07
L’axe médian s’affirme par la succession des trois arcs diaphragmes qui scandent le vaisseau, emportant le regard au-delà des croisées de transept vers l’un ou l’autre chœur. La nef comporte un vaisseau central flanqué de deux collatéraux. Couvert d'un plafond plat lambrissé, le vaisseau central largement éclairé par les fenêtres hautes est très lumineux. Les arcs-diaphragmes imposants ont une importante fonction architectonique et contribuent à la solidité de la construction.
Sous un plafond plat, le vaisseau règne entre deux files de neuf piliers reliés par de grands arcs en plein cintre. Un cordon continu court le long des murs goutteraux sous l’enfilade de deux fois quatre baies cintrées.
La même ordonnance mais en réduction, caractérise les bas-côtés. Ici, le plafond initial a été remplacé, à la fin du 15ème siècle et au début du 16ème siècle par des voûtes sur nervures en pierre bleue, dont les clés sont peintes aux armes des abbesses.
Nef latérale nord Nef latérale sud
Le plafond de la nef se poursuit au-dessus des croisées des deux transepts, dont les bras ont été couverts de voûtes sur nervures au 17ème siècle. Les chapelles au plan carré qui y sont greffées sont voûtées d’arêtes.
Le chœur principal, à l’est, date du 11ème siècle. Il surmonte une vaste crypte où se rassemblaient les pélerins qui pouvaient y boire l’eau d’un puits à la santé de la sainte, protectrice des voyageurs.
Il porte le nom de chœur Saint-Pierre en souvenir du nom de la première église saint-Pierre où sainte Gertrude fut enterrée et dont les fondations sont visibles dans le sous-sol archéologique.
Ce chœur à chevet plat couvert de voûtes d’arête depuis le début du 20ème siècle est le sanctuaire de sainte Gertrude. Sa châsse est actuellement exposée dans la chapelle Sainte-Gertrude située dans le transept oriental.
Le chœur oriental Le sanctuaire de sainte Gertrude
Le chœur oriental rénové
Le chœur occidental, à abside semi-circulaire, est intégré dans un avant-corps monumental élevé à la fin du 12ème siècle en remplacement d’un autre plus petit.
Le chœur occidental
Le chœur occidental précédé de deux statues
A gauche, Pépin de Landen - A droite, Gertrude
Le retable de Laurent Delvaux : la " Conversion de saint Paul "
Le dernier niveau de ce puissant volume est occupé par une salle voûtée de trois coupoles, dite « salle impériale » accessible par deux tourelles d’escaliers latérales, lors des visites guidées uniquement.
La salle impériale accessible par deux escaliers de 132 marches aménagés dans deux tourelles latérales et un clocher
Le Portail méridional
Ce portail en chêne vernis a été offert en 1739 par la chanoinesse Charlotte Emmanuelle de Poelgeest. Ce portail en chêne est lui aussi dû au sculpteur Laurent Delvaux mais il a été restauré par Christian patriarche et remis en place en 2004.
Ce portail est rehaussé de dorures et de deux belles sculptures en chêne, allégories figurant la Force et la Prudence.
Le retable de Thonon
Ce retable en marbre et albâtre date de 1623 et est l’œuvre de l’artiste Jean Thonon de Dinant.
Ce retable destiné au chœur occidental fut déplacé vers l’endroit actuel lors de la restauration du chœur au début du 20ème siècle.
Il comprend neuf bas-reliefs en albâtre dont l’adoration des bergers et des épisodes légendaires de la vie de sainte Gertrude.
A l’origine ce retable comprenait deux belles statuettes représentant sainte Gertrude et saint Pierre actuellement exposés dans la salle impériale.
Des peintures murales
Quelques peintures murales qui, autrefois décoraient les murs enduits de la Collégiale ont pu être sauvées. Sur le chevet plat du chœur oriental apparaît un vestige du 14ème siècle repeint à l’huile au 16ème siècle et représentant le martyr de saint Laurent. D’autres vestiges sont conservés dans la chapelle de l’abbesse (transept occidental) et dans la chapelle Sainte-Gertrude, située au deuxième niveau de l’avant-corps.
Gertrude de Nivelles
Gertrude de Nivelles, née à Landen vers 626 et décédée à Nivelles le 17 mars 659, est une moniale et sainte franque. Première abbesse de l'Abbaye de Nivelles, elle est la fondatrice et sainte patronne de la ville de Nivelles en province de Brabant wallon (Belgique).
Née en 626, elle est la fille de Pépin de Landen et d'Itte Idoberge (sainte Itte), et donc la sœur de Begge d'Andenne (sainte Begge) et de Grimoald 1er. Son père, maire du palais de Dagobert Ier roi d'Austrasie, est l'ancêtre de Charles Martel, de Pépin le Bref et de Charlemagne. Dès son adolescence, elle témoigne d'une disposition d'esprit profondément religieuse qui lui fait refuser les prétendants qui lui sont présentés. À la mort de son père, sa mère Itte, sur le conseil de saint Amand, transforme le château familial en monastère mixte dont elle devient la première abbesse.
Peu après la fondation du monastère, elle cède sa place à sa fille qui devient abbesse. Gertrude s’implique beaucoup dans la vie religieuse. Elle se lie d’amitié avec les saints moines irlandais, Feuillien et saint Ultan.
Animée d'une insatiable soif de savoir, elle recherche une connaissance approfondie des Saintes Écritures : le saint moine Feuillien lui est d'une aide particulière dans cette étude des Écritures. C'est de Gertrude que Saint Feuillien recevra le terrain de Fosses (Aujourd’hui « Fosses-la-Ville ») où il s'établira. Reste que Gertrude est surtout reconnue et aimée pour l’aide qu’elle apporte aux plus démunis !
Les nombreux jeûnes qu'elle avait pratiqués la diminue physiquement si bien qu'à l'âge de trente ans elle laisse la direction de l'abbaye à sa nièce Vulfetrude qui devient abbesse. Elle meurt trois ans plus tard, à l'âge du Christ, le 17 mars 659.
Ses restes sont inhumés dans l'église abbatiale de saint Pierre, qui prit le nom d'église Sainte-Gertrude au 10ème siècle. De Nivelles, le culte de sainte Gertrude se répandit dans le Brabant occidental, puis dans le Brabant septentrional dans les actuels Pays-Bas et le long des vallées du Rhin, de la Moselle, de l'Oise et de l'Aisne. Puis des pélerins diffusèrent son culte dans toute l'Europe, si bien qu'elle devint la sainte patronne des voyageurs et que de nombreuses églises, chapelles et hôpitaux le long des grands axes commerciaux du Saint-Empire furent placés sous son patronage.
L'église Sainte-Gertrude est devenue une collégiale qui anime toujours le cœur de Nivelles. Les reliques de sainte Gertrude y sont conservées dans une châsse.
Lors du « Tour Sainte-Gertrude », la châsse de la sainte est transportée sur un char en procession dans la ville et à travers champs en suivant un parcours de plusieurs kilomètres correspondant au trajet qu'effectuait l'abbesse pour rendre visite aux malades et aux pauvres. Cette procession annuelle, se déroulant le dimanche suivant la Saint-Michel, trouve ses origines au 13ème siècle et atteint son apogée au 15ème siècle. Aujourd'hui, elle attire encore de mille à deux mille pèlerins.
Patrimoine de Gertrude et Seconde Guerre mondiale
Le 14 mai 1940, alors que commence la Seconde Guerre mondiale, le centre-ville est bombardé par l'aviation du Troisième Reich :
La flèche gothique de la collégiale Sainte-Gertrude, touchée par une bombe incendiaire, s'effondre en flamme. Dès 1948, des travaux de restauration de la collégiale sont entamés. Exécutés en plusieurs campagnes, ils seront achevés en 1984. À cette occasion, l'édifice retrouvera son style entièrement roman, tel qu'il était lorsque l'avant-corps à abside fut construit à la fin du 12ème siècle contre l'église abbatiale du 11ème siècle.
La châsse de sainte Gertrude, joyaux de l'art gothique, laissée dans sa cachette que l'on croyait sûre, a malheureusement fondu sous l'effet de la chaleur de l'incendie de la collégiale. Les reliques de la sainte pourront heureusement être récupérées. Plutôt que de restaurer la châsse, trop abîmée, il fut décidé d'en confier la construction d'une nouvelle à Félix Roulin en 1978. Cette nouvelle châsse, appelée contemporaine, contient des fragments de l'ancienne châsse sur ses parois avant et arrière, et est constituée d'un élément central contenant les reliques et de quatre éléments articulés permettant de lui faire prendre trois formes (horizontale, châsse classique et verticale) suivant les circonstances.
Les bâtiments de l'abbaye ont été détruits et ne seront pas reconstruits. Seul a été épargné et conservé le cloître du 13ème siècle autour duquel a été construit le nouvel hôtel de ville remplaçant ainsi les murs de l'abbaye qui fermaient l'extérieur du cloître avec, au sud, le mur de la collégiale.
Synthèse de recherches mise en page par A. B.
A présent, bonne découverte du mobilier de la Collégiale !
Sitographie :
http://chemindetoile.canalblog.com/archives/2008/11/27/11530911.html
http://theworldoli4.canalblog.com/archives/2010/05/01/17755126.html
http://m695.blogspot.be/2015/07/
http://kidpaddleetcieglin.skyrock.com/3140682382-Jeudi-prochain-a-la-Collegial-Sainte-Gertrude-de-Nivelle.html
https://fr.wikipedia.org/wiki/Gertrude_de_Nivelles