Eklablog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

5. Visite de la cathédrale St Michel

Visite de la cathédrale St Michel
Sommaire

Cathédrale ou collégiale ?

Gudule et Michel

Les églises successives

Aspects extérieurs du bâtiment actuel

La façade et les deux tours

Les autres parties de l’église

Quelques dimensions

Les architectes

Architecture de l’intérieur de l’église

Le chœur

 

Le transept

 

Les nefs latérales ou collatéraux

 

La nef centrale

 

La chapelle du Saint-Sacrement

 

La chapelle Notre-Dame

 

Le mobilier et les vitraux

Les vitraux de la Chapelle du Saint-Sacrement

 

Le mobilier du chœur

 

Le mobilier du déambulatoire

 

Le mobilier de la Chapelle Maes

 

Le mobilier du bras droit du transept

 

Le mobilier de la Chapelle Notre-Dame-de-la-Délivrance

 

Le mobilier du bras gauche du transept

 

Le mobilier de la nef principale

 

Le mobilier des collatéraux ou nefs latérales

 

Bibliographie

 * * *

Cathédrale ou collégiale ?

La collégiale des Saints-Michel-et-Gudule a été élevée au rang de cathédrale sous l’unique vocable de Saint Michel en date du 24 novembre 1961. Faut-il rappeler qu’une église collégiale est en rapport avec un collège, un chapitre de chanoines tandis qu’une cathédrale est l’église épiscopale d’un diocèse.

La cathédrale Saint Michel est la première, la plus importante et la plus imposante des églises de Bruxelles. Au point de vue architectural, elle présente une synthèse des différents styles qui se sont succédé, depuis la période romano-ogivale du début du 13ème siècle jusqu’à l’ultime floraison de l’art ogival au 16ème siècle.

Gudule et Michel

GUDULE, fille du comte Witger, naquit au château de Ham, près d’Alost, vers l’an 650. Sa prime enfance se passa dans un couvent de Nivelles. Ce fut celle d’une fillette délicate et disciplinée, « chaste de corps, chaste d’esprit, affable envers tous, remarquable par sa patience et son humilité, forte dans sa foi ». Revenue au château de ses parents, Gudule prit l’habitude d’aller chaque nuit, au chant du coq, prier dans la chapelle de Moorsel. Or, une nuit – et c’est ce que représente la statue du porche – le diable souffla la flamme de la lanterne que portait la jeune fille et celle-ci, entourée des ténèbres ne put poursuivre sa route. Dans sa détresse, elle implora le secours du Ciel et aussitôt un feu mystérieux rendit l’éclat à son luminaire. Devenue, plus tard, la providence des pauvres et des malades, la châtelaine vit, lentement, s’élever autour d’elle, une réputation de sainteté. Elle-même, partagée entre les mortifications et la charité, vécut dans la pauvreté volontaire.

Elle mourut à Ham le 8 janvier 712. La ferveur populaire prétend que de nombreux miracles se seraient produits sur sa tombe. Le 6 juillet 976, le corps de sainte Gudule fut transporté dans la chapelle Saint-Géry, à Bruxelles. Dès ce moment, la population bruxelloise adopta la sainte comme patronne de la ville.

Un grand émoi s’empara des habitants du quartier Saint-Géry, lorsque, en 1047, les restes de Gudule furent transportés de Saint-Géry à la nouvelle collégiale instituée par le comte Lambert Baldéric.

Quant à MICHEL, on ne sait pourquoi il fut choisi comme patron de Bruxelles, mais il fut toujours très vénéré dans nos provinces comme symbolisant le triomphe de la foi sur le paganisme. Selon des origines légendaires, Bruxelles semble avoir toujours été un lieu sacré. Les Celtes y rendaient hommage à 7 dieux. Dans un temple situé sur la colline – à l'emplacement actuel de la cathédrale Saint-Michel – les Gaulois auraient adoré le dieu LUG, protecteur des routes et des voyageurs, dieu des messagers, des coursiers. A l’époque romaine, ce culte au dieu LUG fut remplacé par le culte de MERCURE puis, sous l'influence du christianisme, par la vénération de saint Michel. Cette évolution se vérifie aussi au Mont-Saint-Michel en Normandie.

Les églises successives

En l’an 1047, le comte de Louvain Lambert Baldéric fit édifier une église sur le Mont Saint-Michel – colline appelée plus tard Treurenberg – probablement à l’emplacement de la chapelle du même nom, dédiée à saint Michel.

Il y fit donc transporter les reliques de sainte Gudule qui, jusque-là, avaient été conservées dans la petite église castrale de Saint-Géry, et il y institua un chapitre de chanoines.

De cette église primitive de 1047 – qui fut la première église des Saints-Michel-et-Gudule – il ne reste apparemment rien car un incendie la détruisit en 1072.  Une autre église la remplaça aux environs de 1200.

En 1937, lors de fouilles exécutées pendant des travaux de sondage pour la jonction ferroviaire Nord-Midi, des vestiges d’un avant-corps de type rhéno-mosan, flanqué de tourelles, ont été mis à jour sous le pavement de la collégiale. Les maçonneries ont été conservées sous trois trappes s’ouvrant dans la nef centrale.

C’est sous le règne de Henri 1er, duc de Brabant (1190 - 1235) que débutèrent les travaux de reconstruction sur un plan plus vaste. Les premiers travaux de reconstruction étaient déjà commencés en 1226 mais il fallut trois siècles pour réaliser l’œuvre entreprise, ce qui explique la présence de différents styles dans un seul et même édifice.

Peu après 1220 ont commencé les travaux de l’abside, du déambulatoire et de ses chapelles, ainsi que des deux travées arrière, du chœur jusqu’au triforium. Ensuite ce sont les parties hautes qui ont été édifiées, puis la première travée sur toute sa hauteur ainsi que le mur est du transept. Vers la moitié du 13ème siècle il semble bien que le chœur dans son ensemble était terminé. A la fin du 13ème siècle, le croisillon sud du transept devait être achevé. Le collatéral sud avec ses chapelles fut construit tout au début du 14ème siècle. Aussitôt après, le collatéral nord fut édifié avec ses chapelles ainsi que le croisillon du transept. Il aura fallu attendre le dernier quart du 14ème siècle pour voir la démolition graduelle de l’avant-corps roman et la construction de la colonne qui se trouve à l’emplacement de l’avant corps roman. Elle ne sera achevée qu’en 1372, en même temps que le narthex occidental. La façade de la collégiale date du début du 15ème siècle. La tour sud fut achevée en 1451 et la tour nord en 1480.

En 1804 et en 1820, l’église subit déjà quelques réparations mais les premiers travaux de restauration générale, effectués par Suys, débutèrent en 1839 et s’achevèrent de 1848 à 1856.

Le perron a été construit en 1861. Le portail nord du transept date de la fin du 19ème siècle. La sacristie et les constructions reconstituées du chevet ont été achevées en 1909.

C’est en 1947 que la paroisse de Sainte-Gudule célébra son millième anniversaire.

Aspects extérieurs du bâtiment actuel

La façade et les deux tours

La façade et les tours datent donc de la fin du 15ème siècle et sont d’un très beau style ogival rayonnant et flamboyant.

Reliées par un pignon décoré d’arcatures et de niches, les angles extérieurs des deux tours sont flanqués de puissants contreforts. Elles se terminent par une plate-forme entourée de créneaux et sont restées inachevées, comme beaucoup de tours de l’époque.

La façade principale est précédée d’un escalier monumental construit en 1703 tout autour du cimetière de l’église. Délabré, cet escalier fut démoli cent ans plus tard pour être remplacé, en 1860, par l’escalier actuel ainsi qu’une balustrade, exécutés d’après les plans de l’architecte Coppens.

Les autres parties de l’église

Les arcades de la grande nef, une partie du chœur, le transept et le bas-côté sud, de style ogival primitif, ont été terminés en 1273.

Une nouvelle restauration fut entreprise de 1957 à 1972. Elle eut pour but de restaurer les tours et la partie centrale de la façade. La pierre bourguignonne de Vaurion-Messangis a été choisie pour sa nature et son coloris car elle s’apparente à celle de Ballegem qui semble avoir été utilisée à l’origine.

Quelques dimensions

Les tours carrées ont une hauteur de 69 mètres tandis que le centre de la façade s’élève à 65 mètres.

L’intérieur mesure 110 mètres de long sur 40 mètres de large.

La hauteur des voûtes est de 30 mètres dans la chapelle du Saint-Sacrement et de 50 mètres dans la haute nef.          

Les architectes

Les noms des premiers architectes qui édifièrent le chœur au 13ème siècle ne nous sont pas connus. Au 15ème siècle, des noms apparaissent. Ils appartiennent à la brillante école des tailleurs de pierre et des imagiers qui illustrèrent la région brabançonne et la ville de Bruxelles à l’époque bourguignonne.

Ce sont :

·         Gilles Van den Bossche, dit Joes, mort en 1460 ;

·         Henri de Mol, dit Cooman, mort en 1470 ;

·         Jean Van Ruysbroeck, dit Van den Berghe, célèbre architecte de la tour de l’Hôtel de Ville de Bruxelles et du chœur de l’église d’Anderlecht, mort en 1485, qui a probablement collaboré à l’érection des tours de la cathédrale ;

·         Jean Van der Eycken, qui travailla aux tours et au collatéral gauche en 1491 et les années suivantes.

Tous ont été qualifiés de « maîtres de la maçonnerie de Sainte-Gudule ».

·         Au 16ème siècle, apparaît le nom de l’architecte de la chapelle du Saint-Sacrement : Pierre Van Wyenhove.

·         Enfin, Maître Jacques de Sainte-Gudule, dit Van Thienen, travailla très probablement à l’achèvement du collatéral droit vers 1400.

Passons à présent à la visite intérieure.

Architecture de l’intérieur de l’église

Pénétrons dans la cathédrale et rendons-nous immédiatement vers le carré central du transept car, avant de procéder à un examen détaillé des richesses de la cathédrale, il est intéressant  de se placer à l’intersection du chœur et de la nef d’où nous pouvons recueillir, dans tout son rayonnement, l’impression de grandeur de l’édifice due aux robustes piliers ornés des statues des apôtres et le triforium. A gauche, les colonnes du collatéral se perdent comme une allée d’arbres centenaires vers le mystère éclatant d’une verrière bleue.

La vue intérieure donne une impression de noblesse et de grandeur. Les matériaux restés apparents renforcent le caractère sévère mais imposant de l’édifice dont nous pouvons distinguer immédiatement les deux grandes parties qui le composent : d’une part, en style gothique primaire, le chœur et le déambulatoire ; d’autre part, les nefs appartenant aux périodes rayonnante et flamboyante.

Un premier coup d’œil autour de nous met en lumière l’esprit qui domine les différentes époques de la cathédrale :

1°) œuvre du 13ème siècle, le chœur et le mur oriental du transept ont encore la lourdeur imposante et la sévérité de la période de transition romano-ogivale et du gothique primaire ;

2°) la partie basse de la nef et le collatéral sud, avec leurs gros piliers ronds et leurs arcades plus élancées marquent une nouvelle étape : celle du gothique rayonnant du 14ème siècle ;

3°) la partie supérieure de la nef et le collatéral nord, en style gothique flamboyant, datent du 15ème siècle et montrent plus d’élancement, avec des faisceaux de colonnettes ;

4°) à gauche du chœur, la chapelle du Saint-Sacrement est un exemple d’épanouissement du style flamboyant, avec une voûte en réseau datant du 16ème siècle ;

5°) à droite du chœur, la chapelle de Notre-Dame, dernier soupir du gothique, est surmontée d’une voûte de la Renaissance du 17ème siècle ;

6°) par delà le maître-autel, les lignes gracieuses de la chapelle de la Madeleine sont la preuve que la Renaissance a chassé les derniers souvenirs du gothique au 17ème siècle.

Le chœur

Édifié dans la seconde moitié du 13ème siècle, le chœur fut restauré et remis dans son état primitif en 1882-83.

Il se compose de deux parties :

§  l’une, de style romano-ogival, bâtie de 1225 à 1250, et qui comprend le chevet du chœur ;

§  l’autre, de style ogival primaire, bâtie à partir de 1273, et qui comprend le chœur proprement dit.

1.    La partie romano-ogivale du chevet du chœur

Pour apercevoir la partie la plus ancienne du chevet du chœur, il faut nous engager dans le déambulatoire qui en fait le pourtour. C’est la partie basse de l’édifice qui date de la première moitié du 13ème siècle.

Nous pouvons y découvrir quatre fenêtres romano-ogivales, deux de chaque côté de la chapelle Maes. Elles se composent d’arcs brisés géminés. L’arc brisé s’étant substitué à l’arc roman, le chœur fut achevé dans le style ogival pur à partir de 1273. Ensuite, jusque vers 1300, furent édifiées la première travée du chœur et du déambulatoire ainsi que la partie orientale du transept.

La construction de la voûte en arc aigu du chœur rendit nécessaires les contreforts et les arcs-boutants. Ces contreforts sont à étages, disposés en retrait. Ils sont surmontés d’un petit pinacle évidé soutenu par quatre colonnettes. En dessous de ce pinacle surgit la gargouille, déjà allongée de forme, comme on la trouve dans le style ogival.

Les arcs-boutants sont placés entre le contrefort et les parois du chœur. Ils résistent à la poussée de la voûte. Ils sont doubles et superposés. Il s’agit d’une disposition assez exceptionnelle dans le style ogival primaire tel que nous le connaissons en Belgique.

Achevé vers 1280, l’aspect du chœur est grandiose. Tel que nous pouvons à nouveau l’apercevoir depuis la dernière rénovation qui s’est terminée en l’an 2000, il appartient tout entier au style ogival primaire.

2.    Le chœur en style ogival primaire

Le chœur s’élève au-dessus du chevet qui l’encercle.

Un faisceau de colonnes élevées et puissantes se dresse aux angles. A l’intérieur du chœur, trois travées sont délimitées par de lourdes colonnes cylindriques. A l’abside, quatre colonnes de même style ont été placées en demi-cercle. Les chapiteaux de ces lourdes colonnes cylindriques sont ornés sobrement. Sur ces lourds piliers s’appuient des arcs puissamment tracés. Ceux de l’abside sont surhaussés.

Au-dessus des arcs des travées règne un triforium massif et, plus haut encore, une abondante lumière se déverse par de larges fenêtres ogivales primaires.

Ce triforium se compose d’une série d’arcs, trois par travée au niveau du chœur, deux au niveau de l’abside. La galerie est lourde car elle remplit une mission constructive et non décorative. Ses arcs principaux retombent sur des colonnes cylindriques massives, isolées ou engagées dans la paroi, en tout semblables, comme forme, aux piles maîtresses qui soutiennent l’édifice. Dans l’espace décrit par chaque arc sont inscrits deux arcs brisés aigus, retombant d’un côté sur les colonnes qui reçoivent les arcs principaux, de l’autre sur une colonne centrale polygonale. Dans le tympan on peut observer un oculus, et dans le plat du mur, une rosace en forme de trèfle à quatre-feuilles.

Le chœur est éclairé par des fenêtres lancéolées ou à arc brisé aigu. Le toit du chœur est couronné d’une élégante balustrade.

Le transept

Le transept fut construit à différentes époques. Le mur formant équerre avec le chœur est contemporain de ce dernier (seconde moitié du 13ème siècle). Le mur opposé date du 14ème siècle. La grande verrière et l’achèvement supérieur datent du 15ème siècle.

Du seuil du déambulatoire, nous pouvons embrasser du regard

·         le collatéral droit qui se profile devant nous en ligne droite ;

·         la grande nef ;

·         le collatéral gauche, à travers les entrecolonnements.

Dans le bras droit du transept, il convient de remarquer le portail d’entrée primitif, datant de la fin du 13ème siècle, plein d’intérêt car il est un exemple de portail gothique primaire très rare dans le pays. Le porche est moderne : il fut édifié par les soins de la ville de Bruxelles d’après les plans de l’architecte De Curte, de 1881 à 1886.

Vue de l’extérieur, prise dans l’épaisseur du mur, la porte est délimitée par quatre colonnes d’angle, dont le chapiteau est orné de feuillage et dont le fût repose sur un socle circulaire. Les parois, comprises entre les colonnes d’angle, sont décorées d’une arcature trilobée avec écoinçons, dans lesquels le sculpteur a semé, d’un côté, une série de feuilles de trèfle, de l’autre, des roses. Dans l’angle nous pouvons observer un corbeau sur lequel retombe l’arc. La voûte qui recouvre l’entrée, a des nervures qui affectent la forme prismatique, ce qui prouve que cette partie doit avoir été refaite, très probablement à l’époque de la construction du grand porche. L’arcature des parois est tronquée, ce qui permet de supposer que cette entrée faisait jadis saillie sur le mur extérieur et que là encore, un remaniement est intervenu. En 1975 des vestiges de peintures qui dateraient du 14ème et du 15ème siècles y ont été découverts.

Du côté intérieur, le porche primitif n’est pas moins intéressant : deux arcs brisés le recouvrent, s’appuyant d’un côté sur des colonnettes d’angle, de l’autre sur un montant ou trumeau central, qui a disparu à une époque où l’on introduisit l’usage de se servir d’un dais dans les processions pour abriter le Saint-Sacrement.

Les chapiteaux sont ornés d’un léger feuillage, et dans les écoinçons s’étalent des feuilles et des fleurs.

Les nefs latérales ou collatéraux

Les nefs latérales sont subdivisées par des colonnes et forment autant de chapelles qu’il y a de fenêtres.

Le collatéral droit ou sud

Le collatéral droit date du 15ème siècle. Il appartient tout entier au style ogival secondaire ou rayonnant avec, toutefois, des formes flamboyantes dans la fenestration de certaines baies. Il compte sept fenêtres surmontées chacune d’un gâble triangulaire à tympan trilobé et flanqué de deux pinacles. Il est bordé de sept chapelles, séparées l’une de l’autre par un mur qui est en réalité le contrefort.

Les nervures de la voûte retombent d’un côté sur les chapiteaux des colonnes de la nef centrale, de l’autre sur un faisceau de trois solides colonnes engagées, flanquant l’angle de chacune des chapelles.

Le mur en dessous du glacis des fenêtres est décoré d’une arcature trilobée. Les sculptures de l’arcature qui orne la paroi du mur séparatif des chapelles, rappellent encore le type de style gothique primaire. Vers le fond de l’église, l’arcature est différente. Elle appartient au 15ème siècle et retombe sur des colonnettes engagées.

Le collatéral gauche ou septentrional

Bâti dans la seconde moitié du 15ème siècle, en même temps que la partie élevée de la nef centrale, il est tout entier de style gothique tertiaire ou flamboyant. Il se compose d’une série de chapelles. Comme dimensions et dispositions, il correspond au collatéral droit mais des différences architecturales peuvent y être observées. Elles s’expliquent par l’évolution même du style ogival. Les arêtes de la voûte retombent, du côté des chapelles, non plus sur des colonnes cylindriques engagées comme c’était le cas au collatéral droit, mais sur un faisceau de colonnettes dont les moulures sont prismatiques, indice d’un style ogival plus évolué.

Les colonnettes ont gardé leurs chapiteaux, sauf à la travée, voisine de la tour, où il y en a plus, stade ultime de l’évolution du support gothique.

Le collatéral gauche est percé d’une série de sept fenêtres, surmontées chacune d’un gâble triangulaire flanqué de pinacles fleuris.

En empruntant le collatéral gauche pour se rendre à la chapelle du Saint-Sacrement, nous pouvons apprécier le jeu des colonnes, toujours très pittoresque dans les églises gothiques, la vue des belles verrières ainsi que les colonnes engagées dans l’angle du mur séparatif des chapelles du collatéral droit, si profondément différentes des colonnettes des angles correspondants du collatéral gauche.

Arrivés dans le bras gauche du transept, avant de franchir le seuil de la chapelle du Saint-Sacrement, dans le mur qui fait face à la chapelle, nous pouvons observer la présence d’une fenêtre gothique qui éclaire un petit réduit qui servit jadis de prison ecclésiastique. Par cette fenêtre, le prisonnier pouvait suivre les offices.

La chambre du rez-de-chaussée sert actuellement de baptistère.

La nef centrale

Vu du fond de l’église ou à travers l’entrecolonnement, le bel ordonnancement de la nef centrale est majestueux.

Les piliers de la nef principale portent les statues des douze apôtres, en style baroque :

§  depuis la première colonne du collatéral gauche : saint Pierre, saint André, saint Jean, saint Jacques le Mineur, saint Barthélemy et saint Simon.

§  en remontant le collatéral droit : saint Mathia (ou saint Thadée ?), saint Mathieu, saint Philippe, saint Thomas, saint Jacques le Majeur et saint Paul.

Un siècle et demi furent nécessaires pour achever les travaux : la partie intérieure, avec ses colonnes et ses arcades jusqu’aux fenêtres, date du 14ème siècle pour le côté sud ; la seconde colonne, à partir de la façade, ainsi que les arcades qu’elle supporte furent construites au 15ème siècle avec les fenêtres supérieures visibles de l’extérieur, en même temps que tout le côté nord.

Les moulures du socle sont les mêmes que celles des colonnes nord et d’un profil différent de celui des autres colonnes sud.

Les fenêtres, fort élevées, sont de type gothique flamboyant. La voûte et l’ornementation ne furent achevées qu’au début du 16ème siècle, sous le règne de Charles Quint. Le dessin de la balustrade, en forme de K gothique, le prouve : initiale de Karolus, cette lettre fait allusion au nom de Charles Quint.

Les chapiteaux sont ornés de bouquets, reliés par un cordon en losange, disposition ornementale exceptionnelle.

Les grandes arcades en tiers point qui relient les colonnes, ont un écartement moins grand que dans le chœur.

Le triforium est complètement différent. L’embrasure de la fenêtre se prolonge jusqu’au bas du triforium. Les montants de celui-ci ne sont que le prolongement des meneaux de la fenêtre, de sorte que fenêtre et triforium ne forment qu’un ensemble.

La fenêtre haute est divisée en trois parties principales. Chacune de celles-ci est à son tour subdivisée. Dans le tympan, le caractère flamboyant d’une grande rosace est peu accentué.

A l’intersection du chœur et du transept s’élève la flèche chapitrale. Le jeu des arcs-boutants à double batterie, c’est-à-dire à deux rangs est intéressant à observer. Notons que le double arc-boutant est plutôt rare en Brabant.

La chapelle du Saint-Sacrement

Au Nord, à gauche du chœur, la chapelle du Saint-Sacrement a été élevée de 1534 à 1539 par l’architecte Pierre Van Wyenhoven. Pour abriter les restes des saintes hosties dérobées et lacérées dans des circonstances qu’il nous faut évoquer car l’événement frappa à ce point les imaginations que nous en retrouvons l’écho persistant dans l’histoire religieuse de Bruxelles et son art.

En l’an 1369, dit la chronique, le Juif Jonathas, habitant Enghien, gagna plusieurs de ses coreligionnaires à son projet d’outrager l’hostie, par haine des chrétiens. Un Israélite nouvellement converti, Jean de Louvain, séduit par l’appât d’une somme de 60 moutons d’or que lui promit Jonathas, pénétra dans la chapelle Sainte-Catherine (devenue l’église de même nom), fractura le tabernacle et y vola un ciboire contenant quinze petites hosties consacrées et une grande. Il porta le produit de son vol à Enghien où il reçut le prix convenu.

Deux semaines plus tard, Jonathas fut égorgé dans son jardin par des inconnus. Sa veuve, voyant dans sa fin un signe du Ciel, remit le ciboire et son contenu à des Juifs de Bruxelles qui le portèrent à la synagogue qu’ils possédaient au coin de la rue des Douze-Apôtres. Le Vendredi saint 1370, quelques Israélites réunis dans leur temple, répandirent les hosties sur une table et les tailladèrent à coups de couteau. Mais aussitôt, dit la légende, le sang jaillit ! Ce prodige terrifia les sacrilèges et, pris de panique, ils ne pensèrent plus qu’à une chose : se débarrasser des hosties. Ces dernières furent confiées à une Juive nouvellement convertie au catholicisme et appelée Catherine. Pour la somme de vingt moutons d’or, elle accepta de porter les hosties chez les Juifs de Cologne. A peine rentrée chez elle cependant, les remords la tenaillèrent et elle alla tout raconter au curé de Notre-Dame-de-la-Chapelle. L’ecclésiastique, nommé Van den Eede, fit un rapport et le Duc Wenceslas fit arrêter tous les Juifs. Leur procès dura six semaines. Soumis à la torture, ils avouèrent tous leur crime. Ils furent condamnés à être promenés par la ville sur une charrette, à être tenaillés à plusieurs carrefours et notamment sur le Grand Marché et devant l’église Sainte-Catherine, finalement à être brûlés vifs. La sentence fut exécutée le 22 mai 1370, veille de l’Ascension.

Cinq des hosties avaient été détruites lors de la profanation. Ce qui restait fut déposé dans le tabernacle de l’église de la Chapelle. Mais après le procès, deux hosties seulement demeurèrent là. Les neuf autres furent portées à la collégiale des Saint-Michel et Gudule. Les premières se perdirent on ne sait comment. Les autres furent sauvées pendant les troubles calvinistes par des particuliers qui les cachèrent chez eux.

Notons cependant le caractère légendaire de cet événement : les Juifs étaient les bailleurs de fonds des « grands » qui, pour éponger leurs dettes, s’arrangeaient parfois pour se débarrasser de leurs débiteurs !

L’érection de cette chapelle a brisé l’harmonie primitive de cette partie de l’église car elle a fait disparaître quatre petites chapelles qui se trouvaient autrefois à cet endroit. Nous sommes à présent transportés en plein 16ème siècle.

La chapelle a la forme d’un grand vaisseau rectangulaire, séparé du chœur par quatre arcades. La voûte en réseau, dite aussi voûte à compartiments prismatiques, est surbaissée. Elle est remarquable par la hardiesse de son exécution.

Au lieu de diviser la travée en une simple croix d’ogives, avec au centre, la clef de voûte, les nervures se ramifient et s’entrecoupent en tous sens, de manière à former une série de petits compartiments losangés, dont les points d’intersection sont ornés d’une clef ornée ou simple.

Les dais adossés aux trumeaux sont extrêmement ornés. Ce sont des modèles de gothique fleuri. Les statues datent de 1875. Sept admirables tabernacles décorent les trumeaux.

La Chapelle Notre – Dame

A droite du chœur se trouve la Chapelle Notre-Dame, construite de 1649 à  1653. Elle fut la dernière construction de style ogival érigée à Bruxelles mais on y trouve maints détails en baroque italo-flamand.

La chapelle contient le cénotaphe du comte Félix de Mérode, membre du gouvernement provisoire et le mausolée du comte Ernest d’Isembourg et de sa femme Caroline d’Arenberg.

Le mobilier et les vitraux

L’ancienne collégiale était jadis fort riche en œuvres d’art. Elle fut malheureusement saccagée lors des troubles iconoclastes du 16ème siècle et eut également beaucoup à souffrir en 1793, lorsque la population la pilla.

L’attrait le plus considérable de la cathédrale Saint Michel réside dans la beauté de ses vitraux qui ont été restaurés à diverses reprises au 19ème siècle. Tout l’ensemble a été déposé en 1940. Les 1200 panneaux des 16 grandes fenêtres anciennes ont été soigneusement restaurés, de 1949 à 1950 par les soins de la ville de Bruxelles. Mais puisque les plus belles verrières se trouvent dans la chapelle du Saint-Sacrement, commençons par examiner celles-ci.

Les vitraux de la Chapelle du Saint-Sacrement

Les vitraux, dont Bernard Van Orley a réalisé les dessins, constituent la partie ornementale la plus remarquable de cette chapelle.

Ce sont des pages lumineuses et splendides appartenant à la Renaissance. Ils furent offerts par le frère et les sœurs de Charles-Quint qui sont représentés dans la zone inférieure de chaque verrière. Dans la zone supérieure se déroule l’épisode légendaire des hosties miraculeuses.

En partant de l’entrée :

1. Vitrail offert par Jean III de Portugal et Catherine d’Aragon, sa femme, sœur de Charles-Quint. On y voit les donateurs, accompagnés de leurs patrons spirituels, dans la zone inférieure. Dans la zone supérieure, à gauche, Jonathas remettant à Jean de Louvain les soixante moutons d’or pour prix des hosties qu’il devait lui procurer ; à droite Jonathas s’éloignant.

2. Vitrail donné par Marie de Hongrie, sœur de Charles-Quint, et par son époux Louis II, roi de Hongrie. En bas, les donateurs. En haut, les Juifs assemblés s’apprêtant à poignarder les hosties apportées par Jonathas.

3. Vitrail dû à la générosité de François 1er , roi de France, et d’Eléonore d’Autriche, sa femme, sœur de Charles-Quint. En haut, Jonathas assassiné. Cette verrière est la plus belle des quatre. Elle a été exécutée d’après des dessins de Bernard Van Orley.

4. Vitrail offert par Ferdinand 1er, frère de Charles-Quint, et par sa femme, Anne de Bohême. En bas, les donateurs. En haut, d’un côté la veuve et le fils de Jonathas, venus de Louvain pour rendre le vase sacré avec les hosties. De l’autre, des Juifs remettant le vase sacré dans un sac. Fort endommagés pendant les troubles religieux du 16ème siècle, ces vitraux furent réparés après la capitulation de Bruxelles et le retour de la ville au culte catholique en 1585.

Le vitrail au-dessus de l’autel date de la seconde moitié du 19ème siècle. Il glorifie le Saint-Sacrement. Dans le registre inférieur, on aperçoit les puissances du monde, à droite le pape Adrien VI, accompagné des cardinaux ; à gauche, Charles-Quint, accompagné de sa femme et de ses enfants. Au milieu se dresse un autel. L’Agneau Mystique repose sur le livre aux sept sceaux. Les puissances du Ciel le vénèrent. Dans le ciel embrasé apparaît le Saint-Sacrement.

Dans la Chapelle du Saint-Sacrement  se trouvent également :

  • un autel en chêne sculpté, datant de 1849 ;
  • un fragment de poutre dans laquelle furent cachées, pendant six ans, les hosties miraculeuses pendant le gouvernement calviniste (1579 - 1585). Deux angelots tiennent une inscription qui rappelle cet événement ;
  • différents mausolées, adossés au mur extérieur.

Devant l’autel du Saint-Sacrement se trouve la pierre sépulcrale en marbre blanc qui ferme le caveau des archiducs Albert et Isabelle.

La chapelle est clôturée par une belle grille du 18ème siècle provenant de l’abbaye d’Aywières (Lasne).

Le mobilier du chœur

Ici aussi notre attention sera attirée par les cinq verrières du 16ème siècle qui ornent les fenêtres hautes de l’abside. Au centre, la Vierge avec l’Enfant, entourés de Maximilien d’Autriche et de marguerite de Bourgogne. Les personnages des autres vitraux sont orientés vers le panneau central, accompagnés par un habitant céleste. Nous y reconnaissons, à gauche du vitrail central, Philippe le Beau et Jeanne de Castille, avec saint Michel. A droite, Charles Quint et son frère Ferdinand, avec sainte Gudule.

Sur les autres vitraux sont représentés des princes accompagnés de leurs armoiries, de leurs étendards, de leurs chiffres et devises.

Derrière le maître-autel du chœur, se trouve le mausolée en albâtre et en pierre de touche de l’archiduc Ernest, gouverneur des Pays-Bas de 1594 à 1595, en style Renaissance italienne et montrant le prince couché sur sa tombe, revêtu de son armure et du manteau ducal, portant les insignes de la Toison d’Or, l’épée au côté. Aux pieds, le casque avec plumes et gantelets. Le sarcophage est richement décoré de rinceaux avec, au centre, les armes de l’archiduc.

Devant l’autel s’ouvre le caveau des anciens ducs de Brabant, fermé par une dalle en marbre blanc portant l’inscription «  Brabantiae ducum tumulus ». Y reposent les cendres de :

  • Jean II, duc de Brabant et de Marguerite d’York, son épouse, décédée en 1318 ;
  • quelques autres princes ;
  • Louis Philippe Léopold, premier fils de Léopold 1er, mort à l’âge de 10 mois en 1834.

Le chœur contient encore d’autres tombes mais elles ont été dissimulées par un nouveau pavement placé en 1735. Il est entouré d’un grillage datant de 1837.

Le mobilier du déambulatoire

Remarquons d’abord la belle grille du 18ème siècle qui ferme une des travées de la chapelle du Saint-Sacrement.

Dans le fond du déambulatoire une statue représente le bienheureux Jean de Ruysbroeck, dit l’Admirable, prieur de Groenendael, le pied appuyé sur une tête de femme, symbolisant ainsi l’hérésie vaincue.

A gauche de cette statue, une plaque commémorative rappelle qu’à cet endroit se trouvait le tombeau du peintre Roger Van der Weyden, devant l’autel de l’ancienne chapelle de Sainte-Catherine, disparue en 1534 quand l’actuelle chapelle du Saint-Sacrement fut construite.

Les vitraux actuels, traités dans le style du 13ème siècle, représentent, entre autres, des scènes de la Genèse et de la vie du Christ.

A remarquer également dans le déambulatoire : une statue de saint Jean-Baptiste-de-la-Salle ; ensuite, dans une encoignure, un Saint-Sépulcre, groupe plus intéressant qu’artistique, datant du 16ème – 17ème siècle : sur l’entablement, un Christ triomphant ; sur l’acrotère, des légionnaires romains endormis, allusion aux gardiens du tombeau.

Après être passé devant les armoiries du pape Pie IX, nous pouvons encore admirer une belle grille qui ferme la chapelle de la Vierge du côté du déambulatoire. Elle fait pendant à celle qui ferme, vers le pourtour du chœur, la chapelle du Saint-Sacrement.

Le mobilier de la Chapelle Maes

Dans l’axe de l’abside, derrière le maître-autel se trouve la remarquable chapelle de la Madeleine rebaptisée plus tard Chapelle Maes, fermée par une grille remarquable, en style Louis XV. Ses lignes gracieuses encerclent un médaillon central, parsemé de roses.

Cette chapelle abrite un autel sur lequel repose un retable en style Renaissance italienne, fait de marbre et d’albâtre et qui représente quelques scènes de la passion du Christ. Au mur se trouvent des cartouches en Renaissance italo-flamande qui sont les épitaphes des donateurs de la chapelle. Quatre fenêtres, en plein cintre, éclairent cet oratoire. Les vitraux, d’un beau coloris et d’un dessin très fin, représentent la Trinité, saint Michel et sainte Gudule.

Devant l’entrée de la chapelle Maes, remarquons encore les statues de saint Martin, à gauche et de saint Benoît, à droite. Du seuil de la chapelle, nous avons une très belle vue sur le vaisseau de la grande nef.

Le mobilier du bras droit du transept

Le transept est éclairé par deux magnifiques verrières qui complètent la série qui orne la chapelle du Saint-Sacrement. Elles ont été dessinées par Bernard Van Orley. Le vitrail du transept nord représente Charles Quint et sa femme, Isabelle de Portugal, assistés de leurs saints patrons, vénérant le reliquaire des hosties miraculeuses, présenté par Dieu le Père. Il porte en haut la date de 1537. Celui du transept sud rappelle le souvenir de la sœur de Charles Quint, Marie de Hongrie, gouvernante générale des Pays-Bas, accompagnée de son époux, Louis II de Hongrie. Ce vitrail date de 1538.

Dans le transept, nous remarquons encore un triptyque de 1589 représentant la Crucifixion. Sur ses volets sont représentés le Portement en Croix et la Descente de Croix.

Le mobilier de la chapelle de Notre-Dame de la Délivrance

La construction de cette chapelle a entraîné la disparition de trois anciennes chapelles qui faisaient partie de la construction primitive. Cette chapelle fut la dernière construction en style ogival qui fut érigée à Bruxelles. L’architecte n’osa d’ailleurs pas l’achever entièrement dans ce style et lui donna une voûte cintrée avec arcs doubleaux découpés en compartiments et reposant sur des consoles en style baroque italo-flamand.

Nous remarquerons deux tableaux sur les piliers du déambulatoire : « L’ancien ostensoir du Saint-Sacrement » et « La translation des reliques de sainte Gudule à la collégiale », tous deux du 17ème siècle.

Ici aussi les verrières sont remarquables. Elles retracent dans leur zone supérieure la vie de la Vierge : « La Présentation de la Vierge », « Le Mariage de la Vierge »,  « L’Annonciation » et « La Visitation ». Dans leur zone inférieure, elles montrent les donateurs. Les vitraux situés au-dessus de l’autel représentent « La Vierge remettant le rosaire aux Dominicains » et celui à gauche de l’autel « Le Couronnement de la Vierge ».

Apprécions aussi l’autel, d’ordre corinthien, en marbre noir et blanc, sculpté en 1654 et orné d’un tableau représentant « L’Assomption », enlevé à la révolution française en 1794 et qui resta près de 150 ans dans les collections des musées royaux des Beaux-Arts. De part et d’autre de l’autel : deux mausolées. Sous les fenêtres, des tableaux peints vers le milieu du 17ème siècle ont pour thème les voyages de l’enfance du Christ.

Au-dessus du monument de Frédéric de Mérode, membre du Congrès national, décédé en 1857, un immense tableau représente « L’Assomption ».

La chapelle est clôturée par une grille du 18ème siècle, d’un travail remarquable, qui fait pendant à celle de la chapelle du Saint-Sacrement. Elle provient de la chapelle des Récollets à Bruxelles.

Le mobilier du bras gauche du transept

Le triptyque qui figure au-dessus de l’entrée représente « La Dernière Cène ». Sur ses volets : « Le Sacrifice de Melchisédech » et « La Récolte de la Manne ».

Au mur, un autre triptyque représente « La vie de sainte Gudule », une composition assez confuse qui montre sainte Gudule se dirigeant, une lanterne à la main, vers l’oratoire ; la sainte en prières ; le diable ayant éteint la lanterne tandis qu’un ange la rallume ; dans le bas un infirme invoque la sainte ; dans le lointain Gudule guérit un enfant. Remarquons que les revers de ce triptyque représentent la translation des reliques dans l’église Saint-Géry et leur arrivée à l’actuelle cathédrale.

Observons enfin, dans le pavement, une ligne de cuivre qui marque le méridien. La lumière pénètre par un petit trou pratiqué dans la verrière du transept sud.

Le mobilier de la nef principale

Les piliers de la nef centrale sont décorés des statues des douze apôtres, d’une belle sculpture rubénienne, vigoureuse et décorative. Elles ont été exécutées vers 1645 et ont remplacé des statues d’apôtres, richement ornées et polychromées qui avaient été exécutées au 15ème siècle. Les culs-de-lampe qui supportent les statues sont remarquables par la variété de leur ornementation et leur exécution.

La chaire de vérité fut sculptée en 1699 par un artiste anversois. Complètement en chêne, elle représente Adam et Eve chassés du paradis terrestre. A la base se trouvent placées leur figure, grandeur nature, fuyant devant l’ange armé du glaive. L’Arbre de la science du bien et du mal étend ses vastes rameaux et soutient la cuve de la chaire. Entre Adam et Eve, nous pouvons apercevoir la queue du serpent. Dans la partie supérieure, la Vierge, debout sur un croissant et portée par de nombreux anges, accompagnée de l’Enfant Jésus, écrase la tête du serpent. Deux escaliers contournent le bas de la chaire. Ils sont décorés d’arbustes divers portant un grand nombre d’animaux : un aigle, un renard, un paon, un perroquet, un coq, un singe, un écureuil, complétant très heureusement cette riche vision du paradis terrestre. A la fin du 18ème siècle, une petite grille Louis XVI fut placée autour de la chaire.

La splendide verrière qui occupe l’arc de triomphe entre les deux tours, au-dessus du jubé, représente « Le Jugement dernier » : assis sur un arc-en-ciel, le Christ, revêtu d’un manteau rouge, est entouré de ses apôtres et a, à sa droite, la Vierge et, à sa gauche, saint Jean-Baptiste. Au centre, saint Michel se dispose à peser, à l’aide d’une balance, les mérites de chacun. Des anges, armés d’une trompette, sonnent le réveil des morts. Dans le bas : la résurrection des morts. A gauche, les justes, à droite les réprouvés. Dans la fenestration, l’empreinte de l’image du Christ sur le voile de Véronique, les emblèmes de la Passion, les armoiries du donateur. Celui-ci est agenouillé au bas de la composition.

Le mobilier des collatéraux ou nefs latérales

Les collatéraux n’ont plus rien conservé de leur mobilier ancien ni de leur décoration primitive. Les vitraux qui ornent les fenêtres des chapelles latérales retracent l’histoire du Saint Sacrement. Ils ont été offerts à l’église par les rois Léopold I et Léopold II et par plusieurs grandes familles de Belgique.

Une table en marbre perpétue le souvenir des soldats britanniques qui tombèrent glorieusement sur le sol de Belgique entre 1914 et 1918. Elle est entourée des armoiries polychromées du Royaume-Uni, de l’Irlande, des Indes, du Canada, de l’Australie, de l’Afrique du Sud, de la Nouvelle-Zélande et de Terre-Neuve.

A. B.

Bibliographie

DES MAREZ G.

GUIDE ILLUSTRE DE BRUXELLES

Monuments civils et religieux

Remis à jour et complété par A. ROUSSEAU

Touring Club Royal de Belgique, Bruxelles, 1979

 

QUIEVREUX Louis

GUIDE DE BRUXELLES

Editions A. De Boeck, Bruxelles

 

 

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article