Entre Lille et Dunkerque, Cassel est un superbe bourg planté au sommet d'une colline, rare monticule dans un pays plat comme la main. En son centre se trouve le somptueux Musée de Flandre, ouvert en 2010, premier du genre consacré uniquement à la richesse culturelle de la Flandre des deux côtés de la frontière. Installé dans un ancien palais du 16ème siècle, dont la vue sur la plaine est époustouflante, le musée présente un panorama significatif de la peinture flamande.
Le Musée de Flandre (Photo Francine G. - Clio)
Nous en connaissions l’existence, mais lors de nos visites précédentes à Cassel, le musée était en pleine rénovation.
Ce dimanche 19 novembre 2017, nous sommes retournés à Cassel, au musée de Flandre voir l’exposition
Le musée départemental de Flandre, situé à Cassel, 26 Grand-Place en France, à un jet de pierre de la frontière et de notre domicile, propose jusqu’au 1er avril 2018, en collaboration avec le musée des Beaux-Arts de Dunkerque, une nouvelle exposition, un parcours qui nous a permis de découvrir l’évolution de la représentation de l’être humain par quelques peintres flamands.
Le seul musée consacré uniquement à mettre en lumière la richesse de l’identité culturelle flamande se trouve, paradoxalement, de l’autre côté de la frontière dans le nord de la France, à Cassel !
L’Hôtel de la Noble Cour, une ancienne châtellerie entièrement restaurée, abrite le musée départemental du Nord. Ce très beau musée, qui a rouvert il y a sept ans, propose, en collaboration avec le musée des Beaux-Arts de Dunkerque, une nouvelle exposition qui ne se réduit pas au genre du portrait.
À l’ère où le « selfie » est devenu une mode, cette exposition nous invite à réfléchir sur le visage et sa représentation par des peintres flamands aux 16ème et 17ème siècles. Que les allergiques au portrait se rassurent, cette exposition ne se penche pas uniquement sur ce genre, mais plus largement sur la représentation humaine dans la peinture flamande !
Incarner le divin
En préambule, les visiteurs sont appelés à découvrir la nouvelle acquisition du musée, une huile sur bois maniériste : « L'arrestation du Christ », une œuvre significative du courant anversois et attribuée au « Maître de 1518 » identifié comme étant Jan Mertens van Dornicke. Cette œuvre constitue le point de départ de l’exposition : « Comment incarner le divin ? ».
Malgré les Dix Commandements qui interdisent à l’être humain de dresser des effigies à l’image de Dieu, le Christ a été très tôt représenté. Cette première œuvre nous fait entrer dans le vif du sujet : quels traits les peintres flamands ont-ils choisi de donner au Christ ? En effet, l’exposition s’intéresse tout d’abord à la figure du Christ, dont les traits sont immédiatement reconnaissables, contrairement à la plupart des personnages bibliques et mythologiques, identifiables grâce à leurs attributs.
Malgré la fureur iconoclaste de la Réforme visant à détruire les images de Dieu et des saints pour éviter d’en faire des idoles, ils sont quelques-uns à oser incarner le divin. De rares sources existent, comme la lettre (finalement apocryphe) de Lentulus, gouverneur de Judée avant Ponce Pilate ou l’Évangile selon saint Jean.
Le peintre flamand du 15ème siècle Albrecht Bouts fait ainsi de son « Christ couronné d’épines », un homme pâle, aux cheveux bruns bouclés et à la barbe évanescente. Ce tableau fera l’objet de nombreuses répliques.
Mais comment distinguer les Saints ou les personnages de la mythologie ? Les artistes ont eu recours à une codification précise qui s’exprime à travers des attributs. Jupiter apparait par exemple avec un aigle et Junon avec un paon.
Quittant la sphère religieuse, le propos s’arrête ensuite sur le portrait d’apparat et les œuvres de Frans Pourbus, son meilleur représentant. Ici, point de liberté mais la recherche d’un « hyper-réalisme » à la manière photographique. On se base sur le modèle. Le visage a un poids : il sert à diffuser l’image du prince à ses sujets, à perpétuer son souvenir ou... fournit des informations physiques en vue d’un prochain mariage.
Le parcours aborde ensuite le portrait des nobles, entre valorisation du pouvoir et ressemblance avec le modèle, dont le nom ne nous est pas toujours parvenu. Ainsi, l’identité du jeune garçon, qui figure sur l’affiche de cette exposition, demeure un mystère, malgré les nombreuses recherches des commissaires !
Dès le début du 15ème siècle, les bourgeois, fiers de leur statut social, imitèrent cette pratique, comme l’autoritaire dame âgée, accompagnée de son chien, magnifiquement portraiturée par Frans Floris I en 1558. Comme les souverains, les bourgeois demandent rapidement à avoir leur portrait. Les premières représentations seront réalisées sur des retables d’église, c’est le cas de « M. et Mme Leys, bouchers », peints par le Bailleulois Jan De Reyn. Sur un fond volontairement sombre, rides, poils de barbe ou cheveux sont traités avec une extrême minutie.
La dernière section détaille la pratique par les peintres flamands de l’étude de tête et montre comment un même modèle pouvait être repris dans différents tableaux. Le sourire édenté, les yeux révulsés, le nez rouge, « La Rieuse » de Van de Venne n’inspire pas la joie mais la misère de sa condition. Le visage sert, cette fois, à dépeindre, voire critiquer une réalité sociale.
En quelque cinquante œuvres, dont la plupart issues du musée des Beaux-Arts dunkerquois, l’on redécouvre la richesse du visage et sa faculté à nous ouvrir l’au-delà.
A travers une cinquantaine d’œuvres on découvre l’évolution de la représentation de l’être humain qu’il soit réel ou imaginaire que ce soit le christ, un roi, un riche bourgeois, un enfant ou un vieillard.
Depuis les Primitifs, les peintres flamands se caractérisaient par un réalisme sans concession, mais aussi, et peut-être surtout, par un réel talent de physionomiste pour précisément faire surgir à la surface de la peau, l'âme du modèle.
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Le portrait d’apparat
Outre la figure du divin, un autre but du portrait était de diffuser largement l’image du prince et de perpétuer son souvenir, il sert aussi à fournir des informations sur le physique des époux potentiels en vue d’un mariage. C’est le cas du portrait d’apparat.
Un exemple classique est ce « Portrait de Ferdinand d'Autriche » peint par Antoon van Dyck.
Frans Pourbus le Jeune est un des meilleurs représentants du genre. On peut aussi admirer le « Portrait d’Henriette-Marie de France », saisissant de réalisme.
Juste à côté une tête d’enfant qui sert aussi d’affiche à l’exposition. Ce portrait est entouré de mystère, on ignore l’identité de cet enfant âge de 4 ou 5 ans et dont le riche costume indique qu’il s’agit certainement d’un prince de sang. Le réalisme de ses traits, si ce n’est l’oreille qui parait esquissée témoignent du talent de l’artiste qui est aussi demeuré inconnu.
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Le portrait bourgeois
Si le droit de se faire portraiturer fut réservé durant des siècles aux saints et aux souverains, dès le début du 15ème siècle ce privilège s’ouvre également aux bourgeois. Ils apparaissent d’abord en tant que donateurs sur les retables d’églises dont le sujet concerne un épisode religieux. Dans la seconde moitié du XVIème siècle les règles très strictes en matière d’habillement et d’étiquette sont reprises à grande échelle dans les anciens Pays-Bas.
Ainsi sur ces « Trois têtes masculines » de Frans Pourbus le Jeune, on est frappé par la précision quasi-photographique de la représentation. Chaque ride, chaque poil de barbe ou chaque cheveu sont traités avec une extrême minutie.
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Les études de têtes
A la fin du 16ème et au début du 17ème siècle, Rubens, Van Dyck et Jordaens exécutent aussi des études de têtes. L’objectif est de constituer un catalogue dans lequel leurs collaborateurs pourront puiser pour réaliser des compositions religieuses ou mythologiques. Ces modèles sont pour la plupart issus de l’entourage proche du peintre. Ainsi cette tête d’un homme barbu attribuée à Antoon van Dyck qui est exceptionnelle avec un regard d’une rare intensité. Ce portrait, comme le dit le titre de l’exposition, est le reflet d’une âme.
Tête d'un homme barbu. A ce jour, l'attribution à van Dyck de ce panneau n'a pu être confirmée. Mais le traitement exceptionnel de ce visage et plus particulièrement de ce regard d'une rare intensité, suggère la main d'un grand artiste. L'identité du sujet demeure un mystère. Van Dyck réutilise ici la figure de l'homme âgé, motif de prédilection en peinture. Pourquoi ce type de personnage en particulier ? Parce qu'il peut être tour à tour apôtre, prophète, roi biblique ou dieu fleuve. La tête soutenue par une main, ce regard tourné vers le ciel, le départ de ce drapé rouge pourraient évoquer un saint, Jérôme, l'un des premiers sujets religieux exécutés par Van Dyck en 1615 certainement d'après des oeuvres de Rubens.
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Les portraits de genre
Enfin, la dernière section explore le portrait de genre. Dès le début du 16ème siècle, Pieter Breughel l’Ancien et surtout son fils Pieter Breughel le Jeune en sont les spécialistes : jeux, intérieurs de taverne où l’on boit et où l’on fume, joueurs de carte ou de musique. Adriaen Brouwer ou David Teniers le Jeune mettent en scène paysans ou artisans dans des compositions chargées de retranscrire leur quotidien. Le sourire édenté, les yeux révulsés, le nez rouge, « La Rieuse » de Van de Venne n’inspire pas la joie mais la misère de sa condition. Le visage sert, cette fois, à dépeindre, voire critiquer une réalité sociale, aux antipodes du portrait d’apparat ou bourgeois.
La Rieuse. Sous le nom "Pseudo-van de Venne" furent regroupés un certain nombre de tableaux attribués à Jan van de Venne, mais c'est seulement en 1978 que Jacques Foucart l'a définitivement identifié. Il serait né à Malines vers 1604. Il se spécialise dans les scènes de genre et les têtes d'expression caricaturales. C'est sous le prisme d'un réalisme sans concession que nous apparaît ce portrait de femme. Le sourire édenté, les yeux révulsés, les rides profondes, le nez rouge témoignent du poids des années et de la misère de sa condition, aux antipodes du portrait de cour ou bourgeois.
Cette jolie exposition étant de taille modeste, nous avons pu profiter de cette occasion pour découvrir la présentation repensée des collections permanentes et les huit œuvres déposées à Cassel, par le musée des Beaux-Arts de Dijon, pour une durée d’un an.
Le musée départemental de Flandre vient d’acquérir une œuvre impressionnante de Simon de Vos, peintre anversois qui s’est illustré à la fois dans les scènes de genre et les portraits.
Dans cette « Scène galante », les deux personnages principaux sont représentés pratiquement grandeur nature, ce qui leur confère une présence imposante. Le traitement des visages, le rendu des émotions sont particulièrement bien représentés.
Ce portrait de très belle qualité, représentatif du mouvement baroque vient enrichir les collections du musée en lien avec la thématique de la gourmandise. Nous avons pu le découvrir dans la salle n° 8 (la cuisine) du parcours permanent du musée.
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L’exposition « La figure ou le reflet de l’âme » se visite au musée départemental de Flandre, 26, Grand-Place à Cassel jusqu’au 1er avril 2018, du mardi au samedi de 10h à 12h30 et de 14h à 18h, le dimanche de 10h à 18h.
Le Musée de Flandre - (Photo Francine G. - Clio)
Le musée est situé à Cassel, petite ville étonnante, à mi-chemin entre Lille et Dunkerque, proche de la frontière belge et du pays de Marguerite Yourcenar. Moins de 3000 habitants vivant dans cette ville ancienne, perchée sur une colline escarpée, à 176 m d’altitude, le point le plus élevé de la région. Quand on y arrive, on traverse d’abord un hameau appelé « Petit Bruxelles », et, ensuite, apparaît la route pavée et sinueuse comme une route de montagne qui mène au sommet à une place bordée de maisons séculaires. De Cassel, on domine toute la plaine. Et, du nouveau musée, on découvre les grandes étendues flamandes et leurs ciels infinis de lourds nuages, exactes copies des paysages des tableaux flamands.
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La ville a une longue histoire et des traditions bien ancrées. C’est à Cassel que Louis XIV a remporté la victoire décisive sur les Pays-Bas et récupéré la Flandre en 1677. C’est à Cassel et, tout proche, à Steenvoorde, qu’ont surgi la révolte des villes flamandes au début du 15ème siècle et, ensuite, la révolte des Gueux en 1566. C’est à Cassel que le maréchal Foch établit son Q.G. d’octobre 1914 à avril 1915. Le nouveau musée de Flandre a d’ailleurs dû incorporer une salle à la gloire du maréchal, même si elle paraît étrange dans un parcours consacré à la Flandre ! Car les habitants de Cassel tenaient à ce qu’on garde le souvenir du passage du héros de la Grande guerre.
Statue du Maréchal Foch sur le Mont Cassel
Le projet de musée est né il y a treize ans et a dû vaincre bien des obstacles pour se réaliser. Le département du Nord joua le rôle décisif pour un musée qui a coûté jusqu’ici 7 millions d’euros, auxquels s’ajoute 1,5 million pour construire des réserves, 1,2 million depuis 2007 pour l’achat d’œuvres d’art et 0,5 million pour la restauration d’œuvres. Une somme très importante pour un musée qui vise 50 000 visiteurs par an.
Le musée s’est installé dans l’Hôtel de la Noble-Cour, siège de l’ancienne châtellenie fondée en 1218 par Jeanne de Flandre (La châtellenie est au Moyen Age l’unité la plus petite du découpage administratif. Elle désigne le territoire sur lequel le maître du château exerce ses droits liés, à Cassel, aux moulins présents). Le bâtiment date du 16ème siècle et fut classé monument historique en 1910. La rénovation a demandé deux ans de travaux et un démontage complet et délicat, car, disaient les architectes, « la dame est âgée et fragile ».
Le Musée de Flandre - (Photo Francine G. - Clio)
La façade avant (photo) est de style maniériste italien alors que l’arrière, avec ses briques et ses volets rouges, est typiquement flamand. De la cour et du jardin, on a une vue superbe sur la plaine flamande. La cour servira aussi à des spectacles tandis que le jardin sera fait d’une collection d’espèces végétales de la région. A l’intérieur, on trouve des boiseries anciennes, diverses, et un style hétéroclite.
Le musée de Flandre a tiré parti de tous les mélanges auxquels il était confronté : un bâtiment ancien d’époques variées, des collections diverses incluant un cabinet de curiosités, des tableaux et des meubles. Le visiteur est alors invité à un parcours dans une muséographie élégante à travers les salles, les genres et les époques qui parlent du « génie » flamand et de ses caractéristiques : esprit frondeur, paysages, religiosité, dérision. Les pieds dans la boue et la tête dans l’infini du ciel.
Le parcours, ni chronologique, ni thématique, est basé sur quatre binômes censés exprimer la Flandre.
Le premier chapitre, « Soumission et colère », rappelle les affrontements fréquents avec les pouvoirs. On y voit des tableaux anciens de la bataille de Cassel ou l’énorme tableau académique sur les Casselois face à Philippe le Bon, plongés dans la tempête et les marais. Un tableau de 6 x 3 m qui fut peint par Francis Tattegrain en 1887. Il avait planté son immense toile au milieu des dunes à Berck plage !
Le volet « Entre terre et ciel » est centré sur la dévotion et le paysage avec, entre autres, un beau primitif flamand récemment acquis qui se trouvait au 15ème siècle dans l’église Notre-Dame de Termonde où l’on voit le donateur Joos Vandendamme, les yeux clos signifiant sa mort. Un tableau rare avec cette iconographie et qui, de plus, a conservé son cadre d’origine. On découvre aussi un « Saint-Christophe » de Joachim Patinier (avec peut-être Quentin Metsys), et d’autres tableaux intéressants.
« Saint-Christophe » de Joachim Patinier
Dans chaque salle, il y a aussi des œuvres contemporaines qui ouvrent la réflexion et qui ont été réalisées parfois spécialement pour le musée, comme ce superbe tableau de Thierry De Cordier. Un tableau de « verdure folle », qu’il sous-titre, « Lors la beauté s’enfuit », où on distingue un trou noir dans la verdure à côté d’une illumination, le néant et la lumière.
Le chapitre « Mesure et démesure » reprend un cabinet de curiosité avec ses pièces paléontologiques diverses à côté d’un Panamarenko et de deux hiboux de Jan Fabre, exprimant « les messagers de la mort décapités ». Il est frappant de revoir des œuvres de Fabre, De Cordier ou Van Caekenberg dans un tel contexte, qui montre bien la parenté que ces artistes entretiennent avec l’histoire de l’art flamand.
Enfin, le dernier chapitre parle de « l’ostentation et la dérision », autres caractéristiques flamandes, selon le musée, avec par exemple une grande statue du « Schijtmanneke », un homme déféquant. Leo Coppers y a déposé une œuvre faite d’un tas de lingots d’or, dont on ne sait s’ils sont vraiment faux et l’artiste a volontairement laissé un lingot sur le sol, sans protection, pour tenter le diable ! On retrouve là les doubles des deux géants de Cassel, Reuze-Papa et Reuze-maman, auxquels tiennent les habitants.
Au final, le musée a réussi à donner une image variée et non caricaturale de la culture flamande, en profitant de quelques belles pièces de ses collections.
Ce musée est le seul à se consacrer uniquement à la mise en lumière de l’identité culturelle de la Flandre, déclinée à travers une collection pluridisciplinaire présentée de manière originale, mêlant une grande richesse d’œuvres et objets d’art, ancien et contemporain.
Il n’est en rien un outil de propagande. C’est une initiative du département du Nord, en France, qui a massivement investi dans un lieu chargé d’histoire et de riches collections. Car la France a aussi sa Flandre : la Flandre intérieure et la Flandre maritime, à la frontière belge, de Lille à Dunkerque.
Ce musée ne se contente pas de la Flandre française mais ouvre les frontières et parle de toute la Flandre, mais il se situe en dehors de toute récupération politique. Il n’est pas lié à nos problèmes belges, ni porté par une revendication identitaire régionaliste ou linguistique. Mais, bien sûr, pour chaque objet, chaque cartel a des explications en français et néerlandais, et l’équipe du musée s’est mise à l’étude intensive du néerlandais !
Guy Duplat & Sandrine Vézillier
Propos retravaillés et synthétisés par A. B.
Références :
http://deredactie.be/cm/vrtnieuws.francais/magazine/1.3083470
http://www.lalibre.be/culture/arts/le-musee-de-flandre-mais-en-france-51b8c33ee4b0de6db9bd2d63
http://www.lefigaro.fr/voyages/2012/04/10/03007-20120410ARTFIG00534-voir-le-nord-en-peintures.php