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* A Boulogne-sur-Mer (5)

Excursion à Boulogne-sur-Mer (5)

Visite de la basilique Notre-Dame

La basilique Notre-Dame-de-l'Immaculée-Conception est située dans l'enceinte des remparts de la vieille ville de Boulogne-sur-Mer. Elle est classée au titre des monuments historiques en 1982.

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La tradition qui relate l'arrivée d'une statue miraculeuse de la Vierge sur le rivage boulonnais en l'an 639 donna l'impulsion à un important culte marial qui trouva tout son développement au Moyen Âge. Un premier sanctuaire fut construit à l'époque en haute ville, remplacé vers 1100 par une abbaye construite par Ide de Lorraine, épouse du comte de Boulogne Eustache II et mère de Godefroy de Bouillon. Boulogne devint un grand centre de pèlerinage au rayonnement si étendu qu'il accueillit jusqu'aux rois de France et d'Angleterre, venant vénérer Notre-Dame de Boulogne.

De l'affluence des pèlerins, il résulta une abondance de dons qui firent de l'église de Sainte Ide un édifice prestigieux. Aux 13ème et  14ème siècles, l'église fut dotée d'un style gothique. Saccagée une première fois pendant le siège anglais (1544-1550), puis quelques années plus tard pendant les troubles de la Ligue, elle fut finalement vendue et détruite en 1798 (elle était devenue bien national).

À partir de 1827, l'abbé Haffreingue mit tout en œuvre pour la reconstruire, effectuant lui-même les plans et dirigeant les travaux. La basilique Notre-Dame fut élevée entre 1827 et 1866 par l'abbé Haffreingue, sur les ruines de l'ancienne cathédrale, détruite peu après la Révolution. Cet ensemble colossal au dôme culminant à 101 m de hauteur est inspiré de Saint-Paul de Londres, de Saint-Pierre de Rome, du Panthéon et des Invalides !...

A l'intérieur, le maître-autel des princes Torlonia, chef d'œuvre de la mosaïque italienne du 19ème siècle. 

Les origines

Dès la fin du 4ème siècle, un groupe cathédral primitif est vraisemblablement établi à l’intérieur du camp romain. Le souvenir du baptistère en est perpétué par l'actuelle rue Saint-Jean (Baptiste).

Au Moyen Age, il existait deux grandes abbayes en haute ville : Notre-Dame et Saint-Wulmer. La seconde n'eut jamais la prospérité de sa voisine qui devient le lieu d'un grand pèlerinage fondé sur la tradition d'une statue miraculeuse de la Vierge venue

s'échouer sur le rivage au 7ème siècle. De là est née l’iconographie de Notre-Dame de Boulogne : Vierge nautonière représentée assise ou debout dans une barque conduite par deux anges, image que multiplient dès le Moyen Age les insignes de pèlerins.

L'église médiévale

Vers 1100, un nouvel édifice est construit. Il fait au cours des siècles l’objet de nombreuses transformations, dont l'ajout d'un chœur gothique au 14ème siècle.  Erigée en cathédrale en 1567, Notre-Dame est fermée au culte à la Révolution et la statue miraculeuse est brûlée. Vendu comme bien national, le bâtiment est ensuite progressivement démoli ; le siège paroissial est transféré dans la chapelle du couvent des Annonciades.

La reconstruction L'église actuelle fut entreprise en 1827 par l'abbé Haffreingue, architecte autodidacte. Ce jeune prêtre espérait ainsi rétablir le siège épiscopal et restaurer les pèlerinages en l'honneur de la Vierge nautonière. Il a su donner à l'œuvre de reconstruction un retentissement national : parmi les noms des souscripteurs apparaissent ceux d’Hugo, Chateaubriand ou Vigny. Notre-Dame de Boulogne inaugurait au 19ème siècle toute une série de sanctuaires témoignant d'une ferveur mariale retrouvée. Les travaux s'échelonnèrent sur près d'un demi-siècle. La coupole fut achevée en 1854, mais les tours occidentales ne reçurent leur couronnement que dans les années 1870. En 1879, l’église fut élevée au titre honorifique de basilique, mais elle ne recouvrit jamais son siège épiscopal.

Un édifice original

Notre-Dame est une production originale inspirée de l'architecture religieuse de la Renaissance et des temps classiques. Le chantier avait débuté par la rotonde que prolonge à l'est la chapelle de la Vierge. La reconstruction aurait pu se réduire à cela si on en était resté au projet initial. Mais rapidement, les finances aidant, il est décidé d'adjoindre au plan centré une seconde partie en croix latine. D'où la particularité d'une église double, juxtaposant deux parties distinctes selon une formule dont Saint-Louis des Invalides est un des rares exemples analogues.

Le dôme superpose audacieusement deux tambours à colonnade que surmontent la coupole et son lanternon culminant à une centaine de mètres. La seconde rangée d'ouvertures fournit à l'intérieur un éclairage indirect sur la calotte.

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L'église occidentale associe une nef accostée de doubles bas-côtés, un transept saillant et un sanctuaire réduit à deux travées ouvrant par une grande arcade sur le dôme. La nef aligne une série de colonnes corinthiennes élancées, rehaussées d'arcs qui portent l'entablement. L'originalité de cette partie réside dans les fausses voûtes allégées d'oculi et de lunettes latérales qui laissent filtrer un éclairage indirect. Le vrai couvrement est assuré par une voûte en berceau qui repose, non pas sur les colonnades qui ne pouvaient en supporter la charge, mais sur les murs des premiers collatéraux.

La silhouette assez singulière de Notre-Dame et ses particularités architecturales sont le résultat des méthodes approximatives et empiriques d'un constructeur amateur. Il en est de même de la fragilité du monument ; la reconstruction des voûtes de la nef effondrées en 1921 s’accompagne d’une consolidation complète par une structure en béton armé (partiellement visible dans la crypte), permettant sans doute la sauvegarde du monument lors des bombardements de la Seconde Guerre mondiale.

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Le mobilier

L'autel Torlonia est la pièce maîtresse du mobilier. Disposé initialement au centre de la rotonde, cet autel à la romaine couronné d'un tabernacle en forme d'arc de triomphe, est une production italienne luxueuse commandée par le prince Torlonia et offerte à Notre-Dame en 1866. Ses panneaux de mosaïque sont d'une rare finesse d'exécution ; ils figurent d'un côté la Vierge nautonière et quatre docteurs de l'Eglise ; de l'autre, le Christ et les évangélistes. La richesse de l'œuvre s'exprime aussi par la quantité des matériaux, souvent rares ou précieux (147 recensés).

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Parmi les autres éléments de mobilier les plus remarquables figure le cénotaphe de l'abbé Haffreingue, disposé dans une des absidioles de la rotonde ; le groupe sculpté représente le prêtre agenouillé faisant don de l'édifice à Notre-Dame de Boulogne.

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Le cénotaphe de Monseigneur Haffreingue est l’expression de l’hommage public rendu au bâtisseur de la basilique, élevé en 1859 au titre de protonotaire apostolique, représenté ici en train d’offrir à Notre-Dame de Boulogne l’église qu’il a relevée de ses ruines.

Financé par souscription publique, réalisé en 1875 par Eugène Delaplanche, le monument associe les marbres blancs et de couleur dans une composition inspirée des mausolées baroques empreints d’autant d’expressivité que de théâtralité.

La connotation funéraire de l’œuvre évoque enfin le fait que l’abbé est inhumé presque juste au-dessous, dans la crypte.

A signaler aussi, dans le bras nord du transept, le monumental retable du Sacré-Cœur traité dans un style néo-baroque.

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Le retable du Sacré-Cœur a été sculpté en 1878 par le sculpteur Deleplanche, quelques années après la consécration de la basilique. Cet autel qui est composé de trois marbres différents (Carrare, rouge de Belgique et du Languedoc) est de style Louis XIV. Sa figure centrale représente le Christ en marbre flanqué de deux statues latérales (La Vierge Marie à gauche, saint Jean l’Évangéliste à droite). Au-dessus de lui, se tient un nuage d’angelots sur fond de rayons de soleil doré.

La statue du roi David, œuvre du lillois Buisine réalisée en 1895, est un vestige du buffet des grandes orgues détruites pendant la Seconde Guerre.

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Datant du 18ème siècle, la chaire de vérité provient de l'ancienne église des Cordeliers en basse ville.

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La décoration

La décoration de Notre-Dame se résume aux fresques consacrées à la Vierge décorant les absidioles sous le dôme (réalisées par Soulacroix en 1864-66) : le mystère de l'Immaculée Conception, la Purification, la Visitation, l'Annonciation, la Présentation au temple, la Nativité. Primitivement, des peintures en grisaille ornaient aussi les voûtes de la nef.

La ville de Boulogne-sur-Mer était autrefois le siège d'un ancien évêché, dont cette église était la cathédrale, tête du diocèse de Boulogne-sur-Mer ayant existé entre 1566 et 1801 (année pendant laquelle il est dissous pour être intégré en totalité au diocèse d'Arras). Le diocèse de Boulogne correspondait à un territoire s'étendant jusqu'à Étaples, Montreuil, Hesdin, Saint-Pol-sur-Ternoise et Calais.

Important lieu touristique de la ville, la basilique est connue pour son dôme qui surplombe l'agglomération, et pour sa crypte qui est l'une des plus vastes de France.

La crypte du 19ème siècle s'étend sous toute la surface de la basilique et en reconduit les différentes parties de façon cloisonnée afin d'assurer la fondation du bâtiment. Dans l'esprit de l'abbé Haffreingue, elle devait symboliser l'église « souffrante », en opposition à l'église militante et triomphante, respectivement représentées par l'église et le dôme. Aujourd'hui, la crypte apparaît surtout comme le lieu de mémoire de l'église médiévale. Insérés dans la maçonnerie du 19ème siècle, quelques piliers en demeurent visibles : les piles de la nef romane ou les élégantes bases de la chapelle d'axe datant du 14ème siècle. On constate ainsi que l'édifice actuel se superpose exactement à son prédécesseur. Un trésor d'art sacré y est conservé, dont le reliquaire du Saint-Sang, offert en 1308 par Philippe le Bel, constitue le plus remarquable objet.

Lien vers la visite détaillée de la crypte

Lien vers les remparts de la ville et le château comtal

A. B.

Sources :

https://1.cnstlltn.com/master/2895543a-f5a0-4e0d-8d24-4fae67515cf8/2895543a-f5a0-4e0d-8d24-4fae67515cf8_134.pdf

https://fr.wikipedia.org/wiki/Basilique_Notre-Dame-de-l%27Immacul%C3%A9e-Conception_de_Boulogne-sur-Mer

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