Ville de Belgique située en Région flamande, chef-lieu d'arrondissement en province de Flandre-Occidentale, Ypres est située à environ d'une demi-heure de mon domicile par la route.
Ypres est une ville historique avec un patrimoine architectural important qui témoigne de la grandeur qu'a connue la ville au Moyen Âge où elle fut l'une des principales cités drapières de Flandre, comme Bruges et Gand.
Au 13ème siècle, Ypres comptait au rang des plus grandes villes d'Europe mais elle tomba rapidement en déclin au profit de ses voisines. Plus récemment, Ypres a été au centre des tristement célèbres batailles d'Ypres durant la Première guerre mondiale, la ville et ses monuments historiques ont alors été entièrement détruits. La plupart des monuments et des maisons anciennes ont été reconstruits à l'identique après la guerre, cela a donné lieu à un engouement pour le style régional, ainsi des maisons néo-flamandes diverses (gothiques, renaissances, baroques) mais s'inspirant très fidèlement de l'ancien ont été ajoutées pour compléter harmonieusement l'ensemble, ce qui donne aujourd'hui à cette ville un cachet flamand homogène et bien affirmé.
Ypres est une ville au passé très riche et diversifié. Au Moyen Age, Ypres était une ville marchande prospère. Avec Bruges et Gand elle était alors une des grandes villes drapières flamandes. L'impressionnante halle aux draps avec son imposant beffroi est le témoin de cette période glorieuse. C'est l'un des plus grands monuments communaux du Moyen Âge en Europe, et aussi l'un des plus anciens (13ème siècle.)
La cathédrale Saint-Martin date également de cette époque.
La ville est entourée par une ceinture verte, les fortifications, qui offre de belles possibilités de promenade.
Ville de plaine, Ypres fut longtemps la plaque tournante du commerce entre la côte flamande distante de 60 km et ses ports de commerce (Dunkerque, Furnes, Nieuport, Ostende et Bruges avant l'ensablement) d'une part, et la route des foires de Champagne, d'autre part. Desservie par quelques grandes routes, située au cœur d'un réseau de rivières et de canaux (la plupart impropres à la navigation moderne), cette ville opulente contrôlait l'accès à la mer du Nord, et ce fut encore le cas au début de la Première Guerre mondiale.
Au cours de la Première Guerre Mondiale (1914 - 1918)
Après les inondations de Nieuport, les Allemands reportèrent leurs attaques sur la région d'Ypres, en octobre 1914. Ensuite Ypres, qui était située au centre de la zone dite "du saillant d'Ypres", une saillie en forme de demi-cercle sur la ligne de front de l'ouest, fut le théâtre de plusieurs batailles extrêmement sanglantes. L'armée allemande utilisa, pour la première fois, les gaz de combats contre les troupes canadiennes. Celles-ci, n'étant pas équipées pour faire face à ce type d'attaque, résistèrent malgré les dommages que causent le gaz moutarde. C'est le premier usage militaire du gaz moutarde (qui fut dès lors également appelé ypérite), lors de la troisième bataille d'Ypres (bataille de Passchendaele) en juillet 1917. En avril 1918, une importante offensive allemande fut arrêtée à Merkem, au nord, par les Belges, et aux monts de Flandre par les Britanniques et les Français. À partir de septembre, la contre-attaque des Alliés, commandée par le maréchal Foch, permit de libérer la Belgique. Plus de 300 000 Alliés dont 250 000 soldats du Commonwealth trouvèrent la mort au cours des combats. Soumise aux bombardements de l'artillerie allemande, la ville médiévale était presque entièrement détruite à l'issue de la guerre. La campagne environnant Ypres n'est qu'une vaste nécropole : on y compte quelque 170 cimetières militaires.
Ce dimanche 11 septembre 2016, je suis allé revoir cette jolie petite ville flamande, mais surtout avec l'intention d'y revivre la cérémonie du LAST POST vers 20 heures.
La Porte de Menin est le plus grand monument commémoratif de le Première Guerre Mondiale. Le "Last Post" est sonné chaque jour à 20 heures sous l'arche, un moment poignant.
Lorsque l’on regarde par l’entrée principale du Mémorial australien de la guerre, on voit au premier plan les lions, puis le Bassin de la Réflexion et enfin les escaliers qui mènent au Hall de la Mémoire. De là, les lions d’Ypres semblent garder le tombeau le plus célèbre de l’Australie, qui se trouve dans le hall : la tombe du soldat inconnu australien.
Le soldat inconnu arriva à la Porte de Menin le soir du 2 novembre 1993. Son cercueil était porté par six hommes des forces de défense australiennes, des Halles aux draps jusqu’à la Meensestraat, en passant par la Grand-Place. Là, il fut mis à terre sous les grandes arches du monument, sous les milliers de noms des «disparus ». Après une courte cérémonie, des joueurs de clairon des forces de défense australiennes et de la Last Post Association d’Ypres jouèrent The Last Post pour la dépouille d’un soldat qui allait rentrer chez lui, représentant tous ceux qui combattirent et moururent pour l’Australie dans le cœur de la capitale de la nation.
Les joueurs de clairon de la Last Post Association, des hommes de différents métiers, associés aux pompiers volontaires d’Ypres, rendent hommage aux morts de la Porte de Menin par le biais de cette cérémonie organisée tous les soirs depuis juillet 1928. L’idée vint du chef de la police d’Ypres, Pierre Vandenbraambussche, qui se trouvait à Ypres pendant les premiers mois de la guerre, alors que de nombreux habitants d’Ypres se trouvaient encore dans la ville malgré les bombardements allemands. Après avoir assisté à l’inauguration de la Porte en 1927, il rassembla un groupe d’amis partageant les mêmes idées, d’éminents citoyens de la ville, afin d’étudier des moyens qui permettraient aux foyers pour la protection desquels les soldats britanniques s’étaient battu de rendre hommage de manière plus formelle au sacrifice de l’Empire britannique à Ypres. C’est ainsi que naquit la cérémonie du Last Post, organisée tous les soirs sous la Porte de Menin.
A. B.