Ce jeudi 1er septembre 2016, tandis que nos anciens collègues « rentraient » à l’école…, nous sommes partis en exploration de la ville flamande la plus proche de notre nouveau domicile (depuis un an) : Courtrai, ou Kortrijk en néerlandais.
Chef-lieu d'arrondissement en province de Flandre-Occidentale, la ville de Courtrai est située à une trentaine de kilomètres au nord-est de Lille en France. Elle est traversée par la Lys, affluent de l’Escaut, le long de laquelle il y a moyen d’effectuer de belles randonnées à vélo notamment.
Parmi les plus beaux sites à Courtrai, nous sommes allés visiter en premier lieu :
L’Eglise Saint-Martin dont l'arche de l'entrée est particulièrement belle. Les statues sur les colonnes du transept représentent les Apôtres. Il convient de prendre son temps pour la visiter et d’admirer notamment le grand tableau au fond du cœur, la chair de vérité et le plafond. C’est un endroit idéal pour le recueillement dans un cadre grandiose pour revivre un passé historique.
L'église héberge de nombreuses œuvres d'art. La plus belle est sans aucun doute le « Triptyque du Saint-Esprit » de Bernard de Rijckere (1587) : une scène de Pentecôte, flanquée du baptême de Jésus et de la création d'Adam.
A ne pas manquer non plus :
Un « lieu de culte » se trouvait dès 650 à l'endroit où s'élève aujourd'hui l'église Saint-Martin (Sint-Maartenskerk). Plus tard, une église romane y a été érigée, qui a à son tour été remplacée au Moyen Âge par une église gothique construite entre 1390 et 1466. Le clocher en pierre, de style gothique brabançon, date de 1439. Lorsqu'il a été frappé par la foudre en 1862, ses parties en bois ont entièrement brûlé. La pointe du clocher a été remise en état au cours des années suivantes. La partie supérieure en bois renferme un carillon de 49 cloches. L'église à triple nef est de type « église-halle ». Le chœur principal, les deux nefs latérales et la chapelle Sainte-Anne ont été reconstruits en style néogothique après l'incendie de 1862.
Les objets précieux de l'église, comme les chasubles du 16ème siècle et les antependiums (éléments qui ornent l'avant d'un autel), figurent sur la liste des nominations comme chefs-d’œuvre flamands. Pour conserver ces objets dans des conditions optimales, il a été décidé de transformer l'actuelle chapelle Saint-Éloi (1450) en salle du trésor. Cette salle du trésor est régulièrement ouverte au public.
Pratiquement à côté, nous avons traversé le Béguinage Sainte-Elisabeth (Begijnhof Sint-Elisabeth), un superbe endroit plein de quiétude pour les seniors…
Fondé en 1238 par la comtesse de Flandre Jeanne de Constantinople et détruit à plusieurs reprises au cours de l'histoire, ce béguinage possède la particularité d’avoir été construit tout près du centre de la ville. C'est un béguinage très attachant avec ses ruelles pavées bordées de maisonnettes. Il fait partie des béguinages flamands inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1998. Les quarante-et-une maisonnettes actuelles, baroques, toutes blanchies à la chaux, datent du 17ème siècle. Elles sont chacune dotée d'un petit jardin clôturé sur l'avant.
Composé d'une place et de ruelles, le béguinage Sainte-Élisabeth était entouré par le Château des Comtes, les murs de la cité et le cimetière Saint-Martin, et se trouve entre l'église Saint-Martin et l'église Notre-Dame.
La maison à double pignon à redans (1649) était celle de la grande demoiselle. Aujourd'hui il y a un café dans la maison « Het Huis van de Grootjuffrouw ». La remarquable tour d'escalier est la tour d'angle de l'ancienne salle Sainte-Anne, qui date de 1682. Cette salle abrite le nouveau musée interactif. Ici vous traverserez plusieurs siècles d'histoire au cours d'un voyage étonnamment dynamique et interactif. Le béguinage compte également trois chapelles, dont la chapelle Saint-Mathieu, une chapelle gothique de 1464 rénovée en style baroque au 18ème siècle. À l'entrée du béguinage, la maisonnette portant le numéro 41 peut être visitée.
Nous avons ensuite visité l’Eglise Notre-Dame, un endroit à voir, plein de fraîcheur, dans un cadre architectural grandiose qui invite à la méditation. L’intérieur de l’église est impeccablement entretenu et constitue un régal pour les yeux. Elle est d'une grande richesse historique, spirituelle, artistique et architecturale !
La construction de l'Eglise Notre-Dame (Onze-Lieve-Vrouwekerk) a commencé en 1199 à l'initiative du Comte Baudouin IX. L'église se trouvait dans le domaine comtal de Courtrai, totalement muré à l'exception d'une partie donnant sur la Lys. De cette église de style gothique précoce, seuls la façade ouest, la nef centrale et le transept ont été conservés. Les tours datent de la fin du 13ème siècle. Après la bataille de Westrozebeke en 1382, l'église a été en grande partie détruite, puis reconstruite. Plus tard, l'intérieur a été aménagé en style baroque.
Après la bataille des Éperons d'or de 1302 – qui eut lieu sur la plaine de Groeninge toute proche – les Flamands y avaient suspendu 500 éperons d'or de chevaliers français tués au combat en remerciement à Notre-Dame de Groeninge. Mais les mercenaires bretons les ont emportés, avec d'autres objets précieux, en 1382, après la bataille de Westrozebeke. Ces éperons ont ensuite été remplacés par des copies qui sont toujours présentes dans l'église. L'église Notre-Dame héberge plusieurs chefs-d’œuvre, comme l'« Elévation de la Croix » d'Antoine van Dijck.
La Chapelle des Comtes (Gravenkapel en néerlandais) est une chapelle médiévale située à l'extrémité de l'Église Notre-Dame de Courtrai. Nous y avons admiré de très belles peintures murales.
Le comte Louis II de Flandre – Louis de Maele – l'avait fait construire d’après l'exemple de la Sainte Chapelle de Paris, en tant que mausolée personnel et par dévotion envers sainte Catherine.
Les vitraux accentuent le caractère comtal de l'église : ils représentent les comtes de Flandre, des chevaliers harnachés durant la bataille des Éperons d'or, etc.
Nous avons ensuite observé le magnifique pont de pierre reconstitué aux pieds des tours Broel historiques et imposantes, ancien vestige d'une époque militaire, se reflétant sur la Lys paisible. Un détail architectural parmi d'autres de cette magnifique bourgade jeune et très animée.
Derniers fragments des fortifications du Moyen Âge, les tours Broel (Broeltorens) ont été érigées en grès et en calcaire.
Après avoir parcouru l’île BUDA, nous sommes passés par l’Hôpital Notre-Dame qui fut vraisemblablement fondé au début du 13ème siècle. La porte monumentale du 17ème siècle donne accès à la cour intérieure qui restitue encore fidèlement l'ambiance de l'ancien cloître.
La porte monumentale portant en son centre la date de 1658 donne accès à la cour intérieure de cet hôpital (Onze-Lieve-Vrouwhospitaal). De l'hôpital initial de 1211, il ne reste que deux arcs gothiques reposant sur des colonnes en pierre bleue. La cour intérieure est entourée par l'église à gauche et par le cloître à droite. Le passage vers l'hôpital est situé juste en face du bâtiment. La cour intérieure de l'hôpital est un des endroits les mieux conservés du Courtrai du 17ème siècle. Le nom hôpital fait avant tout référence à l'hospitalité et non à la maladie.
L'hôpital Notre-Dame se trouvait juste en dehors des murs de la ville, et une fois les portes fermées, il était possible d'y passer la nuit. Initialement, l'hôpital était donc une sorte d'auberge. Plus tard, on y a également soigné les pauvres. Avec la construction de nouvelles fortifications en 1454, l'hôpital a été inclus dans les murs de la ville, ce qui le protégeait contre les possibles attaques. Les pauvres y trouvaient un toit, des soins et des traitements médicaux gratuits. Les docteurs et les chirurgiens étaient payés par la ville.
La façade sur la rue le long de la Budastraat est assez hétérogène avec la façade baroque de la chapelle datant de 1680-1690, la travée de la porte vers la cour intérieure et les sept travées séparant les deux niveaux du cloître.
Le beffroi (Belfort), planté au centre de la Grand-Place, était un élément de l'ancienne halle aux draps. La mention la plus ancienne de la halle aux draps remonte à 1248.
Le beffroi est une imposante tour carrée, qui s'enfonce légèrement dans la place du marché à la suite des rehaussements de la place au fil des siècles. Il doit principalement sa silhouette actuelle à la reconstruction de la partie supérieure de la tour en 1520 et à la démolition des bâtiments qui l'entouraient en 1899. Sur le sommet du beffroi, on trouve une statue dorée de Mercure (dieu du commerce) datant de 1712, ainsi que Manten en Kalle, les deux personnages qui frappent les heures, sur la façade avant. Côté sud-est, vous trouverez le Monument aux morts en hommage aux victimes de la Première Guerre mondiale, inauguré le 15 juillet 1923. Le beffroi est un monument classé depuis 1937.
L’Hôtel de Ville de Courtrai, typique de l'architecture flamande, est lui aussi situé sur la Grand-Place. Le bâtiment de style gothique-Renaissance fut construit entre 1420 et 1616. Les 14 niches de la façade sont remplies avec des statues des principaux comtes de Flandre.
Déjà au 14ème siècle, Courtrai possédait un hôtel échevinal qui fut incendié par les Français en 1382, après leur victoire à Roosebeke. L'hôtel de ville fut reconstruit en 1420, plus grand qu'auparavant, en style gothique. Les ogives des halls en bas et à l'étage sont les seuls vestiges de cette construction.
L'hôtel de ville actuel fut construit vers 1520 en un style de transition entre le gothique flamboyant et un style Renaissance. La surface en fut encore augmentée et la façade était décorée de dorures et de polychromies (comme l'est actuellement l'hôtel de ville de Bruxelles).
Nous sommes rentrés très satisfaits de cette excursion. Tous les commerçants, toutes les personnes rencontrées se sont montrés sympathiques et accueillants.
Le samedi 10 septembre, je suis retourné seul à Courtrai pour visiter le jardin Baggaerts.
Le jardin Baggaerts, un endroit calme et reposant, avec de très belles maisons très bien restaurées, peintes en blanc, au milieu une exposition d'objets de culte.
Ancienne fermette datant de 1638, le « Baggaertshof » a été créé par les sœurs Baggaert, qui y ont aménagé 12 maisonnettes et une conciergerie pour les veuves pauvres et les femmes non mariées. Avec une très belle petite chapelle située à l'entrée, ces maisonnettes sont disposées autour d'une cour intérieure carrée. Les fondatrices et puis leurs héritiers décidaient qui y étaient accueillis. Des « règles et ordonnances » étaient édictées pour les résidentes. Ainsi, celles-ci étaient obligées de rentrer tôt pour sonner la grande cloche. Dans la chapelle, on invoquait sainte Dymphe contre la folie et l'épilepsie.
Un jardin botanique y est présent depuis des siècles. En 1981, un jardin d'herbes médicinales a été aménagé par le « Werkgroep Kruiden Medici », une association des pharmaciens et de médecins de la région de Courtrai. Plus de 200 variétés d'herbes y ont été plantées. Le Baggaertshof est un monument classé.
A. B.