Ce qui subsiste à l’heure actuelle (suite)
A. Des restaurations fantaisistes (suite 3)
6. La Tour et le rempart longeant la rue de Villers
6. LE REMPART LONGEANT LA RUE DE VILLERS et LA TOUR SAINT-JACQUES (ou de VILLERS)
Au début du 20ème siècle, rien n’avait changé depuis deux ou trois centaines d’années dans le quartier de la rue de Villers et des Alexiens. L’habitat avait poussé un peu au hasard au cours des temps, en bordure de l’ancien chemin formé naturellement en dehors des murs de l’enceinte du 12ème siècle, colossale muraille dont subsistait ici le plus beau vestige jusqu’en 1957 environ, visible le long de la rue de Villers pour son côté intra-muros.
Plan du rempart entre la Porte Saint-Jacques (ou d’Overmolen) à gauche et la « Steenpoort » à droite
Avant leur dégagement et leur restauration par l’architecte de la Ville, Jean Rombaux, ces vestiges formaient les façades arrière des maisons de la rue de Villers. Le rez-de-chaussée de la maison qui portait le numéro 29 n’était autre que la base de la tour.
Muraille dégagée à proximité de la « Tour de Villers »
Mis à jour en 1884, lors de la construction de l’Athénée Jules Bordet, 17 rue du Chêne, un superbe pan de mur authentique et assez important, constitué d’arcades supportant un chemin de ronde, restauré, s’élève dans la cour de l’athénée.
Une photo des toilettes de l'Athénée Jules Bordet
Ce mur est mitoyen avec son voisin l’Institut Sint-Joris, sis rue des Alexiens. Classé le 30 mars 1962, il longe un couloir d’accès aux classes. Dans la même cour de l’Institut, ancien jardin des arbalétriers du Petit Serment de Saint-Georges, se dresse la tour dite « de Villers ».
Pour Mina Martens, ce morceau de rempart qui longe la rue de Villers prolonge la façade interne d’une tour improprement appelée « Tour Saint-Jacques ». Conviendrait-il de l'appeler « Tour de Villers » ?
La Tour « Saint-Jacques » ou « Tour de Villers » avant 1957
Des travaux projetés à l’Institut Sint-Joris voisin faillirent bien la condamner en 1958. Mais pour Daniel Ch. Luytens qui a connu cet endroit sans tour, « Tour Saint-Jacques » serait l’ancien nom de la « Tour de Villers ». Il affirme qu’elle fut effectivement démolie et suppose que l’on se rendit compte qu’on avait commis une erreur. Elle fut donc reconstruite en 1958.
Selon Roel Jacobs, le nom « Tour de Villers » provient du refuge de l’abbaye de Villers-la-Ville dont le terrain est occupé actuellement par l’Athénée Royal Jules Bordet. L’enceinte sépare celui-ci, situé rue du Chêne, de l’institut flamand Sint-Joris, rue des Alexiens, construit à l’emplacement du jardin du Serment Saint-Georges, dont les membres s’exerçaient au tir à l’arbalète dans le fossé sec du rempart.
Cour de l’Institut flamand Sint-Joris et dégagement de la « Tour de Villers »
Classée au titre de monument historique en 1962, cette tour a été restituée en ses formes originales par Jean Rombaux sur base d’indices apparus lors du curetage de l’édifice : corbeaux de pierre soutenant la saillie intérieure du chemin de ronde, merlons du double de la largeur des créneaux et percés en leur milieu de petites meurtrières. Haute de 15 mètres, elle a encore un escalier droit qui mène à son chemin de ronde crénelé, percé de meurtrières.
La « Tour Saint-Jacques » ou « Tour de Villers » : l'extérieur (vu de la rue des Alexiens) et l'intérieur (vu de la rue de Villers)
L'ensemble du vestige en 1998 vu de la rue des Alexiens
Côté rue de Villers avec, à l’arrière plan, la clinique César De Paepe
Rue de Villers, actuellement
A. B.
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