Ce vendredi 20 janvier 2017, par une très belle journée ensoleillée et pas trop froide, nous sommes retournés vers notre plage favorite : Bray-Dunes.
Photos personnelles
Après une petite promenade de cinq kilomètres sur la plage, nous avons déjeuné pour la première fois au restaurant du Casino, un des rares établissements ouverts en cette saison. Nous y avons dégusté un superbe et copieux cassoulet de la mer.
Photos ci-dessus empruntées sur Internet
Au cours de l’après-midi, nous voulions aller voir un blockhaus qui avait changé de place au cours des journées de forte tempête.
Dans la nuit du 12 au 13 janvier 2017, la tempête Egon a balayé le nord de la France, engendrant de nombreux dégâts autant matériels que naturels. Le littoral dunkerquois (Zuydcoote, Leffrinckoucke, Dunkerque), le cordon dunaire vers Leffrinckoucke a été le plus touché et le plus impressionnant. La dune Dewulf située à l’Ouest de l’hôpital maritime a extrêmement souffert de la tempête. Le chemin de randonnée n’est quasiment plus accessible. Le niveau de la plage s’est abaissé d’au moins un mètre. L’érosion de la dune a également fait apparaître l’ancienne digue cachée sous le sable qui, de mémoire d’habitant, n’a jamais été découverte depuis des décennies. Cette digue avait été construite dès 1900 par la société Nord Plage avec la présence des cabines de plage. Cette découverte indique que la dune a subi une avancée considérable par le passé et que l’on est actuellement plutôt dans une période de recul.
Nous avons tenté une première approche par la plage de Zuydcoote mais nous étions un peu trop loin du but.
Photos personnelles
Carte trouvée sur Internet
Après un nouveau déplacement en voiture jusqu’à Leffrinckoucke, nous avons tout d’abord découvert la batterie de Zuydcoote – Leffrinckoucke.
Située entre les stations balnéaires de Malo les Bains, tout près de Dunkerque, et Zuydcoote, la plage de Leffrinckoucke, sur le littoral de la côte d’Opale, au cœur des Dunes de Flandre, nous a réservé de belles surprises.
En traversant la Dune Dewulf, nous avons réussi à trouver et contourner les ruines de la Batterie de Zuydcoote-Leffrinckoucke pour rejoindre la plage.
Photos ci-dessus empruntées sur Internet
La Batterie de Zuydcoote - Leffrinckoucke
Situés sur la commune de Leffrinckoucke à 5 km à l'est de Dunkerque, 50 000 m2 de fortifications, de casemates, d’abris, de galeries souterraines se cachent sur les hauteurs des dunes. L’ancien fort – connu sous l’appellation de « Fort des Dunes » –construit à la fin du 19ème siècle fait partie du système de défense destiné à protéger Dunkerque. Son agencement est celui des forts dits « de Séré de Rivières », concepteur d’un nouveau type de construction militaire mieux adapté à l’évolution de l’artillerie notamment.
Ce bâtiment militaire, dont les premiers éléments datent de 1778, fut fortifié en 1879 par la Marine et a été entièrement réalisé en briques jaunes. Appelée aussi, « batterie de Leffrinckoucke », « Batterie de l’Est ou de Zuydcoote », il avait en charge la défense de la passe maritime. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’occupant allemand renforça la position et l’intégra dans le mur de l’Atlantique.
Photos ci-dessus empruntées sur Internet
Dans la nuit du 12 au 13 janvier 2017, la tempête Egon a réussi à faire bouger un blockhaus situé sur le cordon dunaire. Ce blockhaus a fini de s’effondrer et a totalement basculé. Déjà fragilisé depuis des années, il avait commencé à basculer au cours de la tempête Xaver et continuait de s’affaisser après chaque coup de vent. Ces bunkers sont des marqueurs forts de l’érosion côtière.
Photos personnelles
Au cours de la Seconde Guerre Mondiale
Du 25 mai au 14 juin 1940, le rivage de Dunkerque, Leffrinckoucke, Zuydcoote et Bray-Dunes fut le théâtre de l'opération Dynamo. Le « fort des dunes », en particulier, sera un des postes de commandement de cette opération qui permit de ramener en Grande-Bretagne 338 226 combattants (dont 123 095 Français) encerclés dans la poche de Dunkerque.
Les troupes alliées repliées sur Dunkerque étaient encerclées par les troupes allemandes. Une solution de repli par mer se mit en place : du 25 mai au 14 juin 1940, près de 340 000 soldats britanniques, belges et français ont réussir à rejoindre les côtes anglaises sous les bombes de l’aviation allemande. Plus de 1400 bateaux de toutes sortes avaient été réquisitionnés. Plus de 11 000 soldats y ont laissé la vie. Le film d’Henri Verneuil « Week-end à Zuydcoote » avec Jean-Paul Belmondo tourné sur les lieux mêmes de l’opération, évoque cet épisode tragique et controversé de la seconde guerre mondiale.
LIEN VERS la relation du film "Week-end à Zuydcoote"
Du 4 juin 1940 au 9 mai 1945 (lendemain de l'armistice), l'armée allemande occupa encore la ville ainsi que toute l'agglomération.
L’histoire a laissé un patrimoine étonnant qu’on découvre en longeant la plage de Zuydcoote. Des épaves que certains voient surgir du sable et d’autres s’y enfoncer … Un fort enfouis dans les dunes… Des blockhaus qui luttent contre l’érosion et le sable…
Un lieu de mémoire où l’art d’aujourd’hui s’est invité. Un art insolent dans les immenses graphes qui colorent le béton, un art incroyablement poétique quand il le couvre de miroirs. Tout au bout de la digue « Europlage », quelques pas sur la plage, et nous découvrons le blockhaus miroir, infiniment surprenant, coup d’éclat sublime d’un anonyme. Il est devenu un but de promenade à lui tout seul.
Photos personnelles
Il est là, surprenant, le premier d’une allée de blockhaus. Derniers vestiges d’un mur de l’Atlantique qui se voulait imprenable. Une folie inutile. Vous ne voyez que lui. Magistral et magnétique. Couvert de milliers de morceaux de miroirs, la masse de béton a disparu pour laisser place à une œuvre d’art.
Photo Guillaume Romero parue sur FR3 Nord - Pas-de-Calais le 22 01 2017
Mais sur cette belle plage, il y a d’autres surprises.
Les épaves de bateaux sur la plage
C’est assez rare de pouvoir approcher à pied une épave de bateau. Ce n’est pas le patrimoine le plus connu de nos côtes et pourtant, c’est sans doute celui qui garde la plus grande part d’émotion. Il règne toujours autour de ces vestiges une ambiance particulière. Une part de mystère et d’imaginaire. On est d’ailleurs surpris d’apprendre qu’il reste autant d’épaves sur cette partie du littoral, autour de Dunkerque. Certaines apparaissent et disparaissent au gré des marées, d’autres tous les cinq ans dit-on … D’autres sont encore enfouies au large.
Les navires n’ont pas toujours été visibles, mais depuis la baisse du niveau du sable, observée il y a quelques années, cinq carcasses de bateaux gisent à la vue des passants, dont quatre entre Zuydcoote et Bray-Dunes.
Plusieurs ont été identifiées dont l’épave du « Claude », visible en permanence sur la plage de Leffrinckoucke. Il s’agit d’une barge de ravitaillement, de 32 m de long, échouée le 29 mai 1940 lors de l’opération Dynamo. Elle est située à 2 km en direction de Zuydcoote et balisée par des bouées jaunes. L’épave de la barge « Claude » est un abri pour les coquillages et un spot de pêche.
Photo ci-dessus empruntée sur Internet
Les autres épaves
En dépassant Zuydcoote pour aller plus en avant vers Bray-Dunes, plusieurs épaves sont plus ou moins visibles selon les marées :
Photo ci-dessus empruntée sur Internet
Photo ci-dessus empruntée sur Internet
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Toutes ces épaves font aujourd’hui le bonheur d’une foule de coquillages et de poissons qui ont trouvé dans ces amas de bois et de fer un abri de premier choix. Elles sont d’ailleurs des spots de pêche réputés. Les épaves de bateaux créent en effet une zone de reproduction favorable à de nombreuses espèces marines, qui peuvent y accrocher leurs œufs. D’habitude gênés par le sable, les moules, huîtres et homards peuvent trouver un peu d’intimité dans les parois des carcasses, tout comme les morues, les anémones et les tourteaux qui feront le bonheur des amateurs de pêche à pied.
A. B.