Le canal de l'Espierre se situe en Belgique entre la frontière française et l'Escaut à travers les provinces de Hainaut et de Flandre-Occidentale.
Son extension française est nommée Canal de Roubaix. Il a été rouvert à la circulation fluviale en 2011.
Le canal de l'Espierre a été construit de 1840 à 1843 afin de relier la Deûle à l’Escaut. Le but de ce canal était d’approvisionner en eau et en charbon Lille-Roubaix-Tourcoing. Pendant plus de cent ans, le canal de l’Espierre a contribué à l’essor économique de la région. La pêche se pratique à partir d’Estaimpuis et Leers-Nord où la qualité des eaux y est meilleure.
À partir de 1850, l’essor industriel important de Roubaix et de Tourcoing, a provoqué de sérieux dommages au canal. Les affluents de l’Espierre ont été utilisés par l’industrie pour l’évacuation des eaux usées. Ils ont ainsi perdu peu à peu leur pureté. Les autorités françaises n’ont rien fait pour arrêter cette pollution et ont même contribué à l’aggraver. A partir de 1872, il fut interdit de rejeter les eaux usées dans le canal. Ces eaux furent déversées dans le ruisseau de l’Espierre à côté du canal, ce qui augmenta près de 10 fois son débit normal !
En 1914, , les Allemands, aussitôt après leur installation dans le pays, ont utilisé le canal de l'Espierre pour le transport de gravier du Rhin ainsi que pour d'autres matériaux de construction destinés à des travaux militaires sur le front. Pendant les quatre années de guerre, de nombreux remorqueurs ont sillonné le canal ; la navigation était très intense, 30 à 40 bateaux par jour, ce qui obligeait le personnel à travailler dix-sept heures par jour sans arrêt, de fréquentes patrouilles ne lui laissaient d'ailleurs aucun répit. Les Allemands ont endommagé ou enlevé pour leurs besoins un millier d'arbres croissant sur les digues.
Entre 1985 et 2011, plus aucun bateau n’a navigué sur le canal.
Le canal a servi pendant 26 ans de véritable égout à ciel ouvert. Mais depuis le début du 21ème siècle, un nouvel intérêt touristique est apparu. Depuis le 8 septembre 2000, le canal est classé au Patrimoine wallon. Et à présent chaque dimanche d'été, il est possible d'emprunter le bateau « Le Satcheu » entre l'écluse de Leers-Nord et Saint-Léger.
Le canal fait partie, avec le canal de Roubaix et la Marque canalisée, de la liaison Deûle-Escaut qui a été progressivement rouverte à la navigation de loisir en 2008 grâce au programme de travaux Blue Links, financé par l'Union européenne.
Grâce à la jonction entre la Deûle et l'Escaut par le petit canal de l'Espierre côté belge, et de Roubaix côté français, la navigation fluviale sur le canal de l'Espierre a été rétablie dans sa continuité le 1er juin 2011.
Au niveau de L’Espierre (Spiere), le canal fait une brève incursion d’un kilomètre en Flandre, avant de rejoindre le Haut-Escaut.
La Maison du Canal a ouvert ses portes dans une ancienne maison éclusière au bord du canal de l’Espierre. C’est dans ce paisible estaminet frontalier que vous pourrez vous désaltérer après une balade à pied ou à vélo. Depuis la réouverture du canal aux bateaux de plaisance, la Maison du Canal est un site très prisé par les promeneurs et les plaisanciers.
Une fois installés à Herseaux, nous avons commencé à prospecter la région et découvert ces agréables promenades le long du Canal de l'Espierre.
L’écluse de Leers-Nord est une halte privilégiée pour les plaisanciers qui font une boucle dans la région. Les péniches s’y amarrent souvent pour plusieurs jours. Et sur place, les équipages trouvent de quoi se restaurer (tout comme, côté français, à la Guinguette de Leers) mais aussi une borne pour s’alimenter en eau, en électricité…
a) L'entrée du canal en Belgique
L'été prochain, nous nous proposons une petite escapade fluviale sur le canal de l’Espierre à bord du Satcheu !
A. B.