Musée départemental Matisse
Palais Fénelon
Place du Commandant Richez
B.P. 70056
59360 Le Cateau-Cambrésis
Le musée Matisse du Cateau-Cambrésis a été créé en 1952 par Matisse lui-même dans la ville où il est né le 31 décembre 1869. Le peintre offre à ses concitoyens du Cateau 82 œuvres qu’il installe dans l’Hôtel de Ville Renaissance. Il transmet aux habitants du Cateau-Cambrésis un message, témoignage d'une vie consacrée à la peinture : « Mes concitoyens du Cateau, que j'ai quittés si vite pour aller où ma destinée m'a conduit, ont voulu honorer ma vie de travail par la création de ce musée(…). J'ai compris que tout le labeur acharné de ma vie était pour la grande famille humaine, à laquelle devait être révélée un peu de la fraîche beauté du monde par mon intermédiaire. Je n'aurai donc été qu'un médium. » Henri Matisse, 8 novembre 1952.
Trois ans plus tard, un des plus grand peintre de l’abstraction, Auguste Herbin, offre 24 œuvres à la ville de sa jeunesse et constitue ainsi une deuxième collection.
En 1982, le musée, enrichi d’importantes donations Matisse, est transféré dans un petit palais construit par les archevêques de Cambrai et ouvert sur un parc bordé de tilleuls tricentenaires. Dix ans plus tard, le Conseil Général, Département du Nord, le départementalise et construit un nouveau musée.
LE NOUVEAU MUSÉE MATISSE
Le nouveau musée a ouvert ses portes le 8 novembre 2002. Le palais construit au début du 18ème siècle a été entièrement rénové et agrandi par les architectes nancéens Laurent et Emmanuelle Beaudouin. Les maîtres d’œuvre ont conservé les murs extérieurs du palais construit entre cour et jardin, et ont adjoint un bâtiment en brique et verre qui associe avec poésie et harmonie le classique et le contemporain. Ce très beau bâtiment, avec une belle rénovation, s'intègre parfaitement au village. Les salles sont baignées de la lumière du nord, douce et modulée et ouvertes sur un très beau parc à la française.
Le musée Matisse restauré et agrandi
Photo Conseil Général du Nord, Emmanuel Watteau
HISTORIQUE
8 novembre 1952 : Création du musée par Henri Matisse
1956 : Donation Auguste Herbin
1982 : Transfert dans le Palais Fénelon
1992 : Départementalisation par le Département du Nord
2000 : Donation Alice Tériade
8 novembre 2002 : Ouverture du nouveau musée dans le Palais Fénelon agrandi
2007 : Installation de la donation Alice Tériade
Le 16 janvier 2017, nous avions envisagé d'aller visiter le Musée Matisse au Cateau Cambrésis afin d'y découvrir notamment la collection Matisse. Tel était notre premier objectif. Mais comme le musée départemental organisait encore pendant quelques jours une exposition temporaire consacrée à Pierre Alechinsky, nous avons commencé la visite du musée par cette section particulière. Voir ci-dessous.
L'après-midi, nous avons visité successivement :
* la section consacrée à la Collection Herbin ( LIEN 2 )
* puis la section consacrée à la Collection Tériade ( LIEN 3 )
* Enfin la galerie consacrée à la Collection Matisse ( LIEN 4 ).
MARGINALIA - PLUME ET PINCEAU
Présentation de l'artiste
Dans les années 1930, Pierre Alechinsky a étudié à l'école Decroly à Bruxelles. On obligeait l’enfant gaucher à écrire de la main droite. La gauche, sa meilleure main, les éducateurs la lui laisseront pour les travaux « de moindre importance » : le dessin... !
En 1944, Alechinsky intégra l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture et des Arts Décoratifs de Bruxelles pour y poursuivre des études d’illustration de livres et de typographie.
« Imagination au pouvoir » est un slogan qui pourrait très bien s’appliquer à l’œuvre de Pierre Alechinsky, à ses dessins situés entre calligraphie et peinture, surréalisme et expressionnisme abstrait, sophistication et naïveté. Passionné par les liens entre écriture et graphisme, il a étudié, de 1944 à 1948, l'illustration, la typographie, les techniques d’imprimerie et la photographie à l’Ecole nationale supérieure d’Architecture et des Arts visuels de La Cambre à Bruxelles. C'est pendant cette période qu'il découvrit l'œuvre d'Henri Michaux, de Jean Dubuffet et des surréalistes. Il rencontra et se lia d'amitié avec le critique d'art Jacques Putman, qui consacra de nombreux écrits à son œuvre.
Il commença à peindre en 1947 et fit alors partie du groupe « Jeune Peinture belge ». Pierre Alechinsky est très rapidement devenu l'un des acteurs majeurs du monde artistique belge de l'après-guerre. Une formation solide qu’il enrichit de découvertes personnelles : le jeune Pierre Alechinsky dévore l’œuvre de Michaux, se passionne pour Dubuffet et s’enthousiasme pour les surréalistes. Il en tire la conviction que l’art doit être le lieu de la spontanéité et du lâcher prise. Un tel credo le pousse à rejoindre le groupe COBRA, une constellation d’artistes libres et non conventionnels, partisans de l’expérimentation et du décloisonnement des genres.
Après sa rencontre avec le poète Christian Dotremont, l'un des fondateurs du groupe CoBrA (mouvement créé en 1948, regroupant des artistes issus de Copenhague, Bruxelles et Amsterdam, qui préconisait un retour à un art plus provocant, agressif et audacieux), il adhéra en 1949 à ce mouvement d'avant-garde artistique qui prône le détachement du Surréalisme et le retour vers l’Expressionnisme.
Le rôle capital que joua pour lui le mouvement CoBrA tenait autant aux personnes qu'aux idées défendues : spontanéité sans frein dans l'art, d'où rejet de l'abstraction pure et du « réalisme socialiste », refus de la spécialisation. Après la dissolution du groupe CoBrA, dont il perpétuera l'esprit (« CoBrA, c'est mon école », a-t-il pu dire), et après avoir obtenu une bourse d’études du gouvernement français, Pierre Alechinsky s'est installé à Paris, où il a côtoyé les surréalistes. Il complète ensuite sa formation de graveur et s'initie à de nouvelles techniques à l'Atelier 17.
En 1954, Pierre Alechinsky fit la connaissance du peintre chinois Walasse Ting qui lui a fait découvrir la calligraphie dont la spontanéité l'attirait. Walasse Ting a eu une grande influence dans l'évolution de son œuvre et l’incita même à voyager dans l’Extrême Orient. Très vite Pierre Alechinsky s’initia aux arcanes de cet art subtil et partit pour Kyoto en 1955 à la rencontre des maîtres du « shodo ». Il s’en inspirera dans ses dessins, au trait toujours plus libre et plus fluide, multipliant les médiums, de l’encre à l’acrylique.
L'artiste a progressivement abandonné l'huile pour des matériaux plus rapides et plus souples comme l'encre, qui lui permit de donner libre cours à un style fluide et sensible.
A partir des années 1960, soutenu par la Galerie de France, Pierre Alechinsky effectue de fréquents séjours à New York où il découvre en 1965 une technique qui lui conviendra bien, la peinture acrylique, à laquelle Walasse Ting l'avait également initié. Cette même année, il crée son œuvre la plus célèbre Central Park, avec laquelle il inaugure la peinture « à remarques marginales », inspirée de la bande dessinée, où l'image centrale est entourée, sur les quatre côtés, d'une série de vignettes destinées à compléter le sens du tableau. L'interaction entre les deux zones est à la fois énigmatique et fascinante.
En 1989, il a illustré le « Traité des excitants modernes » d'Honoré de Balzac.
De décembre 2007 à mars 2008, à l'occasion des quatre-vingts ans d'Alechinsky, les Musées royaux des Beaux-arts de Belgique de Bruxelles lui ont rendu hommage à travers une exposition rétrospective de l'ensemble de la carrière de l'artiste et c'est à cette occasion qu'il déclara que l'Art actuel n'était qu'une question de relation. Ses œuvres principales sont Central Park, Coupe sombre, Loup, Action privilégiée, Album et bleu, Petite falaise illustrée.
La galerie Lelong à Paris représente et expose régulièrement l'œuvre de Pierre Alechinsky depuis 1979. Les travaux de l’artiste sont représentés dans de nombreux musées et collections à travers l’Europe et l’Amérique.
Du 5 novembre 2016 au 12 mars 2017, le Musée départemental Matisse présente donc une exposition consacrée à Pierre Alechinsky principalement articulée autour de quelques peintures monumentales et de tableaux « à remarques marginales ».
Cet ensemble est ponctué :
Tandis qu’une autre rétrospective lui est consacrée au Cobra Museum of Art, Amstelveen (NL), le musée départemental Matisse a choisi de présenter un aspect inattendu du travail d’Alechinsky : Les Aiguilles (de Port-Coton à Belle-Île-en-Mer) peintes en 1996 à l’âge de 69 ans, impressionnant paysage qui passionna Monet en 1886 et auquel le jeune Matisse se mesura en 1896.
Les Aiguilles
Voici les œuvres qui m'ont particulièrement plu :
Le Tourne-à-gauche ( )
alech-le-thetre-aux-armées
La mer noire (1988-90)
Arbre
A. B.
Lien vers la visite de la Collection Herbin
Lien vers la visite de la Collection Tériade
Lien vers la visite de la Galerie Matisse