•  04

    L’histoire de la ville de Nivelles

    Quelques éléments essentiels de l’histoire de la ville

    Au cœur du plateau brabançon, Nivelles est sise dans un méandre de la Thine.

    Sur les pentes des plateaux vallonnés qui bordent la vallée et entourent la ville, l'occupation humaine est attestée dès la préhistoire.

    Les premiers agriculteurs du Néolithique y trouvèrent, après défrichement, des terres limoneuses fertiles et aisément cultivables. Cette vocation agricole se vit confirmée par la suite.

    À l'époque gallo-romaine plusieurs « villas », modestes ou plus importantes exploitent ces terres. Plus tard, celles-ci font partie de l'Austrasie franque et Pépin le Vieux (Pépin de Landen), maire du palais du roi mérovingien Dagobert 1er, y possède un vaste domaine.

    En tant que villa mérovingienne et abbaye impériale, Nivelles possède sur les plans artistique et archéologique d'authentiques titres de noblesse. Elle est la capitale incontestée du Roman Païs du Brabant wallon.

    L'histoire de Nivelles commence avec la fondation d'une abbaye sur ce domaine au milieu du 7ème siècle, après la mort de Pépin de Landen (dit « le Vieux »), par Itte d'Aquitaine, son épouse.

     * 04 - Histoire de la ville de Nivelles

    C'est en effet au milieu du 7ème siècle qu'il nous faut remonter, lorsque Gertrude, fille d’Itte et de Pépin de Landen, devint la première abbesse de l'abbaye de Nivelles.

    Érudite, elle se dévoua sans relâche pour aider les pauvres et les déshérités. Cette conduite exemplaire donnera naissance au culte de Sainte-Gertrude.

    L'entreprise est soutenue par saint Amand, évêque de Maastricht, et par des moines irlandais. D'emblée, cette communauté de femmes et d'hommes se pourvoit de trois églises et se voit dotée de nombreuses possessions proches ou lointaines. Après la mort de Gertrude, vers 659, un culte se développe autour de sa tombe et connaît un grand rayonnement, attirant de nombreux pèlerins dans l'église qui l'abrite et qui sera agrandie plusieurs fois, pour être finalement remplacée par la collégiale romane.

    Au fil du temps, l'abbaye prend une importance croissante. Des liens privilégiés la lient à la dynastie carolingienne, par l'accession au trône de Pépin le Bref, arrière-petit-neveu de Gertrude, suivie du sacre de son fils Charlemagne, puis avec la dynastie des empereurs germaniques ottoniens, fondée en 962 par Otton 1er.

    Sans doute au 9ème siècle, la communauté se sécularise pour prendre le statut de chapitre double de chanoinesses et de chanoines, qui ne prononcent pas de vœux, peuvent posséder des biens personnels et suivent une règle peu contraignante. Ce chapitre séculier est dit noble : pour les chanoinesses, le recrutement se fait dans l'aristocratie. Placée sous l'autorité de l'abbesse, l'institution se maintiendra jusqu'à sa suppression en 1798.

    La bourgade que formait l'abbaye s’est développée au fil du temps pour devenir l'une des premières villes du duché de Brabant au 12ème siècle. Au siècle suivant, elle se dotera de remparts. C'est à la même époque que Gertrude sera canonisée.

    Progressivement prend naissance ce qui deviendra une ville marchande importante du duché de Brabant. Elle voit l'apogée de son développement au 13ème siècle, où elle se dote d'une muraille d'enceinte et compte onze paroisses, couvrant ville et campagne. Ce siècle est aussi celui de conflits importants de juridiction, entre l'abbesse, le duc de Brabant et les bourgeois et métiers de la ville qui cherchent à s'émanciper de ces autorités seigneuriales. À partir du 14ème siècle, Nivelles devient une ville secondaire et Nivelles décline au profit d'autres villes brabançonnes.

    Au 15ème siècle, lorsque les ducs de Bourgogne deviennent ducs de Brabant, elle est une localité secondaire, mais le rayonnement du chapitre reste important et attire de nombreuses fondations religieuses : couvents, refuges d'abbayes, institutions charitables.

    Au siècle suivant, la ville est prise comme tous les Pays-Bas dans la tourmente des guerres de religion. Dernier épisode en 1580 : la ville occupée par les Gueux est reprise par les troupes espagnoles. Ce siège nous vaut le plus ancien plan de la ville connu à ce jour.

    En 1796, le Directoire ferme les derniers couvents et fondations religieuses, et finalement le chapitre, en 1798. Nivelles forme alors, avec les quatre villages, le 21ème canton du département de la Dyle.

    Deux ans après le Concordat de 1801, un décret institue trois paroisses et la collégiale est rendue au culte.

    Nivelles souffre énormément des guerres qui tourmentent les 16ème et 17ème siècles.

    Heureusement, au 19ème siècle, la révolution Industrielle lui offrira un second souffle.

    L'abbaye est aussi le centre d'exploitation d'un vaste domaine, elle a ses caves, ses granges, ses greniers. Autour de ce noyau abbatial, un marché s'organise, qui se tient aujourd'hui encore au pied de la collégiale, artisanats et petites industries se développent.

    À partir de l'indépendance belge, Nivelles se réveille, avec le développement des institutions scolaires, l'établissement des liaisons ferroviaires, puis l'arrivée de l'industrie lourde.

    Durement atteint par le bombardement du 14 mai 1940, le centre de la ville se reconstruit après la guerre. En 1956, Nivelles amorce un tournant important : la création du parc industriel, un des tout premiers du pays, vient relancer le développement économique et compenser le déclin de l'industrie lourde qui conduit à la fermeture de « La Brugeoise et Nivelles » en 1988. L'entité s'ouvre à la modernité et accueille une population toujours croissante tout en conservant un patrimoine et un cadre de vie de qualité.

    D’après Martine Osterrieth, Conservateur du Musée communal d’Archéologie, d’Art et d’Histoire

    Patrimoine de Gertrude et Seconde Guerre mondiale

    Le 14 mai 1940, alors que commence la Seconde Guerre mondiale, le centre-ville est bombardé par l'aviation du Troisième Reich :

    La flèche gothique de la collégiale Sainte-Gertrude, touchée par une bombe incendiaire, s'effondre en flamme. Dès 1948, des travaux de restauration de la collégiale sont entamés. Exécutés en plusieurs campagnes, ils seront achevés en 1984. À cette occasion, l'édifice retrouvera son style entièrement roman, tel qu'il était lorsque l'avant-corps à abside fut construit à la fin du 12ème siècle contre l'église abbatiale du 11ème siècle.

    La châsse de sainte Gertrude, joyaux de l'art gothique, laissée dans sa cachette que l'on croyait sûre, a malheureusement fondu sous l'effet de la chaleur de l'incendie de la collégiale. Les reliques de la sainte pourront heureusement être récupérées. Plutôt que de restaurer la châsse, trop abîmée, il fut décidé d'en confier la construction d'une nouvelle à Félix Roulin en 1978. Cette nouvelle châsse, appelée contemporaine, contient des fragments de l'ancienne châsse sur ses parois avant et arrière, et est constituée d'un élément central contenant les reliques et de quatre éléments articulés permettant de lui faire prendre trois formes (horizontale, châsse classique et verticale) suivant les circonstances.

    Les bâtiments de l'abbaye ont été détruits et ne seront pas reconstruits. Seul a été épargné et conservé le cloître du 13ème siècle autour duquel a été construit le nouvel hôtel de ville remplaçant ainsi les murs de l'abbaye qui fermaient l'extérieur du cloître avec, au sud, le mur de la collégiale.

    Gertrude de Nivelles

    Gertrude de Nivelles, née à Landen vers 626 et décédée à Nivelles le 17 mars 659, est une moniale et sainte franque. Première abbesse de l'Abbaye de Nivelles, elle est la fondatrice et sainte patronne de la ville de Nivelles en province de Brabant wallon (Belgique).

    Née en 626, elle est la fille de Pépin de Landen et d'Itte Idoberge (sainte Itte), et donc la sœur de Begge d'Andenne (sainte Begge) et de Grimoald 1er. Son père, maire du palais de Dagobert Ier roi d'Austrasie, est l'ancêtre de Charles Martel, de Pépin le Bref et de Charlemagne. Dès son adolescence, elle témoigne d'une disposition d'esprit profondément religieuse qui lui fait refuser les prétendants qui lui sont présentés. À la mort de son père, sa mère Itte, sur le conseil de saint Amand, transforme le château familial en monastère mixte dont elle devient la première abbesse.

    Peu après la fondation du monastère, elle cède sa place à sa fille qui devient abbesse. Gertrude s’implique beaucoup dans la vie religieuse. Elle se lie d’amitié avec les saints moines irlandais, Feuillien et saint Ultan.

    Animée d'une insatiable soif de savoir, elle recherche une connaissance approfondie des Saintes Écritures : le saint moine Feuillien lui est d'une aide particulière dans cette étude des Écritures. C'est de Gertrude que Saint Feuillien recevra le terrain de Fosses (Aujourd’hui « Fosses-la-Ville ») où il s'établira. Reste que Gertrude est surtout reconnue et aimée pour l’aide qu’elle apporte aux plus démunis !

    Les nombreux jeûnes qu'elle avait pratiqués la diminue physiquement si bien qu'à l'âge de trente ans elle laisse la direction de l'abbaye à sa nièce Vulfetrude qui devient abbesse. Elle meurt trois ans plus tard, à l'âge du Christ, le 17 mars 659.

    Ses restes sont inhumés dans l'église abbatiale de saint Pierre, qui prit le nom d'église Sainte-Gertrude au 10ème siècle. De Nivelles, le culte de sainte Gertrude se répandit dans le Brabant occidental, puis dans le Brabant septentrional dans les actuels Pays-Bas et le long des vallées du Rhin, de la Moselle, de l'Oise et de l'Aisne. Puis des pélerins diffusèrent son culte dans toute l'Europe, si bien qu'elle devint la sainte patronne des voyageurs et que de nombreuses églises, chapelles et hôpitaux le long des grands axes commerciaux du Saint-Empire furent placés sous son patronage.

    L'église Sainte-Gertrude est devenue une collégiale qui anime toujours le cœur de Nivelles. Les reliques de sainte Gertrude y sont conservées dans une châsse.

    Lors du « Tour Sainte-Gertrude », la châsse de la sainte est transportée sur un char en procession dans la ville et à travers champs en suivant un parcours de plusieurs kilomètres correspondant au trajet qu'effectuait l'abbesse pour rendre visite aux malades et aux pauvres. Cette procession annuelle, se déroulant le dimanche suivant la Saint-Michel, trouve ses origines au 13ème siècle et atteint son apogée au 15ème siècle. Aujourd'hui, elle attire encore de mille à deux mille pèlerins.

    Quelques éléments du développement économique et social

    Véritable ville à la campagne, Nivelles reste une commune à dimension humaine qui conjugue tradition, folklore et innovation, tout en gardant constamment à l'esprit le souci du respect et du développement de la nature.

    Structures publiques, organisations culturelles, sportives et de loisirs sont légion dans la cité aclote (le dialecte parlé à Nivelles), tant au service de ses habitants que des touristes, de tous âges et de tous horizons.

    Tantôt « Ville à la campagne », tantôt chef­ lieu d'arrondissement judiciaire, tantôt capitale du Roman Païs, tantôt haut lieu culturel et folklorique ... la Ville de Nivelles tient une place de premier plan en Brabant wallon.

    Elle compte plus de 28 000 habitants répartis sur une superficie de plus de 6 000 hectares résultant de sa fusion avec les communes de Baulers, Bornival, Thines et Monstreux.

    Pôle économique en plein essor, encore auréolée de son passé industriel révolu, Nivelles se tourne résolument vers l’avenir.

    Empreinte d'un passé riche en rebondissements, la ville de Nivelles, outre son musée communal, compte nombre de lieux historiques et d'événements qui méritent le déplacement dont la Collégiale Sainte-­Gertrude et son célèbre Jean de Nivelles, le jacquemart qui sonne les heures accroché à la tourelle sud. Rappelons qu’un jacquemart ou jaquemart est un automate d'art représentant un personnage sculpté en bois ou en métal, qui indique les heures en frappant une cloche avec un marteau.

    La Ville est jumelée avec deux communes françaises : Saintes (Charente ­Maritime) depuis 1956 et Saint­-Just-­en-­Chaussée (Picardie) depuis 1998.

    Synthèse de recherches mise en page par A. B.

     Bonne découverte de la Collégiale !

    Sitographie : 

    https://www.nivelles.be/la-ville/histoire-et-patrimoine.html

    http://www.patrimoinevivantwalloniebruxelles.be/patrimoines/pratiques/fiche_pratiques/?n=27

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Gertrude_de_Nivelles


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  •  02

    Brève histoire de saint Jacques

    Le pélerinage de Compostelle est né au 11ème siècle autour du culte de saint Jacques. Jacques-le-Majeur fut l'un des plus proches disciples de Jésus. Après l'Ascension du Christ, il est parti évangéliser l'Espagne. De retour à Jérusalem, il a été décapité par le roi Hérode.

    La légende raconte que la dépouille de saint Jacques fut recueillie par ses compagnons et placée dans une barque avant d'échouer sur les côtes de Galice.

    Au 11ème siècle, un ermite aperçut une étoile au-dessus d'un champ qui le guida vers le tombeau de saint Jacques. En pleine période de Reconquista espagnole, Alphonse II, roi des Asturies fit ériger un édifice autour du supposé tombeau sur le « champ de l'étoile » (Campus stellae), qui devint « Compostelle ».

    Le culte de Saint-Jacques se répandit et Compostelle devint, au Moyen Âge, l'un des plus importants pélerinages de la chrétienté avec ceux menant à Rome et à Jérusalem.

    Les pélerins parcouraient le chemin jusqu'en Galice empruntant les chemins suivis par les marchands. La guerre de Cent Ans sonna le déclin du pélerinage qui tomba peu à peu dans l'oubli.

    En 1982, le voyage du pape Jean-Paul II à Saint-Jacques attira de nouveau l'attention. Il y organisa les « Journées mondiales de la jeunesse » en 1989. L'Espagne et les institutions européennes investirent sur le balisage des chemins.

    En 1993, la partie espagnole du chemin fut inscrite au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco et, quelques années plus tard, 72 monuments jalonnant les chemins de Saint-Jacques en France furent également inscrits.

    Depuis, le succès ne se dément pas, attirant ces dernières années à Compostelle plus de 200 000 personnes de 172 nationalités différentes.

    Histoire des chemins de Saint-Jacques de Compostelle

     * 02 - Brève histoire de Saint-Jacques

    Coquille sur la façade de Saint-Jacques-de-Compostelle en Galice

    Pour évoquer les origines du pèlerinage, il faut remonter au 25 juillet 813 : c'est à cette date que l'ermite Pélage, guidé par une étoile mystérieuse, aurait découvert la sépulture de l'apôtre, dans un ancien cimetière. Les pélerins ne tardèrent pas à venir honorer ces reliques.

    En 834, Alphonse II, roi des Asturies, se mit en route à partir d'Oviedo, traçant ainsi le premier chemin de pélerinage vers Compostelle (que l’on nommera ensuite « Camino primitivo », ou « Chemin primitif »). En 950-951, c’est l'évêque Godescalc, accompagné d'un long cortège, qui effectue le pélerinage à partir du Puy-en-Velay (alors appelé « Le Puy-Sainte-Marie »).

    Grâce à la volonté des évêques successifs de Saint-Jacques de Compostelle (et, au premier chef, Diego Gelmirez, 1070 ? - 1140), le pélerinage allait rapidement s'organiser. Tout au long de l'itinéraire qui deviendra le « Camino francés », de nouvelles villes sont nées autour des ponts qui permirent de franchir les cours d'eau, et des abbayes et hôpitaux qui accueillirent les pélerins.

    Le pèlerinage attint son apogée au 12ème siècle. C'est également de cette époque que date le Codex Calixtinus, recueil de textes consacrés à saint Jacques-le-Majeur et à son pélerinage, dont le cinquième livre, le Guide du pélerin de Saint-Jacques-de-Compostelle, sera considéré comme l'ancêtre des guides de voyage. Il décrit notamment les quatre grandes voies françaises (au départ de Tours, Vézelay, Le Puy-en-Velay et Saint-Gilles), ainsi que les étapes espagnoles.

    En suivant ces itinéraires, et bien d'autres qui ne laisseront pas de trace dans l'histoire (car le pèlerin, faut-il le rappeler, partait de chez lui et se dirigeait vers des points de ralliement notoires), des milliers d'hommes et de femmes, de toutes conditions, se sont dirigés et se dirigent encore de nos jours, à pied ou à cheval, vers le tombeau de l’apôtre.

    Leurs motivations sont nombreuses. La plupart partent de leur propre chef pour obtenir des indulgences et gagner des grâces ; d'autres espèrent la guérison physique ; d'autres encore offrent les souffrances du chemin par pénitence, espérant ainsi la rémission de leurs péchés ; enfin, certains prisonniers sont condamnés à accomplir la marche enchaînés et pieds nus, pour obtenir la remise de leur peine.

    Au 16ème siècle, de vives critiques à l’'encontre du pèlerinage ont commencé à se faire entendre. Les philosophes humanistes, tel Erasme, ont dénoncé les superstitions et les abus qui lui sont attachés. Luther renchérira en mettant en doute l’'authenticité des reliques de l’'apôtre et conclura : « Laisse donc tomber et ny va pas. Laisse-y voyager celui qui le voudra mais toi, reste chez toi ».

    Étonnamment, les hommes d'Église de la Contre-Réforme catholique abonderont en ce sens, vantant la supériorité du pélerinage spirituel sur la pérégrination terrestre. La philosophie rationaliste des Lumières allait achever de rendre cette pratique suspecte.

    Au début du 19ème siècle, de nouvelles formes de dévotion, notamment mariale, entreront en concurrence avec le pélerinage de Compostelle. Le 25 juillet 1867, une quarantaine de pélerins seulement se retrouvèrent à Saint-Jacques pour la fête de l’apôtre.

    En 1900, Mgr Duchesne porta le coup de grâce au culte de Saint-Jacques, en remettant en cause non seulement son apostolat en Espagne mais aussi, à l'instar de Luther, l'authenticité des reliques vénérées à Compostelle pourtant reconnue par le pape Léon XIII.

     * 02 - Brève histoire de Saint-Jacques                                                                                                                                       * 02 - Brève histoire de Saint-Jacques

    Les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle

    Saint-Jacques-de-Compostelle (Santiago de Compostela en galicien et en castillan) est située dans la province de La Corogne, à l'ouest de la péninsule Ibérique (Espagne).

    Saint-Jacques-de-Compostelle est la capitale de la communauté autonome de Galice et à ce titre le siège de la Xunta de Galicia (le gouvernement régional autonome) et du Parlement de la Communauté.

    C'est vers cette destination que les pélerins de Saint-Jacques (que l’on surnomme « les jacquets ») se mettent en route, venant des différentes régions d’Espagne, des quatre « coins » de France, de tous les pays d'Europe et même du monde entier.

    Que viennent-ils donc chercher, en cette lointaine fin des terres ? Si l'histoire du pélerinage a été étudiée par de nombreux historiens, la renaissance des Chemins de Saint-Jacques est un phénomène complexe qui demande à être appréhendé à l'aube de notre siècle riche d'interrogations, de générosité et d'enthousiasme. Ce sont d'ailleurs peut-être là trois des moteurs qui poussent le pélerin sur la route.…

     * 02 - Brève histoire de Saint-Jacques                                                                                                                                       * 02 - Brève histoire de Saint-Jacques

    Les principales motivations des pélerins

    Déjà bien avant le christianisme, les Celtes cheminaient déjà sur cette route. Pour eux, il s’agissait d’une route qui les menait vers « la fin » de la terre (Finistère), la route de l’ouest, la route allant vers le coucher du soleil, vers la mort…

    C’est seulement vers le 11ème siècle que les chrétiens se sont mis en route vers ce que l'on a dit être la sépulture de saint Jacques. Après des années d’abandon, les chemins de Compostelle retrouvent un succès croissant et les pélerins se pressent de toute l’Europe pour emprunter la route tracée par leurs prédécesseurs.

    Sur ce chemin d'autres gens ont marché avant nous et d’autres marcheront après nous. C’est une grande chaîne et de cette chaîne nous sommes un maillon.

    Ce chemin permet une retraite par rapport à la société de consommation, de réaliser le souhait de vivre une vie simple et dépouillée.

    Ce chemin est aussi un chemin de solitude (Pendant la marche, car, en Espagne, aux étapes, sur certains chemins, c'est la foule). Seul face à soi-même, seul face au chemin, seul face à la nature mais seul aussi pour affronter les contretemps.

    Ce chemin est le temps de vivre « ici et maintenant », de vivre le temps présent.

    Avoir devant soi trois mois pour faire le vide, trois mois pour regarder. Toute la journée pour recevoir le soleil, les fleurs, les oiseaux. Être disponible pour l’odeur de la terre chaude, pour le bruit et la fraîcheur du vent, pour le plaisir d’une source d’eau fraîche quand la bouteille est vide ou quand l’eau est devenue chaude…. Certains jours il fait froid, il pleut, ou il faut le plus souvent affronter une chaleur torride.

    Le chemin est parfois difficile mais avec le recul il y a la joie de l’avoir fait !

    Le chemin est aussi le temps des rencontres :

    • Ceux qui souffrent et désirent confier leur souffrance à saint Jacques…
    • Ceux qui formulent une demande à saint Jacques…

    Chacun a ses motivations :

    • Récapituler sa vie avant un tournant…
    • Prendre du recul par rapport à sa vie professionnelle…
    • Réaliser quelque chose seul...
    • Faire quelque chose de difficile et aller au-delà de ce qu’on croit être ses limites...
    • Remercier…
    • Prier…
    • Et pour certains, une performance sportive.

    C’est sans doute un chemin en partie solitaire mais surtout très solidaire.

    De toute façon en arrivant à Saint-Jacques-de-Compostelle on croit avoir fait le chemin mais on sent aussi tout ce que le chemin a fait en nous et pour nous !

    Longtemps tombé en désuétude, le chemin de Compostelle connait un incroyable renouveau depuis la fin des années 80. Livres, films, documentaires : nombreux sont ceux qui ont voulu décrire la révolution silencieuse à l'œuvre pendant les 1500 kilomètres qui mènent au tombeau de saint Jacques.

    Croyants, athées, randonneurs, en famille, seul ou à deux : chacun a ses raisons de tailler la route. Les motivations affichées sont de moins en moins religieuses (38%); souvent spirituelles (54%), et parfois sportives (8%). Mais si le pélerin moderne ne part plus pour faire pénitence, sa démarche n'en demeure pas moins profondément introspective.

    Dépassement de soi, besoin de solitude ou au contraire de partage, défi personnel ou envie de faire le vide... Le plus souvent, la décision de partir correspond à la fin d'un cycle personnel, à un point de rupture dans sa vie. C'est sans doute cette quête d'intériorité qui distingue le chemin de Saint-Jacques des nombreux autres sentiers de randonnée. Et c'est sans doute son caractère non exclusivement religieux qui le sépare des autres pélerinages.

    Même quand les motivations ne sont pas religieuses, elles ne sont pas dépourvues de spiritualité et les propos flirtent parfois avec l'ésotérisme. Le Chemin de Saint-Jacques est un chemin hautement énergétique : des milliers de personnes y sont passées ; c'est plein d'énergies positives !

     * 02 - Brève histoire de Saint-Jacques                                                                                                                                                 * 02 - Brève histoire de Saint-Jacques

    Le sanctuaire de Saint-Jacques

     * 02 - Brève histoire de Saint-Jacques

    On surnomme Saint-Jacques-de-Compostelle « la ville aux 46 églises, aux 114 clochers et aux 288 autels ». C'est bien sûr la basilique dédiée à l’apôtre qui est le sanctuaire principal, et le but du pélerinage.

    Le premier édifice, construit sous le règne d’Alphonse II le Chaste et sous l'épiscopat de Théodomir, fut consacré en 834. Mais Alphonse III le Grand souhaita pour le culte de l’apôtre un édifice plus vaste et plus richement décoré. Il fit donc édifier un nouveau sanctuaire, consacré en 899. Celui-ci ne résista pas aux vicissitudes de l'histoire : il fut réduit en cendres par la razzia dal Mansour, en 997, qui n’épargna que le tombeau de l’apôtre.

    La construction d’un troisième édifice commença en 1075, sous l’égide du roi Alphonse VI et de l'évêque Diego Pelaez. Les travaux se poursuivirent avec l’évêque Diego Gelmirez et furent achevés en 1128. C'est cette somptueuse basilique romane, enrichie dans les siècles suivants, que nous pouvons admirer aujourd'hui.

    Il faudrait une journée entière pour pouvoir en détailler les multiples splendeurs :

    • la façade nord, ou da Azabachería (ainsi appelée car on y vendait des bijoux de jais, ou azabache en galicien) ;
    • la façade est, ou da Quintana, où se trouve la Porte Sainte ou Porte du Pardon, ouverte pendant les Années jubilaires ;
    • la façade sud, ou das Platerías, où se situe le portail des Orfèvres ;
    • enfin la façade ouest, ou del Obradoiro, de facture baroque, par laquelle on pénètre aujourd'hui dans la cathédrale.

    Dans le narthex, le Portail de la Gloire, œuvre célèbre de Maître Mateo sculptée entre 1168 et 1188, est l’un des joyaux de l’édifice. Sur le tympan, la cour céleste est réunie : le Christ entouré des quatre Évangélistes, des anges portant les symboles de la Passion et des vingt-quatre vieillards de l’Apocalypse qui chantent et jouent sur leurs instruments une musique céleste. Au pied de l'Arbre de Jessé (qui représente la généalogie du Christ), le pélerin creusera de ses doigts l'empreinte dont la pierre a été marquée par des milliers d'autres mains.

    L'édifice comporte trois nefs, un vaste transept, un chevet à déambulatoire entouré de nombreuses chapelles rayonnantes. La chapelle axiale est dénommée « chapelle de la France » ou « du Saint-Sauveur ». Des fonds récoltés par la Société française des Amis de Saint-Jacques ont permis d'y mener des restaurations successives et d’offrir un vitrail, inauguré durant l'Année sainte de 2004. Les pélerins français viennent se recueillir en ce lieu.

    L'espace intérieur est dominé par l'imposante statue de saint Jacques (13ème siècle), qui surmonte le maître-autel. Après lui avoir fait l'accolade, le pélerin descend dans la crypte, qui est le véritable but de son voyage : c'est là que se trouve la châsse en argent qui renfermerait les reliques de Jacques-le-Majeur et de ses disciples, saint Théodore et saint Athanase.

     Synthèse de recherches mise en page par A. B.

    Découvrons à présent quelques traces du Chemin de Compostelle dans Nivelles !

    Sitographie :

    http://www.pelerin.com/Pelerinages/Chemin-de-Saint-Jacques-de-Compostelle/Tout-savoir-sur-le-chemin-de-Saint-Jacques-de-Compostelle/Histoire-des-chemins-de-Saint-Jacques-de-Compostelle

    http://www.pelerin.com/Pelerinages/Chemin-de-Saint-Jacques-de-Compostelle/Tout-savoir-sur-le-chemin-de-Saint-Jacques-de-Compostelle/Les-chemins-de-Saint-Jacques-de-Compostelle

    http://www.pelerin.com/Pelerinages/Chemin-de-Saint-Jacques-de-Compostelle/Tout-savoir-sur-le-chemin-de-Saint-Jacques-de-Compostelle/Le-sanctuaire-de-Saint-Jacques

    https://www.lesechos.fr/27/05/2016/LesEchosWeekEnd/00033-032-ECWE_compostelle--marcher-en-quete-de-soi.htm

    http://verscompostelle.be/comotiva.htm


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  • 01

    Fête de saint Jacques-le-Majeur

     * 01 - Fête de saint Jacques

    Introduction

    Chaque année, le 25 juillet dans le christianisme occidental, les Templiers fêtent Jacques-le-Majeur (qualificatif qui n’apparaît dans aucun texte biblique) qui est en réalité Jacques de Zébédée et que l’Eglise catholique appelle plus familièrement saint Jacques (en grec Ἰάκωβος, Iakôbos, de l'hébreu יעקב, Ya'aqov). Il n'est pas originaire de Compostelle et n'y serait jamais allé !

    Saint Jacques était un Juif de Galilée et l'un des douze apôtres de Jésus-Christ. Il est nommé « Jacques, fils de Zébédée » dans le Nouveau Testament. Il est le frère de l'apôtre Jean de Zébédée. Tous deux sont des pêcheurs du lac de Tibériade.

    Il s’appelait Yaakov ou Jacob Bar-Zebdi mais nous le connaissons plutôt comme Jacques le fils de Zébédée, Saint Jacques, Jacques le Majeur (pour le différencier de l’autre apôtre Jacques, le fils d'Alphée nommé le Mineur) ou Santiago en Espagne. D’après les récits chrétiens, il serait né vers l’an 5 avant J. – C. en Galilée, fils de Zébédée et de Marie Salomé et était le frère aîné de Jean, apôtre lui aussi. Marc nous raconte que son maître Jésus a surnommé les deux frères « boanerges », ce qui veut dire les « fils du tonnerre ». Les deux frères étaient pêcheurs, et c’est pendant leur travail sur le lac de Génésareth, qu’ils ont été appelés par Jésus de Nazareth pour le suivre. Notons qu’ils sont parmi les premiers disciples et les plus appréciés par le Maître.

    Les « Jacques » du Nouveau Testament

    Plusieurs personnages se prénomment Jacques dans le Nouveau Testament.

    • Jacques de Zébédée, l'un des Douze, frère de l'apôtre Jean ;
    • Jacques d'Alphée, un autre des Douze, souvent mis en rapport avec Thaddée et surnommé Jacques-le-Mineur dans la tradition romaine ;
    • un autre Jacques, faisant lui aussi partie des Douze, et qui serait le père ou le frère de l'apôtre Jude (mais il reste quasiment inconnu et la tradition ne l'a pas étudié) ;
    • enfin, Jacques le Juste, « frère » (ou, selon l'Église latine, cousin) de Jésus, qui joue un rôle considérable dans l'Église de Jérusalem.

    Dans le Nouveau Testament sont mentionnés d’autres Jacques, sans précision d’identité :

    • Jacques, frère de Jude, rédacteur de l’Épître de Jude;
    • Jacques, le père de Jude apôtre, mentionné dans les Actes des apôtres.
    • Il convient d'ajouter le rédacteur de l'Épître de Jacques, qui ne correspond à aucun des personnages précédents et semble plutôt être un « chrétien cultivé d'origine païenne de la deuxième ou de la troisième génération chrétienne », le texte datant de la fin du 1er siècle ou du premier tiers du 2ème siècle !

    A d’autres Jacques (ou aux mêmes) sont attribués des textes qui n’ont pas été retenus dans le Canon de l’Eglise : le « Protévangile » de Jacques, les « Actes de Jacques ».

    Nos esprits rationalistes d’aujourd’hui ont besoin de définitions claires, mais les textes canoniques ne nous les apportent pas et encore moins les nombreux écrits apocryphes ou légendaires. De plus, les sources les plus sûres ont été interprétées différemment selon les époques et les lieux.

    Jacques de Zébédée dans le Nouveau Testament

    Jacques de Zébédée, ou Jacques-le-Majeur, est mentionné dans les Évangiles synoptiques (par exemple en Mc 3:17, Mt 10:2 et Lc 6:14) ainsi que dans les Actes des Apôtres (Ac 1:13). Il est le frère de l'apôtre Jean, et tous deux sont surnommés Boanerges, ce qui d'après l'Évangile selon Marc veut dire « fils du tonnerre » (Mc 3,17).

    Le plus ancien des Évangiles, celui de Marc, présente les deux frères comme des pêcheurs du lac de Tibériade qui laissent leur barque pour suivre Jésus, épisode repris par Matthieu et Luc. Avec Pierre et son frère André, Jacques et Jean faisaient donc partie du groupe de pêcheurs parmi lesquels Jésus choisit ses quatre premiers disciples.

    Selon les Évangiles, les quatre amis répondirent « immédiatement » à l’appel de Jésus et quittèrent aussitôt l'entreprise familiale pour suivre le « Maître de Galilée ». Pierre, Jacques et Jean deviendront des intimes de Jésus et seront souvent conduits à l'écart des autres disciples.

    Frère de l’apôtre Jean, saint Jacques fut l’un des plus proches disciples de Jésus et l’un des premiers martyrs de l’Église catholique. La Bible le mentionne habituellement sous le prénom de Jacob, transcrit en latin Iacobus et plus tard, en espagnol, Iago, Tiago et Santiago (sanctus Iacobus) et, en français, Jacques.

    Membre d’une famille de pêcheurs et frère de saint Jean l’Évangéliste, tous deux surnommés Boanerges (« fils du tonnerre ») en raison de leur caractère impétueux, il appartient au groupe des trois disciples privilégiés qui ont été les plus proches de Jésus. Cette place prépondérante que Jacques tient auprès de Jésus est due non seulement au fait qu'il a fait partie de ses premiers disciples, mais également à son caractère. Le Nouveau Testament décrit un homme passionné, audacieux, ambitieux et décidé. Comme il partage cette personnalité avec Jean, Jésus donnera aux deux frères le surnom de « fils du Tonnerre ». De nombreux épisodes des évangiles révèlent ce caractère fougueux.

    Avec Pierre et son frère André, Jacques est donc l'un des tout premiers disciples de Jésus, et l'un de ses plus proches. La tradition synoptique le montre qui assiste, avec Pierre et Jean, à des événements comme la résurrection de la fille du chef de la synagogue, la Transfiguration ou la prière de Jésus au mont des Oliviers. Cependant, à l'instar des autres apôtres, il abandonne Jésus quand celui-ci est arrêté. Jacques est également cité parmi les disciples qui se trouvent dans la chambre haute lors de la descente de l'Esprit (Ac 1:13).

    De ce fait, Jacques a été présent dans les épisodes les plus importants racontés par les Évangiles. Il a été un des trois apôtres qui ont assisté à la transfiguration (métamorphose) de Jésus, lorsqu’il se transforme pour montrer sa nature divine entre les prophètes Elie et Moise. Il a été également témoin de la prière au jardin des Oliviers avec Pierre et son frère. Après la résurrection, il se trouvait dans le petit groupe qui a vu Jésus au lac de Tibériade et participé à la pêche miraculeuse. Les Actes des Apôtres racontent qu’il reçoit le Saint Esprit sous la forme de langues de feu lors de l’épisode de la pentecôte (vers l’an 33). C’est à partir de ce moment-là qu’il va prendre son bâton, ainsi que le bateau, et parcourir les chemins pour évangéliser l’occident.

    Vie de saint Jacques-le-Majeur

    Selon la tradition, l'Espagne aurait été dévolue à Jacques-le-Majeur pour qu’il l'évangélisât. Mais sa prédication en ces terres aurait été un échec : une tradition espagnole rapporte que sur les rives du fleuve Ebre, l'apôtre, découragé, aurait pleuré ; la Vierge lui serait apparue, portée par des anges, pour l'inciter à persévérer.

    Un autre lieu est lié à l'intervention de la Vierge dans ce même but : à Muxia, le sanctuaire de Nostra Señora de la Barca indique l'endroit où elle aurait débarqué pour aider l'apôtre dans sa mission.

    Après la mort de Jésus, Jacques-le-Majeur fit partie du groupe fondamental de la « Première Église de Jérusalem ». C'est pourquoi Hérode Agrippa le choisira, de même que Pierre, comme figure représentative de cette Église pour donner un châtiment exemplaire à la communauté chrétienne : il le fit décapiter par l’épée aux alentours des années 41 – 44.

    Sa mort est rapportée dans le Nouveau Testament : « Il (Hérode) fit périr par le glaive Jacques, frère de Jean » (Ac 12:2), au moment de l'arrestation de Pierre. En effet, l’apôtre saint Jacques fut torturé et décapité en l’an 42 sur l’ordre d’Hérode Agrippa I, roi de Judée. Ainsi, saint Jacques Zébédée ou saint Jacques-le-Majeur est l’un des premiers disciples à verser son sang et à mourir pour le Christ Jésus.

    La tradition prend ici le relais des Saintes Écritures. Les disciples de saint Jacques auraient alors recueilli sa dépouille pour la déposer dans une barque, qui aborda en Galice, à Padrón.

    Le corps fut enterré dans un compostum, c'est-à-dire un « cimetière » (telle est l'une des étymologies du nom de « Compostelle ») et resta ignoré jusqu'à ce qu'au début du 9ème siècle, le 25 juillet 813, une étoile ne vînt indiquer à un ermite du nom de Pelayo (Pélage) l'emplacement de la sépulture, appelé dès lors « campus stellae » ou « champ de l’étoile » ce qui aurait donné, selon une autre étymologie, plus poétique, le mot « Compostelle ».

    Alphonse II le Chaste érigea, à côté du tombeau, une église et un monastère. C'est autour de ces édifices primitifs que naquit Saint-Jacques-de-Compostelle.

    Légendes ultérieures

    Selon une légende, Jacques partit avec quelques disciples, pour l’Espagne pendant quatre années et plus particulièrement vers la cité de Gadès (l’actuelle Cadix), où le travail d’évangélisation rencontra de multiples obstacles et difficultés.

    Selon une tradition chrétienne transmise à partir des Catalogues apostoliques, textes apocryphes grecs rédigés vers le commencement du 7ème siècle et remaniés en latin dans le breviarium apostolorum (« l’abrégé » ou « bréviaire des Apôtres »), il ne réussit à convertir que neuf disciples.

    Pour Bernard Gicquel, le thème de cette prédication en Espagne serait en fait une contamination ultérieure de cette tradition avec celle du voyage espagnol d'évangélisation de saint Paul alors que les catalogues ne mentionnent jamais l'Espagne.

    Après un voyage de six mois à Rome où il fut brièvement emprisonné, il revint à Gadès. Le nombre de disciples y avait notablement augmenté à la suite d'une immigration. Jacques poursuivit son apostolat à Caesaraugusta (l’actuelle Saragosse), où il obtint des conversions massives. Il continua son évangélisation par la Galice se dirigeant vers Compostelle.

    À la suite d'une nouvelle persécution à Jérusalem, Jacques retourna vers cette ville avec sept disciples pour soutenir la communauté de croyants. C'est à cette occasion, selon « La Légende dorée », qu'il affronta et convertit le magicien Hermogène. Il fut tué « par l'épée » dans un endroit inconnu de Palestine et son exécution provoqua un soulèvement populaire.

    Selon la tradition des Catalogues Apostoliques, le lieu d'inhumation de saint Jacques fut l’Achaia Marmarica (expression grecque qu'on interprète comme la région égyptienne de Marmarique, confusion probable avec saint Jacques le Mineur dont la tradition mentionne qu'il est crucifié en Basse-Égypte) qui aurait été déformé dans la traduction latine en « arca marmorica », signifiant « tombeau de marbre ». Or, la colline dominant Compostelle où fut trouvé dans une nécropole chrétienne le prétendu tombeau de Jacques par le moine Pélage vers 810 s'appelait Arcis marmoricis.

    État de la recherche

    Selon l'état actuel de la recherche, il n'y a en dehors du Nouveau Testament aucune preuve de l'historicité de Jacques. De fait, il n'existe aucune indication à la présomption que Jacques ait effectivement séjourné dans la péninsule ibérique.

    La source la plus ancienne qui mentionne un séjour en Espagne, le Breviarium Apostolorum d'environ 600, où il est seulement affirmé qu'il avait prêché en Espagne et « à des endroits occidentaux ». Cette idée a été par la suite reprise par divers auteurs (dont Isidore de Séville, Aldhelm de Sherborne et Beatus de Liébana), mais pas développée. C'est seulement dans l'hymne O dei verbum patris ore proditum de la fin du 8ème siècle que Jacques est appelé saint et protecteur de l'Espagne.

    L'affirmation selon laquelle les os de Jacques ont été apportés en Espagne apparaît pour la première fois dans des documents du 9ème siècle, se référant à la découverte de la tombe présumée de l'apôtre sous le roi Alphonse II des Asturies (791-842) qui est à dater d'après 818. Cette affirmation n'est pas considérée par la recherche comme crédible, car depuis la fin de l'antiquité et pendant toute la période du royaume wisigoth dans la péninsule ibérique, qui a duré jusqu'à la période 711-719, aucune sépulture de l'apôtre en Espagne n'a jamais été mentionnée.

    Jacques et Jean, les deux frères proches de Jésus

    Dans les textes canoniques, les deux frères apparaissent dans plusieurs événements importants de la vie de Jésus. Ils sont avec lui lors de la résurrection de la belle-mère de Pierre (Mc.1 29 sq) et celle de la fille de Jaïre (Lc.8, 51 Mc.5, 37).

    Avec Pierre, ils assistent à la Transfiguration au mont Thabor (Mc.9, 1 Mt.17, 1)

    Avant la Passion ils font partie du petit groupe (Pierre, André, Jacques, Jean) qui recueille un enseignement particulier, «à l’écart» (Mc.13, 3-4).

    Avec Pierre encore, ils sont invités à veiller pendant l’agonie de Jésus à Gethsémani  sur le mont des Oliviers (Mc.14, 33 Mt.26, 37).

    Luc rapporte que les deux frères se prévalent de la capacité de commander le feu du ciel : Jésus envoie des messagers pour préparer son entrée dans un village de Samarie. « Mais on ne l'accueillit pas… Voyant cela les disciples Jacques et Jean dirent: - Seigneur, veux-tu que nous disions que le feu tombe du ciel et les consume ? » (Luc 9, 51-56). Mais Jésus les réprimanda.

    Encouragée peut-être par les faveurs dont ils jouissent, leur mère réclame pour eux des places privilégiées (Mat. 20, 20). Dans l’Évangile de saint Marc, ce sont les deux frères eux-mêmes qui font cette demande (Mc.10, 35). Mais Jésus leur dit « qu’ils ne savent pas ce qu’ils demandent » et qu’ils auront « à boire à sa coupe ».

    Jacques sera d’ailleurs le premier apôtre à imiter son maître en acceptant le martyre : Hérode « supprima par le glaive Jacques le frère de Jean » (Ac 12,2).

    L’apôtre saint Jacques a été présent aux moments les plus importants de la vie du Messie chrétien – la Transfiguration au mont Thabor et l’Agonie dans le jardin des oliviers — et il fut témoin de son dernier miracle, son apparition, ressuscité, aux bords du lac de Tibériade. Après la Résurrection, saint Jean nous les montre encore avec quelques disciples au bord du lac de Tibériade pour une pêche miraculeuse au petit matin (Jn.21, 2sq).

    Après la mort de Jésus, saint Jacques, passionné et impétueux, a fait partie du groupe initial de l’Église primitive de Jérusalem et il fut envoyé évangéliser, selon les traditions médiévales, l’Espagne et plus précisément la région du nord-ouest, connue alors sous le nom de Gallaecia. Certains récits soutiennent que le patron actuel de l’Espagne est arrivé aux terres du nord en passant par la côte dépeuplée du Portugal. D’autres théories suggèrent, en revanche, qu’il aurait suivi la vallée de l’Èbre et emprunté la voie romaine cantabrique. Enfin, certains affirment même que saint Jacques a gagné la Péninsule ibérique en passant par l’actuelle Cartagena. Il constitua un groupe de sept hommes apostoliques, qui furent ordonnés évêques par saint Pierre à Rome et eurent pour mission d’évangéliser les terres d’Hispanie.

    L’apôtre saint Jacques revint à Jérusalem, selon les textes apocryphes, pour accompagner la Vierge sur son lit de mort en la compagnie des grands disciples de Jésus. Les testaments apocryphes racontent qu’avant de mourir Marie reçut la visite de Jésus ressuscité. Elle lui demanda de passer ses derniers jours entourée des apôtres qui étaient dispersés aux quatre coins du monde. Son fils lui permit de prévenir elle-même les disciples par le biais d’apparitions miraculeuses. Ainsi, la Vierge apparut à l’apôtre saint Jacques et aux sept hommes sur un pilier de marbre à Saragosse, un épisode qui aujourd’hui est vénéré en la basilique Nuestra Señora del Pilar.

    Autre légende

    Une légende raconte que les sept disciples profitèrent de la nuit noire pour prendre la fuite et qu’ils mirent le corps de l’Apôtre dans une barque qui les conduisit jusqu’en Galice où ils arrivèrent à travers le port d’Iria Flavia (aujourd’hui, Padrón). Les hommes déposèrent son corps sur un rocher – qui céda et céda jusqu’à se transformer en sarcophage saint — le temps de demander à la reine païenne Lupa, qui gouvernait les terres où se trouve aujourd’hui Compostelle un endroit pour enterrer saint Jacques. La reine accusa les nouveaux venus de pêcher par orgueil et les envoya à la cour du roi Duyos, ennemi du christianisme. Celui-ci les emprisonna. Selon la tradition, un ange – dans d’autres récits, un éclat lumineux et étoilé — libéra les sept hommes et, dans leur fuite, un nouveau miracle fit périr les soldats qui courraient après eux sur le pont. Mais ce ne fut pas le seul contretemps que les hommes durent affronter. Les bœufs capturés sur l’ordre de la reine pour tirer la charrue qui allait transporter le corps de saint Jacques à Compostelle étaient en réalité des taureaux sauvages qui devinrent miraculeusement  très dociles. Lupa, stupéfaite par tant de miracles, se convertit au christianisme, ordonna la démolition de tous les lieux de culte celtes et offrit son palais pour enterrer l’Apôtre. C’est sur cet emplacement que se dresse aujourd’hui la cathédrale de Saint-Jacques.

     Synthèse de recherches mise en page par A. B.

    Découvrez à présent l'histoire de saint Jacques !

    Sitographie

    http://www.pelerin.com/Pelerinages/Chemin-de-Saint-Jacques-de-Compostelle/Tout-savoir-sur-le-chemin-de-Saint-Jacques-de-Compostelle/Vie-de-saint-Jacques-le-Majeur

    http://www.saint-jacques.info/queljacques.htm

    https://vivecamino.com/fr/le-pelerinage/qui-etait-saint-jacques/

    http://www.via-compostela.com/fr/la-vie-de-saint-jacques

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_de_Z%C3%A9b%C3%A9d%C3%A9e

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_de_Z%C3%A9b%C3%A9d%C3%A9e

    http://www.pelerin.com/Pelerinages/Chemin-de-Saint-Jacques-de-Compostelle/Tout-savoir-sur-le-chemin-de-Saint-Jacques-de-Compostelle/Vie-de-saint-Jacques-le-Majeur

    http://www.via-compostela.com/fr/la-vie-de-saint-jacques

    https://www.bible-service.net/extranet/current/pages/870.html

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Prot%C3%A9vangile_de_Jacques

    http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Apocryphes/protevan.html

    https://www.universalis.fr/encyclopedie/protevangile-de-jacques/

    http://www.bibliquest.net/Hole/Hole-nt20-Jacques.htm

     

    Bibliographie

    Robert Beylot, Jacques-Noël Pérès et Pierluigi Piovanelli

    Prédication de Jacques fils de Zébédée et Martyre de Jacques fils de Zébédée

    dans

    Pierre Geoltrain et Jean-Daniel Kaestli

    Écrits apocryphes chrétiens II

    Editions Gallimard, Paris, 2005, p. 933-957

     

    André Benoit

    Les personnages de l'Évangile nommés Jacques

    dans

    Pierre Geoltrain (dir.)

    Aux origines du christianisme

    Folio/Histoire, 2000

     

    David P.

    Etudes sur le Livre de Saint-Jacques attribué au pape Calixte II

    Bulletin des Etudes Portugaises et de l'Institut Français au Portugal, t.XI, 1947, p.137

     

    Durand Guillaume

    Le racional des divins offices à l’honneur de N.S. Jésus-Christ

    Paris, 1503 – réédition Paris, 1854, 5 vol., vol. I, p. 67

     

    Duchesne L.

    Les anciens recueils de légendes apostoliques

    Actes du 3ème congrès scientifique international catholique (1894)

    Bruxelles, 1895, p. 8

     

    Prieur Jean-Marc

    Éd. du Cerf, Cahier Évangile n° 148 (juin 2009)

    « Les écrits apocryphes chrétiens », pages 32-34


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    La Collégiale romane Sainte-Gertrude de Nivelles

     

     * 00 - Introduction et sommaire

     1.  Introduction

    Lors d’un récent passage dans la belle ville de Nivelles, je n’ai pu m’empêcher de visiter la Collégiale romane Sainte-Gertrude. J’ai pu y admirer une superbe statue de saint Jacques-le-Majeur située dans le bras nord du transept occidental.

     * 00 - Introduction et sommaire

    C’est une sculpture en chêne, œuvre de Laurent Delvaux (1696-1778), artiste nivellois renommé.

    Cette statue représente bien saint Jacques-le-Majeur, identifiable à ses attributs traditionnels : le chapeau à large bord et le manteau orné de coquilles, le bâton, la besace et la gourde.

    Au Moyen Age déjà, l’abbaye de Nivelles, dont la fondation remonte au septième siècle, fut une étape obligée sur le Chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Les pélerins de passage, en provenance du nord et de l’est, à plus de 2 000 kilomètres de leur but, s’y recueillaient sur les reliques de sainte Gertrude et recevaient l’hospitalité du chapitre.

    Bombardement

    Au début du 20ème siècle, Nivelles était une ville de province calme et productive avec de petits moyens. La Première Guerre mondiale allait porter un premier coup aux efforts consentis, mais pas de manière vraiment durable. Par contre, la Deuxième Guerre mondiale a marqué de façon indélébile tant la ville elle-même que sa population. Le 14 mai 1940 fut LE jour d'horreur : tout a été détruit par l'aviation allemande dans un rayon de 300 mètres, à quelques rares exceptions près, autour d'une collégiale dont il ne resta plus que les murs. C'était l'apocalypse...

     * 00 - Introduction et sommaire

    Découverte du sous-sol de la Collégiale

    Les dimensions de la Collégiale impressionnent tout visiteur (102 mètres de long) de même que sa crypte romane – la plus grande de nos contrées – dont les origines remontent au 11ème siècle. Sous la nef principale, le sous-sol aménagé permet au visiteur de découvrir les fondements des cinq églises successives édifiées du 7ème siècle au 10ème siècle. Quant au cloître, il offre une esquisse de ce que représentait l'ensemble abbatial dédié à sainte Gertrude. Seules quelques parties comme le pignon sud du transept est et l'avant-corps ouest datent de la fin du 12ème siècle mais s'intègrent parfaitement dans l'ensemble. Flanquée de deux chœurs opposés l'un à l'autre dans la tradition du roman rhénan, elle fut consacrée en 1046.

     * 00 - Introduction et sommaire

    Je vous invite à découvrir tout ceci en détails en parcourant les huit parchemins de ce dossier consacré à la Collégiale romane Sainte-Gertrude de Nivelles dont voici le sommaire et les liens d’accès à ces informations :

     

    2.  Sommaire

     

    01 – Fête de saint Jacques-le-Majeur                                                         Lien vers 01

    02 – Historique des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle                Lien vers 02

    03 – Nivelles sur le Chemin de Compostelle                                               Lien vers 03

    04 – Histoire de la ville de Nivelles                                                              Lien vers 04

    05 – Description de la Collégiale de Nivelles                                              Lien vers 05

    06 – Visite de l’extérieur de la Collégiale de Nivelles                                  Lien vers 06

    07 – Visite de l’intérieur de la Collégiale de Nivelles                                   Lien vers 07

    08 – Le mobilier de la Collégiale de Nivelles                                               Lien vers 08

     

    A. B.


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