ING propose depuis le 19 octobre 2016 …
organisée par la fondation Solomon R. Guggenheim,
en partenariat avec « Le Soir » & « De Morgen »
à l’ING Art Center, Mont des Arts, Place Royale, 6 à 1000 Bruxelles
Cette exposition évoque la naissance et l’évolution de l’art abstrait des deux côtés de l’Atlantique dans les années 1940 – 1960, au départ de chefs-d’œuvre provenant de deux musées fondés par les collectionneurs américains Solomon R. et Peggy Guggenheim.
Ces deux collectionneurs américains de premier plan ont contribué d’une manière très particulière à la reconnaissance et au succès de l’art abstrait en Europe et aux États-Unis, entraînant dans leur sillage quantité d’autres collectionneurs.
L’exposition permet de découvrir un impressionnant ensemble d’œuvres d’art issues des collections Peggy Guggenheim à Venise et Solomon Guggenheim à New York. Un fil artistique tendu entre les deux côtés de l’Atlantique à travers les vies de Peggy et Solomon Guggenheim, collectionneurs de premier plan entraînant dans leur sillage quantité d’autres, dont certains ont légué leur patrimoine artistique à la fondation elle-même. Parmi ces collections, de nombreux chefs d’œuvre représentatifs des courants de l’abstraction expressionniste d’après-guerre américain et européen, datant des années 1940 jusqu’aux années 1960, et surtout bon nombre d’œuvres d’artistes rarement exposés en Belgique.
L’art abstrait est un concept utilisé dans les contextes les plus divers. Mais que désigne-t-il exactement ? Comment et où l’art abstrait a-t-il vu le jour, et comment s’est-il propagé aux Etats-Unis et en Europe ? Tel est le sujet de cette exposition.
La soixantaine d’œuvres présentées nous racontent cette histoire, mais également celle de deux collectionneurs acharnés qui ont contribué à faire connaître ce courant artistique.
L’abstraction est un point de vue passionnant que prend l’artiste, une expression libre de ses sentiments et visions. Les artistes abstraits sont principalement préoccupés par la couleur, le geste, la matière et leur philosophie de vie.
Par cette scénographie particulière, le visiteur est invité à vivre une expérience un peu particulière, à oublier ses préoccupations personnelles pour mieux ressentir les œuvres. Le décor de textile coloré crée un cadre serein qui l’éloigne de l’agitation frénétique de la société et le place dans un décor irréel, les yeux dans les yeux avec les chefs-d’œuvre.
L’exposition ouvre sur la présentation de chefs-d’œuvre de grands noms comme Marcel Duchamp et Max Ernst avant d’explorer les développements de l’art abstrait de l’après-guerre : d’abord la scène artistique américaine au travers d’œuvres de Jackson Pollock (dont quinze sont présentées), Mark Rothko, Alexander Calder et ses « mobiles & stabiles », Willem de Kooning, Sam Francis, Robert Motherwell, Cy Twombly suivi de l’art informel avec des artistes comme Alberto Burri, Emilio Vedova, Jean Dubuffet, Lucio Fontana et bien d’autres.
C’est une occasion unique d’admirer de nombreux chefs-d’œuvre, rarement exposés en Belgique et représentatifs des courants de l’abstraction expressionniste d’après-guerre américaine et européenne, datant des années 1940 à 1960.
L’exposition Guggenheim Full Abstraction nous donne l’occasion unique de confronter le travail des représentants européens du dadaïsme, de l’art informel ou encore du spatialisme.
Collectionneurs passionnés, Solomon Guggenheim et sa nièce Peggy ont marqué la scène artistique pendant trois décennies.
Lui, l’oncle, Solomon Guggenheim (1861-1949), c’est une personnalité forte. Après s’être occupé des florissantes affaires familiales, il se retire pour se consacrer, avec sa femme Irène, à sa passion pour l’art non figuratif. Il se fait aider par Hilla de Rebay, une artiste allemande, au goût très sûr et totalement dévouée. Sous ses conseils, il investit dans l’art abstrait. En 1937 naît ainsi officiellement la Fondation Solomon R. Guggenheim. Son but? Promouvoir cet art auprès du grand public. Il y apporte sa collection personnelle où cohabitent entre autres Paul Klee, Marc Chagall et plus de 150 tableaux et esquisses de Kandinsky.
Elle, la nièce de Solomon, Peggy Guggenheim (1898-1979) a, à l’époque, près de quarante ans. L’âge où l’on prend soudain conscience du temps qui passe? Toujours est-il que depuis un an ou deux, elle, pauvre petite fille riche, privée à 14 ans d’un père sombré en mer avec le Titanic, elle qui a pas mal bourlingué et fait la fête à Paris, New York, Capri, Saint-Tropez, avec des amis, des artistes et un paquet d’amant(e)s, elle qui a rencontré Marcel Duchamp, Hemingway, Samuel Beckett, sans oublier de se marier et de donner naissance à deux enfants, elle, si turbulente, excentrique, sensuelle et libertine, se dit qu’il est grand temps qu’elle accomplisse enfin quelque chose.
Peggy, une « art addict » !
Baignant depuis son enfance dans un biotope culturel, elle hésite entre la littérature et l’art. Ce sera l’art. En 1938, à Londres où elle a suivi un écrivain alcoolique dont elle s’est déjà lassée, elle crée la galerie « Guggenheim Jeune ». Avec détermination et sans doute une dose d’inconscience car, elle l’avouera plus tard dans une autobiographie livrée sans tabou, elle n’y connaissait pas grand-chose. « J’étais incapable de faire la différence entre l’art abstrait et le surréalisme » précisera-t-elle. Jean Cocteau et Marcel Duchamp, de bons amis, lui donnent des cours. Et elle expose coup sur coup Brancusi, Jean Cocteau, Kandinsky. « Guggenheim Jeune » devient une galerie reconnue. Et Peggy, une « art addict » assumée.
Tout est fait pour nous faire passer un moment précieux !
Le palazzo Venier, la « maison » de Peggy Guggenheim, est constituée d’une succession de petites pièces, de chambres. Peggy y vivait littéralement entourée de ses collections. « On est dans l’intime », explique Lucia Massimo Barbero, le curateur. L’échelle domestique a donc inspiré la scénographie, elle aussi divisée en dix salles, privilégiant la proximité avec les 60 œuvres puisées à la fois dans les collections de Solomon et celles de Peggy. C’est La boîte-en-valise de Marcel Duchamp, daté de 1941, qui accueille le visiteur. Elle contient en miniature ses œuvres principales et répond ainsi à l’invitation au voyage que se veut cette expo, entre l’Europe et l’Amérique, comme le firent Peggy et les différents courants artistiques qu’elle a soutenus. Pas loin de Duchamp, une toile de Max Ernst où apparaissent Peggy et les siens. Leonor Fini et Leonora Carrington ne sont pas loin.
Les grands noms défilent : Matta, Clyfford Still.
Le noyau de l’expo se concentre sur l’expressionnisme d’après-guerre, Willem de Kooning, Sam Francis, Mark Rothko dont Peggy a très vite senti le potentiel, Robert Motherwell, Lucio Fontana et ses toiles trouées, Jean Dubuffet... Un autre temps fort est la magnifique sélection d’œuvres de Jackson Pollock, le maître de l’écoulement de la peinture (dripping), présenté sur fond bleu. Twombly, Stella sont là aussi. Et magiques, le long du parcours, accrochés au plafond, les mobiles de Calder !
Visuellement, une expo très forte. Pour bien en profiter, il convient de se rendre, en sous-sol, afin de parcourir une magistrale ligne du temps qui recadre tout cela. Un petit livret visiteur est prévu. Et pour initier les enfants, de nombreux ateliers sont organisés. Des extraits de films sont diffusés. Bref, tout a été fait, et bien fait, pour faire passer un moment précieux.
En préparation depuis deux ans, cette ambitieuse exposition Guggenheim Full Abstraction de l'ING Art Center se termine le 12 février 2017.
A. B.
Sources :
https://about.ing.be/A-propos-dING/Art/Guggenheim.-full-Abstraction.htm
https://agenda.brussels/fr/event/395665/guggenheim-full-abstraction.html
http://www.out.be/fr/evenements/429114/guggenheim-full-abstraction/
http://www.moustique.be/16889/les-guggenheim-font-escale-bruxelles
http://www.jvmagazine.be/agenda/expos/2963-guggenheim-a-l-ing-art-center