3ème jour
Le cimetière Saint-Vincent est celui du vieux village... Il en a gardé les proportions modestes et l'aspect tranquille. Et pourtant ! Il raconte bien des histoires. Il abrite des Montmartrois qui aimèrent leur village et participèrent à sa célébrité. C'est en 1831 que le cimetière fut créé sur un terrain en friche. Il fut entouré de murs qui subsistent aujourd'hui. L'entrée était alors située au n° 40 de la rue Saint-Vincent et non comme aujourd'hui rue Lucien Gaulard à proximité de la place Constantin Pecqueur ...
Si les personnalités qui attirent sont peu nombreuses, le cimetière Saint-Vincent, est d’une très grande richesse. Dans un tel lieu, évidemment, les peintres sont nombreux, et l’inscription « artiste peintre » sur les tombes recouvre de grands artistes ou des croûteux, mais tous à leurs manières ont participé à la légende de Montmartre.
Statues de la tombe de René Dumesnil
Le musicographe René Dumesnil (1879 - 1967) fut critique musical au Mercure de France et au Monde. On lui doit de nombreux ouvrages sur la musique. Il était membre de l’Académie des Beaux-Arts. Il repose sous une statue en bronze d'Emile Bailly.
Le cimetière Saint-Vincent est un des trois cimetières de Montmartre. On peut y dénombrer près de 900 tombes. De nombreuses « personnalités » y ont été inhumées.
Nous avons recherché celles :
Après avoir fait la connaissance de Jacques Prévert en 1936, le tandem Carné-Prévert montre lors de leur premier film, « Drôle de drame », une entente remarquable qui ne cessa de se renforcer par la suite.
Le « Quai des brumes », tourné en 1938, marqua un résultat important dans leur collaboration. Le film remporta un grand succès grâce à l'habileté de Carné dans la représentation des extérieurs et la direction des acteurs et au grand talent de Prévert qui réussit à amalgamer quelques-uns des thèmes du surréalisme tardif, typiques de sa poésie, avec une atmosphère inquiète à laquelle on doit certainement le charme du film.
En 1938, suivent « Hôtel du Nord » et en 1939, le remarquable « Le jour se lève » où il raconte l'histoire d'un ouvrier qui, au moment où il va être arrêté par la police dans sa chambre, revit les instants qui l'ont amené à tuer par amour et, quand le soleil se lève, se suicide d'une balle.
Suit en 1942, « Les Visiteurs du soir », une légende médiévale.
Si un écrivain est à sa place au cœur de Montmartre, c'est bien lui!
On connaît les blagues qu'il aimait faire avec ses amis de la bohême et notamment la présentation au Salon des Indépendants d'une toile de Boronali peinte par l'âne Lolo, alias Aliboron, dont la queue avait été trempée dans des seaux de peinture! C'était juste de l'autre côté du mur du cimetière, au Lapin Agile !
Il était l'ami des plus illustres Montmartrois : Carco, Mac Orlan, Utrillo, Max Jacob....
Il résida à plusieurs adresses sur la Butte ou dans le 9ème arrondissement : rue Lepic, rue La Bruyère, rue Victor Massé ou rue Camille Tahan, près du cimetière Montmartre.
Sépulture de Roland Dorgelès
En 1898 – alors qu'il est à Paris et se sent défaillir – il demande à mourir « face à la mer » et se fait transporter à Deauville où il décède le 8 août au matin dans la villa Breloque.
Eugène Boudin est un peintre marin, expert en matière de rendu de tout ce qui est lié à la mer et à ses rivages. Il peint notamment de nombreux tableaux décrivant la vie des pêcheurs sur les ports et les marchés ; ainsi que celle des familles bourgeoises du 19ème siècle sur les plages de Normandie.
Qu'elle est triste la tombe d'Eugène Boudin (1824-1898) ! Lui, l'homme du grand large, des ciels immenses, des météores.... il est enterré sous une pierre grise, à un endroit que caresse rarement le soleil !
Assistant réalisateur dès 1948, notamment de Jean Cocteau (Les Parents terribles), Jean-Pierre Melville (Les Enfants terribles), Henri Verneuil (Un singe en hiver) et de Claude Lelouch (L'aventure c'est l'aventure), il a dû attendre 1973 pour réaliser son premier long-métrage, Le Silencieux, avec Lino Ventura, qui fut un succès.
Après Le Silencieux, il a à nouveau fait appel à Lino Ventura à trois reprises pour La Gifle, L'Homme en colère et La Septième Cible. Mis à part les films policiers ou les thrillers, Claude Pinoteau a tourné des comédies comme La Gifle, Le Grand Escogriffe et surtout les deux volets de La Boum qui, révélant Sophie Marceau, ont connu à l'époque un énorme succès populaire.
Peintre représentatif de l'École de Paris, Maurice Utrillo a peint essentiellement des paysages dans lesquels apparaissent souvent des maisons ou des coins de villages. Durant sa carrière, il peint de nombreux paysages urbains, essentiellement des vues du quartier Montmartre.
Il fut un des premiers à avoir transformé un art mineur en art à part entière et il n'est pas étonnant que Toulouse Lautrec l'ait admiré et ait été influencé par lui.
Si on peut voir à Paris ses décors peints pour l'Hôtel de Ville ou pour le théâtre du musée Grévin, ce sont ses affiches qui constituent le meilleur de sa production. Elles donnent l'image la plus éclatante de le Belle Epoque. Elles sont « en mouvement » comme celles de Lautrec sans pour autant chercher à aller au-delà de la surface trompeuse des visages. Lautrec est mouvement et mélancolie ; Chéret est mouvement et insouciance.
Sépulture de Jules Chéret
En même temps que de peindre (des nus, des paysages, des scènes d'intérieur et des natures mortes), cet artiste, partageant son temps entre Montmartre, sa propriété des Andelys et quelques villégiatures autour de Paris ou en Bretagne, consacre vingt années de sa vie à classer et conserver les archives paternelles (comme la correspondance échangée par Camille Pissarro et Théo van Gogh, propriété de Ludovic-Rodo avant son transfert au musée Van Gogh d'Amsterdam), constituant simultanément le catalogue raisonné de l'œuvre de son père dont la première publication s’est faite en 1939.
Référence : https://www.landrucimetieres.fr/spip/spip.php?article1891
Nous avons également repéré celles :
André Gabriello (de son vrai nom André Galopet : 1896 – 1975) : chansonnier et acteur de théâtre et de cinéma, où il tourna des années 30 aux années 60.
Dans la même tombe repose sa fille, Suzanne Gabriello (Suzanne Galopet : 1932 – 1992) : chanteuse comique, elle parodia les paroles d’autres artistes et fit, au début des années 60, partie du trio Les Filles à Papa avec Perrette Souplex et Françoise Dorin. On l’a vit également au cinéma. Elle fit plus tard partie des habituées du jeu télévisé « Les jeux de vingt heures ». Elle avait été l’une des compagnes de Jacques Brel, pour laquelle il écrivit "Ne me quitte pas" (bien que ce soit lui qui l’ait quittée).
Référence : https://www.landrucimetieres.fr/spip/spip.php?article1891
A. B.
Lien vers la visite de la Basilique Notre-Dame du Sacré-Cœur de Montmartre