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Description de la Collégiale de Nivelles
Attraction culturelle phare du Roman Païs en Brabant wallon, la collégiale Sainte-Gertrude de style roman rhénan domine la Grand-Place de Nivelles.
Surplombant le tout, un clocher central octogonal abrite les cloches et le carillon, tandis que le célèbre « jacquemart Jean de Nivelles » (Djan Djan) frappe les heures et les demies depuis six siècles au sommet de la tourelle sud...
Mais qui est Jean de Nivelles ?
Au sommet de la tour sud de la Collégiale Sainte-Gertrude, ce petit jacquemart de caractère local trône en guerrier habillé de plaques de laiton doré et armé d’un marteau. Il rappelle sans doute les guetteurs placés au sommet des bâtiments publics pour signaler l’approche des ennemis. On situe son origine aux environs de 1400, il fut probablement baptisé « Jean de Nivelles » au 17ème siècle. Son nom rappelle celui d’un seigneur de Nivelles qui refusa de marcher contre le Duc de Bourgogne. Malgré l’ordre de son père, il se dérobe à toutes les sommations, d’où la locution populaire « ressembler à ce chien de Jean de Nivelles qui s’enfuit quand on l’appelle ».
Le cloître attenant au flanc de la Collégiale était entouré des bâtiments abbatiaux aujourd’hui disparus. Il constitue avec la Collégiale les seuls témoins de l’abbaye fondée au 7ème siècle. Autrefois le complexe abbatial bordait les galeries du cloître dont seule la galerie nord a conservé son aspect primitif au 13ème siècle. Les autres ont été reconstruites au 19ème siècle dans un style d’inspiration romane. Actuellement l’hôtel de ville occupe l’ancien complexe abbatial. Le cloître avait un jardin de plantes médicinales et servait de cimetière aux membres de la communauté.
La majestueuse collégiale Sainte-Gertrude de Nivelles, longue de 102 mètres, est conçue sur un plan bicéphale : elle comprend deux chœurs et deux transepts opposés, de part et d’autre d’une nef centrale flanquée de bas-côtés.
Le terme « collégiale » désigne l’église du « collège » des chanoines et des chanoinesses, ou chapitre, qui, placé sous l’autorité d’une abbesse, a subsisté jusqu’en 1798. Ses origines remontent à l’époque mérovingienne, lorsque Itte d’Aquitaine, l’épouse de Pépin de Landen fonda en 650 une abbaye dont la première abbesse fut leur fille, Gertrude, arrière-grand-tante de Charlemagne.
Abbesses, Princesses et Princesse-Abbesses
Au fil des siècles, la Collégiale fit l’objet de nombreuses transformations. Elle fut plusieurs fois la proie des flammes et fut gravement endommagée par les bombardements allemands de 1940. A l'occasion de la reconstruction de l’avant-corps occidental, un référendum fut organisé par la ville en 1974. La population choisit alors de remplacer la tour carrée surmontée d’une flèche gothique, présente depuis le 17ème siècle par une tour romane.
Maquettes de la Collégiale
A gauche, avant le bombardement de 1940 - A droite, telle qu'elle est actuellement
La collégiale Sainte Gertrude est l’une des plus anciennes et des plus grandes églises romanes d’Europe. Elle est protégée par un arrêté de classement et considérée comme patrimoine exceptionnel.
Extérieurement, l’ensemble de l’édifice est remarquable par l’harmonie des volumes, par les lignes dépouillées et l’absence d’ornementation.
Consacré en 1046 par l’évêque de Liège Wazon, en présence d’Henri III, empereur du Saint Empire Germanique, le sanctuaire appartient par son plan bicéphale au style roman rhénan de tradition ottonienne. Il compte deux transepts et deux chœurs opposés.
Le chœur oriental à chevet plat est surélevé au-dessus d’une crypte à voûtes d’arêtes. Au fond du chœur, une armoire en laiton portée par un édicule en pierre bleue abrite la châsse de Sainte Gertrude.
Le puissant avant-corps occidental – « westbau » en allemand – comporte un chœur avec abside flanqué de deux portes d’entrées et de deux chapelles tribunes, une vaste salle haute dite « salle impériale » accessible par un escalier de 132 marches, un clocher et deux tourelles d’angle.
Dans son état actuel, il est le fruit d’une reconstruction (achevée en 1984) consécutive au bombardement de la collégiale en mai 1940.
Le clocher, rétabli en style roman, abrite un nouveau carillon de 49 cloches.
La tourelle sud abrite le Jacquemart Jean de Nivelles, datant du début du 15ème siècle.
La tourelle nord, appelée « tour Madame », était jadis contiguë au palais abbatial. Les linteaux des portails d’entrée sculptés représentent d’un côté l’archange Saint Michel et de l’autre l’histoire de Samson.
L’intérieur de la collégiale est de dimensions impressionnantes : plus de 100 mètres de long, plus de 44 mètres de large au transept oriental et 20 mètres de hauteur de plafond dans la nef centrale. La campagne de restauration récente lui a restitué une sobriété remarquable : plafond en bois dans la nef centrale, pierres apparentes, décoration limitée et vitraux modernes. Seules les pièces principales du mobilier de la collégiale accumulé au fil du temps ont trouvé place dans l’édifice restauré. Parmi celles-ci : deux chaires de vérité du sculpteur Laurent Delvaux (1695 – 1778), de magnifiques stalles renaissance, le char qui, depuis le 15ème siècle, est destiné à porter la châsse de Sainte Gertrude, une vierge polychrome du 15ème siècle,…
La nef centrale est prolongée par une petite abside à l’est.
Le cloître a été complètement restauré au 19ème siècle. Seule la galerie nord a gardé son aspect primitif du début du 13ème siècle. Le cloître est tout ce qui subsiste de l’important complexe abbatial qui abritait le chapitre de Sainte Gertrude de Nivelles.
Sous le niveau du sol, trois cryptes peuvent être visitées. Deux d'entre elles relatent les fouilles archéologiques et les vestiges des édifices précédents. La troisième est une crypte-halle à trois vaisseaux d'égale hauteur et six travées, véritable église souterraine. Elle se situe sous le choeur oriental et se déploie sur 22 m de long, 10 m 50 de large et surtout 4 m 50 de hauteur ! Des alloirs, galeries voûtées en berceau, qui entouraient le chevet oriental au XIe siècle, permettaient un accès direct à cette crypte aux flux de pélerins qui voulaient s'approcher au plus près des reliques de sainte Gertrude.
Le sous-sol archéologique aménagé sous la nef principale de la collégiale permet de visiter les restes d'une chapelle et d'une église mérovingienne (7ème siècle) et de trois églises carolingiennes (9ème et 10ème siècles) cinq églises successives qui ont précédé l’église romane.
Dans ce sous-sol, on trouve de très nombreux caveaux, qui abritaient, pour certains, d'illustres restes, attestant du prestige de Nivelles. La première église mérovingienne (vers 650) abritait en effet les caveaux funéraires de la première communauté religieuse de l’abbaye de Nivelles.
La dernière église carolingienne (10ème siècle) contient la tombe d’Ermentrude, petite-fille d’Hugues Capet.
Les aménagements successifs s’expliquent par le développement du culte de Sainte-Gertrude et l’affluence croissante des pèlerins sur sa tombe.
Photo W. Beekaert
Synthèse de recherches mise en page par A. B.
Observons plus attentivement l'extérieur de la Collégiale !
Sitographie :
http://www.tourisme-roman-pais.be/fr/la-collegiale-sainte-gertrude
http://www.reflexiste.com/collegiale-sainte-gertrude-nivelles