de l’état belge et des réseaux concédés

    S.N.C.B. Direction du matériel. 1985 - Page 29

     

    Lefébure R.

    La Donation Royale

    pages 568 et 570


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  • La Tour Léopold

    Construite en 1878, le souverain avait fait ériger par Balat la Tour du Parc qui deviendra la Tour Léopold en calcaire du pays sur le point culminant de la propriété. Elle hébergea pendant longtemps le roi Carol de Roumanie lorsqu’il se trouva en exil en Belgique. Elle abrite aujourd’hui le club-house du golf installé jadis dans le domaine, par Léopold II lui-même à la même époque que ceux d'Ostende et de Ravenstein.

    * La Tour Léopold et le Royal Golf Club d'Ardenne

    La Tour Léopold vers 1949

    Le club-house du Royal Golf Club d’Ardenne est aménagé dans la Tour Léopold et offre un panorama splendide sur la région.

    * La Tour Léopold et le Royal Golf Club d'Ardenne

    Vue aérienne de la Tour Léopold

    * La Tour Léopold et le Royal Golf Club d'Ardenne

     * La Tour Léopold et le Royal Golf Club d'Ardenne * La Tour Léopold et le Royal Golf Club d'Ardenne

     

     

     

     

     

     

    Trois photos récentes de la Tour Léopold

     

    Le Royal Golf Club du Château Royal d’Ardenne

    Nichés dans un cadre exceptionnel du Condroz, les 18 trous du Royal Golf Club d’Ardenne s’étendent dans une partie de l'ancien parc du Château d'Ardenne  construit par le Roi Léopold II au 19e siècle. La Famille Royale avait l'habitude d'y pratiquer le golf et le club compte de nombreux champions parmi ses membres.

    Le cours technique se compose de divers trous offrant de très beaux points de vue et une tranquillité absolue. Le tracé respecte les dénivelés naturels, au milieu d'arbres centenaires souvent rarissimes.

    Le joueur se trouve entouré par des arbres centenaires et, tout au long du parcours, les golfeurs peuvent admirer des vestiges du passé tels qu'une chapelle, un théâtre en plein air, une fontaine...

    * La Tour Léopold et le Royal Golf Club d'Ardenne

    Plan du golf

    Les fairways étendus et dessinés en pentes douces offrent des vues splendides sur les plus beaux paysages de la région de Dinant et la vallée de la Lesse.

    * La Tour Léopold et le Royal Golf Club d'Ardenne

    Le parcours du golf aujourd’hui

     

    * La Tour Léopold et le Royal Golf Club d'Ardenne

     

     

     

     

     

     

    * La Tour Léopold et le Royal Golf Club d'Ardenne

     

     

     

     

     

     

     

     

    Le Royal Golf Club d’Ardenne aujourd’hui

     

    Vestiges dans le Domaine Royal d’Ardenne

    La chapelle du Domaine royal d’Ardenne

    * La Tour Léopold et le Royal Golf Club d'Ardenne

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    C’est probablement vers 1874 qu’a été construite la chapelle, édifiée lors de la construction du château d’Ardenne entre 1874 et 1891, puisqu’elle y était directement reliée par un couloir qui aboutissait à gauche de la nef lorsqu'on est face à l’autel.

    * La Tour Léopold et le Royal Golf Club d'Ardenne

     

     

     

     

     

     

    * La Tour Léopold et le Royal Golf Club d'Ardenne

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    * La Tour Léopold et le Royal Golf Club d'Ardenne

     

     

     

     

     

     

    La chapelle du Domaine Royal d’Ardenne

    L’Exèdre ou théâtre de plein air

    En 1889, devant le château royal d’Ardenne apparut une construction en pierre du Condroz. Il s’agit d’un banc de plein air semi-circulaire qui existe toujours. Deux sculptures de lions assis sont disposées de part et d’autre des marches. Les habitants de Houyet l’ont utilisée quelques fois pour des représentations théâtrales.

    * La Tour Léopold et le Royal Golf Club d'Ardenne

     

     

     

     

     

     

    * La Tour Léopold et le Royal Golf Club d'Ardenne

     

     

     

     

     

    * La Tour Léopold et le Royal Golf Club d'Ardenne

     

     

     

     

     

    La fontaine et une sculpture dénommée « L’étoile du Congo »

    * La Tour Léopold et le Royal Golf Club d'Ardenne

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    * La Tour Léopold et le Royal Golf Club d'Ardenne

     

     

     

     

     

     

     

     

    * La Tour Léopold et le Royal Golf Club d'Ardenne

     

     

    La ligne de chemin de fer Dinant - Houyet

    et son patrimoine historique                                                           

    Il y aurait beaucoup de souvenirs à égrener à propos de la ligne Dinant - Houyet : le tronc commun avec l'ancienne ligne « Nord Belge » de la haute Meuse Dinant - Hastière - Givet jusqu'à la bifurcation de Neffe, le grand pont d'Anseremme resté à voie unique sur la Meuse...

    Contentons-nous d'évoquer l'existence, en bordure du chemin de fer et à proximité du tunnel de Houyet, d'un curieux bâtiment en moellons calcaires et pierre de taille, style forteresse, de forme circulaire. Une tour carrée ornée d'une tourelle d'angle et de créneaux forme l’entrée de la petite gare.

    La « Halte d’Ardenne »   Voir l'article suivant dans cette rubrique : "A la découverte de la Halte d'Ardenne" (lien URL)

    C'est l'ancienne « Halte d’Ardenne », la gare privée du château royal voisin. Elle date de la construction de la ligne de la Lesse en 1889 et Léopold Il l'utilisa régulièrement, de même que les clients de l’hôtel luxueux qu’était devenu le château royal d’Ardenne à partir de 1909.

    * La Tour Léopold et le Royal Golf Club d'Ardenne

    Un chemin de ronde délimite une vaste cour intérieure, décrit une spirale à partir du niveau de la voie et s'élève vers une sorte de terrasse. Grâce à un chemin en colimaçon, les calèches des voyageurs accédaient plus facilement au château situé sur le plateau. 

    Il est possible de la découvrir en effectuant une promenade à partir du pont de Houyet qui enjambe la Lesse, par le chemin de promenade sur la rive droite. C’est le GR 126 en direction de Dinant. C’est aussi le début des promenades 11 et 13 renseignées sur la carte des promenades de Houyet.

    * La Tour Léopold et le Royal Golf Club d'Ardenne

    Ce qui fut, au début du 20ème siècle, la « Halte d’Ardenne », aujourd’hui désaffectée mais considérée comme un monument historique à préserver se trouve à un bon kilomètre de marche. 

    Le tronçon de chemin de fer qui nous concerne ici, entre Houyet et Gendron-Celles, fut inauguré le 1er avril 1896.  Puis ce fut le tour de celui qui  reliait Gendron-Celles à Anseremme : il date du 27 juillet 1896.  Celui, reliant Anseremme à Dinant, date du 1er juin 1898. Mais auparavant, d’autres tronçons avaient déjà été inaugurés : le tronçon de Villers-sur-Lesse à Wanlin, le 3 janvier 1889 ; celui de Wanlin à Houyet, le 4 janvier 1894 et celui d’Houyet à Beauraing, le 22 octobre 1895.

    En 1898, la ligne Jemelle – Houyet – Dinant était totalement opérationnelle. Le 20 octobre 1899, la ligne était également terminée entre Houyet et Gedinne. Vers 1900, la ligne reliait Dinant à Bertrix. Quant au tronçon Houyet – Anseremme, il fut mis à double voie entre 1909 et 1910.

    Puisque la Compagnie Internationale  des Wagons-Lits exploitait l’hôtel du Château d’Ardenne, une gare privée fut construite au pied de la Tour du Rocher, à l’extrémité Est du Domaine d’Ardenne.

    Le bâtiment fut édifié avec une tourelle à clocheton et une muraille recouverte d’un chemin de ronde, prolongé par un chemin à travers la colline et menant jusqu’au château.

    Dans la cour intérieure de cette halte, les voitures royales pouvaient venir prendre le souverain qui appréciait de séjourner dans la Tour du Rocher, située au-dessus de la « Halte d’Ardenne ». Cette mignonne petite gare a desservi l’hôtel dès qu’il ouvrit ses portes en 1899.

    Le train Paris – Cologne comprenait une voiture spéciale pour les voyageurs qui avaient pour destination Ostende ou le Domaine d’Ardenne. Le train Ostende – Jemelle disposait de wagons – restaurants décrochés à Jemelle et amenés par une autre locomotive jusqu’à la gare d’Ardenne.

    * La Tour Léopold et le Royal Golf Club d'Ardenne

    La Halte d’Ardenne et la Tour du Rocher

    Pour permettre de franchir les 120 mètres de dénivellation entre la voie ferrée et l’hôtel, de petites voiturettes bâchées, tirées par deux chevaux, empruntaient un chemin tracé le long de la colline et menaient les touristes de la gare au château. Plus tard, des voitures motorisées les ont remplacées. 

    La gare de Houyet

    Quant au bâtiment de la gare de Houyet, c'est toujours la construction d'origine : un édifice curieux, datant de 1894, de style « balnéaire », comme son homologue de Beauraing. C'était l'époque où les architectes construisaient, pour la bourgeoisie, des maisons particulières dans un style quelque peu « tape à l'œil » avec pignons à fermette débordante, agrémentée de lattis et boiseries. Les architectes ferroviaires s'en sont inspirés : le surprenant bâtiment de gare de Waulsort, tout proche, dans la vallée de la Haute Meuse, en est un exemple plus extravagant encore.

    Par ses volumes, la gare de Houyet garde la trace de son importance passée : classée dans l'Entre-deux-guerres en deuxième catégorie, elle a occupé jusqu'à vingt-deux agents : le chef de gare, un sous-chef, un commis d'ordre, un agréé, trois agréés de mouvement, un téléphoniste, un garde-salle, un porteur de dépêches, trois chargeurs, trois manœuvres et six signaleurs... Autant de « petits métiers du rail », indispensables à son exploitation, et dont beaucoup ont aujourd'hui disparu...

    La SNCB a eu le bon goût de rénover complètement l'édifice, en conservant son esthétique originelle. Les façades ont été sablées, faisant réapparaître la brique rouge ; les toitures ont été revues ; l'élégante marquise de quai a été réparée ; les peintures refaites et l'intérieur reconditionné. Le dallage en gros pavés du premier quai a même été conservé. Ainsi, respectueuses du passé, les installations ferroviaires de Houyet ne déparent-elles pas dans une localité qui doit au chemin de fer son ouverture au tourisme.

     

    Prolongements possibles

    Si la lecture de cette recherche vous a intéressée, ne manquez pas de vous procurer l’ouvrage d’Henri Lemineur intitulé

    « Le Château royal d'Ardenne - Houyet oublié »

    Il s’agit d’un magnifique ouvrage, bilingue français/néerlandais, sorti en librairie en septembre 2004. Il comprend 472 pages en couleurs au format 230 x 320 cm. Il est diffusé en librairies par Altera Diffusion, 168 rue Emile-Féron à 1060 Bruxelles (Tel : 02 543 06 00).

    Une édition spéciale numérotée est disponible chez l'éditeur, la société Médialem sc.
    Agence en communication : Médialem sc Tél. : 0032 2 465 96 78

    Le responsable n’est autre que l’auteur lui-même, Monsieur Henri LEMINEUR.

    Henri LEMINEUR est reporter photographe-vidéaste. Après des études à l'IHECS - Ramegnies-Chin, il a fait ses armes dans la publicité, au Portugal, de 1965 à 1970 avant de rentrer en Belgique où il s'est investi dans la communication, l'imprimerie, la photogravure et enfin l'infographie et la photo-vidéo.

    Ses coordonnées :

    Tél. : 0032 2 465 96 78
    grafilemineur@euronet.be

    Le thème de cet ouvrage : le roi Léopold II fit construire le château royal d'Ardenne à Houyet, en 1874, pour en faire un hôtel de grand luxe afin d’y attirer les têtes couronnées et les plus grosses fortunes du monde entier.

    Ce grand palace européen vécut une épopée fabuleuse entre 1899 et 1949, sous la houlette de la Compagnie des Wagons-Lits jusqu'en 1911, puis de la famille Marquet jusqu'en 1949. Meurtri par les deux guerres, le Château Royal d'Ardenne ferma définitivement ses portes en 1950, fut abandonné puis périt dans les flammes en 1968 avant d'être démoli et rasé en 1970.

    Quel gâchis ! Le travail de recherche a duré plus de quatre ans, dans les archives du palais Royal à Bruxelles, dans les archives de la Compagnie des Wagons-Lits à Bruxelles (archives déménagées à Paris depuis mars 2004) et par la réalisation d'interviews filmées de beaucoup d'aînés ayant travaillé au Château d'Ardenne. Celui-ci ne pouvait sombrer dans l'oubli : c'est au travers de plus de 900 documents/photos qu'Henri Lemineur, reporter photographe vidéaste, fait revivre ce grand palace européen.

     

    A.  B. 

    Pour passer à l'article suivant : cliquez sur le lien Ici (lien url)

    Sources consultées sur Internet

    La Donation royale :

    http://www.monarchie.be/fr/initiatives/donation/

    La vie de Léopold II :

    http://www.monarchie.be/fr/monarchy/history/leopold_II.html

    L’acte de la Donation :

    http://www.bib.ulb.ac.be/Cours-JPD/Cours99/travaux_9899/barris/acte1.html

    Les donations royales :

    http://www4.rtbf.be/rtbf_2000/bin/view_something.cgi?type=article&id=0134075_article&menu=0134085_menulist&pub=www.rtbf.jt/hp

    Constitution progressive du Domaine Royal d’Ardenne :

    Le domaine de Fenffe :

    http://www.collyre.be/4_com/cadrex.htm

    Le château de Villers-sur-Lesse :

    http://www.valdelesse.be/start.asp?rub=1&srub=4&id=23

    Le Royal Golf Club du Château Royal d’Ardenne :

    http://www.collyre.be/4_com/cadrex.htm

    http://www.golfinfo.be/content/Club.cfm?ClubID=55&language=fr&CFID=879538&CFTOKEN=82948026

    http://www.opt.be/infos/wallonie_sport/FR/A/MtrActiv_GetSportInfo/ACT_ID/3580.html

    La Halte d’Ardenne et la gare de Houyet :

    http://users.skynet.be/quenovel/page072.htm

    Prolongement possible – Présentation du livre « Le château d’Ardenne » :

    http://elvir.univ-poitiers.fr/article.php3?id_article=1379

    http://walloniepresse.be/communiques/42300.html

     

    Autres sources bibliographiques

    Vandenberghe J.

    La naissance et l’évolution des chemins de fer de l’état belge et des réseaux concédés

    S.N.C.B. Direction du matériel. 1985 - page 29

     

    Lefébure R. - La Donation Royale

    pages 568 et 570

     

    Joly Victor - Les Ardennes

    Bruxelles, 1854 – 1857

     

    Gilles Michel - Le Château d’Ardenne

    Les cahiers de la Lesse n° 1

     


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  • Le Domaine royal d’Ardenne à Houyet

     

    Introduction :

    les bâtiments dont il sera question dans cette étude

    * Le Domaine royal d’Ardenne à Houyet

    Le château royal d’Ardenne et son annexe

    * Le Domaine royal d’Ardenne à Houyet

    La Tour du Rocher et la Halte d’Ardenne

     * Le Domaine royal d’Ardenne à Houyet

     

     

     

     

     

     

     

    La Tour Léopold

    La Donation Royale

    * Le Domaine royal d’Ardenne à Houyet

    Arrivé à la fin de sa vie, le Roi Léopold II avait décidé, en 1900, d'offrir au pays les nombreux territoires, châteaux et bâtiments acquis au cours des années écoulées. Il mit trois conditions à ce don : les territoires et bâtiments ne pourraient jamais être vendus ; ils devaient pour certains garder leur fonction et leur aspect d'origine et être à la disposition des successeurs au trône. Les principales possessions qui faisaient partie à l'origine de la donation sont, par exemple, le parc et le château de Laeken, les serres de Laeken, les châteaux de Stuyvenberg et de Ciergnon, le parc Duden à Forest, l'arboretum de Tervueren et le Domaine d’Ardenne.

    Un jour d’avril, Léopold II fit savoir au comte de Smet de Naeyer, premier ministre, qu’il souhaitait faire une donation de certaines de ses propriétés à l’Etat belge.

    Encore fallait-il que l’Etat accepte ! Trois ans de discussions acharnées seront nécessaires avant que les parlementaires ne délivrent leur blanc-seing. Il fallut attendre 1930 pour que la Donation royale soit officiellement constituée en tant qu’établissement public autonome chargé de la gestion et de l’administration de cet incroyable « cadeau ». La commune d‘Houyet sait qu’elle lui doit une grande partie de sa notoriété. Rarement une commune aura été à ce point marquée par la présence d’une famille royale sur son territoire.

    A présent, la Donation Royale est devenue une institution publique autonome ayant sa propre personnalité juridique. Elle est financièrement tout à fait indépendante : elle répond de ses propres rentrées et dépenses, gère elle-même ses biens et son personnel. Une partie des possessions est à la disposition du Roi, tels le parc de Laeken, les châteaux du Belvédère, du Stuyvenberg, de Ciergnon et de Fenffe, mais d'autres biens, comme des bureaux à Bruxelles ou des terres agricoles, sont loués afin de procurer des rentrées à la Donation.

    La vie de Léopold II en quelques dates

    Le 9 avril 1835, naquit à Bruxelles Léopold, Louis, Philippe, Marie, Victor, fils du Roi  Léopold 1er et de la Reine Louise-Marie.

    En 1853, le Prince Léopold entra au Sénat comme membre de droit. Le 22 août, il épousa Marie-Henriette de Habsbourg-Lorraine, archiduchesse d'Autriche. Ils eurent quatre enfants : Louise-Marie (1858 – 1924), Léopold (1859 – 1869), Stéphanie (1864 – 1945) et Clémentine (1872 – 1955).

    Le 17 décembre 1865, Léopold II prêta le serment constitutionnel.

    Le 12 décembre 1876, le Roi réunit au Palais de Bruxelles une conférence internationale de savants géographes et d'explorateurs, axée sur la découverte du centre de l'Afrique. Il en sortira, en 1877, une « association internationale pour la civilisation et l'exploration de l'Afrique centrale ».

    En 1878, Léopold II créa, avec le concours de l’explorateur britannique Stanley, le Comité d'Etudes du Haut-Congo, transformé en 1879 en Association internationale du Congo.

    En 1885, la Conférence de Berlin reconnut l'Etat indépendant du Congo, dont Léopold II devint le Souverain. La même année, le Parlement belge vota « l'union personnelle » du Congo et de la Belgique.

    En juillet 1890, la Conférence internationale de Bruxelles condamna l'esclavage et provoqua le démarrage de la campagne antiesclavagiste en Afrique, sous l'impulsion du Roi.

    La Reine Marie-Henriette décéda à Spa le 19 septembre 1902.

    En 1904, à la suite des excès commis par les Européens en Afrique, la réputation du Roi Léopold II et son œuvre d'outremer ont été mises en cause. Le Roi institua une commission internationale d'enquête, qui reconnaissait les mérites de l'action royale au Congo, tout en relevant des abus et des lacunes, que Léopold II s'efforça de corriger.

    La loi du 18 octobre 1908 fit de l'Etat indépendant du Congo une colonie de la Belgique.

    Le 14 décembre 1909, le Roi signa la loi sur le service militaire obligatoire. Il mourut trois jours plus tard.

    L’acte de la Donation

    Le texte de l’acte de la Donation commence par ces mots : « S. M. Léopold II, Louis-Philippe-Marie-Victor, Roi des Belges, déclare par les présentes faire donation à l’Etat belge, sous les conditions déterminées ci-après, des biens dont l’énumération suit ».

    Le texte décrit les biens situés à Laeken, Ostende, Nieuport, Tervuren, Forest et à Bruxelles. Vient ensuite le texte qui nous intéresse plus particulièrement dans cette étude :

    LES DOMAINES ROYAUX DE CIERGNON ET D’ARDENNE

    Le domaine d’Ardenne et les châteaux d’Ardenne, de Ciergnon et de Villers-sur-Lesse avec toutes leurs dépendances, ainsi que les habitations, fermes, bois, terres, prairies, le tout connu sous la dénomination de Domaines Royaux de Ciergnon et d’Ardenne, situé dans la province de Namur sous les communes de Houyet, Custinne, Ciergnon, Montgautier, Villers-sur-Lesse, Hour, Mesnil-Eglise, Wiesme, Finnevaux, Hulsonniaux, Celles, Chevetogne, Conneux, Eprave, Rochefort, Buissonville, Bacouville, Feschaux, Lessives, Ave-et-Auffe, Lavaux-Sainte-Anne et Wanlin. La contenance totale est de 6489 hectares 14 ares 02 centiares.

    Les Donations royales

    Le centième anniversaire de la donation royale a été fêté en 2004. Voilà donc un siècle que Léopold II a offert à la Belgique des terres et des châteaux qu'il avait acquis ; cent ans que Léopold II a fait don à l'Etat belge de toute une série de terres et de biens.

    L'un de ces cadeaux le plus prestigieux est situé à Houyet : c'est le Domaine Royal d'Ardenne (« Hardenne » dans les anciens actes officiels), près de 6500 hectares de forêt et surtout 5 châteaux. Le plus connu, Ciergnon, est toujours à la disposition du roi. Tout comme le château jaune, moins célèbre et qui n'a d'ailleurs jamais été la résidence officielle de la famille royale en terre d'Ardenne.

    Mais dans le domaine, il n’y a pas que des châteaux : il y aussi des fermes. Celle de Jamblinne ou celle de Villé par exemple, toutes deux achetées par Léopold II. Des fermes ont été louées pour permettre à la Donation d'entretenir le patrimoine sans aucune aide de l'Etat.

    Ce sont des fermes qui avaient été acquises par le roi Léopold 1er ainsi que par le roi Léopold II qui attachait une grande importance au développement agricole de la région. Actuellement tout cela couvre une superficie d'environ deux mille hectares de prairies.

    Ce domaine est resté intact, conformément au souhait de Léopold II qui s'est aussi assuré que ces dons n'allaient jamais être vendus ni défigurés et qui devaient être mis en partie à disposition des successeurs au trône.

    Constitution progressive du Domaine royal d’Ardenne

    Avec ses 6489 hectares, le Domaine royal d’Ardenne constitue de loin la plus grande part des dons fonciers que Léopold II fit à l’Etat belge en avril 1900. Il s’agit de prairies, de parcs et de bois situés dans la région de la Lesse. Ces terres avaient pour la plupart été rassemblées par les soins de Léopold 1er. Celui-ci témoigna en effet d’un intérêt tout particulier pour cette région, et réussit en un quart de siècle, au gré des acquisitions, à se constituer ce vaste ensemble de terres. De 1837 à 1865, ce ne sont pas moins de 520 transactions immobilières qui eurent lieu entre le souverain et des propriétaires locaux.

    Le domaine dont Léopold II fit l’héritage, en indivision avec sa sœur Charlotte, atteignait déjà quelques 4135 hectares, dont la moitié constituée de forêts. Il serait fastidieux et sans grand intérêt d’énumérer toutes les acquisitions de bois et de parcelles auxquelles Léopold 1er procéda avec méthode pour agrandir le domaine royal, mais citons les étapes principales de l’œuvre.

     * Le Domaine royal d’Ardenne à Houyet

    En 1837, Léopold 1er acheta à la famille Orban la « terre d’Hardenne et de Férage, d’une superficie de 708 ha. Très vite, il fit le nécessaire pour transformer la propriété en un grand parc et pour modifier la maison en ajoutant quelques annexes. Étaient compris dans cette acquisition les fermes de Sanzinnes, de Harroy et de Férage, ainsi que le château de Férage.

    En 1838, il acheta la terre de Custinne (583 ha, avec un ancien château féodal, trois corps de ferme, une distillerie et une huilerie). En 1839, il acquit la ferme de Briquemont et les terres qui en dépendaient (218 ha) ; en 1840, la propriété de Ciergnon de 220 ha et en 1844, la terre de Montgauthier (418 ha).

    De 4135 hectares en 1865, année où Léopold II succède à son père, ce qui entre-temps est devenu le Domaine royal d’Ardenne passe à près de 7000 hectares dont 3650 rien que pour Houyet.

    En 1874, ce vaste domaine fut attribué en indivision à Léopold II et à sa sœur, l’Impératrice Charlotte du Mexique.

    Vu l'état de santé de cette dernière, une convention fut conclue entre le nouveau roi et le prince Philippe, comte de Flandre, qui autorisait Léopold II à gérer le domaine comme s’il en était l’unique propriétaire, moyennant certaines obligations financières vis-à-vis de Charlotte. Léopold II prolongea par ailleurs l’œuvre de son père en achetant en 1891 la propriété de Fenffe (564 ha).

     

                                                                                     < ---------------------------------------------------- >

     * Le Domaine royal d’Ardenne à Houyet

    Le Domaine royal d’Ardenne aujourd’hui 

    Quelques temps après son avènement, le roi Léopold II était venu s’installer à Ciergnon, dans le château qui est resté de nos jours une des résidences de la famille royale de Belgique et dont la construction, par Léopold 1er, remonte à 1842.

    * Le Domaine royal d’Ardenne à Houyet

     Le château de Ciergnon

     

    Le domaine de Fenffe

    Pendant longtemps, les domaines de Ciergnon et d’Ardenne restèrent séparés, le premier étant totalement isolé du gros des propriétés royales. En 1891, Léopold II acheta à la famille Delvaux de Fenffe, le château de Fenffe et sa terre d’une étendue de 564 hectares. Le château date de la fin du 16ème siècle.

    * Le Domaine royal d’Ardenne à Houyet

    Ce n’est qu’après la seconde guerre mondiale, que la Donation Royale entreprit de le restaurer. Le bâtiment, qui avait été saccagé pendant première guerre mondiale, et qui servit de refuge au maquis pendant la seconde, était en effet dans un triste état.

    En 1892, soit à peine un an après l’acquisition de Fenffe, Léopold II acheta aux comtes de Crenchy la très grande propriété de Villers-sur-Lesse d’une étendue de 1640 hectares. Ce domaine comprenait le château de Villers-sur-Lesse, datant des 16ème et 17ème siècles, ainsi que les fermes de Jamblinne, de Jambjoul, Génimont, Naron, Nanfal, Vignée et Villers-sur-Lesse. Le rêve de Léopold II était de faire de ces fermes des fermes modèles.

    Le château de Villers-sur-Lesse

    * Le Domaine royal d’Ardenne à Houyet

    Bâti à flanc de coteau, le vieux château de Villers-sur-Lesse fait face à celui de Ciergnon, dressé sur la rive opposée de la Lesse. Ses origines remontent à l’époque médiévale et certains écrits font référence à celui-ci à partir de 1316. Au fil des siècles, le bâtiment devint une forteresse puis un majestueux château de plaisance. En 1892, le roi Léopold II acquit le château afin d’étendre son domaine royal d’Ardenne.

    Ayant fait don en avril 1900 de tous ses biens à l’Etat belge, c’est ainsi que le château, le village de Villers-sur-Lesse et autres bâtiments furent intégrés à la Donation Royale à partir de 1903.

    La Donation Royale est obligée de gérer ses biens de manière autosuffisante dans le respect de la volonté du souverain, c’est une institution unique en son genre qui n’a pas son pareil au niveau des monarchies européennes.

    Le château royal d’Ardenne

    Avec le consentement de sa sœur Charlotte, Léopold II avait obtenu le droit de gérer le domaine d’Ardenne hérité de leur père, Léopold 1er.  Lorsque Léopold II succéda à son père, la maison du domaine d’Ardenne, malgré les modifications qu'elle avait déjà subies, n’était encore qu’une grosse maison de campagne.

    En 1869, le projet de construction du chemin de fer au travers des propriétés royales était en discussion et était déjà bien avancé. Au cours de la même année, les premiers plans d’un nouveau château royal avaient été présentés au souverain. En novembre 1873, Léopold II envisagea le déménagement de ses quartiers de la grosse maison de campagne à la Tour du Rocher pour ses séjours à Ardenne.

    Une fois les plans approuvés, Léopold II fit ériger le château d’Ardenne par l’architecte Balat. Cette construction se déroula de 1874 à 1891, à l’emplacement de l’ancien pavillon de chasse bâti au milieu de ce domaine.

    * Le Domaine royal d’Ardenne à Houyet

     Le château d’Ardenne vers 1900

    Le château d’Ardenne ne devint pas une résidence royale. Il avait présenté aux yeux du souverain l’occasion de développer un secteur qu’il tenait fort à cœur : le tourisme, qui constituait le moyen de faire connaître le pays au monde étranger.

    L’intention du roi Léopold II était non seulement de promouvoir le tourisme dans la région de Houyet jusqu’alors fort peu connue mais également de voir la Belgique capable d’accueillir dignement les riches étrangers.

    Le château d’Ardenne, grand hôtel de luxe

    Léopold II décida donc de créer à Ardenne un hôtel de grand luxe, susceptible d’attirer une riche clientèle étrangère. Cet hôtel devait être le pendant de celui dont il avait patronné la création à Ostende qui devint, sous son impulsion, la plus célèbre station balnéaire d’Europe.

    En 1865, le roi Léopold II décida de louer le château au financier britannique James North afin de l’exploiter comme hôtel de grand luxe, à l’image de celui d’Ostende. Malheureusement James North mourut en 1896 et le projet ne put se concrétiser.

    Ce n’est qu’en 1897 que le bail de location du château d’Ardenne fut cédé à la Compagnie Internationale des Grands Hôtels. Ce bail ne prit ses effets qu’au 1er janvier 1898. Entre temps, le tronçon de chemin de fer entre Houyet et Gendron-Celles avait été mis en service le 1er avril 1896.

    Le bail de location obligeait le roi Léopold II à construire une annexe au château afin d’augmenter la capacité hôtelière du complexe pour rentabiliser l’exploitation touristique.

    C’est alors en 1897, avec le concours de la Compagnie des Wagons-Lits, qu’il fit construire par l’architecte Chambon un second bâtiment – appelé « l’annexe » – afin de rendre l’activité plus rentable. Ce nouveau bâtiment, en forme d’équerre, comprenait une centaine de chambres.

    * Le Domaine royal d’Ardenne à Houyet

    Les deux bâtiments étaient reliés par une galerie souterraine pour éviter l’agglomération de deux styles architecturaux fort différents. En 1899, le très luxueux hôtel d’Ardenne ouvrit ses portes. C’est ainsi que le château d’Ardenne devint un grand hôtel, luxueux pour l’époque, destiné à devenir le rendez-vous de chasse de la riche clientèle internationale.

    La Compagnie Internationale des Wagons-Lits se mit à organiser un service de voitures directes au départ de Paris-Nord et l’activité hôtelière devint aussitôt un peu plus rentable.

    Et afin qu’un nombre de plus en plus grand de Belges et de touristes étrangers pussent admirer le Domaine d’Ardenne et tout ce qui avait été mis en valeur par Léopold II dans la région, celui-ci avait fait créer de nombreuses routes, chemins et sentiers touristiques mais également la ligne de chemin de fer Dinant – Rochefort passant par Houyet et Villers-sur-Lesse.

    * Le Domaine royal d’Ardenne à Houyet 

    Une voie ferroviaire spéciale fut construite afin de relier le domaine à l’axe existant entre Paris et Cologne et de permettre une liaison directe avec la très réputée station balnéaire d’Ostende.  Une gare spéciale desservait le château : la Halte d’Ardenne.

    * Le Domaine royal d’Ardenne à Houyet

    Voir l'article suivant dans cette rubrique : "A la découverte de la Halte d'Ardenne" (lien URL)

    Entre temps, le parc avait également été agrandi et embelli sous la direction de l’architecte de jardins Laîné. Entre 1900 et 1940, le parc, magnifiquement entretenu, était un lieu privilégié pour les promeneurs. Beaucoup de visites guidées étaient organisées. Le roi Léopold II avait lui-même voulu une grande variété d’arbres dans le parc d’Ardenne.

    Pour agrémenter le séjour de la riche clientèle de l’hôtel, quelques activités sportives lui étaient proposées : le golf, le lawn-tennis, l’équitation, les promenades à pied et en calèche.

                                * Le Domaine royal d’Ardenne à Houyet * Le Domaine royal d’Ardenne à Houyet

                                                                 Le golf                                                         Le lawn-tennis

    * Le Domaine royal d’Ardenne à Houyet * Le Domaine royal d’Ardenne à Houyet

                                                           L'équitation                                                    Les promenades

      * Le Domaine royal d’Ardenne à Houyet

     

     

     

     

     

     

     

                                              Départ de promenade en calèche

    L’ambition de Léopold II était telle qu’il fit creuser devant le château, dans l’épaisseur du schiste, un étang dit « miroir d’eau ».

    L’eau de cet étang était pompée de la Lesse située à un kilomètre de là !

    Le « miroir d’eau » devant le château avait été décoré de deux sculptures de Thomas Vinçotte devenu dès 1881 sculpteur de la Cour.

    * Le Domaine royal d’Ardenne à Houyet

    « Les chevaux marins », de Thomas Vinçotte

     

    La station de pompage du Maupat

    * Le Domaine royal d’Ardenne à Houyet

     Photo datant de 1900

    Vers 1900 : vue  de l’ancien pont de Houyet et le Maupat, bâtiment qui abritait la locomotive, pompe à vapeur auxiliaire qui amenait l'eau jusqu’au réservoir de la Tour Léopold.

     

                                            * Le Domaine royal d’Ardenne à Houyet

                                                         Vers 1999

                                                                                                 * Le Domaine royal d’Ardenne à Houyet

                                                                                En 2003, le restaurant « Le Maupat » « était désaffecté.

    Ce qui subsiste de l’étendue d’eau devant le château

    * Le Domaine royal d’Ardenne à Houyet

    * Le Domaine royal d’Ardenne à Houyet

     

    L’incendie du château en 1968

    L’exploitation de cet hôtel de luxe fut malheureusement déficitaire et dut être abandonnée en 1909, à la mort de son fondateur. Sous Albert 1er, la gestion de l'établissement avait été reprise par la Société des Grands Hôtels, qui en maintint l'exploitation jusqu'en 1949, alors que la halte ferroviaire était déjà fermée depuis de nombreuses années.

    * Le Domaine royal d’Ardenne à Houyet

    Incendie du château en 1968

    Le château fut encore à trois reprises exploité comme hôtel mais les occupations allemandes des deux guerres mondiales et la mauvaise rentabilité firent qu’en 1949, l’hôtel fut définitivement fermé. Le Château d’Ardenne joua un rôle considérable dans l’histoire du tourisme belge.

    Du palace, détruit par un incendie en 1968, subsistent quelques vasques fleuries et la chapelle. De nombreux éléments décoratifs de la façade ont heureusement pu être sauvés. Ils ont été placés dans le Domaine royal de Ciergnon.

     

    La Tour du Rocher

     * Le Domaine royal d’Ardenne à Houyet

    A l'extrémité du parc d’Ardenne se dresse une tour carrée crénelée, à plusieurs étages, percée de trois fenêtres sur chaque face. Comme un donjon du moyen âge, elle domine le pays en s’élevant au-dessus de la vallée de la Lesse : c’est la Tour du Rocher.

    En 1843, le roi Léopold 1er avait fait construire « le château du Rocher », une tout de trois étages appelée un peu plus tard « la Tour du Rocher ». Cette tour renfermait plusieurs appartements spacieux dans lesquels le roi Léopold 1er aimait se trouver lors de ses séjours de chasse dans la région. 

    Lorsque Léopold 1er l’avait fait construire, d’anciennes tombes ont été découvertes en ce lieu-dit « Tombois ».

    * Le Domaine royal d’Ardenne à Houyet   * Le Domaine royal d’Ardenne à Houyet

    La tour resta longtemps intacte mais vers 1970 elle n’était plus que ruines. La tour fut dynamitée.

     * Le Domaine royal d’Ardenne à Houyet

    La Maison des Jeunes de Celles a été construite, avec l’accord de la Donation Royale, en utilisant les pierres de la Tour du Rocher démolie et tombées dans le ravin près de la Halte d’Ardenne.

    * Le Domaine royal d’Ardenne à Houyet

    La maison des jeunes à Celles

    La « Maison du Rocher » qui subsiste aujourd’hui, était l’ancienne conciergerie bâtie sur l’ordre de Léopold II pour loger les gens et la suite de la baronne Vaughan lorsqu‘elle venait séjourner dans la Tour du Rocher. Cette villa se trouvait sur le côté arrière de la Tour du Rocher.

    * Le Domaine royal d’Ardenne à Houyet 

    L’emplacement de la Tour du Rocher aujourd’hui

    * Le Domaine royal d’Ardenne à Houyet 

    L’emplacement de la Tour du Rocher aujourd’hui

     

    A. B.

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    Vous y découvrirez : la Tour Léopold, le Royal Golf Club d'Ardenne, les vestiges de l'ancien Domaine Royal d'Ardenne,...

     

     


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  • * Le Domaine royal d'Ardenne à Houyet : lien URL

    * A la découverte de la "Halte d'Ardenne" à Houyet : lien URL

    * La Tour Léopold et le Royal Golf Club de Houyet : lien URL

     


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